Le Coeur en Feu

Chapitre 17 : Accusations infondées

4066 mots, Catégorie: K+

Dernière mise à jour 13/05/2024 09:43

Depuis son emménagement, TK était tout à leur bonheur à Carlos et lui. Et plus rien d’autre n’avait l’air de compter. Il vivait littéralement sur un petit nuage et aucune ombre au tableau ne semblait vouloir troubler ce bonheur paisible. Au grand étonnement de TK et malgré ses angoisses latentes l’adaptation à son nouveau cadre de vie avait été beaucoup plus facile que prévu. Si TK passait quasiment toutes ses nuits et ses jours de repos chez Carlos avant d’emménager c’était une chose de n’avoir qu’un tiroir et de véritablement vivre chez l’autre. Mais finalement rien n’avait fondamentalement changé si ce n’est que toutes les affaires de TK étaient désormais chez le policier et que son vélo ne trônait plus au milieu du salon de son père mais de celui de Carlos. 


TK adorait se réveiller chaque matin auprès du policier, rentrer chez “eux” chaque soir, rentrer chez “eux” après chaque garde. Partager les petits détails et les petites habitudes du quotidien était une nouvelle passion pour TK. 


Néanmoins le secouriste commençait sérieusement à s’inquiéter pour son père. Quelque chose clochait. 


-Ce n’est pas bon ? demanda Carlos sortant TK de ses pensées. 


En effet depuis plusieurs minutes ce dernier triturait son plat ; la fameuse ropa vieja de la grand-mère de Carlos. Un plat typique à base de bœuf dans une sauce aux poivrons et à la tomate. 


En réalité c’était délicieux tout en dégageant une odeur à se damner mais TK avait l’esprit complètement ailleurs. 


-Pardon, quoi ? 

-Tu es sûr que ça va ? demanda le policier les sourcils froncés. 

-Je m’inquiète pour mon père, répondit TK en posant ses couverts. 

-Il à l’air d’aller plutôt bien. 

-Je le connais par cœur, quelque chose cloche…je ne saurais pas comment t’expliquer mais quelque chose ne va pas. La preuve, je l’avais invité à manger avec nous ce soir et il est pas venu !

-TK tu viens d’emménager, il voulait peut-être nous laisser tous les deux. 


TK soupira. 


-Et pour info ta ropa vieja est vraiment excellente, repris TK déclenchant le sourire de son partenaire. 


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Les jours qui suivirent ne rassurèrent pas le secouriste entre d’une part, les révélations de Mateo suite à sa beuverie d’avec Owen et d’autre part, l’imitation de la réunion des alcooliques anonymes que TK reproduit pour son père, le secouriste compris que son père était définitivement déprimé depuis tous les derniers évènements. D’autant que ce dernier avait annulé son opération ; une réaction totalement inconsciente et stupide qui avait rendu fou TK en l’apprenant. 


Mais Owen avait fini par reprogrammer son opération et tout rentrait enfin dans l’ordre pour les Strand.


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Ce soir-là pour la première fois TK et Carlos recevaient chez eux. Ils ne faisaient qu’un apéro avec toute la bande chez Carlos mais c'était désormais chez eux. Avec leur habituelle soirée « Catan » c’était une sorte de pendaison de la crémaillère. Ils n’avaient pas besoin de plus. Il n’était pas nécessaire de faire une grosse fête et y inviter des dizaines de personnes ; leur seul groupe d’amis restreint suffisait amplement. C’était la petite famille qui se réunissait. 


D’autant que ce soir-là ils avaient un autre objectif : remonter le moral de Marjan suite à leur intervention sur le pont qui avait coûté la vie à un patient. 


-Ok, donc on a les boules au fromage pour Mateo, les pois wasabi pour Marjan, les pipas pour Paul et le bœuf séché pour Nancy. On est au point, s’écria TK enjoué. Quoi ? demanda-t-il en voyant la mine déconfite de son compagnon. 

-Je ne sais pas…c’est une bonne idée, un jeu de société ? répondit Carlos. 

-Pourquoi pas ? 

-Ça paraît bizarre vu que Marjan s’efforce de rien montrer. 

-Justement, faisons comme si de rien n’était. Elle a dû assez pleurer pour aujourd’hui. On va s’amuser pour qu’elle n’y pense plus. N’en parle pas d’accord ? Et quoi qu’il arrive, ne lui jette pas ton regard de vache compatissante.

-Mon regard de vache compatissante ? répondit Carlos sans comprendre. 

