Jusqu'à ce que la mort nous sépare

Chapitre 1 : X-Men : Jusqu'à ce que la mort nous sépare

Chapitre final

1884 mots, Catégorie: T

Dernière mise à jour 10/09/2024 15:42

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X-Men:


Jusqu'à ce que la mort nous sépare




-Salut tête de nœud.

Logan n'avait pas levé le nez de sa tasse. Il portait encore les vêtements de la veille : un vieux cargo et un marcel.

Se tenant dans l'embrasure de l'entrée de la cuisine, Scott mit quelques secondes à réagir.

-Salut, Logan.

Un brin d'hésitation dans sa voix. Une impression de déjà-vu.

Le leader des X-Men, les cheveux bruns en bataille, vêtu d'un jogging, traversa la cuisine en direction de l'antique machine à café d'où s'élevait un panache de fumée. Il fit couler le nectar dans la tasse qu'il venait de tirer du meuble haut.

"Best Teacher" y était inscrit.


Cyclops dû poser sa tasse pour retirer ses lunettes afin d'en enlever la buée. Les yeux fermés, il essuya les verres de quartz rubis, la seule matière, en dehors de ses paupières, capable de stopper les rafales d'énergies générées en permanence par ses yeux de mutant.

-Ororro n'est pas levée ? S'enquit-il, histoire de faire la conversation, en s'installant à côté de son collègue.


L'École Xavier pour Jeune Surdoués était désespérément calme durant les vacances. Quelques âmes égarées recueillies par le Professeur Xavier, ainsi qu'une poignée d'instituteurs y résidaient à temps plein, mais ce n'était rien comparé aux périodes scolaires.

Au lieu de répondre, Logan demanda :

-Comment ça va, toi?

Scott cru que le café allait lui passer par les narines.

-Même quand une sentinelle me colle une raclée, tu ne me demandes jamais comment je vais.

-Par rapport à Jean, j'veux dire.

-J'avais compris.

Wolverine n'était pas souvent enclin l'empathie ou a la sympathie. Du moins vis-à-vis de Scott.

-On a déjà évoqué le sujet, repris celui-ci.

Le Canadien aux cheveux hirsute croqua dans sa pop-tart.

-Mais chinon, cha va ?

Sous ses sourcils en broussailles, on pouvait lire de l'inquiétude dans son regard noir. Cyclops aurait aussi bien pu lui retourner la question. Jean était son ami également. Il préféra répondre :

-Je ne sais pas comment je me sens.

-Les gars...

Elle était là. À son tour, hésitant à faire son entrée. Belle, grande, rousse, mais surtout vivante,

Jean jouait avec les manches longues de son t-shirt.

Logan avala son café, acheva sa pop-tart de deux coups de dents et annonça avant de se lever :

-Je vous laisse discuter.

En passant à côté de son amie, il glissa :

-Content de te revoir, Rouquine.

Puis, il disparut.

Habitée d'un mal-être palpable, la jeune femme hasarda :

-Je peux m'assoir à côté de toi ?

D'un mouvement de la main, Scott invita celle qui avait partagé sa vie à prendre place.

Jusqu'à ce que la mort nous sépare avait dit le prêtre. Et c'est qu'elle avait fait, la mort. Elle les avait séparés, par deux fois.

Et pourtant ils étaient là, côte à côte. Scott servit un jus d'orange à celle qui avait gagné le nom de Phoenix : Jean Grey. La femme qui pouvait revenir d'entre les morts.

Péniblement, il demanda :

-Hank a fini tous ses tests ?

Déçue d'être interrogée en premier lieu sur sa condition de patiente, Jean marmonna :

-Oui.

Puis, elle plaisanta :

-Je suis prête pour le service.

Scott posa sa tasse, un peu plus brutalement qu'il ne l'aurait voulu.

-Trois ans, Jean. Tu es restée morte durant trois années.

-Je ne contrôle pas la Force Phœnix, déclara-t-elle entre objection et excuse.

Il le savait, et ne pouvait en aucun cas le lui reprocher. Et pourtant…

Elle ajouta :

-Pour moi, c'était hier.

-Pas pour le commun des mortels.

Il repoussa son café, se leva pour quitter la cuisine.

Il avait déjà vécu ce moment. Dans la brume du moment, il en était persuadé. La première fois, il avait tourné les talons, quitté les lieux. Mais au-delà de la souffrance que la présence de Jean causait, Scott avait mille choses à lui dire.

Cette fois-ci serait différente.

Il ne quitta pas la pièce. Il se retourna.


-Salut tête de nœud.

Logan n'avait pas levé le nez de sa tasse. Il portait encore les vêtements de la veille : un vieux cargo et un marcel.

Se tenant dans l'embrasure de l'entrée de la cuisine, Scott mit quelques secondes à réagir.

-Salut, Logan.

Un brin d'hésitation dans sa voix. Une impression de déjà-vu.

Que venait-il de se passer ?

Avait-il rêvé ?

Scott déambula, muet, jusqu'à la cafetière. Puis, évitant la buée, se servit et prit place aux côtés de Logan.

-Comment ça va toi?

Cyclops s'emporta :

-Quoi ? Tu veux qu'on remette ça?!

L'hirsute taciturne se redressa sur sa chaise pour dévisager son collègue et ironiser :

-Bah, je vois que tu le vis bien.

Wolverine se leva.

-J'en reviens pas de dire ça, annonça-t-il. Mais si tu as besoin de parler, je suis là.

Jean Grey arriva au moment où le Canadien allait quitter la cuisine. Posant sa main sur l'épaule de son amie, il l'a mis en garde :

-Méfie toi Rouquine, Scott est particulièrement con ce matin.


Désormais seuls face à leurs silences respectifs, les anciens amants se dévisageaient.

