Carnage au carnaval

Chapitre 1 : La fête

1491 mots, Catégorie: G

Dernière mise à jour 26/07/2019 15:19

On était vingt-cinq en tout. Dix clowns, dix sorciers et cinq monstres. Ma fête costumée à l'occasion du carnaval ne s'est pas passée comme prévue. A minuit, dix coups de feu consécutifs retentirent et, dix personnes tombèrent au sol, inertes, sans vie.


Qui les a tués ? C'est ce que je vais essayer de comprendre. Il reste exactement dix clowns et cinq monstres en me comptant. En analysant les corps, je peux en conclure que les balles venaient toutes du même endroit. Sur les corps, les balles sont enfoncées profondément. En connaissance de cause, toute personne étant à moins de dix mètres de l'accident est innocente.


Cette fête, je l'avais prévue depuis longtemps. C'était la soirée de l'année. Comme quoi, ça ne finit pas toujours bien ! Et puis, nos costumes étaient originaux ! Presque réels pour certains. Tant que je suis en vie, c'est quand même le principal ! Vous voulez savoir ce qu'il c'est passé avant ? Allons-y...


-Quelques semaines auparavant.-


Lorsque je me rendis au lycée, un panneau attira mon attention. Un concours. Celui qui fera la plus belle fête de carnaval. Moi, qui suis au plus bas de l'échelle sociale, c'est peu être ma chance ! Je gardais cette idée au fond de ma tête. Arrivée au lycée, je partis en direction du CDI. Là bas, mes deux amis m'attendaient. Nollan et Anne-Laure.

- Salut Ali!

Ali, c'est mon surnom. Mes parents m'ont entiché d'un prénom vieillot. Alisande. J'aurais préféré un prénom plus banal comme Laura ou Camille !

Mais avec les miens ce n'était pas possible !

- Salut!

Mon meilleur ami, Nollan, est roux aux yeux bleus. Je tiens beaucoup à lui. Quand à ma best, elle est blonde, et ses yeux sont d'un vert éclatant. Je peux toujours compter sur eux.

- Qu'est ce qu'on a comme cours, ce matin ? Me demanda-t-il.

- Espagnol et latin. On commence dans dix minutes.

- Déjà ! C'est en qu'elle salle ?

- A1 05.

- Aller, c'est parti !

Arrivée dans la salle, je m'installais à ma place. Je suis toujours au premier rang. Mr Arnault, le professeur de latin, nous explique longuement le programme du cours. Je m'ennuie déjà. Les cours sont tellement simples ! Je me croirais au collège !


- Aujourd'hui, nous allons étudier la mythologie. Commençons par Orphée et Eurydice. Quelqu'un connaît ?

Comme d'habitude, il n'y avait qu'une main levée. La mienne.

-Ce sont deux êtres amoureux. Un jour, Orphée l'enchanteur mourut, laissant Eurydice… Expliquais-je.

- Stop! Tu peux t'arrêter! C'est bon!

Enervée par la méchanceté quotidienne des professeurs, je pris mes affaires et partis en courant, pleurant toutes les larmes de mon corps.

Je ne comprendrai jamais pourquoi les profs sont si abominables envers moi. C'est inhumain. Super exemple pour les élèves qui ne font que les copier bêtement. Je courus jusqu'au fond du couloir, puis, me précipitais dans les toilettes. Une fois enfermée, je pris sur moi, et, me calmais.

A la sonnerie, Anne-Laure vint me rejoindre. Elle me soutient toujours dans les bons moments comme dans les pires.

- Ca ne peux plus continuer, il faut que t'en parles! Ils te font trop de mal!

- Mais personne ne m'écouterait! Et à qui le dirais-je ?

- Au directeur!

- Il ne me croira jamais. Et puis, je ne veux pas faire de scandale !

- Bon. D'accord. Mais penses-y ! Il faut que je te laisse ! A toute !

- A tout de suite.


Après avoir repris calmement mes esprits, je partis en direction du C.D.I.

- Bonjour madame Blain !

- Bonjour Alisande !

C'est la seule prof qui me comprends et qui me respecte comme je suis. Maintenant que j'y pense, il faut que j'organise la fête ! Qui vais-je inviter ?