-Oui tu sais, quand tu nous cajoles du regard avec tes grands yeux marrons expressifs. C’est... Absolument bouleversant. 

-Tu les trouves expressifs ? répondit le policier d’une voix suave. 

-Tais-toi…s’exclama TK déclenchant le rire de son compagnon. 


Alors qu’on sonnait à la porte d’entrée, Carlos regarda son partenaire aller ouvrir avec des yeux remplis d’amour. 

 

La soirée battait son plein et Marjan semblait aller bien. Par un habile tour de passe-passe TK et Carlos avaient triché pour que Marjan puisse obtenir une carte chevalier et ainsi remporter la partie détrônant leur habituel duo pratiquement invaincu. 


Malheureusement, une série de notifications Instagram sur le poste de la veuve de la victime de la dernière intervention vint gâcher la fête et écourter la soirée plus tôt que prévu. 


-Je t’avais dit que ce n’était peut-être pas une bonne idée cette soirée aujourd’hui, s’exclama Carlos en terminant de remplir le lave-vaisselle alors que TK lui tendait les plats. 

-On ne peut pas s’arrêter de vivre parce qu’on perd quelqu’un en intervention. Ça arrivera de nouveau de toute façon. Je pensais que ce serait une bonne idée, s’écria le secouriste en soupirant. 

-Hey bébé, repris doucement Carlos en arrêtant de remplir le lave-vaisselle et en passant les bras autour du cou de son pompier secouriste, c’était une bonne idée. On a passé une bonne soirée et Marjan était contente t’inquiètes pas. 

-T’es sûr ? demanda TK en passant et repassant doucement les doigts sur les avants bras de son amour. 

-Bien sûr, tu es un ami génial, ils ont de la chance de t’avoir, repris doucement le policier. 

-Mais ça devait aussi être notre pendaison de crémaillère non officielle, répondit TK avec une petite moue.


Carlos pris doucement les lèvres du secouriste entre les siennes. A ce contact, toutes les inquiétudes de TK fondirent comme neige au soleil. Entre ces bras, il se sentait en sécurité et voyait toujours toutes ses angoisses disparaître.  


Carlos souleva soudain TK entre ses bras et l’emmena à leur chambre sous les rires de TK. 


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Ils s’étaient passés tellement de choses depuis leur rencontre imprévue d’avec les parents de Carlos au marché et dans un même temps tout s’était déroulé tellement vite que TK en avait le vertige. En train de se choisir une chemise dans leur chambre pour leur dîner avec les parents de Carlos et son père ; il stressait. Il angoissait comme cela ne lui était pas arrivé depuis longtemps. Et si Andrea et Gabriel Reyes ne l'appréciaient pas ? Et s’ils déconseillaient à leur fils de poursuivre leur relation ? Et s’il les vexait ou disait quelque chose de déplacé ? Pire, et s'ils refusaient de voir leur fils avec un homme ? 


TK eut un long soupir en choisissant une chemise blanche à petits pois marrons et gris. 


-TK ! l’appela Carlos du rez-de chaussé. 


Il se regarda une dernière fois dans le miroir en se passant une main dans les cheveux ; c’était l’heure de vérité. 


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Tandis que Carlos accueillait ses parents sur le pas de la porte, TK restait en retrait comme accroché à la table de la salle à manger ; il était incapable de bouger. Il se sentait totalement exposé et vulnérable. Il se sentait très mal à l’aise. 


-Bonsoir TK, s’écria Andréa en venant à lui un grand sourire aux lèvres et les bras largement ouverts. Vous êtes beaux tous les deux !

-Merci beaucoup, répondit le secouriste avec un sourire. Je suis désolé, on a du retard. 

-Pas du tout, s’exclama la mère de Carlos, c’est nous qui sommes en avance. 


TK serra la main du père du policier qui avait une franche et solennelle poignée de main. 


-Son père a réservé la voiture 30 minutes avant l’heure, poursuivit la mère de Carlos. 

-Avec le covoiturage, on ne sait jamais. Parfois ils lambinent, s’exclama le Texas Ranger pour sa défense. 

-TK, je te dois des excuses. L’autre jour au marché je t’ai appelé « TJ », repris Andréa.

-Pas de souci, répondit le secouriste en baissant les yeux et mettant ses mains dans ses poches toujours mal à l’aise, c’est une erreur courante. 

-Notre fils aurait dû la corriger, répondit alors avec un sourire ironique Gabriel Reyes. 

