Pourquoi et comment

Ce n’est pas facile à comprendre. Ce n’est facile pour personne. Ce qu’il s’est passé est assez courant : un suicide. Il y en a tout autour de nous, sans qu’on arrive à savoir pourquoi. Arrêter de vivre c’est une chose, mais mettre fin à sa vie en est une autre. Cet évènement change la vie de nombreuses personnes. Comme ses parents, qui se demandent ce qu’ils ont fait de mal ; ou Anna, qui était pour lui un peu plus qu’une amie… Car elle, il faut bien la comprendre ! Perdre la personne la plus chère à ses yeux… - c’est inimaginable. S’endormir en pensant à lui. Travailler en pensant à lui. Vivre en pensant à lui.

Le jour de son enterrement fut le pire. Devoir parler à une assemblée d’une personne défunte – ce n’est pas du gâteau ! Bref, tout ça pour vous dire que ce n’est pas simple.

Un jour, lorsque je sortais Eden, mon caniche - je vis un colis au bas de notre porte. Il m’était adressé. Comme je m’y attendais, le nom de l’expéditeur n’était marqué nul part. Je le pris précautionneusement, et rentrai pour l’ouvrir. Bizarre ! Ce n’est ni mon anniversaire – ni Noël ! On a aucune raison de m’envoyer quoi que ce soit.

Avec mon ciseau, je coupai les morceaux de scotch, puis, ouvrai le carton. Ce qu’il y avait dedans m’ébahis au plus haut point : des cassettes ! On n’en utilise plus depuis l’invention des DVD, c’est à dire il y a vingt ans ! Encore quelqu'un qui se moque de mes capacités intellectuelles. Au début de l’année, c’était la pagaille à cause de ça au lycée… heureusement qu’il y avait Clay ! A son souvenir, tout devint noir autour de moi. Je ne peux pas y penser sans culpabiliser. C’est peut -être de ma faute si ça se trouve ! Je pris le temps de reprendre mes esprits, puis, sortis les cassettes. Elles avaient l’air récentes – malgré le fait que ce n’est plus fabriqué.

Avec de la chance, ma mère avait gardé son magnétophone, je n’ai qu’à fouiller le garage. Cela ne m’étonnerai absolument pas que cela soit des moqueries enregistrées par mes camarades comme nous sommes en vacances.

Quelques heures plus tard, j’eus enfin trouvé l’objet tant convoité. Mon adrénaline monta lorsque je mis la première des huit cassettes dedans. Je m’attendais à tout sauf à ça. Vous comprendrez vite pourquoi…

« Bonjour, ou salut pour les plus intimes. Comme vous devez l’avoir deviné, je suis Clay. Si vous écoutez cette cassette en ce moment, c’est que je suis mort. Et je l’ai voulu. Ce n’est ni de la faute de mes parents, ni de ma famille. C’est la faute de vous tous, qui écoutez l’enregistrement. Vous avez tous quelque chose à voir avec mon suicide. Dans ces disques, je dirai toutes les raisons de ce que j’ai fait. Vous me comprendrez peut-être à la fin. Même si je sais que ce n’est pas dur tous les jours, pour moi ça l’a été depuis ma naissance. Il y a eu des points forts, comme des amis exceptionnels, ou des fous rires avec mes parents et bien d’autres choses. Mais ce n’est rien comparé au mal que j’ai eu. Un grain de sable.

S’il vous plaît, écoutez-moi jusqu’à la fin ! Prouvez-moi que j’ai un semblant d’importance à vos yeux. Je le saurai où que je sois. A chaque fois, dans chaque cassette, je parlerai de deux personnes qui m’ont fait dû mal. Sauf une. Dans la dernière cassette, je ne parlerai que d’une personne. J’espère vraiment que vous me comprenez. Je ne fait pas ça pour vous faire du mal, mais pour répandre la vérité sur ce qu’il s’est passé. Je vais remonter le temps petit à petit : du dernier moment que j’ai vécu au début de cette histoire.

Alors. Commençons. Je pense que vous savez tous comment, mais je vais vous dire la façon dont je vais me suicider. Comme ma passion est l’écriture, j’ai décidé d’utiliser mon stylo plume. Il est assez pointu pour faire des misères. Mais avant de faire ce geste irréfutable, j’aimerai dire au revoir à mes proches. A ma mère, à mon père et à mon petit frère – car ce sont les seuls à être vraiment là pour moi. »

…

Je ne pensais pas qu’il souffrait autant. Moi qui le voyait tous les jours ! Je ne suis pas une vrai amie ! J’aurais dû être plus là, pour lui. Je m’occupais de mes problèmes de famille, de ma mère, qui est démolie suite au décès de mon père quelques mois plus tôt, mais je n’étais même pas là pour mon meilleur ami. Je comprends sa peine. C’était moi qui étais à sa place, deux mois plus tôt. Au bord du suicide. Mon père avait un cancer du poumon. Il ne pouvait presque plus bouger, n’arrivait pas à manger seul, et encore moins se laver. C’était un vrai légume. Lui qui était le sportif de la famille, il a mal fini. Ça m’avait totalement dévastée. Mais lui, il était là pour moi. Il ne me parlait jamais de ses problèmes. Il gardait tout pour lui.

Je me rappelle notre dernière rencontre. On s’est retrouvés devant le cinéma de notre village. Ce jour là, il m’a avoué une chose qui a totalement changé ma vie : son amour envers moi. J’ai été scotchée. Je ne m’y attendais pas du tout. Je l’aime énormément, mais pas de cette façon. Il m’a embrassée. Je l’ai laissé faire, sans vraiment y prendre goût, je ne voulais pas le décevoir. J’aurais su ce qu’il allait se passer, je lui aurais dis oui sans hésiter.

Je vais arrêter de l’écouter aujourd’hui, ou je vais finir comme lui.

NB : Salut tout le monde, je voulais juste vous prévenir que j’allais totalement refaire cette fanfiction au fur et à mesure. En effet, elle ne me convient plus. Elle restera dans le même style, mais sera beaucoup plus longue. Merci de votre compréhension! Bonne lecture !