Un monde brisé
Chapitre 36 : Le salut des elfes de sang
4253 mots, Catégorie: T
Dernière mise à jour 19/09/2022 00:23
Les aventuriers encore hagards regardaient avec impuissance le Seigneur démon Kil'jeaden s'extirper lentement du Puits de Soleil dont il faisait à peu près la largeur.
Vêtu seulement d'épaulières et de brassards hérissés de pointes, il avait seulement le buste hors du bassin et il s'avérait déjà plus impressionnant et monstrueux que ne l'avait était de son vivant son frère Archimonde. Si ce dernier avait encore l'apparence d'un eredar à la peau bleue-grise, Kil'jaeden se rapprochait plus du démon avec sa peau rouge sang, ses épaisses cornes semblables à celle d'un bouc et surtout ses immenses ailes de dragon. Il avait cependant le mêmes yeux verdoyants que son défunt frère et le même regard empli de cruauté et de malveillance.
— Il ne faut pas laisser ce démon entrer dans votre monde ! dit Maraad qui venait tout juste de se redresser sur ses sabots.
— Mais comment ? dramatisa Baelbo. Vous avez pas entendu Kael'thas ? Le rituel est accompli ! C'est trop tard pour annuler le processus !
— Alors il n'y a plus qu'à renvoyer cette chose d'où elle vient ! dit Bathris qui s'avança vers le démon et lui lança un sort de bannissement.
Malheureusement, le sort n'eut aucun effet sur le seigneur démon qui fixa l'elfe de sang avec un rictus.
— Un effort méritant... Mais FUTILE !
Puis il balaya l'elfe de sang de la main, l'envoyant d'assommer à moitié contre le mur. Son épée et son bouclier se brisèrent sous le coup.
Liadrin se précipita à son chevet et invoqua un bouclier protecteur pour protéger elle et son protégé du démon.
— Pitoyables créatures ! gronda Kil'jaeden menaçant. Votre magie n'est pas de taille contre ma puissance !
Il leva le bras, prêt à les aplatir, quand le raptor de Turahk bondit à plusieurs reprises sur le démon jusqu'à lui atteindre le visage et le lui lacérer. De rage, Kil'jaeden agrippa le raptor, l'arracha de son visage et l'envoya à son tour dans le décor.
— Éventreuse ! s'écria le chasseur troll se précipitant vers son compagnon de chasse.
Le raptor avait néanmoins laissé une belle entaille à l'arcade sourcilière droite du démon, d'où coulait du sang verdoyant.
— Il n'est pas encore tout à fait invincible ! fit remarquer Maraad. Nous avons peut-être une chance de l'abattre ! Donnez tout ce que vous pouvez !
Sur ses mots, les aventuriers — excepté Bathris toujours sonné et au soin de son ancienne mentor — se déchainèrent sur le Kil'jaeden qui continuait de s'extirper du puits jusqu'à mi genou.
Mais les efforts combinés ne furent guère suffisant pour renvoyer le démon dont la patience venait d'atteindre ses limites face aux coups qu'il encaissant.
— ÇA SUFFIT ! Pitoyables mortels, vous ne faites pas le poids ! Je vais réussir là où mon frère à échoué ! Je vais saigner ce misérable monde et assuré ma place comme seul et véritable maître de la Légion Ardente ! Que commence la destruction d'Azeroth !
Il leva la main vers le trouvant béant au plafond duquel on pouvait voir le ciel s'assombrir. Puis nuée de météores flamboyants zébrèrent le ciel, menaçant de s'écraser sur le puits.
— À COUVERT ! ordonna Maraad.
Les aventuriers éreinté par leur combat acharné contre le démon, firent de leur mieux pour se protéger et se mettre à l'abri des météores qui s'ecrasaient et explosaient de partout sous le rire moqueur de Kil'jaeden.
Ce fut un vrai cataclysme.
— C'est impossible de le battre ! dramatisa Liadrin défaitiste. Il est trop puissant ! L'énergie de puits... Il s'en nourrit ! Il le retourne contre nous !
Les paroles de son ancien mentor firent comme un tilt dans la tête de Bathris qui avaient entre-temps retrouver ses esprits.
Le démon semblait effectivement tirer sa force du puits dont il émergeait jusqu'à mi cuisse. Ce même puits qui avait été réactivé par l'énergie lumineuse du naaru M'uru. Ce même naaru dont les Chevalier de Sang, dont Bathris lui-même, avait extirpé un peu de son énergie pour plier la Lumière à leur volonté.
