Les deux soeurs
Episode 3 : Elle est à moi !
Yugi sonna au manoir et entra dans le hall. Il entendit des voix s’élevaient dans le salon, il reconnut celle de Kaiba et de Miya. Le jeune duelliste s’avança, il ne voulait pas vraiment écouter aux portes, mais ils étaient dans une conversation si animée, qu’il ne savait plus vraiment comment entrer dans la pièce.
- Tu es responsable, Seto Kaiba !
- Non mais je rêve, je n’ai jamais dit une chose pareille ? Qu’Aimy était comme… ça.
- Tu croyais que ça allait se finir comment dis-moi ? Tu croyais qu’en annulant les fiançailles, les journalistes n’allaient pas se poser la question du pourquoi ? J’aurais dû aller les voir pour leur balancer la vérité à la figure. Cela aurait sans doute épargner Aimy. Mais elle m’a dit de ne rien faire. Pourquoi je l’ai écouté, franchement je me le demande. Vu le monstre d’ingratitude, tu es.
- Ingratitude ?
- Tu peux me rappeler ce qu’elle a fait pour toi... Vas-y dis-le moi… Tu n’oses même pas le faire. Et toi qu’as-tu fait ? Vas-y dis-moi… Rien ! Toi et l’autre… vous êtes pareils, Aimy donne tout ce qu’elle a mais ce n’est pas jamais suffisant… Pourquoi je me fatigue, il n’y a que ta petite personne qui compte.
Yugi se retourna pour faire face à Makuba. Il le salua et lui expliqua qu’ils n’avaient pas voulu entrer dans la pièce et les déranger. Miya était en train de cracher son venin sur Kaiba. Et il ne pouvait pas lui donner entièrement tort. Kaiba ne s’était jamais vraiment préoccupé des autres, juste de gagner. Makuba soupira et poussa la porte, ils entrèrent tous les deux, calmant temporairement la situation.
- Ah ben, voilà l’autre… qui s’y met aussi. Tu veux quoi, qu’Aimy t’aide à sauver le monde, peut-être, fit Miya.
- Non… juste… elle va bien ?
- Pourquoi ça t’intéresse ?
- C’est ma… commença Yami, sans savoir quoi dire, sa quoi, exactement, il ne savait pas. Mais elle va bien ?
- Non, elle ne va pas bien, à qui la faute, hein ? continua la jeune fille en se tournant vers Kaiba.
- Avant d’être ta fiancée, fit Miya d’un air dédaigneux à Kaiba, ou d’être ta … je sais pas quoi, à Yugi. C’est ma petite sœur.
- Non, mais vous entendez parler ! s’écria Makuba. On dirait que vous disputez un jouet. Aimy est une personne formidable et … C’est la plus merveilleuse grande-sœur que j’ai jamais eu.
Miya soupira et secoua la tête. Et dire qu’Aimy était amoureuse de ces deux bonhommes. Yami et Yugi avaient des sentiments pour Aimy, ils étaient amoureux, ça se voyait comme le nez au milieu de la figure. Mais cela en était encore plus dangereux pour Aimy. Elle espérait que Zork ne se rendrait compte de rien. Quant à Seto, Miya ne savait pas trop ce qu’il ressentait pour sa sœur. Certaines fois, il était là pour veiller sur elle, et d’autres fois il en parlait comme d’un fardeau, dont il voulait se débarrasser au plus vite.
- Qu’est-ce qu’il se passe ? demanda Aimy en arrivant à moitié dans les vapes.
Miya se précipita vers sa sœur coupant la route à Yami, elle le regarda en lui intimant l’ordre silencieux de ne pas approcher. Aimy trainait les pieds et fut bien contente de s’accrocher au bras de sa sœur pour ne pas tomber. La jeune fille leva son regard vers Seto et lui fit un maigre sourire. Avant de voir que Yugi enfin Yami était là aussi. Elle le regarda figée quelques secondes avant de partir en courant.
- Aimy ? cria Yami.
- Non ! gronda sa sœur en se dressant sur son chemin.
- Elle est à …moi ! murmura-t-il.
