♠ ♦ Alice in Wonderland ♥ ♣

Avant de me donner une quelconque réponse, Kuro se contente de me regarder fixement de ses jolis yeux grenat et de réclamer une cigarette auprès de Marshall. Ce dernier lui en refile une avec un clin d'oeil amical, puis retourne avec les autres, nous laissant à l'écart par respect. L'homme-lapin, aussi adorable soit-il sous sa forme animale, allume sa cigarette avec rage, tire une latte et recrache la fumée avant de serrer la mâchoire, montrant toute la haine que ce rongeur sans défense contient. Et, sous sa forme humaine, le moins qu'on puisse dire c'est qu'il ne la retient pas, cette dangereuse haine.

« Alors c'est lui qui a peint la rose qui trône dans ta chambre ? Lâche-t-il enfin, avant de tirer une nouvelle fois sur sa clope, se retournant pour ne pas recracher la fumée vers moi.

-Ouais... Je murmure les yeux baissés en jouant avec mon tablier brodé d'un ''A'' . Je relève les yeux vers lui soudainement. Alors comme ça il était des nôtres avant ?

-C'était un Rebelz ouais. Tu sais, tu étais très proche de lui, comme de chaque Rebelz. On avait tous comme un ''titre'' à tes yeux. Togano, c'était celui que tu appelais ton Confident.

-Je vous donnais des titres particuliers ? Dis-je d'un air agréablement surpris.

-Oui. Moi par exemple, j'étais ton Frère. L était ton Protecteur. Marshall était ton Bras Droit. Et j'en passe. Tu t'en souviendras toi-même quand tu boiras la Potion de Mémoire. Il a un léger sourire en me disant ça, puis écrase sa cigarette contre le mur, y laissant une marque de cendre noire. Mais là n'est pas le sujet, ma belle.

-Excuse-moi, j'me suis égarée. Tu m'disais ?

-Togano est né Rebelz... Je pense que je devrais tout te raconter à son sujet, depuis le début. Il replace ses bras derrière sa tête.

-À ce compte-là, raconte-moi tout sur chaque Rebelz, au moins j'ai même pas besoin de Potion de Mémoire ! Il me dévisage, alors je me décompose désespérément. C'était une plaisanterie Kuro.

-J'espère bien... Il me sourit de nouveau et se retourne, le regard perdu, pour me raconter l'histoire du Valet de Cœur. »

« Il faut que tu saches, Alice, que Togano est un de mes deux meilleurs amis d'enfance. Jumonji White, lui et moi sommes nés à quelques jours d'intervalle seulement.

On pourrait même dire que je les ai vu naître tous les deux. Nous avons grandi ensemble, avec tous les autres Rebelz déjà nés, puisque nous sommes les trois p'tits derniers du Wonderland. C'était nous tous contre le reste du Pays des Merveilles. On était rejetés, puisqu'on était tous des délinquants et le sommes encore, mais ça nous était égal, tant que l'on restait toujours solidement unis.

Kotaro était déjà Roi de Cœur malgré son jeune âge, puisque son père est décédé alors qu'il n'avait que trois ans, et qu'il lui fallait une descendance sur le trône. Et il n'y avait pas encore de Royaume de Pique. Le Wonderland était déjà coupé en quatre Zones, mais il n'existait que le Royaume de Cœur, gouverné par ce fils-à-papa capricieux, qui avait hérité de tous les biens, tous les esclaves et tous les fidèles sujets de son père.

Tu le savais ça, bien sûr. Quand tu es venue pour la première fois, à quelques jours de ton 10ème anniversaire, Jumonji n'était toujours pas Roi, du haut de ses 11 ans. C'est grâce à toi qu'il a sauté le pas, avec bravoure, pour fonder un nouveau royaume, le Royaume de Pique, contrant le Royaume adverse. »

Je suis juste bouche bée. Je ne me souvenais absolument pas de ça !

