[BG-RP] Ujaali, une Elfe de la Nuit

Chapitre 14 : Voyage vers Dalaran

5824 mots, Catégorie: T

Dernière mise à jour 09/11/2016 03:44

- Partie 1 -

 

« Au milieu du village ravagé … Ujaali courrait... Trébuchant à plusieurs reprises, c’est derrière le rocher qu’elle se cacha et observa le dragon rouge et or.

Conduit par un Orc, il avançait vers elle. Ses yeux dorés fixes et cruels le rendaient encore plus effrayant. À quelques centimètres l’un de l’autre, le reptile s’amusait à la flairer, attendant les ordres de son maître.

- Nan ! ordonna-t-elle.

Le saurien recula de dédain, ouvrit alors la gueule et souffla d’un feu ardent.

- NOOONNNN!!

Les flammes furent stoppées nettes dans les airs par une sorte de bouclier provenant des mains de l’enfant-elfe. Elles se dirigeaient à la fois dans le sol, vers le ciel et, comme le dit-on, en « retour de flammes » sur la bête.

A la fin de ce premier assaut, Ujaali, essoufflée, regarda de stupeur ses mains, elles libéraient une lumière vive et blanche… c’était la première fois !

Le dragon, tout aussi étonné, reçu de nouveaux ordres, il chargea alors sur l’enfant qui esquiva tant bien que mal sa mâchoire énorme.

Repartir en arrière était signe de mort assurée, pensa-t-elle une fois au sol. Respirant la poussière à plein nez, elle se décida rapidement. Elle se releva et fonça sur le monstre…

Ujaali s’agrippa aux petites cornes noires situées sur toute la tête de la bête. Mais l’énergie de ses mains dégageait tellement de froid, que cela faisait fumer les écailles à l’inverse chaudes et fit hurler l’animal de douleur.

Il se retourna et se cabra. L’Orc tomba de sa selle dans divers grognements incompréhensibles, alors que l’elfette demeurait indéfiniment cramponnée sur la gauche de l’animal, ce qui ne faisait qu’aggraver son humeur. Il s’envola d’un coup d’ailes comme pour fuir, un parasite accroché à lui.

Au bout de quelques très longues secondes de vol mais certainement de rapides kilomètres de parcourus vu la taille des ailes, Ujaali put placer son pied sur une des épaules et remonta sur le dos de l’animal qui continuait à se débattre, à cracher du feu et à crier de rage.

Afin de se rattraper, elle posa sa main sur le cou rouge de son agresseur. Pleurant à moitié et fatiguée elle lança toute son énergie. Des cristaux de glace apparaissaient entre chacune des écailles situées sous sa main. Le gel semblait se répartir ainsi, sur plusieurs centimètres de peau. Le dragon tangua alors de douleur sur le côté en plein ciel, manquant de se prendre le sommet d’un arbre.

En conséquence, l’enfant, gémissant de peur, glissa de l’autre côté du dragon et se raccrocha de nouveau aux cornes, en les gelant partiellement.

Il tourna une dernière fois la tête au niveau de son aile droite, où Ujaali luttait pour ne pas tomber. Il l’attrapa par le bas de sa robe et d’un coup sec, tel un chiffon, la lâcha dans le vide.

L’elfette, dans un cri interminable tombait, voyant s’éloigner la bête dans les nuages. Elle était impuissante. Dans un dernier effort,… elle ferma les yeux … et plaqua ses mains contre elle … »

- Voilà ce dont je me souviens… Mais… je ne comprends pas… comment j’ai survécu à cette chute ? Sans même une égratignure ?

Tous réfléchissaient, autour d’un feu, Ujaali venait de leur raconter ses moindres petits souvenirs, la caverne dans les montagnes enneigées, la maladie mystérieuse de sa mère et là, l’attaque de son village…

- Mmm… Tu as vu comment tu as « congelé » ces orcs l’autre fois ? répondit Valustraa

- Euh… Oui… mais ce n’était pas réellement voulu… enfin si, mais…

- Tu as certainement fait la même chose pour toi, provoquant ainsi un traumatisme tel, que cela t’a fait oublier beaucoup de détails…

- Oui, ajouta Thélion, lorsqu’on t’a trouvé tu avais les mains contre toi.

