Les deux soeurs

Episode 6 : Les fiançailles de Seto.

Aimy se trouvait devant l’immeuble de la KaibaCorp, il fallait bien qu’elle parle de tout ça avec son « fiancé ». Il allait forcément trouver un moyen pour se sortir de cette situation. Il était intelligent, perspicace oui, il trouverait une idée. La jeune fille s’avança vers l’accueil, le bâtiment était grand et le hall avait un plafond très haut.

-         Bonjour, je peux vous aider.

-         Oui ! J’aimerais parler à Seto Kaiba ?

-         Il n’est actuellement pas disponible, je suis désolée. Souhaitez-vous transmettre un message ?

-         Aimy ! fit une voix.

Makuba s’avança vers elle, il lui sourit. La jeune fille lui dit vouloir parler à Seto assez rapidement.

-         Ce n’est pas vraiment le moment, tu sais ?

-         En… fait, je crois que si.

Devant son air si sérieux, Makuba accepta de la conduire jusqu’au bureau de son frère. Il observa la jeune femme, elle serrait la lanière de son sac avec force. Elle semblait tremblante et très nerveuse. Elle sursauta même quand l’ascenseur fit un petit « ding » pour signifier l’arrivée de l’engin. Makuba et Aimy arrivèrent dans le couloir.

-         Retrouvez-la moi, ça ne doit pas être compliquer ! cria Seto depuis son bureau.

-         Monsieur Kaiba, oui, tout de suite monsieur.

-         Il cherche toujours sa fiancée ? fit Makuba à l’homme qui venait de sortir.

-         Oui, Mlle Maté semble… avoir disparu.

-         C’est moi ! fit Aimy d’une petite voix.

-         Quoi ?

-         Aimy Maté, c’est moi. Ma mère… nous avons repris le nom de notre père quand notre mère est… . Mais…

-         Attend, tu es la fiancée de Seto.

Aimy hocha la tête d’un air … triste. Elle était amoureuse d’un garçon et se retrouver fiancé à un autre, sans même le vouloir. Makuba la regarda la bouche grande ouverte, puis soupira.

-         Tu es prête ? Là mon frère est en mode…

-         Dragon furieux ? proposa Aimy avec un maigre sourire.

-         Oh oui !

Makuba s’avança vers le bureau de son frère, en compagnie d’Aimy. Il frappa à la porte, et Seto aboya, faisant sursauter la jeune fille. Le jeune frère Kaiba ouvrit le bureau et entra dans la pièce, Aimy derrière lui.

-         Makuba, c’est toi. Je n’ai pas le temps… Qu’est-ce que tu fais là ? demanda-t-il à la jeune fille.

-         Tu veux bien nous laisser, Makuba ?

-         Tu es sûre ? demanda-t-il à la jeune fille.

Elle hocha la tête, Makuba quitta le bureau, il reste tout de même derrière la porte au cas où. Aimy avala de travers et leva son regard vers Seto, il faut bien se lancer.

-         Je suis … Je suis… Je suis ta fiancée ! fit-elle d’une petite voix.

-         Pardon ?

-         Aimy Maté, c’est moi !

Seto observa la jeune fille de la tête aux pieds, il ne savait pas du tout quoi en penser. Être fiancé ne lui plaisait pas du tout, mais en plus… à la copine de Yugi.

-         Je suis venue… Mon père m’a expliqué la situation. Il avait l’air désolé, c’est à cause de Gozaburo…

-         Je ne doute pas que Gozaburo devait en tirer avantage, mais là je doute que ton père en soit si désolé que ça. Il t’a dit de refuser.

-         Evidemment !

-         Je m’en doutais.

-         Je comprends pas ?

-         Mon entreprise est rentrée à la bourse, il y a peu de temps, afin de rester maitre des choses, je dois avoir toujours 51% des parts de la KaibaCorp. Tu me suis jusque-là ?

-         Mmmh !

