Les deux soeurs

Chapitre 116 : Je préfère qu'on en reste là.

2690 mots, Catégorie: G

Dernière mise à jour 12/07/2023 13:17

Episode 18 : Je préfère qu’on en reste là.

 

Cela faisait maintenant plusieurs jours que sa sœur était rentrée à la maison, Miya était heureuse de la retrouver. Sauf que la tornade de bonne humeur à laquelle elle s’attendait n’était pas vraiment au rendez-vous. Le premier soir, elle avait vidé toutes les larmes de son corps sur l’absence de sentiments et d’émotions de Kaiba sur son départ de la société et de son manoir. Miya, de son côté, était soulagée qu’elle n’ait plus à faire avec le jeune homme ou même avec Yugi. Les jours suivants, Aimy marchait comme au ralenti dans la maison, sa sœur ne savait pas ce qu’elle pouvait faire pour l’aider et lui remonter le moral.

-         Petite sœur ? Je sais que d’avoir laissé Kaiba est difficile, mais ça va aller, tu sais.

-         Je … Oui sans doute.

 

Le téléphone de Miya se mit à sonner, elle vit que c’était Bakura qui l’appelait ou peut-être Ryô, elle ne savait pas du tout ce qu’elle éprouvait le jeune garçon. Il avait été là quand elle avait besoin de lui, il lui plaisait bien. Mais Bakura venait compliquer un peu les choses, elle n’avait pas du tout envie que l’esprit de l’anneau pense qu’il avait une chance. Il était au mieux un frère, au pire un allié contre le pharaon.

-         Oui ?

-         C’est Ryô, je voulais savoir si la sortie tenait toujours.

-         Oh mince, j’avais complétement oublié. Ma sœur est rentrée à la maison et ce n’est vraiment pas la grande forme.

-         Tu veux que je passe vous voir ?

-         Je … préfère pas, pas tout de suite.

-         Je comprends.

-         Merci Ryô.

Elle raccrocha et s’avança vers sa sœur, elle était vêtue d’un pyjama en velours en forme de licorne. Elle était recroquevillée sur le canapé à regarder la télé. Aimy avait un mouchoir en main pour s’essuyer les yeux.

-         Je pleure à cause du film, fit-elle.

-         Mais oui !

Miya sourit malgré tout en venant s’asseoir près d’elle. Aimy vint tout de suite se réfugier dans ses bras et elles regardèrent la fin du film ensemble.

 

Miya fronça les sourcils quand sa sœur lui dit que Makuba l’avait appelé pour passer à la KaibaCorp. Qu’est-ce qu’ils lui voulaient encore ? Les deux frères Kaiba ne peuvent pas la laisser tranquille. La jeune fille voulu accompagner sa sœur, mais Aimy refusa. Elle la suivit quand même de loin, juste au cas où. Sauf que sur sa route, elle croisa le chemin de Ryô.

-         Que fais-tu ?

-         Je …

Elle leva le nez, mais elle avait perdu de vue sa sœur, bon elle savait où elle allait, elle pourrait la rattraper plus tard.

-         Et toi ?

-         Je venais chez toi, j’étais inquiet.

-         Tout va bien, c’est surtout ma sœur qui m’inquiète.

Miya fit un maigre sourire. Elle posa sa main sur l’anneau pour être sûre de maintenir l’esprit le plus loin possible de ce moment.  

-         Je suis désolée, Ryô, je sais que… je me sers de toi, je le regrette.

-         Tu te sers de moi ?

La jeune fille recula. Elle ne pouvait pas se servir de Ryô pour avoir du réconfort quand elle avait besoin, ou bien d’utiliser l’esprit de l’anneau pour travailler avec elle sans se soucier de ce qui pouvait arriver au jeune homme.

-         Je préfère qu’on en reste là. Je suis désolée.

-         Miya ?

-         Ryô, s’il te plait !

Elle soupira et préféra s’en aller. La jeune fille prit le chemin vers sa maison pour retourner chez elle. Miya y retrouverait sans aucun doute sa sœur.

 

Aimy se demandait pourquoi Makuba lui avait demandé de venir à la KaibaCorp, elle qui n’avait pas du tout envie d’y remettre les pieds. Elle espérait ne pas croiser Seto. Elle monta dans l’ascenseur sous le regard des employés. La jeune fille se demanda ce qu’ils pouvaient bien penser de tout ça. « Fiancés », « plus fiancés », mais « ensemble », et puis « plus ensemble ». « Enceinte » mais « pas enceinte ». Elle-même était complétement perdue. Elle arriva dans le couloir de l’étage de Makuba et le trouva devant son bureau lui aussi.