- J’ai subi la même chose, mais je n’ai perdu aucun souvenir !

- Idril, cela dépend des personnes, de leur âge, leur résistance… coupa Valustraa en regardant le jeune voleur.

- Donc, je me suis… « auto-congelée » ? Mais pourquoi les pouvoirs se sont-ils manifestés à ce moment-là ? Et pas dès la sortie de la caverne,… ou plus tard ?

- C’est ainsi Ujaali. Fit Níniel en lui prenant la main.

- Oui, ajouta Valustraa, pour qu’ils se révèlent, tu avais besoin… d’un choc… et tu en as eu plus d’un ces dernières années… C’est ce qui explique aussi ton attrait tout récent pour le feu depuis cet épisode sur Teldrassil. Un choc… une peur… et donc une manifestation de ton pouvoir.

L’enfant observa le feu, silencieuse…

- Ne t’inquiète pas, poursuivit-elle, tu contrôleras tout cela avec le temps, peut être même que cela disparaîtra, qui sait, tu es encore bien jeune. A Dalaran, tu auras toutes les réponses à tes questions.

Continuant à fixer le feu :

- Oui, j’espère… Mais vous ne venez pas avec moi Madame ? Ni vous ? demanda-t-elle à Thélion et Níniel.

- Nous n’avons pas l’autorisation de quitter nos postes pour partir à Dalaran Ujaa. Répondit Níniel d’un air triste.

- Mais toi, tu pourras revenir nous voir dès que tu le pourras ! Ajouta Thélion en prenant l’arrière du cou de sa fille adoptive d’une main, comme pour la rassurer.

Ujaali sourit timidement, quitta le foyer des yeux pour questionner Valustraa du regard.

- Evidemment, je vous accompagnerai jusqu’à Dalaran. Le voyage sera long, et on ne peut pas vous laisser sans personne capable de maîtriser vos pouvoirs si… un autre accident surgit.

- Très bien, cela me rassure.

- Une fois là-bas, je vous présenterai aux grands mages de Kirin Tor, un courrier nous devancera, leur expliquant tout. Vous y trouverez en ces lieux de bien plus grands maîtres de la magie que moi. A vous ensuite, d’être à la hauteur de leurs enseignements.

- Bien madame.

- Quelle route prendrez-vous ? Interrogea Thélion

- Nous prendrons un bateau au port de Théramore, donc nous emprunterons la route d’Orneval et traverserons les Tarides. Nous ferons halte à la Retraite de Raynebois, où un de mes confrères de Dalaran se trouve en ce moment. Ainsi nous ferons la route ensemble.

- Quand partez-vous ? Demanda Níniel, blottie contre son mari.

- Dans deux jours. Lança impassiblement la mage. Quand à vous Idril, il va falloir vous trouver une place, je ne suis pas sûre qu’on vous accepte éternellement dans la ville violette.

- Je ferai de mon mieux, dit-il avec ardeur, on ne nous séparera pas !

Quelques jours plus tard, après des adieux douloureux et plusieurs heures de périple sous la pluie, les trois voyageurs arrivèrent à la Retraite de Raynebois. Ils y firent la rencontre du mage Fanoraithe, un des derniers haut-elfe, résidant et instructeur renommé de Dalaran.

En mission depuis plusieurs mois en Kalimdor, il était accompagné d’une jeune humaine, son apprentie, Livia. Sensiblement plus vieille qu’Idril, blonde et aux traits fins, elle semblait très calme, maitrisant tout d’elle-même, comme son mentor.

Le voyage repris le lendemain. Valustraa et Fanoraithe discutaient sans cesse à l’avant de la charrette, moyen de transport au combien plus reposant pour les sabots de la maître mage.