« Mais, Kuro, ça veut dire que vous aussi vous grandissez en même temps que moi ?

-Plus maintenant : ton retour ici hier matin a en quelque sorte arrêté le temps au Pays des Merveilles, comme Blue l'avait prédit. Il me lance un étrange sourire de ses lèvres pulpeuses. Tu es la clef de notre monde, Alice. Grâce à toi, nous sommes éternels. »

Pourquoi moi ? Pourquoi pas quelqu'un d'autre ? Et puis, le temps n'est pas arrêté puisque les heures défilent toujours. Émue et confuse, une petite larme tente de s'échapper de mon œil mais je la retiens de toute mes forces pour le laisser continuer son histoire.

« Mais bien sûr, le fait que Jumonji devienne roi à son tour a entraîné des complications : lui voulait seulement faire en sorte que le Wonderland ne plonge pas dans le chaos en un coup de pied de Kotaro. Mais la rivalité entre les deux n'a fait qu'envenimer les choses et à donc scinder ce monde en deux royaumes distincts. Mais voilà, depuis qu'il est tout petit, Togano est... comment dire ? Fan de Kotaro. C'est son modèle, de par sa puissance, sa prestance et la manière dont il terrifie son entourage pour mieux l'utiliser. Togano n'était pas mauvais, loin de là, mais il enviait Kotaro et son pouvoir. Après tout, ce n'est pas tous les jours un roi d'à peine trois ans. Togano a malheureusement toujours était attiré par le pouvoir, la renommée et la richesse. Il était malgré tout un Rebelz fidèle, admirant Kotaro en secret... »

Il marque une pause, comme si la suite était dure pour lui à expliquer, ou tout simplement à se remémorer. Je l'encourage d'un regard curieux mais se voulant rassurant, ne sachant pas trop à quoi m'attendre.

« Est arrivé ce moment où Jumonji, en tant que nouveau roi du Royaume de Pique, a dû choisir son Valet. Voyant à quel point Togano voulait être le disciple de Kotaro, il décida que je sois le Valet de Pique. Mais à la grande surprise générale, même la tienne, Togano fut fou de jalousie et s'en alla, refusant catégoriquement de rester un Rebelz, jurant qu'il nous détestait tous autant que nous sommes. Et il partit au Royaume de Cœurs, auprès de ce connard qu'il admire tant, pour devenir le Valet de Cœur le plus dévoué qui soit... »

Il baisse les yeux et les oreilles.

« Voilà tout ce qu'il y a à savoir sur Togano Heartace... »

Je suis... sous le choc. Enfin... je ne sais vraiment pas quoi dire.

« Je me souviens tellement de rien... C'est hallucinant c'que tu m'racontes là !

-C'que je peux te dire c'est que tu étais brisée qu'il s'en aille. Nous l'étions tous, hein. Mais toi, tu t'es sentie cruellement trahie par ton Confident. Il me regarde tristement. Profite de ne pas t'en rappeler pour le moment. »

Je suis toujours perplexe, je ne me démonte pas :

« Mais il n'avait pas l'air méchant avec moi dans le couloir tout-à-l'heure tu sais, dis-je les yeux baissés. Je me décide à les relever vers lui. Il avait même l'air amical. Il était fier que je me souvienne qu'il a peint la rose blanche en rouge.

-Étrange... Il a dit qu'il nous détestait tous... Tu es une Rebelz et l'as toujours été donc tu devrais être comprise dans le lot. Il enfouit ses mains dans ses poches en réfléchissant. Au pire, tu n'as pas à t'en plaindre, si il est sympa avec toi. Au contraire. »

Il me sourit, puis se tourne, pour que l'on aille auprès des autres Rebelz. Soulagée de ce qu'il vient de me dire, je le suis, le cœur plus léger après m'être confiée à lui. Soudain, il se retourne vers moi en tenant fermement mes épaules, l'air brusquement enthousiaste et me faisant reculer à nouveau loin des autres.

