Les deux soeurs

Chapitre 160 : Les nobles de la ville

2649 mots, Catégorie: G

Dernière mise à jour 10/12/2023 13:55


Episode 11 : Les nobles de la ville

 

Le bateau se promenait sur le Nil, Aimy sourit en observant les eaux, c’était vraiment un paysage magnifique. Elle ne comprenait pas trop pourquoi ses souvenirs étaient aussi présents, il n’y aurait dû avoir que ceux de Yami, non ? Il y avait de nombreuses choses qui n’avaient pas beaucoup de logique, sauf si … il y avait aussi ses souvenirs dans cette tablette. Elle secoua la tête, elle n’avait franchement pas envie de se poser trop de questions. D’autant plus que Seto continuait de lui faire la tête et elle n’arrivait pas à lui parler. Elle avait essayé d’écrire quelque chose… mais elle n’y connaissait pas assez en hiéroglyphes. Les paroles étaient compréhensibles, bien qu’ils devaient sans doute parler en ancien égyptien. Il y avait un traducteur ou un truc comme ça. C’était comme dans les épisodes du Docteur Who, le Tardis fait la traduction, cela devait être un truc du même genre sans doute.

 

Le bateau accosta sur les bords du Nil, une ville se présentait devant eux, c’était vraiment magnifique. Aimy suivit docilement Seto, de toute façon, elle le « saurait » si quelque chose ne correspondait pas au scénario prévu. Elle avait hâte de découvrir le passé de Merewt, mais en même temps… pas vraiment car il viendrait un moment où elle… serait obligé de trahir le pharaon et elle n’avait vraiment pas envie. Un homme, sans doute un noble, accompagné de sa garde s’avança vers eux.

-         Prêtre Seto, c’est un honneur de vous voir dans notre ville, fit-il, je suis Snerseth. Vous êtes venu avec votre épouse ? demanda-t-il en souriant à Merewt.

-         Oui, voici Merewt, répondit Seto

La jeune fille leva la tête vers Seto qui la fixait du regard, mais elle avait l’habitude que Kaiba parle pour elle. Alors elle se contenta de sourire et de remercier Snerseth pour cet accueil. Ils arrivèrent dans la ville. Aimy observa les habitants, ils étaient tous alignés les uns à côté des autres, avec des soldats. Seto continua de marcher devant lui en discutant avec le noble de la ville. Mais Aimy trainassait derrière eux. Comme avec Kaiba, il parlait de choses dont elle ne comprenait rien. Elle posa son regard sur les gens, ils souriaient et pourtant il y avait quelque chose de bizarre dans leurs regards.

 

Ils traversèrent le village pour rejoindre la demeure de Snerseth, c’était une grande et belle maison. Des gardes et serviteurs les accueillirent encore avec respect. Aimy ne s’y faisait vraiment pas à cette façon qu’ils avaient de baisser la tête devant elle, de se prosterner parfois. Deux femmes arrivèrent soudainement devant elle et l’invita à les suivre. Elle chercha le regard de Seto pour avoir son approbation. Mais il ne lui accorda pas un regard. La jeune fille se laissa entrainer, comme elle ne ressentit ni douleur, ni mal à l’aise, c’est que c’était sans doute ce qui était arrivé à Merewt par le passé. Les deux femmes l’aidèrent à se laver, se coiffer, se vêtir pour la réception de la soirée. Quand elle réapparut dans la grande salle pour rejoindre Seto, son « mari », elle portait une robe de couleur bleue, ses cheveux étaient lissés avec des filins d’or et elle portait une panoplie de bijoux sur les poignets et les doigts, une paire de boucles d’oreille suspendue au-dessus de ses épaules.

 

Aimy leva son regard vers Seto, elle y vit une étrange lueur d’approbation. L’autre Seto, Kaiba, la regardait comme ça parfois, avant que son visage se fasse plus dur. Exactement comment venait de le faire le prêtre. Il s’avança vers elle pour lui prendre le bras et l’accompagna jusqu’à la table. Il lui tira une chaise pour qu’elle prenne place, elle fit un sourire. Le repas commença et les serviteurs apportèrent les plats et remplissaient les verres. La jeune fille qui avait retenu la leçon du « jus d’orange » se contenta de boire de l’eau ou du jus de fruits en s’assurant qu’il n’avait pas un gout bizarre. Plusieurs fois, elle tenta de parler avec Seto, mais chaque fois quelque chose l’empêcher de parler. La jeune fille se leva, elle s’ennuyait un peu.