Ujaali était à l’arrière, toujours autant fatiguée depuis ses efforts sur l’Orc, elle ne marchait que peu de temps. Elle lisait une copie du livre « l’école de magie des arcanes : Introduction », faisait glisser son collier, que Dylnn lui avait offert il y a déjà si longtemps, entre ses doigts et observait Idril qui parlait inlassablement à la jeune apprentie.

Il racontait le nombre de fois, où il avait réussit à éviter les jets glacés de son amie, où il l’avait gagné à plusieurs reprises lors de duels, les parties de cache-cache interminables et les nombreuses blagues dont il était fier. Livia écoutait, pouffait parfois, de temps en temps elle regardait Ujaali avec un sourire en coin.

La petite elfe soupira, agacée. Mais au moins, il avait recouvert sa bonne humeur, se dit-elle.

 

 

Orneval était derrière eux, devant, les grandes plaines quasi désertiques des Tarides du Nord, aussi hostiles que ses habitants, leurs faisaient face.

Il fallait être discret et prudent maintenant, les orcs, trolls et même des taurens passaient par ces terres pour rejoindre Orgrimmar, la capitale de la Horde. Valustraa et Fanoraithe demeuraient graves et à l’affut du moindre bruit suspect.

Par prudence, il fallait éviter de passer par la Croisée et donc se rapprocher des frontières des Serres Rocheuses. Ils établirent un petit campement pour la nuit à l’abri des animaux sauvages et de la vue de l’ennemi.

 Au beau milieu de la nuit, Ujaali se réveilla. L’objet de son trouble était des murmures. Elle se leva sans bruit et se dirigea vers la direction des voix. Autour du feu presque éteint, Idril et Livia discutaient, encore… Ne voulant pas en savoir plus, et encore moins écouter, l’elfe parti un peu plus loin à l’orée d’un bois, d’un air mélancolique.

- Oh ! Donc… cette cicatrice provient d’un Orc !

- Hé oui, mais heureusement qu’Ujaali était là, sans elle j’aurai plus ma tête du tout.

Livia rit doucement.

- Hum, vous vous aimez beaucoup.

- Oui, elle est comme ma sœur pour moi !

- Ta sœur ? Je pensais que …

De sombres bruits provenaient des bois, coupant la discussion, des grognements de trolls vociféraient en tous sens et… un cri … cristallin…

- Ujaa !

Idril bondit, sortit sa dague et fonça en direction de la forêt. Il vit bouger au loin, mais c’était flou, il avait une si mauvaise vue la nuit.

Quelques secondes plus tard, engagé au milieu des arbres, essoufflé, il s’arrêta. Il n’y avait plus un son. Il s’attendait à voir jaillir une lumière, quelque chose …. Rien. Il remarqua un objet luisant à la lune au sol.

Livia arriva à son tour, suivit de Valustraa et de son mentor.

- Que se passe-t-il Idril ? Où est Ujaali ? demanda Valustraa au bord de la panique.

Le jeune homme se retourna, la tête baissée et le poing serré contre lui. Il regarda la mage, les yeux embués et ouvrit sa main qui tenait le collier de son amie.

- … Elle a été enlevée…

 

- Partie 2 -

 

Seuls les dieux savaient combien de temps elle dormait, là.

Assommée et paniquée de ne pas avoir pu utiliser ses dons comme elle l’entendait, la fatigue accumulée depuis des semaines surgissait, l’emprisonnait, l’étouffait…

Une grille sous une hutte en peau… une grille solide...

Voilà ce qu’Ujaali vit à son réveil : une cage, dans laquelle elle était enfermée. Presque trop petite pour elle, elle ne pouvait s’y mettre qu’accroupi.

Silencieuse, elle se souvint de l’attaque dans la forêt. Des bêtes… étranges, humanoïdes avec des crocs plus ou moins grands selon l’individu et des coiffures toutes aussi bizarres…

*c’est donc ça des …trolls* pensa-t-elle.

Qu’allaient-ils donc faire d’elle ? La manger ?

- On doit la retrouver ! S’insurgea Idril.

- Evidemment ! Mais on ne sait pas, … elle… elle peut être n’importe où. Répondit Valustraa gênée.