Jean resta debout, prenant appui sur une chaise en bout de table, face à Scott.

-Tu joues avec ma tête, avoue.

-Même, si c'était le cas, et ça ne l'est pas, ça ne serait qu'une preuve de plus. Je suis vivante, Scott.

Elle rendit une longue expiration, accablée.

La jeune femme subissait son retour autant qu'elle l'imposait aux autres. Elle crut bon de rappeler :

-Je n'ai jamais eu besoin de "jouer avec ta tête".

De la colère au fond de la voix, la télépathe ajouta :

-Tu as dû bien changer en trois ans pour l'avoir oublié.

-J'ai dû faire ton deuil une deuxième fois, Jean. Quand tu es morte à nouveau, je n'ai rien ressenti. Ni vide, ni perte, ni chagrin. J'avais déjà tout donné la première fois. Oui, j'en ai été changé. Ne me demande pas de m'aventurer une fois de plus sur ce chemin. Je n'en aurai pas la force.

Il avait été d'un calme glacial. Il venait de mettre des mots sur un sentiment qu'il avait refoulé depuis tant de temps.

Il avait été brutal et le regrettait.

Les chaises vides s'expulsèrent pour aller frapper violemment les quatre coins de la pièce.

Jean venait tant bien que mal de contenir sa colère, mais son énergie télékinésique avait débordée.

Affligée, engloutie par la colère, la jeune femme préféra battre en retraite.

Scott se précipita pour la rejoindre dans le couloir.


Cependant, arrivé à la porte de la cuisine, il entendit derrière lui :

-Salut tête de nœud.

Wolverine était, une fois de plus, installé face à sa tasse. Les chaises étaient à leur place. Scott tira celle contre laquelle Jean avait pris appui, ou allait prendre appui. Éventuellement.

-Toi qui es mort mille fois, comment l'as-tu vécu ?

Logan leva le nez.

-Je ne suis jamais mort. J'ai toujours flirté avec la mort. Toujours à la limite.

Il avala une gorgée de café avant de reprendre, ponctuant son argumentation de mouvements de pop-tart :

-Je connais la mort. Le plus dur ce n'est pas pour celui qui part, c'est pour celui qui reste. Arriver à faire le deuil de ce qu'était la vie avant la mort. Mais Jean est à la fois celle qui part et celle qui reste.

Il avala le restant de son petit déjeuner, se leva, passa sa tasse sur le jet de l'évier et la posa sur l'égouttoir.

Les yeux plantés dans les lunettes de Cyclops, il conclut en s'essuyant les mains :

-Sois cool avec elle, Summers, sinon je devrais te casser la tête.

Il quitta la pièce, passant à côté de Jean qui venait d'arriver.

-Content de te revoir Rouquine.

Silencieuse, elle traversa la cuisine, faisant un crochet par la cafetière, elle s'installa ensuite face à celui avec qui elle était encore en couple la veille, du moins, lui semblait-il.

La détermination dans son regard indiquait sans l'ombre d'un doute qu'elle avait entendu le laïus de Logan.

-C'est dur pour moi, commença Scott. Mais je n'imagine pas à quel cela doit être dur pour toi.

Il déglutit péniblement puis continua :

-À ta mort, j'ai changé. Je ne suis plus l'homme que tu as connu. Je ne le serais plus. Ce que je suis toujours, Jean, ce que je serai toujours, c'est ton ami.


Le phœnix était la force la plus destructrice de l'univers, Jean, elle, était la bienveillance incarnée. Une larme roula sur sa joue.

-Lorsque Hank m'a expliqué que trois années s'était écoulées, j'en ai déduit que tu avais avancé. Je n'aurais pas souhaité qu'il en soit autrement. Logan n'aura pas à te "casser la tête", Scott. Je comprends ton besoin de mettre des mots sur ce que tu ressens, mais ce n'était pas nécessaire. Trouver les mots a toujours été une épreuve pour toi. C'est l'une des raisons pour lesquelles nous deux, ça marchait aussi bien. Tu savais que je pourrais lire en toi. Ce que je pouvais faire sans entrer dans ta tête.


À ces mots, un voile se leva dans le crâne du mutant. Si Jean n'avait jamais pris plaisir à farfouiller dans les méandres de son crâne, Scott connaissait quelqu'un qui avait moins de scrupules.


Gardant les yeux clos, il se réveilla.


À tâtons, il saisit ses lunettes, les enfila avant de se redresser dans son lit.

-Deux heures, s'amusa Emma. Tu as tenu deux heures.

Pour beaucoup, elle était glaciale. La Reine Blanche était un nom de code plus que justifié pour Emma Frost, au vu de son passé au sein du Hellfire Club. Mais pour Scott, elle était, depuis deux ans, celle qui partageait sa vie.

La tête posée sur l'oreiller de satin, ses cheveux blonds au carré étaient presque blancs dans les rayons du matin se faufilant entre les rideaux.

-Combien de fois t'ai-je demandé de ne pas jouer avec mes rêves ?

Scott s'était levé d'un bond. Il enfilait à la va vite les vêtements qui traînaient au sol, de-ci de-là.

Emma s'enfonça un peu plus sous le monceau de draps et de couvertures. Sans une once de remords dans la voix, elle se justifia :

-Ton ex est revenue à la vie, Chéri, c'était une intervention d'urgence. Tu n'as jamais été doué pour trouver les mots. Maintenant, tu saura ce qu'il faut dire. Tu me remercieras plus tard.


Elle avait raison. C'était bien ça qui était agaçant.

Aussi contrarié fut-il, Scott était reconnaissant envers Emma.

Après avoir traversé les interminables corridors de l'école, il arriva à la cuisine où il fut salué d'un :

-Salut tête de nœud.

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