-         Voleuse, cria une femme.

Aimy, qui était déjà debout, se dirigeait vers les lieux. Elle sentait que c’est ce que Merewt aurait fait, enfin plutôt avait fait. Une femme se trouvait les fesses dans l’eau, et une autre se tenait au-dessus d‘elle.

-         Que se passe-t-il ? demanda Seto.

Aimy, qui voulait toujours aider son prochain, se précipita vers la jeune fille dans l’eau, elle entra dans le bassin, tant pis pour sa robe, ça sèchera, et l’aida à se relever.

-         Cette femme porte un bracelet en or, tu l’as forcément volé, s’écria la femme.

-         Non… murmura la jeune fille.

Aimy qui tenait toujours la jeune fille tremblante dans ses bras, refusait de croire qu’elle puisse être une voleuse, elle avait l’air d’avoir si peur.

-         C’est moi qui lui ai donné, fit Aimy.

Aimy serra la main de la jeune fille dans la sienne. La jeune voleuse leva le regard vers la jeune princesse, mais après cette déclaration d’Aimy, les autres furent le silence. La princesse s’éloigna avec la voleuse pour rejoindre la chambre qu’on lui avait assignée.

 

La voleuse tomba à genoux devant elle. Aimy l’aida à se remettre debout, ou plus exactement l’obligea. Elle n’aimait vraiment pas qu’on se prosterne comme ça. La jeune fille se présenta sous le nom de Tabia. Aimy se demanda si elle allait devenir une amie de Merewt ou pas.

-         Comment vous dire… ce bracelet !

-         Je te le donne, Tabia, fit Aimy.

Ce bracelet faisait partie de la panoplie de bijoux que sa servante avait amené dans ses bagages, elle en avait bien d’autres au palais ou à ses poignets, ce n’était pas un qui allait lui manquait.

-         Je peux pas accepter. Je l’ai pris… Je voulais voir ce que ça faisait de porter ce genre de bracelet. Je vous jure sur les dieux, que je l’aurais reposé… si la matriarche n’était pas arrivée.

-         Tabia, je te le donne, redit Aimy avec le sourire.

-         Madame…. Vous êtes toute mouillée, s’écria Tabia.

Les deux filles se mirent à rire, elles se changèrent. Tabia semblait aller vraiment mieux. Aimy était contente de voir qu’elle était plus détendue.

-         Peut-être que tu peux me dire pourquoi les gens sont si … bizarres. Ils ont peur ?

-         Peur ? C’est à cause … d’elle !

-         Elle ?

-         Sothis….

-         La femme de Snerseth, fit Aimy.

Elle avait fait la connaissance de cette femme quelques heures auparavant. Et étrangement, elle ne lui avait pas fait très bonne impression. Mais Aimy n’aimait pas juger les gens trop vite. Mais apparemment elle avait eu raison. Cette femme et son mari faisait vivre un enfer aux habitants de la ville. Les artisans et les fermiers étaient exploités et menés à la ruine et à la mort s’ils refusaient.

-         Pourquoi ne pas avoir demandé l’aide de Pharaon ? demanda Aimy.

-         Elle nous a dit que c’était la volonté de Pharaon, que c’était le prix de sa protection contre de puissants ennemis.

-         Mon peti…frère ne ferait jamais quelque chose comme ça.

Aimy connaissait suffisamment Yami, le pharaon pour savoir qu’il ne pourrait jamais tolérer une chose pareille.

-         Votre frère ? répéta Tabia.

-         Le Pharaon, Ya…

-         Votre… altesse, fit Tabia en tombant à genoux devant Aimy.

La jeune fille soupira et vint reprendre sa nouvelle amie dans ses bras. Elle la serra contre elle, en se demandant ce que Merewt avait fait il y a 5 000 ans, pour venir en aide à son amie. Avait-elle parler à Seto ? Non sans doute pas, s’il était comme Kaiba, il lui dirait de ne rien faire. Yami n’était pas là pour lui dire quoi faire. Mais bon de tout façon, il était tard maintenant, trop tard pour faire quelque chose. Elle invita donc Tabia à rester dormir avec elle. Elle n’avait pas envie de dormir toute seule ce soir. La jeune fille accepta de rester, donc ça faisait aussi partir de l’histoire de Merewt.

 

Le lendemain, Aimy passa la matinée avec Sothis, elles visitèrent la ville. Tout le monde était au travail, essayant d’afficher de l’entrain et de la joie. Mais tout paraissait si faux à Aimy, comme de très mauvais acteurs. Merewt avait dû voir la même chose et comprendre qu’il se passait quelque chose de grave. Mais à chaque fois qu’Aimy essayait d’évoquer le sujet, Sothis parlait d’autre chose.