« Et si tu profitais justement du fait qu'il ne te déteste pas pour te rapprocher de lui ?! »

Je vous cache pas que cette idée m'a rendu réticente à la première entente.

« Euh, comment ça ?

-T'as qu'à essayer de le séduire, d'être proche de lui pour non seulement faire bonne impression à ses yeux, mais aussi pour tenter de récupérer l'ingrédient de ta liste qui lui appartient. Hiruma nous a dit qu'il y en avait un.

-Je sais pas si c'est une bonne idée Kuro... C'est vraiment mesquin. Je me sens pas de lui faire du mal gratuitement, surtout que lui ne m'en fais pas et semble... m'apprécier comme avant. »

Kuro baisse ses oreilles avec déception. Il a une mine boudeuse.

« Si tu savais le mal qu'il a fait aux Rebelz, et même à toi, en s'en allant du clan comme un voleur, tu ne dirais pas ça. C'est dans ton intérêt Alice. Tu n'es pas obligée d'accepter. Mais je pense que si tu tentes de lui plaire grâce au fait que vous étiez très amis par le passé, tu peux lui soutirer des informations, récupérer l'ingrédient et le mettre en confiance à ton sujet. J'te force en rien mais réfléchis-y. »

Nous voici aux côtés des autres Rebelz maintenant, notre conversation privée étant enfin terminée. « C'est bon ? Fini les cachotteries ? ». C'est Edge qui a lancé ça insolemment, avec un sourire espiègle en coin, transpirant l'immaturité. Je lui réponds :

« Ouais. Tout est au clair dans ma p'tite tête. On vous expliquera tout quand le moment sera approprié. Pour l'instant, la situation est trop confuse. C'est la première journée, faut laisser un peu de temps s'écouler, puis on vous dira c'qu'on mijote. »

Hiruma me fixe longuement dans les yeux. Je lis dans son regard émeraude qu'il a compris. Il a compris que je suis dans un moment de doute, que je dois faire un choix important. Mais il ignore lequel. Il disparaît, puis apparaît tout près de moi pour me chuchoter :

« Chez les Rebelz, on est tous libres de nos choix, Fuckin' Brunette. Alors te prends pas la tête et te presse pas pour faire un choix. »

Il est loin de s'imaginer que je dois pourtant délibérer avant demain. Soit j'essaie de repartir du bon pied avec ''mon Confident'', qui ne semble pas me vouloir de mal en temps normal. Soit je me sers de lui, puisqu'il m'a fait du mal par le passé et à mes amis également. Hiruma ne sait pas ma détresse intérieure. Il me sourit comme il le fait si bien, et se téléporte entre les deux jumeaux. Il s'exclame d'un air taquin :

« Bon, faut dormir, bande d'enfoirés !

-Oui, c'est plus qu'envisageable... murmure L en se frottant les yeux. »

À peine a-t-il achevé sa phrase que l'homme-loir s'allonge à même le sol, se recroquevillant en position fœtale avec son pouce à la bouche. On le regarde tous comme si on ne l'avait jamais vu. « Euh... L... tu fais quoi là ? » demande Marshall complètement blasé.

« Je te rappelle que nous sommes seulement des esclaves aux yeux du Roi de Cœur. Tu croyais sincèrement, mon cher Marshall Tokuchi, te payer le luxe de dormir ne serait-ce que sur un matelas ? » Là, il marque un point. Marshall hausse un sourcil en esquissant un sourire à peine perceptible si on ne le connaît pas assez. L se redresse.

« Donc maintenant, si vous voulez dormir, allongez-vous tous par terre, dit L en retirant son chapeau et son manteau, les plaçant près de lui et se replaçant en boule. »

Les jumeaux se lancent un même regard et s'allongent tous les deux, dans le sens inverse à celui de L. Pendant que l'homme-loir à la tête près du mur, les jumeaux sont tête-bêche par rapport à lui, étant donné que leurs chevilles sont enchaînées à ce même mur. Agon attache négligemment ses rastas avec l'un d'entre eux, pendant qu'Unsui retire sa casquette pour s'en servir d'oreiller. Agon fait ensuite de même en souriant sarcastiquement.