Une idée folle, lui vient en tête.
— Dame Liadrin, couvrez-vous, s'il vous plaît ! demanda-t-il à son ancien mentor.
— Mais enfin, que faites vous ? lui demanda Liadrin incrédule.
Protège par le bouclier de son ancien mentor de la pluie de météores qui continuait de déferler Bathris profita que le Kil'jaeden soit trop concentré sur sa pluie cataclysmique pour s'approcher du puits, dans le dos du démon. Le corps encore tout endolori par la violence de la frappe que Kil'jaeden, il se déplaça à grand peine mais avança sûrement.
Une fois qu'il fut suffisamment prêt, il trempa le bout de ses doigts dans les eaux magiques encore en ébullition et pria de toutes ses forces pour plier l'énergie contenu dans cette eau à se plier à sa volonté et ainsi mettre fin à ce cauchemar.
Au contact de l'eau, il sentit la puissance du puits s'écouler à travers ses membres puis son corps tout en entier. Il sentit s'éveiller et s'amplifier une force qu'il n'avait jamais soupçonner et qui sommeillait en lui. Une force qui lui permettrait de déplacer des montagnes au sens propre comme au figuré. Pas étonnant qu'une telle puissance eût pu monter à la tête à plus d'un sage en ce monde. Il lui fallut donc être prudent et faire vite si le jeune elfe de sang ne voulait finir comme Kael'thas et laisser la puissance du puits lui rendre fou.
Mais l'effet escompté tardait à se manifester. Les météores continuaient de s'écraser incessamment par centaines, immobilisant les aventuriers repliés sous des abris de fortune.
Au bout d'un moment, Liadrin comprit finalement le plan de son ancien disciple et risquant de dissiper le bouclier les protégeant des météores, elle plongea à son tour ses doigts dans l'eau du pluie.
La pluie s'estompa soudain. À la grande surprise de Kil'jaeden à en juger par sa réaction hagard.
Ça a marché ! songea Bathris au comble de la joie.
Kil'jaeden finit par remarquer sa présence et fixa les deux elfes les yeux emplis de rage.
— Vous... Vous allez regretter... De vous être opposé à la puissance !
Il s'apprêta à nouveau à écraser les deux elfes de sang, quand une flèche sortie de nulle part lui traversa la paume de la main dans un cri de douleur.
Surpris, Bathris eut beau chercher du regard d'où provenait la flèche, il ne parvint pas à voir l'ombre du tireur, de là où il se tenait. Il supposa seulement qu'il devait se tenir à l'étage supérieur, derrière les arcanes, d'où le groupe avait assisté au rituel d'invocation du démon un peu plus tôt.
Le tireur inconnu continua de cribler l'imposant démon de flèches sur toutes les parties non protégés de son corps, à savoir le buste et le visage.
Kil'jaeden de plus en plus enragé sous les flèches, tenta de riposter contre son mystérieux agresseur et fut sur le point de démolir la partie supérieur de la pièce d'un poing vengeur quand il fut cette criblé de boules de feu par le gnome qui revenait à la charge et l'attaquait dans le dos.
Le démon fut de nouveau assailli de toute part. Mais cette fois, il ne put riposter. Il pouvait à peine bouger sous l'effet des attaques des sorts qu'il subissait et ses pouvoirs étaient bloqués tant que les deux elfes de sang maintenait le puits sous leur contrôle.
Mais ce n'était pas assez pour renvoyer le démon. Et le groupe menaçait à tout moment de s'épuiser avant de venir à bout de leur adversaire. Ils risquaient de perdre l'avantage à la longue.
— Prêtres, paladins, on a besoin de vos mains ici ! ordonna Bathris.
— Ça ne va pas la tête ? s'indigna Ouladre. On est assez de puissance pour empêcher ce démon de riposter !
— Faites ce qu'il dit ! insista Liadrin qui avait dores et déjà compris où voulait en venir son ancien protégé.
— N'y pensez pas... Avortons !
De bon gré mal gré, Maraad fut le premier à se détacher de la mêlée pour tremper ses mains dans les eaux puits et renvoyer le Kil'jaeden par la simple puissance de son esprit, suivant l'exemple des elfes de sang, tandis que le reste du groupe continuait de maintenir leur adversaire sous contrôle.
Puis progressivement, ce fut au tour d'Ouladre puis de Bartelo de suivre leur exemple.
