Les deux soeurs
Episode 18: La carte de l’amitié.
Le duel entre le pharaon et Marik entrait dans une phase critique, sans doute pas la dernière. L’adversaire de Yami venait de lancer une puissance attaque avec son dieu égyptien, le dragon ailé de Râ, mais le pharaon avait une carte face cachée sur le terrain, qu’il avait posé sans même la regarder.
- Je révèle ma carte face cachée : le sanctuaire démoniaque.
- Alors, j’avais raison, non ? fit Miya à Kaiba.
- Prend garde à la puissance du sanctuaire démoniaque. Cette carte magique m’a été donné par un ami, pour m’aider à te battre Marik.
Miya jeta un coup d’œil vers Kaiba, elle pouffa légèrement en se disant que sa sœur aurait sans doute aimer entendre cela, mais elle était mieux là où elle était, au moins elle ne faisait pas de bêtises, installée dans son lit.
- Voici le visage de ton bourreau, fit Yami.
- Qu’est-ce que c’est ? demanda Marik.
- C’est le pantin métallique du démon.
- Le dragon ailé de Râ va attaquer le pantin plutôt que les points de vis de Yugi, ajouta Seto.
- Regarde son visage ! continua le pharaon.
- Mais c’est mon reflet qui apparait sur sa tête.
- Oui, le voilà le visage de ton bourreau, je ne suis plus la cible de l’attaque de ta carte, c’est toi qui vas la subir. Et si j’ai bien compris, ce que tu as dit, tu as changé les points de vie en points d’attaque. Tu n’as plus qu’un point de vie Marik. Comment pourrais-tu résister à une attaque aussi puissante. Dés que ton attaque aura touché le pantin, le duel sera fini !
La scène fut illuminée par l’attaque du dragon ailé de Râ, mais Marik était toujours là, debout avec ses points de vie intact et de retour sur le terrain. Miya soupira, elle aurait bien aimé que ce duel se termine enfin.
- Bien essayé, Pharaon, mais il semblerait que ton plan soit tomber à l’eau. Tu as été bien naïf de croire que tu pouvais gagner ce duel aussi facilement. Je joue avec toi, depuis le début.
- Comment as-tu pu survivre ? C’est impossible. Comment as-tu pu esquiver l’attaque ?
Marik se mit à rire et Miya secoua la tête en levant les yeux au ciel, non mais vraiment, elle l’appréciait de moins en moins ce bonhomme. Elle avait plutôt envie de retrouver le Marik du début, il aurait étrangement plus de chances de gagner contre le pharaon.
- Simplement en jouant une carte magique comme toi, une carte qui arrêtait l’attaque avant qu’elle ne m’atteigne.
- Quelle carte magique ? demanda Yami.
- La carte Fission, celle tu n’as gentiment donné, répondit Marik avec le sourire.
Et il fanfaronne encore, pensa Miya. Marik avait retrouvé ses points de vie, mais son dragon ailé de Râ devait retourner au cimetière puisqu’il ne restait qu’un tour lorsqu’il est ressuscité. Il plaça une autre carte face cachée sur le terrain et laissa donc Yami jouait à son tour.
- C’est à moi de jouer, s’écria Yami en tirant une carte.
- Ton pantin métallique du démon te protège, mais il t’en coutera 1000 points de vie par tour, tant qu’il reste sur le terrain.
- Je sacrifie 1000 points pour le conserver.
- Comme tu voudras, Pharaon ! Après tout, tu as raison, ce n’est pas toi qui souffres, Yugi va disparaitre un peu plus pour que tu puisses garder cette créature. Cela ressemble à un acte désespérer.
- Pourquoi il garde ce pantin sur le terrain ? demande Makuba.
- C’est évident ! Si par hasard, il se trouvait que ce petit pantin puisse se multiplier, disons-en deux, non mieux en trois exemplaires, répondit Miya.
- Oh !
- Oui, oh ! répéta Miya avec le sourire.
Quelques instants plus tard, Yugi dévoila en effet sa carte magique, multiplication qui lui permit de créer des deux autres copies du pantin, afin de les sacrifier pour faire venir Obélisque sur le terrain.
- Finalement Yugi a compris ce qu’il pouvait faire avec ma carte magique.