-N’ayez crainte, Monsieur Reyes, on en a discuté, répondit du tac au tac TK espérant ne pas paraître insolent pour autant. Pas vrai Carlos ?

-Si, tout à fait, répondit le policier ne comprenant pas que les tirs prennent à coup tous sa direction. 


Les parents Reyes les regardèrent tous les deux avec amusement. Andrea su immédiatement qu’elle appréciait beaucoup TK. 


-Vous buvez quoi ? repris Carlos pour détourner la conversation.

-Une Margarita ne serait pas de refus, s’exclama Gabriel.

-Deux ?

-Oui, répondit Andréa. 

-Madame Reyes je vous en prie, fit alors TK en tirant une chaise du bar pour inviter sa nouvelle « belle mère » à s’installer. 

-C’est pas vrai, j’ai oublié les citrons verts, s’écria Carlos en sortant la tête du frigo et déclenchant l’hilarité de son père. Comment j’ai pu oublier les citrons !

-Trêve d’autoflagellation Carlos. C’est pas grave. Papa ? Tu es en route ? s’exclama TK en appelant son père. 

-Non, j’ai une course à faire d’abord, répondit Owen. 

-Tu peux apporter des citrons verts ?

-Oui, bien sûr. Autre chose ?

-Non. C’est bon. 


-Crise évitée, s’exclama le secouriste en raccrochant. 


En attendant, Carlos servit deux bières à ses parents. Seul alcool autorisé chez eux en dehors du vin quand ils ne recevaient pas du monde. Avec le passé de TK Carlos était extrêmement prudent au sujet de tout ce qui pouvait être une addiction et notamment l’alcool. 


-Alors TK ? Carlos m’a dit que tu avais changé de travail ? 

-Oh ? Oui, oui c’est vrai, répondit le secouriste avec un sourire. 


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Owen n’arrivant toujours pas et sans nouvelles ils avaient fini par se mettre à table. TK s’était détendu au fil de la soirée. Il passait finalement un très bon moment. Il s’était légèrement tendu lorsque Carlos avait pris sa main entre la sienne sur la table alors que Gabriel racontait une de ses interventions. TK avait redouté une réaction mais pourtant rien ne s’était produit et il s’était alors davantage détendu. 


Toute la soirée, Andréa, la mère de Carlos l’avait observé du coin de l’œil. Elle avait vu son angoisse monter et descendre en fonction des moments de la soirée ou des conversations. Elle avait vu comment le secouriste faisait attention à sa posture, à tout ce qu’il disait et à garder une distance raisonnable avec son fils pour ne pas les froisser ou les choquer. Mais elle avait également vu comment l’ancien pompier couvait Carlos du regard, comme il l’aidait pour le dîner et comme il écoutait chacune de ses paroles avec dévotion. La mère du policier avait vu à quel point cet homme-là aimait et respectait profondément son fils. Andrea en fût heureuse pour Carlos. Elle savait pertinemment qu’ils n’avaient pas été parfaits lors de son coming out et elle aurait voulu faire les choses différemment mais elle n’avait pas compris jusqu’à aujourd’hui. Mais en voyant la façon dont ces deux hommes se regardaient avec tout l’amour qu’ils pouvaient elle comprit, ô combien, elle aurait dû parler à leur fils depuis des années.


En voyant Carlos prendre la main de son petit ami devant eux et comment ce dernier se tendit tout à coup elle eût un petit rire discret derrière le verre de vin qu’elle tenait à la main. Andréa compris qu’elle devait parler avec son fils. 


-J’ai les citrons, s’exclama Owen alors que TK ouvrait enfin la porte sur son père. 

-T’as deux heures de retard ! T’étais où ? répondit TK agacé et franchement gêné du retard indécent de son père. 

-Je suis désolé il y avait des bouchons sur MoPac et j’avais plus de batterie. 

-T’as pris MoPac ? l’interrogea TK surpris. 

-Pour trouver des citrons, répondit le Capitaine, c’est le Cinco de Mayo, les routes sont bondées. J’ai trouvé une épicerie sur Windsor. 


TK était mortifié. 


-Merci beaucoup Owen, répondit Carlos. Ma mère Andréa et vous connaissez mon père. 

-Ravi d’enfin vous rencontrer, répondit le capitaine de la 126e en tendant la main vers Andréa. 

-Moi aussi, mais chez nous, on s’embrasse.

-Alors c’est parti ! 

-Content de vous revoir, répondit Gabriel en prenant la main d’Owen. 

-Pareillement.