La puissance d'armes des aventuriers s'amenuisait dangereusement, mais leur emprise sur le démon via le puits de soleil faisait mouche. Bientôt, les mouvement même de Kil'jaeden étaient immobilisé par la force de leur esprit.
— Non !... Arrêtez ça ! Arrêtez ça, immédiatement !
Le pouvoir du puits se retournait à présent contre le démon. Il ne restait plus qu'à le renvoyer pour de bon dans les abysses d'où il venait.
Ce fut dont au tour de Baelbo de sortir de la mêlée pour à son tour plonger ses mains dans les eaux du puits, faisant ainsi appel à ses ressources arcanique pour accélérer le processus. Rien ne lui aurait fait plus plaisir de renvoyer le démon de manière aussi humiliante.
Bientôt, Kil'jaeden fut comme aspiré par le puits dont il émergeait mais résista à l'emprise de ses adversaires et stagna quand il fut immergé jusqu'au buste. Ce fut désormais un combat d'esprit entre le démon et les aventuriers qui luttaient pour le renvoyer dans son monde. La puissance du puits concentrée commença sérieusement à brûler les bras de ses utilisateurs.
— Il nous faut plus de mages ! s'écria le gnome. De prêtres, de paladins, de druides, de chaman, de sorciers, qu'importe tant qu'il a des ressources en mana pour renvoyer cette chose !
— Et Baorekh et l'autre macchabé qui ne sont pas là ! se plaignit Turahk. Par tous les loas, où sont ils ?
— Je l'ai toujours dit ! maugréa Brotar. Jamais là quand on a besoin d'eux !
— Laissez-moi essayer ! dit soudain Walkyro qui refusant de rester les bras croisés et laisser Kil'jaeden prendre le dessus, s'avança d'un pas décidé vers le puits.
— Hé mais vieux, t'as aucune ressource en mana ! protesta le chasseur troll. Arrête, mais t'es fou...
Ignorant les protestations de son compagnon d'armes troll, le tauren venait à l'instant de plonger ses mains dans les eaux du bassin et à la grande surprise de tout le monde, son intervention suffit à pencher la balance en faveur des aventuriers.
KIl'jaeden n'avait désormais plus que la tête émergé mais continuait de résister contre les aventuriers qui, bien qu'à bout de souffle, luttaient son relâche pour l'immerger complétement.
— Non ! protesta Kil'jaeden. Je ne peux pas partir maintenant !... Pas comme ça !... Pas si près du but !...
— Nous y sommes presque ! encouragea Maraad. Encore un effort !
Étonné de constater que l'intervention du tauren eut une incidence sur le puits, Brotar et Turahk s'en approchèrent et tentèrent leur coup non sans appréhension. Mais à peine avaient ils effleurer l'eau du puits du bout des doigts qu'ils ressentirent une brûlure intense, comme s'il venait de toucher de la lave en fusion.
— Aieuh ! s'écria l'orc. Mais ça brûle, cette saloperie !
— Il faut tenir bon ! encouragea Bathris qui luttait non seulement pour renvoyer le démon mais aussi pour ne pas succomber à l'influence du puits. Nous y sommes presque...
— Je vous noierai tous dans votre propre sang et réduirai votre pitoyable monde en cendres !...
— Ça suffit, mon frère ! intervint soudain une voix inconnue.
— Mais que... Toi ?!
Une nouvelle main vint se joindre à celle des aventuriers dans les eaux du puits et aussitôt, Kil'jaeden disparut dans les profondeurs du Puits de Soleil dont les eaux se stabilisèrent aussitôt le démon renvoyé dans les abysses.
C'était fini.
Kil'jaeden était vaincu. Et l'invasion de la Légion avortée pour de bon.
Les aventuriers relâchèrent leur emprise sur le puits aussitôt le danger était écarté.
Ils étaient tous à bout de souffle d'avoir spirituellement lutte contre le démon ainsi que l'influence du puits.
Le temps de reprendre leur souffle, ils tournèrent leur attention vers le mystérieux inconnu qui venait de les aider à vaincre le démon. Les deux draeneïs furent les premier à réagir :
— Prophète Velen !
— Vous ici ?
Devant eux se tenait un draeneï de grande taille, à l'âge incertain mais sûrement avancé et à l'air solennel, le teint violacé, vêtu d'une robe de prêtre blanche et arborrant une majestueuse barbe blanche.