- Ce n’était guère difficile à deviner, fit Miya.
- Tu n’échapperas pas à la puissance d’Obelisk, Marik, cria Yami.
- Comment ai-je pu le laisser faire ça ? s’écria son adversaire.
Yami lança donc son monstre à l’assaut de Marik, le jeune homme sentit la puissance du dieu lui cogner de dessus.
- Ouille, ça doit faire mal, mais il va survivre, fit Miya en grimaçant
- Comment ça ? demanda Makuba.
- Marik a 4700 points de vie, et le dieu en a 4000, donc…
- Il va lui rester 700 points.
- Bien joue, Einstein !
Seto lança un regard noir à la jeune fille, personne ne se moque de son petit frère. Miya lui rendit son regard. Il trouvait Aimy exaspérante, autant que le fan-club de Yugi réuni, mais sa sœur, Miya s’était autre chose et ce n’était pas mieux. Pendant une seconde, il se demanda si elle pourrait gagner dans un duel contre lui.
L’attaque de Yami avait prit 4000 points à Marik, mais le jeune homme était de retour debout pour reprendre le duel face à lui.
- Tu n’obtiendras jamais le pouvoir que tu convoites tant !
- C’était fantastique, s’enthousiasma Makuba.
- Mouais !
- Quoi ?
- Yugi devrait être plus prudent. Cela ne va pas suffit pour venir à bout de Marik, répondit Miya.
- As-tu oublié qui souffre vraiment ? Regarde mon autre moi et déjà presque englouti par les ténèbres, fit Marik.
- Oh non, Marik ! se lamenta Shizu.
- Toi qui es censé sauver le monde, tu n’es même pas préoccupé par le sort d’un seul individu… ou même celui de ta petite sœur.
- Ma petite sœur ? Aimy ? répéta Yami.
- Elle est à moi, désormais !
Le pharaon posa son regard sur Miya, qui le fusillait. Il n’arrivait pas à comprendre comment elle pouvait être du côté de Marik. Et puis où était Aimy ?
- Je vais jouer une carte qui va te glacer le sang ! fit Marik.
Pendant ce temps-là, Aimy courrait dans le couloir du dirigeable et entra comme une bombe dans l’infirmerie. Serenity poussa un cri. Elle se tenait au chevet de Maï.
- Désolée, je ne voulais pas te faire peur.
Elle s’avança vers Maï et fouilla dans la poche de sa veste de son amie pour en sortir la carte de l’elfe mystique. Elle était contente que Maï l’ait gardé pendant son duel contre Marik. Elle posa la carte dans la main de Maï et prit le tout entre les siennes. Elle ferma les yeux pour se concentrer. Elle ne savait pas très bien ce qu’elle devait faire, mais elle voulait que son amie se réveille. Soudain, elle sentit quelque chose dans son esprit, et en ouvrant les yeux, Aimy se tenait dans une grande maison vide.
Elle était dans une immense pièce avec des grandes fenêtres sur le monde, mais elles étaient toutes fermées. Alors qu’il y avait un grand soleil aucun rayon ne venait éclairer la salle où elle se trouvait. Une petite fille était assise sur le sol et observait le paysage.
- Maï ?
- Oui. Qui es-tu ?
- Je m’appelle Aimy, nous sommes amies.
- Amies ?
- Oui bien sûr, et il n’y a pas que moi. Joey, Yugi, Téa, Serenity, sont aussi tes amis. Tout le monde attend que tu reviennes.
- Je n’ai pas d’amis, je suis toute seule !
- Non tu ne l’es pas.
- Je suis seule dans cette grande maison.
- Alors viens avec moi, viens dehors avec moi.
- Dehors ? ça me fait peur !
Aimy s’avança vers la petite fille, Maï était toujours une fillette qui avait peur de faire face au monde d’être seule. Elle lui tendit les mains avec le sourire.
- Je te promets qu’une fois dehors, tu retrouveras tes amis. Tu vivras des aventures palpitantes qui te rendront plus fortes. Tout ira bien, tant que tu crois en toi. Tu as confiance ?