-         Coucou !

-         Aimy !

Il lui fit un sourire et s’avança vers elle pour lui faire la bise. La jeune fille répondit aussi à son sourire et il la conduisit vers le bureau de son frère. Aimy n’osa pas lui dire qu’elle n’avait pas vraiment envie de le voir. Makuba lui dit d’attendre devant le bureau, il avait un sourire sur le visage et un drôle d’air. Il préparait quelque chose, elle en était sûre.

 

Makuba entra dans le bureau de son frère, en laissant la porte ouverte. Il demanda à son frère si tout se passait bien. Ce dernier commença à grogner après tout et n’importe quoi, ce n’était pas nouveau. Ils parlèrent un moment et Aimy commença à se demander ce qu’elle faisait là. Quand elle entendit son prénom dans la conversation entre les deux frères.

-         Ce que je pense d’Aimy ? répéta Seto.

-         Oui, depuis qu’elle est partie, tu es exécrable avec tout le monde.

-         Tu veux que je te dise le fond de ma pensée. Bon débarras. Elle est agaçante à toujours parler… pénible à essayer de vouloir bien faire alors qu’elle ne sait manifestement rien des affaires… Exaspérante, il faut toujours la surveiller…

Aimy sentit son cœur se serrait, maintenant elle savait ce qu’il pensait d’elle. La jeune fille sentit les larmes coulaient le long de ses joues, puis elle s’enfuit en courant. Elle monta dans l’ascenseur. Elle n’avait plus rien à faire ici, elle ne remettrait plus jamais les pieds à la KaibaCorp.

 

Makuba soupira ce n’était pas du tout ce qu’il avait prévu, en voyant le comportement de son frère avec Aimy. Il avait cru qu’il était amoureux, cela avait confirmé ses doutes quand en l’absence de la jeune fille. Il semblait tourner en rond comme un lion en cage. Mais il avait eu tort et il avait blessé, la personne qui était sans doute sa meilleure amie, c’était sa faute.

-         C’est vraiment ce que tu penses, Seto ?

-         Oui, c’est ce que je pense.

-         Après … tout ce qu’elle a fait pour toi, pour la KaibaCorp.

-         Elle y trouvait son compte aussi.

-         Parce qu’elle a demandé quelque chose, peut-être ? Elle voulait quelque chose ?

Seto fronça les sourcils en se disant qu’effectivement elle n’avait pas vraiment demandé quoique ce soit. Le jeune homme posa son regard sur une silhouette qui courrait sur la place devant sa société. C’était Aimy. Seto aurait reconnu n’importe où ces longs cheveux bruns. Il se tourna vers son frère, qui avait l’air triste et fâché.

-         Elle écoutait à la porte, c’est ça ?

-         Oui ! Ton comportement m’a induit en erreur, tu étais attentif quand il s’agissait d’Aimy, parfois un peu trop… Et depuis son départ, tu semblais sur les nerfs, j’ai cru que … tu …

-         Que j’étais amoureux ? Makuba, c’est n’importe quoi !

-         Alors c’était de la comédie ? Ne me fais pas croire ça. Tu t’es toujours fichu de ce que les gens pouvaient penser.

-         Je… Laisse-moi Makuba !

Makuba soupira et quitta le bureau de son frère, vraiment fâché après lui, mais aussi envers lui-même, il avait fait de la peine à Aimy. Il sortit son téléphone pour appeler la jeune fille, mais il n’eut pas de réponse. Seto soupira, il n’avait pas vraiment voulu rendre Aimy triste, mais il ne pouvait nier qu’il la savait exaspérante et agaçante sauf qu’elle n’était pas que ça…

 

Aimy continuait de courir devant elle, décidément elle n’avait pas de chance avec les histoires d’amour aucun homme dont elle tombait amoureuse ne voulait d’elle. Comme si elle était condamnée à être seule pour le reste de sa vie. La jeune fille parvint à rentrer chez elle et à se réfugier dans les bras de sa sœur. Miya passa une bonne soirée à la consoler.