Ouladre et Maraad s'inclinerent respectueusement devant ce qui devait vraisemblablement être leur dirigeant.
— Je savais bien que mon frère allait faire son apparition ici-même, dans ce puits magique, dit-il avec un air très sobre. J'ai pensé que la présence ne serait pas de trop. Aussi, je vous prie d'excuser mon retard.
— Votre frère ? répéta Baelbo incrédule. Vous voulez parler de... Ce démon qu'on vient de renvoyer ?
— En effet, petit être, lui répondit le dénommé Velen avec une pointe de regret dans la voix. Kil'jaeden, le regrette Archimonde étions frères.
— Mais mais mais... Ce sont des géants ! s'écria le gnome. Vous avez une taille normale... Vous êtes... Minuscules par comparaison !
— C'est ce qui arrive quand vos proches choisissent la voie du Mal, plaisanta Velen.
Liadrin s'avança soudain vers le Prophète Velen avec précaution.
— Pardonnez moi mais... C'est donc vous le dirigeant du peuple draeneï ? demanda-t-elle humblement.
— En personne.
— Au nom de mon peuple et de mes disciples, je vous prie de nous pardonner, demanda la chevalière de sang en posant le genou à terre devant Velen. Même si je doute que nous le méritons. Nous avons enlève, exploité et condamné un des êtres les plus noble qui existe. Un être de Lumière et d'Espoir.
— Vous faites référence à M'uru, je présume ? dit Velen en ramassant distraitement un fragment du naaru qui trainait au sol, aux alentours du puits. Il est vrai que ses derniers instants n'ont pas été des plus facile à supporter. Mais ne soyez pas tristes. M'uru savait que ça devait se finir ainsi. Néanmoins, son sacrifice aura démontré combien l'union faisait la force.
— Il n'empêche qu'un tel drame aurait pu être évité si certains malavisés n'avaient pas tenté de subtiliser son énergie, pesta Maraad en désignant du regard les elfes de sang.
— Il a raison, malheureusement, confirma Liadrin en signe de confession. Notre arrogance nous a aveugle. Je ne sais comment réparer notre faute.
— Tout n'est pas perdu, jeune enfant, lui répondit Velen qui contemplait le fragment qui flottait au dessus de sa paume grande ouverte. Là où la foi réside, l'espoir n'est jamais perdu. (Il présenta aux aventuriers le fragment lumineux qu'il tenait au dessus de sa main) Vous voyez ceci ? C'est le coeur de M'uru. Intact. Baigné par la lumière de la Création tout comme au commencement des temps.
Il dirigea alors le fragment vers le puits dormant et aussitôt, le coeur de M'uru s'éleva de la main de Velen et s'en va léviter au centre du puits avant de s'est désintégrer et de plonger dans ses eaux.
Un large faisceau de lumière jaillit aussitôt du puits.
Les aventuriers crurent devoir s'attendre à une nouvelle attaque, mais il n'en fut rien. Les eaux du puits restèrent calme et la lumière qui en jaillissait fut plutôt apaisante.
— Par les ancêtres ! s'exclama Liadrin. Le puits...
Bathris ressentit quelque chose de familier devant le puits restauré. Il se rappela de la sensation qu'il avait eu quand il fut en présence de l'A'dal à Shattrath.
— Je le sens ! s'exclama à nouveau Liadrin en tendant une main tremblante vers la lumière. Tant d'amour... Tant de grâce...
— Vous le sentez, vous aussi ? lui demanda Bathris innocemment.
Une larme coula le long de la joue de la chevalière de sang qui n'échappa pas au regard de son ancien disciple.
— Je ressens... Les mots me manque, balbutia cette dernière. C'est impossible à décrire.
— Ceci, mon enfant, c'est le salut, lui expliqua Velen. Celui de votre peuple et de votre nation. De votre monde, également.
— Alors, c'est bon ? demanda Baelbo. On a gagné ?
— Votre victoire contre mon frère est en train de redonner espoir à tout ce qui combattent encore la Légion Ardente à travers l'univers.
— Donc c'est fini nous concernant ? demanda à son tour Bartelo.
— Dommage, je commençais à peine à m'amuser ! maugréa Brotar.
— Mais Kil'jaeden est toujours vivant ! vint rappeler Ouladre. Et la Légion est toujours active. Ils vont revenir se venger...
— Je le crains, malheureusement, lui concéda Velen. Mais pour le moment, je l'espère ils nous laisseront un peu de répit, le temps de se remettre de leur défaite.