Ils s’affrontèrent du regard pendant un long moment, les deux Kaiba ne savaient pas trop quoi faire, ils échangèrent un regard, Seto haussa les épaules et se détourna de cet étrange duo. Makuba lui partit en courant pour rejoindre Aimy.
Miya posa sa main sur le puzzle et poussa l’esprit de Yami tout au fond, elle le fit chuter le plus loin et le plus fort qu’elle le pouvait. Yugi reprit le contrôle, mais Miya poussait toujours le pharaon dans son puzzle. Elle en tomba à genoux devant Yugi. Il leva les bras pour la rattraper mais elle le repoussa.
- Yugi, fit-elle d’une voix affaiblie. Ne le laisse pas s’approcher d’Aimy.
- Hein ? Qui ?
- Zo... Phara… ! Il n’est pas …
Miya s’écroula sur le sol et s’évanouit à son tour. Yugi la retint dans ses bras en appelant Kaiba. Ce dernier se retourna et vit la seconde sœur inconsciente. Pas une pour rattraper l’autre. Il la souleva pour l’allonger sur le canapé du salon.
- Pourquoi elle est encore chez toi ? demanda Yami à Seto.
Seto observa Yugi, il avait l’air en colère, non ce n’était pas tout à fait ça, il était … jaloux. Le jeune PDG fronça les sourcils, c’était bien la première fois qu’il voyait son adversaire de cette façon. Il se contenta de hausser les épaules pour toute réponse. Il n’y avait pas vraiment de réponse dans le fond. En tout cas, si Yugi était jaloux et qu’Aimy était amoureuse de lui, cela ne pouvait que finir bien pour tous les deux, non ? Cette pensée lui fit malgré tout, quelque chose, comme s’il allait perdre… perdre quelqu’un. Il secoua la tête pour chasser cette pensée, complétement insensée.
- Kaiba ? appela Yugi.
Seto leva la tête vers lui qui le regardait perplexe, avait-il dit quelque chose ou laisser transparaitre une émotion ? Mais des bruits de pas détournèrent leurs attentions l’un de l’autre.
- Je ne trouve pas Aimy, fit Makuba en revenant dans la pièce.
- Laisse-la, elle va bien réapparaitre, se lamenta Seto.
- Ne dis pas ça !
Yugi et Makuba partirent dans les couloirs du manoir pour retrouver la jeune fille. Seto soupira, malgré tout, il se lança à son tour à la recherche d’Aimy. Il la trouva assise dans un coin, dans la cuisine. Il se mit debout à côté d’elle et croisa les bras.
- Tu comptes rester cacher là longtemps ?
- Seto ?
- Tout le monde te cherche !
- Je…
- Si tu es amoureuse de Yugi, c’est peut-être le moment de lui dire.
- Mais… je … Oui ! Je lui ai déjà dit, et il a dit qu’il n’avait pas sentiments pour moi, ni lui, ni Yami.
- J’ai... dû mal à le croire.
- Yugi est gentil, il s’inquiète pour moi, mais il le ferait pour tout le monde. C’est ce qui fait son charme, dit Aimy en souriant.
- Il y a s’inquiéter et il y a être en rage.
- En rage ?
- Je n’avais jamais vu Yugi dans cet état, on aurait dit qu’il était jaloux.
- Jaloux ? Mais pourquoi ?
Seto soupira, il fallait vraiment tout lui dire à cette gamine. Elle n’arrivait pas à voir que Yugi était amoureux d’elle. Miya l’avait vu et tenait à ce qu’il soit loin d’elle, même si Seto ne comprenait pas véritablement pourquoi. Lui-même l’avait vu et pourtant s’inquiéter des états d’âme des autres ce n’était pas son truc. Mais Aimy n’avait rien vu ! Seto fit quelques pas et se tenait au-dessus d’elle. Il tendit la main vers elle, elle lui prit la main et il la tira pour la redresser. Légère comme elle était, il la reçut dans ses bras plus fort qu’il ne le pensait. Elle se cogna le nez contre sa poitrine.
- Aïe ! fit-elle en se frottant le nez.
Il souleva le visage d’Aimy en passant sa man sous son menton, pour observer son nez et voir s’il n’y avait pas de bobos. Sa seconde main vint lui pincer le nez et le secoua doucement.
- Il n’a rien du tout !
- Hé ! fit Aimy en riant.