-         C’est vrai que tu peux être … agaçante parfois. Il faut toujours veiller sur toi, et ça peut … être lourd. Cela étant, il a eu un … comportement ambigüe avec toi. Mais … ça va aller, un jour, tu trouveras celui qu’il te faut. Seto et Yugi ne sont pas les bons c’est tout.

Aimy, sa tête posée sur les genoux de sa sœur, laissait couler ses larmes en l’écoutant. Elle fronça les sourcils quand elle parla de Yugi, que venait-il faire dans la conversation ? Cela n’avait pas de rapport avec lui. A moins que… ce qu’elle ait pu oublier soit aussi une histoire d’amour tragique. La jeune fille était trop épuisée pour poser la moindre question et finit par s’endormir.

 

Quelqu’un frappa à la porte de sa maison, Miya soupira et ouvrit la porte sur Makuba et … Seto. Super, se dit-elle.

-         Vous êtes là pour quoi au juste ?

-         Je voulais parler avec Aimy, demanda Makuba.

-         Elle s’est endormie. Je ne lui dirais pas que vous êtes passé.

-         Pourquoi ?

-         Parce qu’elle va avoir le moindre espoir que c’était pour vous excuser et qu’il y a un soupçon de quelque chose. Et cela ne ferait que la rendre plus malheureuse encore.

-         Mais…

-         Elle ne t’en veut pas Makuba. Le plus triste, c’est qu’à toi non plus, dit Miya en levant le regard vers Seto. Alors fichez lui la peine. C’est le seul service que vous pouvez lui rendre.

Miya leur claqua la porte au nez. Elle les observa partir et remonter dans leur limousine. La jeune fille se demanda si elles ne feraient pas mieux de déménager à l’autre bout du monde. Un pays où personne n’avait jamais entendu parler de Seto Kaiba ou de Yugi Muto. Ça doit bien exister !

 

Seto était assis dans son bureau, son ordinateur était éteint et il fixait l’écran noir. Il pensait à Aimy. Pourquoi cette gamine lui prenait la tête ? Pourquoi il n’arrivait pas à penser à autre chose ? Tout cela l’agaçait vraiment. Cette gamine l’agaçait en un an qu’il la connaissait, elle ne lui avait apporté que des problèmes. Des rumeurs, des articles de journaux, des idées loufoques, des difficultés avec certains partenaires… Non mais vraiment tout ça lui prenait la tête. Il se leva pour aller contre la fenêtre et observait le parc. Il faisait sombre dehors. Est-ce qu’il était vraiment si exécrable depuis qu’elle était partie ? Est-ce que Makuba avait raison, était-il amoureux d’Aimy ? Non ça ne pouvait pas être ça, il n’était pas idiot, il aurait su si c’était vraiment de l’amour. Mais dans ce cas, qu’est-ce que c’était ? Un souci de moins voilà…

 

Pourtant il avait eu des moments où… c’était plus qu’un souci. Pourquoi avait-il veillé sur elle comme ça ? Et cela ne datait pas de leurs fiançailles, vu que déjà sur le dirigeable, il lui avait permis de dormir dans sa chambre. Quand il l’avait vu en pleurs sur le pas de sa porte, est-ce par pitié qu’il lui avait ouvert la porte ? Non, il ne connait pas la pitié, il n’en aucune pour personne. Donc ce n’était pas ça. De l’amour ? Non il ne pouvait pas y croire. Mais alors c’était quoi. Tout cela lui prenait la tête. Il passa une main dans ses cheveux en poussant un cri de rage.

 

Et ce n’était pas le pire, non parce qu’il y avait pire dans l’histoire. Il pouvait croire que c’était son frère qui avait fini de le convaincre de donner la carte à Yugi lors de la finale de Bataille-Ville, mais c’était les paroles d’Aimy qui l’avait convaincu. A plusieurs occasions, elle l’avait fait changer d’avis. Lui, changer d’avis ! Il était toujours fixé sur son objectif et pourtant… Sans elle, son employé Mr Kobayashi n’aurait jamais retrouvé son travail. Il revint se poser à son bureau et alluma l’écran de son ordinateur. Il afficha le projet de Mr Siegfried, Seto étudiait la possibilité éventuelle dans le cas improbable où il pourrait travailler avec cet homme. Voilà ce qu’elle avait réussi à faire. De rage, il éteignit son ordinateur et quitta la pièce.

 

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