Du repos et des amipons
Chapitre 1 : Du repos et des amipons
3731 mots, Catégorie: G
Dernière mise à jour 04/01/2023 19:14
Du repos et des amipons
Cette fanfiction participe au Défi d’écriture du forum Fanfictions .fr : Mots et maux estivaux - (juillet août 2022).
« Sauver le monde, c’est une tâche complexe. Trouver le temps de se reposer après l’accomplissement de son destin, c’est pri-mor-dial ! Enfin, Mòrag, change-toi, et viens ! »
Fatiguée d’entendre la jeune femme aux cheveux d’or insister, l’inquisitrice spéciale de Mor Ardain se leva puis croisa ses bras.
« Mythra, je te le dis et je te le répète… Il y a encore des réparations à faire, et Sa Majesté a besoin de moi pour s’assurer que tout se passe bien. Allez-y vous tous, et je vous remercie de l’invitation, mais je ne vous suivrai pas. »
Avant que l’interlocutrice de Mòrag ne puisse insister pour la énième fois, quelqu’un frappa à la porte. Au grand désarroi de l’ardainienne, un sourire narquois se dessina sur le visage de son hôte. Cette dernière invita la personne derrière la porte à rentrer. Un jeune homme aux cheveux bruns et aux yeux d’un jaune ambré pénétra la pièce, serviette par-dessus l’épaule et portant simplement un maillot de bain noir orné d’une croix bleue sur le côté. Se tenait à sa gauche une jeune femme aux cheveux rouges, portant un maillot de bain noir et écarlate, décoré d’une croix verte à gauche. Le jeune homme se gratta la tête et positionna ses deux bras derrière cette dernière.
« Mòrag, Mythra… On vous attend, toutes les deux !
– Oui, bah, excuse-moi, Rex, mais elle est dure à convaincre.
– En effet. Je ne sais pas ce que vous attendez de moi, mais je ne bougerai pas d’ici. »
Rex s’approcha de l’intraitable jeune femme et lui sourit. Cela ne pouvait pas être un bon signe, se dit-elle. Ce sourire de satisfaction, qu’elle avait vu sur le visage du garçon lors de sa première défaite ne pouvait lui indiquer qu’une chose : encore une fois, il avait été plus intelligent qu’elle.
« Hey, Madame l’inquisitrice ! J’ai reçu une requête de sa Majesté l’Empereur… »
Le jeune garçon se racla la gorge puis fit mine d’énoncer un décret royal, ce qui n’était pas si loin d’être le cas.
« Mòrag Ladair, inquisitrice spéciale du royaume de Mor Ardain, est sommée de se rendre à la plage avec ses amis et de prendre une pause bien méritée. P.S : Vraiment, Mòrag, prends soin de toi, je te prie.
– Niall ! Il n’a quand même pas fait ça…
– Eh si, Mòrag ! J’ai envoyé Rex et Pyra demander à ton frère de te forcer à prendre une pause. On est vraiment obligés d’en arriver là pour toi ! »
La jeune soldate ajusta son képi tout en soupirant. Il lui sembla que cette bataille était bel et bien perdue. Elle ne vivait que pour servir son empereur, qui se trouvait malheureusement être son frère. Rien, absolument rien d’autre n’aurait pu la convaincre et ses amis savaient cela. Malgré un amour inconditionnel pour son petit frère, elle préférait, du moins en public, sauver les apparences et considérait Niall comme son empereur plutôt qu’un membre de sa famille. En temps de guerre, ce que l’inquisitrice a toujours connu, ce genre d’informations pouvait s’avérer bien trop avantageux pour l’ennemi. Et en temps de paix… Tout aussi avantageux pour Rex et ses amis. Elle secoua la tête en signe d’abandon.
« Très bien, très bien. Sortez de ma chambre, je vous rejoins dans… Quelques minutes.
– C’est génial ! Allez, Pyra, Mythra, allons-y ! À tout de suite, Mòrag ! »
Cette dernière s’enferma dans sa chambre, prit place sur son lit et plongea la tête entre ses mains gantées. Elle n’avait pas honte de montrer son corps, résultat d’années d’entraînement, ni de laisser son arme de côté. Ce qui semblait la gêner était son tempérament trop sérieux et son sens des priorités, laissant peu de place aux loisirs et autres pauses. Après une grande inspiration, elle se leva soudainement et ouvrit sa garde-robe.