-Je vous apporte une assiette, repris Carlos. Et vous voulez boire quelque chose ? Une bière ou une Margarita ?

-Oh une bière merci.


TK suivit Carlos à la cuisine. 


-Je suis vraiment désolé, murmura-t-il à son petit ami qui sortait une assiette filmée du frigo. 

-T’inquiète pas, c’est de ma faute j’ai oublié les citrons. 

-Tu plaisantes, poursuivit le secouriste, il à deux heures de retard ! Tu ne vas pas t’excuser en plus. 

-Mon cœur, c’est pas grave, répondit Carlos en décapsulant la Lonestar d’Owen. L’important c’est qu’il soit là non ? 

-Non mais 2 heures qu’est ce qui lui a pris, répondit TK toujours en murmurant en enfournant son assiette au micro-ondes. 

-Babe t’inquiètes pas. Vraiment. 


TK soupira en apportant la bière à son père. 


-Pourquoi tu sens cette odeur Papa ?

-Quelle odeur ? 

-La fumée.

-Je sens pas la fumée. 

-Il sent le feu de camp non ?

-Un peu oui, répondit finalement Gabriel Reyes faisant froncer les sourcils de Carlos resté dans la cuisine. 

-L’odeur a dû rester après l’incendie de l’autre jour. 


La conversation se poursuivit sur l’incendie de Pecos et les différents incendies qu’avait relevé Owen. Gabriel était très intéressé par la tournure que prenait la discussion. Il exposa même sa théorie du pompier pyromane. 


La soirée se terminait de la plus agréable des manières et TK était parfaitement détendu. Il se risqua même à déposer sa main sur la cuisse de Carlos dans le canapé au moment du dernier café. 


Au moment de se quitter Andréa l’étreignit fortement. 


-J’ai été ravie de faire ta connaissance TK. 

-Moi aussi, répondit le secouriste dans un large sourire. 


Alors que tout le monde quittait la maison, TK se retourna en soupirant en fermant la porte. En s’appuyant contre elle, il se rendit compte à quel point il était épuisé. Il avait été en apnée les deux tiers de la soirée prenant garde à tout ce qu'il disait ou faisait. Et c'était épuisant ; il était épuisé. 


De la cuisine, Carlos le regarda avec un sourire. Il savait pertinemment que cette soirée avait été éprouvante pour lui. Il l’avait vu à sa façon d’agir et de tenir une certaine distance entre eux ; ce qu'il ne faisait bien entendu jamais le reste du temps. Il l’avait trouvé extrêmement prévenant avec ses parents, prenant en compte ce qu'il lui avait dit. 


En refermant la porte du lave-vaisselle, il s'approcha de lui. 


-Hey, murmura-t-il en englobant son visage de ses deux mains. 


Carlos embrassa son front, ses pommettes et finalement sa bouche.

TK ferma les yeux sur la caresse les mains croisées dans le dos toujours appuyé contre la porte d'entrée. 


-J’adore ta mère, murmura-t-il finalement contre sa bouche, déclenchant le sourire du policier. 

-Pas d'inquiétude à avoir, je crois qu’elle t'adore aussi. 


TK décroisa ses mains et vint les glisser sur les hanches de son compagnon. En le rapprochant doucement de lui, il approfondit leur baiser dans un soupir. 


Carlos glissa les doigts dans les mèches brunes tirant sur le blond caressant entre ses lèvres celles de TK. Alors que ses mains glissaient le long de ses côtes, le secouriste approfondit encore leur baiser en enroulant ses bras autour de sa nuque collant la totalité de son corps à celle de son partenaire. Le policier resserra son étreinte autour de lui. 


TK sentait le cœur de son partenaire battre à travers leurs cages thoraciques. Leurs respirations à l’unisson rendaient ce baiser unique. TK exprimait, en embrassant Carlos, tout ce qu'il s'était retenu de faire ou de dire toute la soirée. C'était exaltant. 


-Viens te coucher, murmura finalement Carlos en lâchant sa bouche, tu as l’air épuisé. 

-C’est pas vrai, chuchota TK.

-Tu dors debout, répliqua Carlos avec un petit rire.


Il était vrai que toute l’adrénaline et la tension de TK retombaient mais il ne voulait pas quitter ces bras. Pour rien au monde il n'aurait voulu y être arraché. Il suivit pourtant docilement son policier qui l'entraînait à l'étage sa main dans la sienne.


Glissé sous les draps, TK se lova instinctivement contre le corps de Carlos face à lui. Le policier l'enferma dans ses bras, les lèvres contre son front, sa main allant et venant dans son dos. 