-         Pour annuler ce contrat de mariage, je dois « donner » 10% de mes parts à ton père. J’aurais sans doute pu m’en sortir en achetant d’autres parts. Sauf que …

-         Sauf que ?

-         Sauf que ton père possède toutes les autres parts de la société. Les 5 grands, tu te souviens d’eux ?

-         Ceux du monde virtuel de Noah ?

-         Oui, et bien ils ont vendu leurs parts à ton père. Donc si je donne ces 10 % à ton père. C’est lui qui deviendra actionnaire majoritaire de la KaibaCorp. C’est mathématique.

-         Donc il prendra…

-         Le contrôle de ma société, oui !

-         Est-ce que… il doit bien y avoir une … solution. Tu peux peut-être refuser ou alors moi.

-         Le résultat est le même, pour annuler le mariage, il faudra faire un échange de 10% de ma société, contre 10% de celle de ton père. J’en ai rien à faire de ces 10%, ça m’apporte aucun avantage.

-         Je suis désolée, je savais pas… enfin si je savais pour le mariage… mais c’était avec Noah que c’était prévu… pas avec toi… pas comme ça, fit Aimy en se mettant à pleurer.

Seto se leva de son bureau, et s’avança vers la jeune fille. Aimy posa son front contre le torse du jeune homme. Ils restèrent comme ça pendant un moment, le temps que la jeune fille se calme. Makuba inquiet, ouvrit tout doucement la porte et regarda dans le bureau de son frère. Il vit Seto et Aimy l’un contre l’autre. Il sourit, finalement ce n’était peut-être pas une mauvaise idée, ces fiançailles. D’autant plus que Seto semblait avoir des sentiments pour Aimy. Il ne l’aurait jamais protégé dans le monde virtuel, ni même permis qu’elle puisse dormir dans sa chambre, ou même la laisser l’appeler Seto.

-         Pour l’instant, je ne vois qu’une seule solution, dit Seto.

-         Laquelle ?

-         Jouer le jeu !

-         Tu veux dire… rester fiancés ?

-         Oui !

-         Combien de temps ?

-         Tu acceptes ?

-         Et bien, si … c’est pour t’empêcher de perdre ta société, évidement que j’accepte. Je veux t’aider. Je suis ta fan N°2, tu te souviens ?

-         Très bien. Je vais organiser une conférence de presse pour l’annoncer.

-         Tu peux… me laisser un peu de temps, j’aimerais en parler à …

-         Yugi ?

-         Oui.

-         24heures.

-         Très bien. Merci Seto.

Aimy soupira et quitta le bureau de Seto, en essuyant ses larmes. Elle venait pour mettre fin à ces fiançailles … et se retrouver finalement véritablement fiancée à Seto, en plus… c’est elle qui acceptait cette situation. Elle croisa Makuba qui souriait et semblait heureux.

-         Quoi ? s’écria Miya en regardant son père.

-         Ta sœur est fiancée à Seto Kaiba. Mais ne t’inquiète pas, nous allons arranger ça. Le tout est à cause de Gozaburo.

Miya observa son père en fronçant les sourcils. Aimy se retrouvait à nouveau fiancée à Seto, comme il y a 5 000 ans. Elle avait fait tout ça pour qu’elle puisse être libre et vivre sa vie sans Seto, sans Yugi, sans Yami, sans le pharaon, ou dieu sait quoi. Mais le destin semble s’acharnait. Il fallait en effet annuler ses fiançailles au plus vite.

-         Seto n’acceptera jamais de se fiancer de tout façon, fit Miya.

-         Ne crois pas ça, il a tout à y gagner. Je n’ai pas d’autres enfants, donc…

-         Tu veux dire…

-         Que ma société sera à vous deux, oui…

Miya fronça les sourcils, elle ne connaissait pas trop le bonhomme, mais il serait bien capable en effet de se marier avec Aimy pour avoir le contrôle de leur société. Il fallait à tout prix qu’elle empêche une telle chose de se produire. La jeune fille fit demi-tour et quitta la maison de son père et se dirigea directement vers la KaibaCorp. Il fallait qu’elle mette les points sur les « i », avec Kaiba.