Son rire résonna étrangement en lui. Seto la regarda, elle n’avait pas bougé de ses bras et riait. Elle avait un son mélodieux et doux. Il serra plus fort son menton, elle leva le regard vers lui et se plongea dans le sien.
- Seto ?
Le jeune homme ne sut jamais ce qu’il lui avait pris, lui si distant avec les autres, lui si froid avec les gens. Il posa ses lèvres sur celles de la jeune fille et l’embrassa avec empressement. Aimy avait les yeux grands ouverts et le regarda stupéfaite par son geste.
- Aimy ? cria Makuba.
Seto se redressa soudainement, il la lâcha et recula de quelques pas. Le jeune homme détourna le regard et quitta la pièce, quelques instants avant que Makuba et Yugi entrent à leur tour.
- Tu es là ?
Makuba vint prendre la jeune fille dans ses bras, soulagé de la retrouver. Elle serra le jeune garçon dans ses bras. Si elle n’arrivait pas à savoir de qui elle était vraiment amoureuse, ou si elle aimait vraiment les deux, les trois garçons. Au moins, elle était sûre d’aimer Makuba comme un petit frère dont elle avait envie de prendre soin.
- On peut savoir pourquoi tu es partie en courant ? demanda Yugi alors qu’il revenait tous les trois vers le salon.
- Hé bien… je sais pas trop en fait, fit Aimy un peu nerveuse.
Quand ils entrèrent dans le salon, Miya était debout et se tourna vers eux. Elle s’avança et tira sa sœur loin de Yugi en le fusillant du regard.
- Je vais bien, Miya, fit-elle avec le sourire pour la rassurer.
- Sûre ?
- Oui !
Miya soupira et tapota l’épaule de sa sœur, elle était en un seul morceau et elle souriait, c’était le plus important pour elle, qu’Aimy ait toujours le sourire.
- Bon ! Je vais t’emprunter Yugi pour la soirée, fit soudainement Miya.
- Hé ? fit Aimy en se demandant ce que sa sœur pouvait bien avoir en tête.
Miya passa son bras sous celui de Yugi et entrainant le jeune duelliste vers la sortie. Aimy échangea un regard avec Makuba sans comprendre. Ce dernier haussa les épaules. La jeune fille s’avança vers la porte du manoir, l’étrange duo était loin. Elle n’était pas non plus en tenue pour leur courir après.
- Où est Seto ? demanda Makuba.
- Je … sais pas ! répondit Aimy en piquant un phare.
Une fois dehors, Miya lâcha le pauvre Yugi et se tourna vers lui. Elle le fixa intensément.
- Ma sœur n’a pas besoin de toi, mets-le-toi dans le crâne, fit-elle en lui donnant une pichenette sur le front.
- Mais… je l’aime ! dit-il.
Miya, qui s’était éloignée, se figea. Elle serra les dents et les poings et se retourna vivement vers lui. Elle revint vers lui à grand pas, Yugi recula d’un pas, il avait peur, mais pour la première fois, il sentit que Yami aussi avait peur. Mais il prit malgré tout le contrôle de son corps.
- Ce n’est pas la peine de faire ton apparition, pha-ra-on !
- Je veille sur Yugi.
- Comme si j’avais l’intention de lui faire du mal. Tu sais ce qui est sans doute le plus ironique dans l’histoire.
- Non ? Mais dis-moi !
- C’est sans doute toi qui feras le plus de mal à Yugi. Alors reste loin de ma sœur ! Tu m’as bien comprise.
- Mais pourquoi ?
Miya haussa les épaules et quitta le pharaon, sans se retourner, même s’il continuait de l’appeler en criant, pourquoi, dis-moi pourquoi ? Elle n’avait pas envie de lui expliquer le pourquoi. Il n’avait pas besoin de la fréquenter, elle avait d’ailleurs laissé trop de choses arriver. Il fallait qu’elle mette de la distance entre lui et sa sœur, avant qu’il ne soit trop tard. Mais elle ne savait pas dire non à sa petite sœur. Elle défiait quiconque de pouvoir lui dire non, quand elle regarde les gens avec son sourire resplendissant, son regard brillant et son petit air mutin. Il était impossible de la décevoir.