-Je t’aime…


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Mateo racontait la descente de police, venant arrêter Owen Strand, à la caserne qui avait eu lieu la veille au soir et TK tournait comme un lien en cage. Qu’est ce qui avait pu se passer ? D’autant que TK n’arrivait pas à avoir son père au téléphone. Son inquiétude grandissait au fil des minutes. 


C’est à cet instant que Carlos apparût. 


-Oh bébé je suis content que tu sois là. Je suis inquiet mon père a disparu. 

-On devrait en parler en privé, répondit Carlos en voyant que tout l’équipe de la 126e le fixait du regard. 


-TK. Ton père a été placé en garde à vue, repris Carlos alors qu’ils s’étaient mis à l’écart de la cuisine. 

-Comment ça en garde à vue ?

-Il a été arrêté, répondit Carlos. 

-Arrêté ? Pourquoi ?

-Je n’ai pas les détails. Mais…pour incendie criminel. 

-C’est impossible, il y a forcément une erreur. Il a signalé l’incendie et personne ne l’a cru. Sauf ton père ! Appelle ton père, il arrangera tout ça, s’exclama le secouriste. 


Carlos était très mal à l’aise. En voyant la détresse poindre dans le regard de son partenaire il se sentait d’autant plus mal. 


-TK, repris Carlos en essayant de se redonner contenance, ce sont les rangers qui ont mené l’intervention. C’est mon père qui l’a arrêté. 

-Quoi ? s’exclama TK qui ne comprenait plus rien.

-Je suis désolé.

-T’es « désolé » s’écria la secouriste, il est dingue de prendre mon père pour un pyromane !

-On n’a pas d’infos, répondit Carlos.

-Comment ça ?

-Ça reste flou, repris le policier, mais mon père n’arrête personne à la légère. 

-Mon père n’est pas un criminel ! s’écria TK qui sentait la colère monter en lui. 

-Je n’ai pas dit ça.

-Oui mais ton père le pense et tu le défends. Il a arrêté un innocent ! Mon père a passé 3 heures avec nous, hier soir ! De quoi tu parles ?!

-Plutôt une heure, répondit Carlos. Il était en retard souviens toi. 

-Oui à cause du trafic et de tes stupides citrons, répondit TK en mettant une claque sur le torse de son compagnon. 

-Il n’y avait pas de bouchons hier soir, répliqua Carlos. Je me suis renseigné.

-T’as vérifié ? demanda TK d’une voix blanche. 

-Son histoire me semblait louche. 

-Vraiment ? répondit TK d’une voix sourde en poussant soudainement Carlos. Vas-y ! Dis-le ! Traite-le de criminel Carlos ! Mon père est un criminel ?! T’es de quel côté ?! Réponds-moi !


Carlos attrapa alors TK et lui fit une clé de bras pour tenter de le calmer. 


-Lâche-moi ! cria TK. 

-Écoute-moi, écoute-moi, murmura Carlos en le gardant contre lui. Ok ? Il faut que tu te calmes. Ok ? souffla-t-il contre son oreille. 

-Lâche moi Carlos, répondit TK d’une voix sourde. Lâche. Moi. 


-Carlos, tu devrais t’en aller, s’exclama alors Judd qui les avaient rejoints en entendant les éclats de voix.


TK se dégagea violemment du policier qui ne pût qu’accuser le coup du regard que lui lançait le secouriste et qui lui transperça le cœur. 


Après le départ de son compagnon, TK monta les marches quatre à quatre aux vestiaires. 


-TK ça va ? demanda Judd à sa suite. 

-S’il te plaît laisse-moi tranquille. 

-Ok, ok. 


Le secouriste alla s’asseoir sur son lit de garde et fondit en larmes. Son père était en garde à vue, accusé à tort, et il venait d’avoir une violente dispute avec son partenaire. Il venait de voir le fameux « Carlos policier » dont il avait si souvent entendu parler. Son calme et sa froideur l’avait choqué. Comment l’homme qu’il aimait pouvait croire une seconde que son père était un pyromane en série ? En pensant une telle chose Carlos lui avait brisé le cœur. S’il y avait bien une chose qu’il détestait autant que de voir son père souffrir c’était de se disputer avec Carlos. Comment les choses avaient pu si vite dégénérer ? Il y avait encore quelques heures à peine TK était sur un petit nuage. 


TK se prit la tête entre les mains. Qu’est-ce qu’il allait faire ?

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