-         Vous avez beaucoup de chance d’être marié avec un si beau jeune homme, fit Sothis.

-         Je … Seto !

La jeune fille mit un moment à se souvenir que Seto les avait présentés comme mari et femme, peut-être est-ce parce qu’elle allait sans doute finir par le devenir. Est-ce qu’il y aurait des sentiments entre eux ? Aimy avait toujours le cœur qui se serrait quand elle pensait à Seto, elle savait que c’était mal… vis-à-vis de Yami et Yugi. Elle rougit en passant au Pharaon, lui aussi était vraiment très beau. Elle aimait beaucoup passer ses doigts dans sa coiffure en étoile.

-         Hier, vous avez été très…. Naïve de venir au secours de cette voleuse.

-         Pourquoi ?

-         Cette femme est une voleuse, elle a déjà été prise sur le fait.

-         Peut-être que vous avez trop de choses et eux pas assez, répondit Aimy avec le sourire.

Aimy vit Seto et le mari de Sothis venir vers elles. Elle était presque soulagée de le voir de retour. Même si lui ne semblait pas vraiment l’être, surtout quand Sothis lui dit qu’elle avait des idées intéressantes.

-         Oui, cela lui arrive, fit Seto en fixant Merewt.

Aimy était un peu vexée de la réplique de Seto, Kaiba disait aussi ce genre de truc, aussi qu’elle était nulle en duel, mais bon c’était autre chose. Elle soupira et suivit le groupe, quand elle remarqua Tabia qui lui faisait signe. Aimy se précipita vers elle, heureuse de voir son amie. Sauf que…

 

Seto arriva derrière elle pour lui dire de revenir vers lui, sauf qu’Aimy ne voyait pas pourquoi, avant d’être prise en otage par un homme. Il tenait un couteau à la main. Ce n’était pas son premier kidnapping et elle savait que Yami la retrouverait s’il y avait le moindre souci. Merewt n’était pas morte dans cette ruelle, donc elle n’avait pas de souci à se faire pas vrai ?

 

Elle se laissa donc amener, après tout ce village avait des soucis avec Snerseth et Sothis, c’était peut-être le seul espoir qu’ils avaient de pouvoir s’en sortir.

-         Ils ont des ennuis avec Sothis et son mari.

-         Moi, tout ce que je vois, c’est une voleuse et un criminel. Des gens comme eux ne mérite aucune considération, aucune…, commença Seto.

Aimy fronça les sourcils, Kaiba parlait de la même façon, il n’avait vraiment aucun respect pour les gens, Seto prétendait être un grand prêtre pour aider le royaume et le peuple, mais il avait des personnes devant lui qui avait besoin de son aide, il les critiquait. Aimy sentit monter une colère qu’elle ne connaissait pas et sans trop comprendre pourquoi elle donna des coups de poings sur le torse de Seto. Il tenta de la prendre dans ses bras, mais elle le repoussa de toutes ses forces. Puis elle se mit à courir vers Tabia et l’homme. Elle prit la main de son amie et partit dans une direction sans savoir où elle devait aller. Aimy sentit les larmes qui coulaient le long de ses joues, Tabia la conduisit vers sa maison, et celle du kidnappeur qui n’était autre que le père de son amie, un boulanger aux abois.

-         Je suis désolée de ce que Seto a dit, c’est … un idiot… un crétin ! fit Aimy butée. Je veux vous aider, mais concrètement je ne sais pas ce que je peux faire, j’ai aucun pouvoir.

Aimy n’avait en effet pas la moindre idée de comment Merewt avait pu s’y prendre pour aider le village. En avait-elle parler à son frère en rentrant au palais ? Le pharaon avait-il pu faire quelque chose pour eux ?

-         Votre altesse, savoir que vous avez bien voulu m’écouter et nous croire est déjà beaucoup, fit le vieil homme.

La jeune fille savait qu’ils avaient besoin d’argent, mais elle n’avait rien sur elle, sauf… Elle ôta ses bijoux, bagues, boucles, bracelets. Sauf une qu’elle ne parvint pas à retirer de son doigt, une bague que Yami lui avait offert, sans doute que Merewt l’avait gardé.

-         Vous serez quoi faire ? Vous les partagerez avec tout le monde.

-         Oui, c’est promis, Altesse, fit Tabia.

 

Laisser un commentaire ?