Kaiba soupira quand la seconde sœur Maté défonça sa porte. Elle entra dans son bureau avec perte et fracas.

-         Tu vas tout de suite annuler ces fiançailles ridicules ! exigea la jeune fille.

-         Tu entres dans Mon bureau, pour Me donner des ordres, fit Seto en colère en se levant pour toiser la jeune fille de toute sa hauteur.

Miya s’avança vers lui, et malgré la différence de taille, elle semblait le regarder comme un insecte qu’elle allait écraser sous sa chaussure.

-         Mon père m’a tout expliqué, je sais très bien ce que tu essayes de faire. Tu veux prendre le contrôle de Ma société à travers ma sœur. Mais il n’en est pas question.

-         Ta société ? Ce n’est pas celle de ton père ?

-         C’est pareil. Donc tu vas les annuler ?

-         Trop tard, ta sœur a accepté. Nous sommes fiancés. Enchantée, chère belle-sœur, fit-il avec le sourire.

Il croisa les bras sur sa poitrine, il n’allait pas se laisser faire par une gamine. Pourtant dans son regard rougeoyant de colère, quelque chose le faisait douter.

-         Ne crois pas que ça va se passer comme ça, Seto Kaiba ! menaça-t-elle le jeune PDG, en faisant demi-tour.

Seto aurait bien voulu rire de cette entrevue, mais quelque chose dans son esprit lui dit qu’effectivement cela n’allait pas être aussi simple et qu’il aurait mieux fait de ne jamais croiser la route de ces deux sœurs.

Miya était en colère, elle bouscula le pauvre Makuba dans son élan. Elle l’ignora et continua sa route, s’énerva après le bouton de l’ascenseur pour le faire descendre. Sa sœur avait accepté ses fiançailles ridicules, quel genre de bêtises avait-il bien pu lui raconter pour qu’elle accepte. Et Miya ne pouvait même pas jouer la carte de Yami et Yugi, puisque le jeune homme avait … déjà refusé de sortir avec elle. Maudit timing !

Carte… Mais voilà, c’est ça, elle va jouer la société et les fiançailles de sa sœur à un duel de monstres. L’enjeu serait assez simple, si Kaiba gagne, il ferait ce qu’il veut, et si c’est elle qui gagne, il renoncera à ce mariage stupide avec sa sœur. Elle allait faire demi-tour pour lui proposer ce duel, quand elle se dit qu’il valait mieux en parler à son père en premier. La jeune fille quitta la KaibaCorp à grands pas. Elle se retourna et fixa les baies-vitrées au sommet, certaine que Kaiba devait la regarder. Miya lui fit un bras d’honneur avant de continuer sa route.

Elle passa directement à la société de son père. Elle entra dans son bureau sans frapper aussi dans un grand coup pour la porte.

-         Aimy a accepté ces fiançailles ridicules ! annonça-t-elle à son père. Mais j’ai eu une idée. Puisque Monsieur Kaiba se croit tout permis, je … vais lui rendre la monnaie de sa pièce.

-         Quelle est ton idée ?

-         Un tournoi de duel de monstres. Si en plus, j’arrive à l’écraser dans un duel de son jeu préféré, il en sera humilié.

-         C’est une très bonne idée. Tu me laisses préparer les termes de ce contrat ?

-         Oui !

Miya quitta le bureau de son père. Ce dernier se retourna dans son fauteuil et afficha un sourire. Son plan se déroulait exactement comme prévu, bientôt il aurait le contrôle total de la KaibaCorp. Il appuya sur un bouton de son interphone.

-         Faites-les entrer en salle de réunion, dit-il.

-         Oui, monsieur.