- Mais à force de VOUS attendre, il sera trop tard !!

- Idril !

Le jeune homme prit son gilet de cuir, une poignée de fruits contenue dans un panier et sorti de la tente de la maître mage plein de colère.

- Idril ! Et tu vas la chercher où hein ?! Bon sang, réfléchis un peu ! Lança la draenei en le poursuivant.

- Je retournerai la forêt ! … la terre entière pour la retrouver !! La mage baissa les yeux et Idril reprit quelques instants plus tard. Je ne vais pas rester là, les bras croisés !

- Id…

Valustraa ne put répondre, le voleur avait disparu.

- Suis-le Livia, … veille sur lui jusqu’à ce qu’on en sache plus !

L’apprentie mage sursauta, cachée derrière la tente, elle avait tout entendu de la conversation, mais elle ne pensait pas avoir été repérée.

- Euh… Oui… madame.

Environ 6h du matin, levée du camp pour les Trolls. Il leur fallait partir, bouger tels des nomades et pas de répit.

Ujaali sortait de sa petite prison à ce moment là, jusqu’à l’arrivée en début d’après-midi, où ces êtres s’affairaient à reconstruire un campement sommaire.

A plusieurs reprises, certains membres s’approchaient d’elle, la reniflait, lui touchaient les cheveux, les oreilles.

- Oh mais ça suffit !! Gronda-t-elle

Le troll se recroquevilla de réflexe devant la petite elfe, mais se ragaillardi aussitôt et lui cria dans les oreilles dans une langue monosyllabique incompréhensible.

- Aaaahh, mais !!

Elle lui lança un jet de glace lui emprisonnant son long et gros nez. Le benêt se mit alors à courir dans tous les sens, vociférant des propos incohérents.

Un grand troll, sans doute le chef du clan, s’approcha d’elle. Il la regarda sévèrement et dit quelques mots, avant de lui décrocher un revers qui la fit tomber face contre terre.

Il fallait trouver un moyen de s’échapper d’ici, mais rien à faire, les pouvoirs n’en faisaient qu’à leur tête.

- C’est là ! J’en suis sûr ! Chuchota Idril.

- Ici ? Oui c’est un campement troll. Répondit Livia.

Cela faisait trois jours qu’ils la cherchaient entre les bois et plaines arides des Serres Rocheuses. Parfois des fausses pistes, des trolls isolés, un groupe de taurens peu farouches également, mais cette fois, c’était bon.

Des bruits surgissaient du camp. Idril et Livia observaient la scène, planqués dans un buisson.

- Là ! Une prisonnière !

- Chut Idril ! J’ai vu.

Une silhouette féminine, la tête dans un sac en toile de jute l’empêchant de voir la route, était conduite dans une hutte par deux d’entre eux.

- Ce soir, quand tout le monde dormira, on la libèrera !

 

 

Au beau milieu d’une nuit sans lune, un troll de garde s’endormait devant le feu. Il rêvassait… Il imaginait une trollesse, les cheveux défaits, le récompensant de son travail par une danse. Il pouvait même la voir dans les flammes… et même derrière les flammes… sauf que, ce n’était pas une trollesse mais une… humaine ?!

Il ouvrit grand les yeux, comme pour mieux y voir, mais il ne se trompait pas.

Livia était devant lui avec son bâton, souriante.

- Oh ! Il se leva aussitôt, hésitant.

La jeune femme lui fit signe de s’approcher. Il tenta un pas en avant, mais voyant que la blonde perdit son sourire, il préféra récupérer son épée. L’épée, qui partie se ficher dans le tronc d’un arbre.

Le troll regarda l’humaine, ça venait d’elle. Une sorcière ! Il cria, ameutant ainsi tout le camp. Ils étaient prêts à en découdre avec elle. Tous rassemblés, le garde lança la charge, suivi de près par ses congénères.

Livia, restée de marbre, leva les yeux du sol et sourit. D’un coup sec, elle tapa son bâton contre la terre, envoyant alors un nuage de sable sur les attaquants. Ces derniers, surpris, éternuèrent et se frottèrent les yeux.