« Putain, on va bien dormir, mes p'tites tanches », lance-t-il avec une intonation ironique.

Nous nous allongeons ainsi tous, afin de dormir. Du moins, essayer de dormir. Marshall s'allonge à côté d'Agon, dans le même sens que les jumeaux pour qu'ils ne se sentent pas seuls. Il écrase la dernière cigarette de sa journée (ça doit être la centième, voir la cent-unième !) et se retourne plusieurs fois avant de trouver une position qui lui convient. Edge, en enlevant son chapeau et en passant sa main dans ses longs cheveux blonds coiffés en l'air, s'installe près de L. Ce dernier lui tend son manteau en disant mollement : « Pour Alice... ». Le jeune Chapelier me fait alors passer le manteau de L, pour que je puisse me couvrir avec. Comment savent-ils que je suis atrocement frileuse ? Ensuite, Hiruma s'allonge à côté de Edge, en râlant : « Fuck off, j'ai pas ma mitraillette...

-Et alors ? Je demande étonnée.

-C'est mon doudou... Dit-il en rougissant et en serrant les dents, se plaçant sur le côté. »

Je souris, attendrie, et m'assoie près de lui, Kuro s'allongeant en bout de file près de moi. Après un long moment passé assise à placer le somptueux manteau gris de l'homme-loir sur moi pour être bien au chaud, je m'allonge et murmure entre mes dents :

« Moi qui m'en plaignais, je regrette le matelas dur de l'orphelinat... »

Une aveuglante lumière me réveille soudain. Je crois que le plus étonnant dans tout ça, c'est que je suis parvenue à m'endormir par terre. Je me relève doucement en m'appuyant sur mes avant-bras, gémissant de douleur à cause de mes reins bloqués par l'inconfort du sol.

« On se réveille maintenant ! ». C'est la voix de Togano Heartace. J'ouvre difficilement mes yeux et tourne la tête, le voyant dans la pièce avec quelques Cavaliers Rouges. L'un d'entre eux a allumé l'immense lustre de la pièce, sa lumière semblant atrocement puissante tant mes yeux sont fatigués. Je remarque qu'Hiruma s'est réveillé en sursaut, les cheveux hérissés. L aussi est maintenant assis, s'étirant difficilement. Et Unsui frotte ses yeux en serrant les dents, sûrement sonné par ce réveil brutal. Je baille sans parvenir à me retenir.

« On se réveille j'ai dis ! ». La phrase tout juste terminée, Kuro se reçoit un immense coup de pied dans le ventre, donné par le redoutable Valet de Cœur.

Il se réveille en un sursaut violent, toussant douloureusement en se tenant l'abdomen, son avant-bras appuyé à son ventre. Complètement abasourdie, je me rapproche de Kuro, le serrant contre moi faiblement. « Kuro, oh non, ça va ? ». En disant cette connerie, je connais bien sûr la réponse, qui est plus qu'évidente. Mais c'est la seule phrase que j'ai réussi à prononcer. Kuro se retourne très lentement vers moi en tremblant, hochant la tête pour me rassurer, mais empoignant fermement son manteau pour tenter de dissimuler sa souffrance. Du coin de l’œil, je vois Unsui, secouer légérement Agon pour le réveiller, en chuchotant le prénom de son jumeau. Je sens l'affolement muet dans les yeux d'Unsui, qui garde son sang-froid tant bien que mal. Alors qu'Agon ouvre les yeux et se relève en grognant, Togano se penche au-dessus de Edge, empoigne les cheveux du jeune Chapelier endormi sur le ventre et les tire vers lui. Complètement cambré en arrière, Edge lâche un cri de douleur déchirant, arraché des bras de Morphée.