Toute ma classe ? pourquoi pas ! Ils me verront peut-être différemment après ! Mais il faut encore que je convainc mes parents ! Ca, ce sera une autre histoire ! Comme à chaque fois que je suis seule, je vaque dans mes pensées sans faire attention à ce qu'il se passe autour de moi …


J'étais dans ma chambre. Je venais de me réveiller d'un sommeil mouvementé. Je n'arrive concrètement plus à dormir. Depuis l'événement d'hier, je ne fais qu'y penser. Vous ne savez pas le meilleur ! Hier, lorsque j'étais au C.D.I. , et que j'étais dans mes pensées, un jeune lycéen vint s'installer en face de moi. Il était tellement Canon! Ses yeux étaient d'un vert éclatant. Ses cheveux, eux, étaient roux. Il me fixait intensément. Je n'avais qu'une envie. Me lever et le prendre dans mes bras. Après quelques minutes de silence, il se présenta :

- Je suis Julien, et toi ?

- Alisande. Mais on m'appelle Ali.

Il me regarda encore quelques instants, puis, se leva et partit sans un mot. Je ne suis jamais tombée amoureuse. Et je ne veux pas tomber amoureuse.

On dit que la première fois, on a des papillons dans le ventre. Je trouvais ça bidon. Jusqu'à aujourd'hui. Mais bon. Qui voudrait de moi ? Une grande brune aux yeux marrons ? Personne. Bref, vous devez comprendre mes insomnies ! Après avoir fixé les murs rouge de ma chambre une dizaine de minutes, je me décidai enfin à descendre.

- Salut p'pa!

- Coucou ma puce !

Je vis seule avec mon père depuis la mort de ma mère. Elle avait une leucémie. La fin fut dure. Très dure. Je pris ensuite mes affaires

et partis en direction du lycée en courant. Je ne déjeune jamais le matin. Et si on ne me force pas, je ne mange que rarement le midi.


A une rue du lycée, je revis le panneau du concours. Je repensais directement à Julien. Ce sera l'occasion ou jamais ! Même si j'aurais bien besoin d'un coup de main. Dès que je fus arrivée au lycée, un surveillant m'interpella :

- Alisande. Tu es attendue dans le bureau du directeur.

- D'accord

La journée commence bien ! Il ne manquait plus que ça !


J'étais devant le bureau du directeur. Paniquée a mort ! Je pris mon courage à deux mains, et, toquais.

-Entrez!

- Bonjour monsieur. Dis-je, d'une voix monotone.

- Bonjour. Sais-tu la raison de ta convocation ?

- Non.

- Non ? Bon. Je vais te rafraîchir la mémoire.


Après m'être fait enguirlander pendant une bonne heure, je pus enfin partir en cours, exténuée. J'avais français.

Je toquais, entrais, puis donnais la lettre d'excuses à la professeure. Anne-Laure me faisait signe. Je m'installais donc à côté d'elle.

- Qu'est-ce que tu faisais ?

- J'étais dans le bureau du directeur.

- Pourquoi ?

- Taisez-vous les filles ! Ou vous sortirez aussi vite que vous êtes arrivées ! Cria la professeure.

- Oui madame.

- Je te le dirai toute à l'heure. Chuchotais-je.

Quelques heures plus tard, à la cantine, nous fîmes un concours de lancers de noyaux.

- Un, deux, trois!

Nous continuâmes jusqu'à n'en plus avoir de souffle. C'est la belle Emmanuelle qui gagna. Elle a les cheveux châtains et les yeux marrons. C'est bien sûr la plus sportive de la classe.

Après ce repas endiablé, nous avions une heure de permanence. C'était le bazar total. Tout le monde discutait bruyamment, j'en avais mal à la tête.

Je pensais donc à Julien. Son sourire. Son visage. Sa belle bouche. Je suis en totale béatitude devant lui, c'est fou ! Il ne manquerait plus qu'on soit dans la même classe ! Plongée dans mes pensées, je ne vis pas l'heure passer. Quand retentit la sonnerie, je reviens enfin sur la terre ferme. La fin de journée passa aussi vite. Sur le chemin du retour, je croisais la personne dont je craignais le plus…

Lucas. C'est une brute de terminale qui s'attaque à tout ce qui bouge. Je me préparai à vivre le pire cauchemar de ma vie. Il me prit par le col, et,...

- T'as pas intérêt de lui faire du mal!

Julien est arrivé et m'a littéralement sauvée la vie. Il mesure environ un mètre quarante. Vous voyez ? J'en suis que plus admirative. Mon héros. Une fois que le grand Lucas fut partit, il me raccompagna chez moi sans un mot. Un rêve qui se réalise ! Arrivés devant la porte, il me salua simplement puis partit. J'entrais, encore sous le choc de cette rude journée, quand je vis que mon père n'était pas tout seul. Il était accompagné d'une femme. Une femme ! Il ne manquait plus que ça ! Ma vie est finie ! En plus, elle est grande et blonde comme l'était ma mère…

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