Elle regarda un instant l’arbre sur lequel s’était plantée l’épée. Idril était derrière. Elle fit signe de la tête. C’est bon, c’est le signal, elle les retiendrait facilement.

Idril courut à toute vitesse en direction des tentes.

 

Ujaali se réveilla en sursaut. Une bagarre… ou un combat ?! Les bagarres étant fréquentes chez les trolls, elle pensait au début que c’en était une de plus… mais là c’était différent.

Des cris, des coups de lames qui s’entrechoquent.

- Qu’est-ce ? Idril ?

Sa respiration s’accéléra. Elle prit les barreaux de sa cage dans les mains et tenta de les geler.

- Vite allez !

 

Idril assomma un énième troll qui s’effondra sur lui-même. Enfin, la voie est libre. Il regarda dans une des huttes.

- Non… soupira-t-il.

Puis une autre, non plus… Au troisième douar elle était là, à genoux, enchaînée et toujours cette besace sur la tête.

- Ujaa !! Cria de joie Idril, en se jetant devant elle. Il lui retira le sac.

- C’est fini Uj…

Une humaine, c’était une humaine figée par la peur.

 

Les barreaux cédèrent enfin par le gèle. La bagarre se poursuivait à l’extérieur. Ujaali rampant en dehors de sa cage, remuait de la poussière. Elle toussa en se relevant, fermant les yeux.

Elle chercha de la main, la peau de la tente qui lui permettrait de sortir, mais elle tâta un vêtement. Elle ouvrit soudain les yeux qui lui piquaient toujours.

Un Orc ! Dague en main, il ria et la repoussa au sol. Etouffant un cri, Ujaali le regarda. L’orc se sentant provoqué, laissa tomber sa dague et s’avança vers elle. Il fut arrêté net par l’entrée d’un homme, grand et caché d’un capuchon.

- Que faites-vous ?

- L’orc se remit droit et répondit en bégayant, r… rien chef !

- Sortez !

L’orc s’exécuta. L’homme observa la petite elfe pendant quelques instants et eut un sourire narquois.

- Bien, je ne pensais pas faire une aussi belle prise ! Déclara-t-il. Vous là-bas, occupez-vous de cette prisonnière ! Débarrassez-vous des autres ! Nous n’en auront pas besoin. Finit-il en chuchotant.

 

- Partie 3-

 

*Un échec de plus * pensait Idril. Ce n’était pas le bon camp. Livia tentait de le rassurer, et puis, ils avaient quand même sauvé une vie innocente !

- On va la retrouver Idril, ne t’en fais pas…

- Si justement ! Plus le temps passe et moins on a de chance de la revoir !

- On doit ramener cette femme dans son village, à ce qu’elle m’a dit, c’est plus au Nord dans les Serres Rocheuses.

- Très bien, Ramènes-là !

- Q… Quoi ?

-Ramènes-là ! Moi, je continue !

 

Deux jours de recherche. Idril, ignorant la fatigue, visitait, explorait tout à la recherche du moindre indice. Impossible de parler aux trolls, trop imprévisibles, sauvages parfois, mais surtout incompréhensibles.

A l’orée d’un bois donnant accès à une petite rivière, un camp… dévasté. Certaines huttes fumaient encore et tombaient en lambeau dans la poussière. Sur le sol, des cadavres trolls, des coups d’épées dans le dos pour la plupart… ils avaient été pris par surprise.

- Qui a bien pu faire ça ?

Dague en main, au cas où, le jeune homme inspecta le village nomade et récupéra au passage quelques viandes séchées et fruits ayant échappés au feu.

- Tiens ! Ce n’est pas un troll ça…

 Il retourna avec difficulté, un autre cadavre plus imposant… Un orc …

*Les orcs auraient attaqués les trolls ? Étrange… *

Il l’observa, le malheureux portait un tabard violet.

- Le Marteau du Crépuscule !