À la plage, Rex et ses deux Lames virent au loin que tous leurs amis étaient déjà en train de s’amuser, et ils ne surent pas vers qui se diriger en premier. D’un côté, Brighid, la Lame de Mòrag, portait un magnifique maillot de bain une pièce, bleu comme le ciel, sur lequel le motif d’une délicate rose blanche et de sa tige remontait de sa poitrine à son cou. Son Cristal-cœur en forme de flamme siégeant au milieu de son torse attira immédiatement l’œil de l’adolescent, tant il brillait au soleil. La Lame était allongée sur un joli transat, profitant visiblement des rayons de l’astre solaire. De l’autre côté, plus proche de l’eau, se trouvaient quatre autres de ses amis, en train de faire des pâtés de sable : Tora, Poppi, Nia et Dromarch. Ce dernier était couché au sol, se secouant occasionnellement afin d’enlever le sable qui s’incrustait dans sa fourrure blanche tigrée. Le grand félin aux yeux bleus avait retiré son armure avant de venir se reposer sur le sable chaud et semblait somnoler. Son amie et pilote, Nia, portait une simple robe de plage jaune où était brodée une adorable image de la tête de son ami au pelage albâtre. Avant même que le jeune garçon ne puisse examiner ses deux autres amis, Mythra se mit à rire aux éclats, tandis que Pyra se cacha le visage de honte.
« Hahaha ! C’est ridicule ! Mais où est-ce qu’il a bien pu trouver ça, Pyra ? s’exclama la Lame aux cheveux d’or.
– Je… Je ne sais pas, Mythra… »
Rex plissa les yeux afin de voir ce qui pouvait bien embarrasser Pyra. En se rendant compte, il recula de quelques pas avant de tomber sur le sable. Tora, son ami Nopon, portait un t-shirt à l’effigie de Pyra, entouré de motifs de cœur. La petite boule de poils à la coupe iroquoise, qui n’avait pas l’air gênée par son accoutrement, était joyeusement en train de creuser une tranchée avec une petite pelle qu’il tenait entre ses pattes tout aussi petites, et faisant une pile des coquillages qu’il trouvait, sans doute pour décorer leur château. Pyra aida Rex à se relever et secoua la tête.
« Peut-être qu’on… Pourrait aller avec Zyk et Pandoria plutôt, non ? Je ne suis pas sûre de pouvoir m’approcher sans mourir de honte pour l’instant.
– Si tu veux, Pyra ! Où sont-ils, d’ailleurs ? Ils ne sont pas du genre à être en retard…
– Rex, on parle de Zyk. Évidemment qu’il est du genre à être en retard, » rétorqua Mythra.
À l’instant même où elle finit sa phrase, les deux amis arrivèrent justement sur la plage, comme si le destin avait voulu prouver que Mythra avait eu tort. Zyk, profitant de l’ambiance estivale, avait mis des lunettes de soleil, malgré son cache-œil, ainsi qu’un maillot de bain noir, des sandales et, chose que Rex questionna en son for intérieur, une cravate tout aussi noire, seul morceau de tissu couvrant son torse. Pandoria, elle, portait un maillot de bain deux pièces turquoise, décoré d’adorables volants. Comme à son habitude, le prince de Tantal se présenta de manière grandiloquente à ses amis, tout en ajustant sa cravate.
« Ah, mes amis ! Je sens que cet après-midi sera merveilleux ! Quoique la température me parait un peu trop élevée… Mes plaines enneigées de Tantal me manquent…
– Hey, Zyk ! Alors comme ça, t’es pas en retard ? C’est étonnant…, remarqua Mythra.
– Ah, Mythra… Toi et ta grande bouche ! Eh bien, non, nous ne sommes pas…
– Héhé, c’est vrai que c’est étonnant. Mon prince est pourtant tombé dans une crevasse en venant ici, j’ai dû le sortir fissa ! décrit Pandoria.
– Pandy, tais-toi, enfin. Je ne veux pas que nos amis nous prennent pour des amateurs.
– C’est un peu tard pour ça, mon bon prince, se moqua Mythra.
– Ahem ! Quoi qu’il en soit, on est contents que tu sois là, Zyk. Mòrag ne devrait pas tarder.
– Merci Rex ! Penses-tu que notre inquisitrice préférée va porter un bikini ou va-t-elle venir habillée comme à son habitude ? Elle va mourir de chaud.
– Elle vient de Mor Ardain. Vu le climat, là-bas, je pense qu’elle serait capable de ne même pas retirer son chapeau », répondit Rex.