« A c'que j'vois vous êtes fatigués ?! » grince Togano avec une pointe d'ironie. Loin d'accepter le fait que l'on s'en prenne au Rebelz, et surtout à son meilleur ami, Hiruma sort les griffes et mutile férocement le bras de Togano afin que ce dernier lâche les cheveux de Edge, avant de disparaître dans un nuage de poussières brillantes.

« Enfoiré ! » Crie Togano en tenant son bras en sang. Il se retourne avec rage vers L et les Tweedle, et constate qu'il sont réveillés. Puis, il passe près de Marshall, écrase les doigts de ce dernier qui reposaient au sol, en murmurant avec une cruauté détestable : « Et ça dort encore... ». Marshall se relève net, en tenant ses doigts, serrant les dents pour s'empêcher de dire ne serait-ce qu'un ''aie''.

Caressant doucement le dos de Kuro pour l'apaiser, je m'exclame à l'intention de Togano, remplie de haine : « Alors c'est ça, hein ?! Tu fais le gentil avec moi pour ça ?!

-Je te demande pardon ? Demande-t-il d'un air méprisant en se tournant vers moi, arrangeant ses lunettes de soleil. Je ne fais pas le ''gentil'' comme tu dis, ou même le ''méchant'' : je sers juste le Royaume de Cœur ! Il se tourne vers les autres, en particulier les derniers réveillés. Si vous n'êtes pas foutus de vous réveiller, vous n'êtes que des merdes. Comment vous comptez servir le Roi, bande d'incapables ?! Cette fois, il s'adresse à moi. Donc j'accorde ma confiance à ceux qui la mérite. Toi, par exemple, la seule adversaire pour laquelle j'ai de l'estime. À moins que tu ne veuilles foutre la merde aussi. Il esquisse un mauvais sourire. Ça irait mal pour toi si c'était le cas. On peut pourtant bien s'entendre... »

C'est le moment que choisit Hiruma pour réapparaître et s'asseoir entre Edge et moi comme il l'était, me tenant la main pour me rassurer. Togano termine sa phrase en nous tournant le dos, s'apprêtant à sortir : « … alors reste sage, chère Alice. »

Les poings serrés, je le regarde s'éloigner, ayant juste envie de meurtre.

Alors qu'il allait franchir la porte, il se retourne vers Kuro avec hargne :

« Au fait, enfoiré, profite bien de ta liberté. Dés demain matin tu seras enchaîné ici comme ces deux cons de Tweedle, puisque sans vos pouvoirs, sans vos précieuses montres, vous ne servez à rien si ce n'est à compter les secondes de vous-même. »

Alors qu'un sourire mauvais se dessine sur son visage, j’entends les chaînes qui attachent les jumeaux tinter entre elles, signe qu'ils s'agitent avec rage, souhaitant probablement régler son compte au Valet de Cœur. Je m'écrie : « Et moi ?

-Quoi toi ? Demande-t-il surpris.

-Moi non plus je n'ai pas de montre. Donc logiquement je devrais aussi être enchaînée.

-Non. Toi tu peux toujours servir...

-Si c'est pour servir en ''nature'', Kotaro et toi, vous pouvez toujours vous gratter !

-Je ne parle pas de ça enfin ! Il me fusille du regard. Tu feras simplement tes preuves, p'tite folle, et on en reparlera ! »

Il se tourne définitivement, sous nos regards haineux, et lâche ironiquement pour nous foutre encore plus la rage : « Maintenant, vous pouvez vous rendormir... »

Sur ces mots, il sort de la pièce avec ses troupes, claquant la porte. Kuro se retourne difficilement vers moi et me chuchote : « Alors, tu sais ce que tu vas faire ?

-Bien sûr, Kuro... Je vais jouer avec son cœur noir comme il se joue de nos âmes... »