Le voleur se releva rapidement et fouilla les tentes. Au bout de quelques minutes, dans l’une d’elle il vit une cage cassée et une dague au sol. A toute vitesse, il s’y pencha, ramassa la dague et toucha la cage.

Le jeune homme s’asseyait de fatigue, tenant les barreaux de la petite prison dans les mains. Son regard fut attiré par de la couleur dans un coin. Une mèche de cheveux bleus !

- Ujaa… Je l’ai raté. Fit-il en prenant la mèche. Qu’est-ce que … c’est ?

Une écriture dans le sable ! Difficile à lire, mais … au bout d’un moment et avec un peu d’attention Idril arriva à distinguer les lettres : « Dath da fulo » !

- « Vers le Nord », Ujaa j’arrive !

 

Ujaali avait regagné en force, elle en était d’autant plus difficile à maîtriser. A présent enchaînée et les mains munies de gants magiques lui retournant son pouvoir contre elle, elle était belle et bien prisonnière… et cette fois, l’ennemi est plus dangereux.

Régulièrement, elle recevait la visite de l’homme en capuchon, un être plein de ressource… et ayant un attrait fort pour la magie. Il restait souvent là à l’observer.

- Je n’aime pas quand tu essais de t’enfuir… tu le sais ! fit-il d’un ton calme.

- Et bien relâchez-moi, ainsi je ne m’enfuirai pas ! dit l’elfette sur un ton ironique.

- Nous te cherchions même plus, mais c’est toi qui es venue à nous ! Fort bien, tu nous seras utile.

- Relâchez-moi ! Je ne vous apporterai rien !

- Te te te te te, voyons Alassëa !

- Haussant un sourcil, Comment connaissez-vous ce nom ? Qui êtes-vous ?

L’homme de grande taille resta silencieux et se retira au bout d’un moment, malgré l’insistance d’Ujaali.

- Mais répondez !! Revenez ici !

Folle de colère, elle manqua de se geler les bras entièrement. Etouffant un cri, elle se calma, pensant à Thélion et Níniel qui lui manquaient terriblement.

 *Hm… Alassëa…*

En réfléchissant… Cette voix… il lui semblait l’avoir déjà entendu.

 

C’est au coucher du soleil qu’Idril atteignit le petit baraquement. Il n’y avait pas que des orcs, à sa grande surprise, le clan comptait aussi dans ses rangs, quelques trolls fraîchement recrutés, un immense Tauren en armure, mais surtout des humains… Vêtus sombrement.

Qu’est-ce que tout cela signifie ? Que préparent-ils ? L’orc à Havrenuit disait peut être la vérité…

Le jeune voleur profita de la patrouille d’un garde, pour l’assommer, récupérer et enfiler ses vêtements et l’abandonna à son triste sort en le balançant dans le fleuve. L’eau survoltée et le courant rapide, présageait un orage tempétueux dans les montagnes… Si le garde se réveille, il se retrouvera loin d’ici.

 Idril se fondit dans la masse, de petits groupes en petits groupes il s’approcha des huttes.

Soudain, de grands éclats violets parcouraient le ciel, tous les gardes y jetèrent un œil rapide.

- Bah, c’l’chef ! Fit un homme

Par curiosité, Idril se dirigea vers ces lumières. Un grand homme encapuchonné semblait faire une invocation, dans un coin reculé du camp. Le jeune homme se cacha un peu plus et écouta. Une voix sourde et invisible répondait au chef… C’était un moyen de communication en quelque sorte !

Evidemment, les mots n’avaient aucun sens, ce n’était pas du commun… mais en tout cas les deux avaient beaucoup à se dire. La voix sourde semblait en colère. L’homme regarda derrière lui, ne voyant personne, il ôta sa capuche, laissant entrevoir de longues oreilles et des cheveux bleus-verts…

* Un elfe ?! C’est une mauvaise blague !* Pensa Idril

 

Jugeant que c’était le meilleur moment pour trouver Ujaali, puisque le chef était occupé, Idril se remit au travail.

- Ah enfin ! Tu es là ! fit-il avec soulagement en rentrant sous une tente.