À ces mots, Mythra posa les deux mains sur ses hanches et ensoleilla la plage de son sourire de victoire. Même ses attaques les plus explosives ne resplendissaient pas autant qu’elle à cet instant précis.
« Alors là, je n’en suis pas si sûre. J’ai vu son maillot de bain, avant de la convaincre de venir. Il est absolument splendide ! Alors Zyk, un conseil… Si tu tiens à la vie, évite les remarques déplacées ou tu risques de finir pendu à un palmier par le maillot ! La faire venir ici était déjà assez dur.
– Oh, ne t’inquiète pas, mon prince n’oserait pas ! Il se souvient encore de la fois où il a découvert que Mòrag était une femme. Non mais quelle idée de lui dire devant elle ! Prince de la malchance, oui, mais là, il l’avait clairement cherché !
– Wow, wow, Pandy… Ne ravivons pas des souvenirs douloureux, tu veux ? Mon royal derrière se souvient encore des flammes de Brighid… Allons plutôt chercher des glaces pour les autres… Pour espérer calmer les ardeurs de notre inquisitrice plus que spéciale quand elle arrivera.
– D’accord, Zyk. On vous attendra près des autres. »
Après cet échange, Rex hocha la tête et regarda Pyra dans les yeux, lui faisant comprendre qu’ils allaient devoir se rapprocher de Tora et de son t-shirt. La jeune femme soupira et cacha son visage aussi rouge que sa chevelure derrière ses mains. En rejoignant le petit groupe et leur château de sable, Mythra décida d’aller discuter avec Brighid, au calme, à quelques mètres de là. Elle s’assit, irradiant son corps de lumière et de chaleur.
« Hey, Brighid. Tout va comme tu veux ? Tu n’es pas avec les autres.
– Bonjour, Mythra. Tout allait bien jusqu’à ce que tu arrives, malheureusement.
– Oh… »
Brighid se mit à rire très subtilement et tourna la tête vers la Lame de lumière, avant de soupirer et de hocher la tête. Son charme et sa voix apaisante suffirent à effacer les doutes sur le cœur de son amie, comme la marée efface les pas au bord de l’eau.
« Je te fais marcher, Mythra. Je ne te savais pas aussi susceptible. Ce n’est pas comme ça que je t’ai connue.
– Hey ! Je… ne suis pas susceptible ! Et puis quand on s’est connues, j’étais une vraie garce. Ça fait du bien de pouvoir te compter parmi mes amis… À nouveau.
– Hmm. Tant de bons souvenirs… Je suis sûre que ce nouveau monde est ce que le Prince Addam voulait pour le futur. Et puis qui aurait bien pu croire qu’un être de légende tel que toi se mette en maillot de bain. Pas lui en tout cas.
– Tu peux parler ! Le joyau de Mor Ardain qui se balade sur la plage, les temps ont bien changé !
– Ah ! Tu veux jouer à ça, Mythra ? Et si nous parlions de tes talents de chant ?
– De… De quoi ? Je ne vois pas de quoi tu parles !
– Nous sommes voisines de palier et les murs sont fins comme du papier. Prends des cours, ma belle.
– Comment oses-tu ? Argh !
– Hahaha… Donc tu n’es pas susceptible ? Allons-bon. Ne t’énerve pas pour si peu. Ça ne sera jamais aussi mauvais que ta cuisine. Comme la fois où tu as réussi à brûler des coquillettes. Ou peut-être la dernière fois, quand tu avais essayé de nous préparer un gâteau, dont tu avais soi-disant appris la recette auprès de Pyra… La pâte sablée, ça se fait avec de la farine, pas littéralement du sable. Le pauvre Tora a eu un très mauvais transit pendant deux jours. »
À ces mots, Brighid attrapa la main de Mythra pour l’aider à se relever. Cette dernière avait laissé la cuisine à Pyra, beaucoup plus douée qu’elle sur ce point. Elle n’avait guère les armes pour contredire les mots acérés de son amie. Mythra soupira et accepta l’aide de l’autre Lame.
« Bon. Un point pour Brighid et aucun pour moi. On remet ça quand tu veux… Ceci dit, quelle idée que Tora engloutisse sa part en un seul coup !
– Hahaha… C’est vrai, c’est vrai. Mais je ne t’accorderai pas un demi-point pour ça.