Maï observa la jeune fille devant elle puis glissa sa main dans la sienne. Aimy la tira pour la relever, puis elles se dirigèrent vers une des fenêtres. La jeune fille l’ouvrit en grand et des centaines de voix se firent entendre.
- Maï, je te sortirais de là, fit celle de Joey.
- Maï, tu es mon modèle, je veux être aussi forte que toi, continua celle de Serenity.
Aimy leva les yeux vers le ciel, et l’instant d’après, elle était de retour dans le dirigeable de la KaibaCorp. Elle leva le regard vers Maï qui venait de se redressait sur son lit. La jeune fille eut le temps de faire un sourire avant de tomber inconsciente sur le sol. Duke qui était arrivé dans la pièce quelques instants plutôt se précipita vers elle pour l’aider à se redresser.
- Je dois … J’ai encore quelqu’un à réveiller !
La jeune fille titubante se redressa et fit quelques pas vers la chambre d’Odion. Elle avait aidé Shizu à le cacher, elle parvint à entrer dans la pièce. Il était là, allongé sur le lit, lui aussi inconscient. Elle s’avança vers lui et s’assit sur le bord du lit. Elle fit la même chose qu’avec Maï, elle glissa sa main dans la sienne et se concentra.
Aimy arriva dans un long couloir sombre éclairé par des torches, les murs étaient couverts de hiéroglyphes. Odion se tenait devant elle, mais il semblait bien plus jeune, à côté de lui marcher un jeune garçon, qu’Aimy reconnu aussitôt comme étant Marik. Il était vraiment mignon quand il était petit.
- Odion ! cria Aimy.
Le jeune homme se tourna vers elle, mais soit il l’ignora, soit il ne sembla pas la voir. Pendant un long moment, elle essaya tout ce qu’elle put pour attirer son attention, mais il demeurait impassible. Il semblait vouloir rester dans ce monde avec un gentil Marik et une jeune Shizu. Pourquoi voudrait-il revenir dans le monde des vivants où Marik était devenu mauvais, fous alors qu’il avait un gentil garçon ici ?
- Odion ! Marik a besoin de toi. Ce qu’il y a autour de toi, n’est pas la réalité. Je t’en pire, il faut que tu m’entendes, que tu m’écoutes.
- Odion, fit soudain une seconde voix.
Aimy reconnut la voix de Marik, de « Namu ». Odion leva la tête, il l’avait aussi entendu, mais il se leva pur rejoindre le petit garçon, qui dormait paisiblement dans sa chambre. C’était le seul « Marik » qu’il reconnaissait.
- Oui, mais c’est pas ce Marik qui te parles. Je t’en prie. Tu dois entendre.
Elle avait réussi à atteindre Maï facilement, mais pas Odion, sans doute parce qu’elle n’avait pas de lien avec lui. Elle ne pouvait pas atteindre son cœur. La seconde voix continuait de parler. Odion secouait la tête pour chasser cette voix, elle ne semblait pas être la seule à vouloir lui parler. Mais comment faire pour qu’il les entende.
La voix de Marik s’excuser de ne pas avoir répondu avec amitié et amour aux efforts d’Odion pour le protéger. Mais Odion ne semblait pas l’entendre. Aimy se sentait triste et impuissante de ne pas savoir quoi faire pour les réunir tous les deux. La jeune fille criait et appelait Odion, mais à part, un haussement de sourcils et un soupir de lassitude, il ne manifesta aucune réaction ou surprise.
- Le mal qui me ronge aura bientôt gagner, l’être né de ma haine et de ma colère est sur le point de me détruire, fit la voix de Marik.
- Non, tu ne dois pas abandonner, s’écria Aimy qui l’entendait si clairement.
La jeune fille ne savait vraiment plus quoi faire. Maï l’avait tout de suite vu, parce qu’elle avait au fond envie de se réveiller pour retrouver Joey et les autres. Mais Odion n’avait que ce vilain Marik a retrouvé.
- Odion, je t’en prie, il faut que tu entendes Marik. Mais oui, fit-elle soudainement.
La jeune fille se précipita, elle ne savait pas si lui pouvait l’entendre, mais elle devait miser là-dessus, de toute façon, elle n’avait pas d’autres idées. Elle entra donc la chambre du petit Marik.