- Qu’est-ce que tu veux toi ?

- Ujaa, c’est moi ! répondit-il en enlevant sa cape.

- Oooh !! Idr..

- Chut ! Je vais te sortir de là. Murmura-t-il.

En quelques secondes, il ouvrit le cadenas.

- Waou, t’as fais comment ?

- Hm ! Avant de te connaître tu crois que je faisais comment ? Sourit-il en la libérant de ses gants.

- Oh Idril, comme tu m’as manqué !

Sans même avoir le temps de se retrouver, des gardes firent irruption dans la pièce. Ujaali poussa Idril sur le côté et lança un éclair de givre sur le premier homme… La face gelée, il tomba au sol. Le deuxième courut et cria à l’aide. Son cri stoppé net par la dague elfique d’Idril se plantant dans la nuque.

Les deux ados échangèrent un regard, il ne fallait pas traîner. Ils sortirent.

Des combattants arrivèrent de tous côtés. Ujaali fit illuminer ses mains, Idril récupéra sa dague et se mirent dos à dos. Les gardes foncèrent sur eux. Tantôt assommés, gelés ou se prenant des coups de dagues, les membres du clan du marteau recevaient une correction. Comme ces entraînements à Teldrassil ont servi !

Une épée manqua de peu la tête de l’elfette, interrompu par Idril.

- Toi, on va avoir des choses à régler ! fit Ujaali en lançant un gros jet de glace emprisonnant entièrement le troll qui s’éteignit dans un cri. Idril le termina en fendant le bloc.

L’immense tauren arriva deux armes à la main et en furie. Il bouscula plusieurs des siens pour s’approcher des deux intrus.

- Cours Idril !

- Hein ? Surement pas !

- Je vais tout geler ! Cours !!

Le jeune voleur donna un coup de coude dans les cotes d’un troll qui se plia de douleur, et l’assomma net d’un coup de genou sur sa tête baissée. Une fois écroulé, Idril courut hors de portée d’Ujaali, en poignardant au passage un homme en train d’armer une arbalète.

Ayant perdu de vue le voleur, les gardes se tournèrent tous vers l’apprentie mage qui continuait d’en bloquer quelques uns. Idril s’en voulait déjà d’être parti !

Occupée, elle n’avait pas vu le tauren s’approcher si vite. D’une force extraordinaire, il repoussa deux trolls qui se tenaient près de lui, les envoyant valser sur des huttes alentours. Et de ses deux épées, fendit l’air sur Ujaali.

Idril ferma les yeux. Et soudain, plus un son.

- Ujaa !!

Elle avait réussi, les gardes étaient gelés, le tauren aussi, comme mis sur pause.

- Idril ! Viens m’aider !

Le jeune homme accouru et vit avec effroi dans le bloc de glace, une des deux épées en train de couper à moitié le bras droit d’Ujaali.

- Oh non !

- T’inquiète pas, je ne ressens rien pour l’instant.

Idril prit une épée longue fichée au sol et s’apprêta à trancher le tauren… mais celui-ci se réveilla ! Se libérant de sa prison et furieux! Ujaali cria et tomba assise parterre, l’épée, toujours gelée dans son bras. Le tauren attrapa Idril par le col et le leva de terre, mais ses yeux s’éteignirent soudainement, lâchant prise et s’effondrant au sol.

Quelques autres cris au loin se faisaient entendre, et sur le dos du tauren, un trou carbonisé.

- C’est toi Ujaa ?

- Euh … Non !

- Ils sont là ! Annonça Livia souriante.

L’humaine mage était accompagnée de Valustraa, Fanoraithe et d’une patrouille de soldats du cercle cénarien.

- Comment vous nous avez retrouvé ? Demanda Ujaali.

Un elfe en armure descendit de panthère, ôta son casque et répondit.

- Une étrange lumière violette nous a attiré jusqu’ici, les mages nous ont avertis du danger et de la possibilité de te retrouver. Ça te fait mal Ujaali ?

- Dyyyylnn !!!! Fit l’elfette en joie.

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