– Je n’en attendais pas tant, de toute manière. Bref, allons-y ! »
Pendant que les deux femmes s’approchèrent du château de sable qui prenait enfin forme, Poppi, la Lame artificielle de Tora, qui portait une bouée à l’effigie de son maîtrepon, avait quitté le petit groupe pour nager non loin du bord.
« Maîtrepon est très gentil d’avoir laissé Poppi nager seule. Poppi peut enfin refroidir système !
– Meh meh ! Tora sait que Poppi pas besoin refroidir système, maintenance faite ce matin. Est juste excuse pour aller nager. Mais Tora comprend, chaleur est insupportable ! »
Nia plissa les yeux et regarda le t-shirt de son ami Nopon. Ses oreilles de chat se mirent à se doriger vers l’arrière et ses yeux s’emplirent de malice.
« Alors il faut peut-être enlever ton odieux t-shirt, boule de poils. En plus, tu es un Nopon, tu n’as pas besoin de ça.
– Quoi quoi ? Nia critique t-shirt du fan-club officiel de Pyra ? Design du t-shirt crée par président du fan-club. Est sacrilège de ne pas le porter, pire qu’être mangé par godrill tout poilu avec dents sales !
– Ah oui ? Et il y a d’autres membres dans ton fan-club ? Je peux les rencontrer ? insista Nia.
– Impossible ! Tora seul membre. Et Tora président aussi… Oups.
– Ah ! Je le savais. Va te changer tout de suite dans une des paillotes de la plage, tu vois bien que Pyra est mal à l’aise. »
Ladite Pyra prit place aux côtés de ses amis et hocha la tête, les joues un tantinet moins rouge qu’avant. Elle caressa la tête toute douce de son ami Nopon puis lui sourit, comme pour le rassurer.
« Ne t’inquiète pas, Tora. Tu peux le garder. C’est une… gentille attention.
– Est vrai ?! Ohhhh, Pyra vraiment très gentille-gentille avec Tora ! Danse de la victoire ! »
La boule de poils se mit à se déhancher, entamant sa fameuse danse que le groupe avait fini par connaître. Même Nia, qui avait toujours à cœur de taquiner son ami, ne put s’empêcher de sourire en voyant la joie incomparable du Nopon. Au même moment, Zyk et Pandoria revinrent vers le groupe, une cargaison de glaces dans les bras.
« Eeeeet voilà, mes amis ! Votre bon ami Zyk vous ramène des crèmes glacées, toutes fraîches et délicieuses !
– Euhm, Zyk… Cela n’aurait pas été plus simple de prendre un de ces plateaux avec les trous ? Je connais ce glacier et…
– Hah ! Cher Rex ! Je… Je n’ai pas oublié le plateau, voyons ! C’est une démonstration de ma force et de ma volon¬-…
– Ce que mon Prince essaie de vous dire, c’est qu’il a totalement oublié ce plateau… Le glacier lui a proposé qu’il était déjà parti.
– Mais enfin, Pandy, ne leur dis pas tout cela ! Pense à mon image !
– Prince Zyk… Votre image d’adorable idiot me convient parfaitement.
– P…Pandoria… »
Zyk plongea son regard dans celui de sa Lame quelques instants et lui sourit, avant de secouer la tête et de s’avancer vers le groupe d’amis. Pandoria, elle, ajusta ses lunettes tout en suivant le prince, le sourire aux lèvres.
« Merci Zyk. Vous savez quand Mòrag arrivera-t-elle ? J’espère qu’elle ne s’est pas enfuie.
– Non, Rex. Elle se rapproche, je le sens, informa Brighid. Elle est même très proche… »
Au moment où Brighid indiqua cela aux autres, une silhouette se profila au loin. Sa peau blanche, contrastant drastiquement avec le noir ébène de son maillot de bain, attira l’œil de tout le groupe. Il s’agissait d’un maillot qui ne constituait qu’une seule pièce, où la partie couvrant son ventre était semi-transparente, laissant apparaître le fruit de l’entraînement physique de toute une vie. Fidèle à elle-même, Mòrag avait gardé un couvre-chef, délaissant son habituel képi pour une visière, et lâchant ses cheveux sombres, qui semblaient danser avec la douce brise soufflant sur la plage. Elle prit place silencieusement près des autres et soupira.
« Bien le bonjour. Je suis désolée de vous avoir fait attendre. Hum…
– Ah, Dame Mòrag ! Vous êtes enfin arrivée. Je pensais que vous n’alliez pas nous rejoindre, remarqua Brighid.
– Oh, Mòrag, tu es splendide ! Ce maillot de bain est fabuleux.
– Je… te remercie Pyra. Alors, que faisiez-vous ?
– Tora et ami-pons presque fini château de sable ! Et Zyk a ramené des glaces déli-fabuleuses ! Suis sûr prince maladroit a ramené une pour Mòrag !
– Bien sûr ! Une glace au chocolat gormottois, une ! »
Zyk tendit une glace à son amie, qu’elle saisit sans aucune hésitation. Elle regarda la douce couleur cannelle de son cône et sentit l’odeur taquiner ses narines. Elle ferma ses yeux quelques instants et plongea instantanément dans l’océan de ses souvenirs. Une apaisante lumière semblait lui caresser le visage, tandis que l’eau froide du Lac Coolley de Gormott l’énergisait de toutes parts. Elle vit le petit Niall s’amuser devant elle, éclaboussant leurs visages déjà trempés. Mòrag se souvint d’être allé chercher dans un sac un peu de chocolat local qu’un habitant de Torigoth lui avait offert, puis elle en avait donné un morceau à son frère qui ne voulait pas sortir de l’eau. La jeune fille le rejoignit sans hésiter, tout en dégustant son délicieux en-cas qui venait danser sur ses papilles. Instinctivement, elle rouvrit les yeux et goûta le contenu de son cône, essayant de retrouver cette saveur de son enfance. À mesure que la bouchée fondait, son tempérament froid et son regard d’acier semblaient faire de même. Dans la douce harmonie du vent et des vagues glissant sur le rivage, l’Ardainienne ouvrit la bouche.
« Merci, Zyk. Je… suis reconnaissante que tu aies choisi ce parfum rien que pour moi. Et je suis heureuse que vous tous m’ayez acceptée comme une alliée, malgré nos différends. »
Mòrag fit un signe de la tête pour signifier son respect et reprit avec une impatience peu caractéristique la dégustation de son dessert. En voyant cela, Rex inspira un grand coup et se leva.
« Les amis ! J’ai une idée ! Et si on organisait… un festival, quand la reconstruction sera finie ? C’est très bien de profiter du répit des héros. Mais chaque courageux habitant d’Alrest, chaque personne sur les chantiers, chaque famille qui doit repartir de zéro… Je pense que tout le monde mérite de venir passer un bon moment, vous ne pensez pas ?
– Ah, Rex… On ressent vraiment l’altruisme des Leftheriens dans tes paroles. C’est cet état d’esprit qu’Addam voulait donner au monde futur, se réjouit Mythra.
– C’est vrai, Rex. Et je pourrais m’occuper de la nourriture ! Du bon poisson cuit en papillote, je suis sûre que ça plaira aux gens, assura Pyra qui fit naître une flamme au bout de ses doigts.
– Mon cher Rex, c’est une idée splendide. Pandy et moi, nous travaillerons sur les animations. Tu n’en reviendras pas.
– Et Tora et Poppi iront chercher ressources et nourriture pour Pyra. Nia et Dromarch peuvent venir aussi ! L’uni-pon fait la force.
– D’accord, d’accord, boule de poils. On t’aidera, répondit Nia. Et n’oublions pas les tables de pique-nique. Le sable c’est bien, mais après on en a partout.
– Fort bien, Rex. Que voulez-vous que Dame Mòrag et moi faisions pour vous aider ?
– Oh, eh bien… Je suppose que vous pourriez m’aider pour l’organisation ! Mòrag est plutôt douée quand il s’agit de faire preuve de minutie. »
Rex semblait attendre une réponse de la jeune femme, qui était sans doute perdue dans ses souvenirs une fois de plus. Brighid posa doucement sa main sur l’épaule de sa Pilote et lui sourit. L’inquisitrice sortit de sa transe et jeta un regard aux yeux de ses amis, tous rivés sur elle.
« Dame Mòrag. Qu’en dites-vous ? Voulez-vous aider Rex à organiser son festival ?
– Oh, uhm… Bien sûr, Rex. Je t’ai promis mon soutien éternel, aujourd’hui n’est pas une exception.
– Bon, parfait ! Quand la reconstruction sera finie, nous allons donner à ce nouveau monde l’espoir et la joie qu’Addam et les autres auraient voulu donner. Merci, les amis… On dirait bien que nos aventures ne sont pas encore tout à fait finies ! »