— Et bien le plus tard possible ! s'écria Turahk. En ce qui me concerne, les Îles de l'Écho me manque et j'ai un raptor à soigné. (Il se tourna vers le tauren) Au fait, mec, comment as tu pu tenir tes mains dans le puits sans que ça te brûle ?
— Je ne sais pas, répondit Walkyro en contemplant ses mains dubitatif. Peut-être aurais-je... Des pouvoirs ? Je devrais peut-être en parler à mon grand-père...
— Ben si t'as des pouvoirs de guérison pour les raptors de chasse, ça m'arrangerait pour ma pauvre vieille Éventreuse ! lui rétorqua le chasseur troll.
— Et bien je suggère de suivre l'exemple de notre "ami" à défenses et de rentrer doucement chez nous ! suggéra Ouladre.
— Mieux ! On devrait fêter ça ! suggéra a son tour Baelbo.
Tous les aventuriers semblèrent approuver l'idée et prirent petit à petit congé.
— Adieux, mes jeunes amis ! dit Velen sur le point de partir. Faites bon voyage !
Peu à peu, la salle du puits se vidait. Il ne restait plus que les deux elfes de sang contemplant avec humilité leur puits enfin restauré, signe d'un nouvel espoir pour leur nation.
Bathris fut sur le point de partir à son tour mais fut interpellé par son ancien mentor :
— Avant que vous ne partiez, je dois vous dire... Je crains que... Après tout ce qui s'est passé ces derniers jours... Nous avions peut-être été injustes avec vous... Moi la première...
— N'en parlons plus, ma dame, le rassura Bathris en contemplant le puits avec confiance. C'est du passé à présent. L'avenir n'en sera que meilleur à présent. En tout cas, je l'espère...
— Votre mère aurait été tellement fière de vous, ajouta Liadrin. Et si vous souhaitez réintégré l'Ordre des Chevaliers de Sang, sachez que vous serez le bienvenu. Et je peux vous assurer que notre comportement sera plus respectueux et digne.
— Vous le pensez vraiment ? demanda Bathris incrédule. Cela ne posera pas problème au magistère Rommath ? Ou au seigneur régent ? Ou au général des forestiers... ?
— Si ça leur pose un inconvénient, ils en répondront devant moi ! lui répondit Liadrin avec assurance.
Le prophète Velen fit soudain réapparition dans la salle, avant que Bathris n'eut le temps de donner sa réponse.
— J'oubliais, une certaine personne voulait vous envoyer ceci, mais son arc s'était brise pendant que vous affrontez mon frère, dit il en tendant au jeune elfe de sang une flèche sur laquelle était attaché un morceau de parchemin.
Bathris se souvint alors du mystérieux archer qui depuis l'étage supérieur avait crible Kil'jaeden de flèches pendant que lui et les autres aventuriers étaient occupés à le renvoyer dans les abysses et ne s'était plus manifesté depuis. Il prit délicatement la flèche des mains du vieux draeneï qui ne tarda pas à reprendre congé et remarque que le parchemin était attaché à la flèche... Par des brins de cheveux bleus.
Il perça alors à jour l'identité du mystérieux tireur et son cœur battait aussitôt la chamade.
Il détacha et déroula le morceau de parchemin. Il s'agissait d'un lieu de rendez-vous sur une partie reculée de l'île griffonné sur le parchemin.
Il en ignorait le motif mais il devait s'y rendre coûte que coûte. Seulement, il ne pouvait se permettre de laisser Liadrin en plan après sa proposition.
— Hum... Concernant mon retour chez les chevaliers de sang... Vous me laisserez réfléchir d'abord ? demanda-t-il.
— Prenez tout le temps qui vous faut, lui répondit Liadrin.
*****
La nouvelle de la défaite de Kil'jaeden et de la fin de l'invasion de la Légion Ardente se répandit comme une traînée de poudre à travers toute l'île. Au milieu des cadavres de démons abattus, on se félicitait et on se cajolait mutuellement dans la joie et l'allégresse qui furent tellement à leur compte que certains guerriers se surprirent à embrasser quelqu'un de la faction qu'ils auraient qualifié d'ennemi.
Du balcon donnant sur la salle où Kael'thas venait d'être assassiné, Morspev et Baorekh contemplèrent cette explosion d'extase avec une certaine retenue.
— Et voilà, on a encore sauvé le monde ! commenta le sorcier troll d'un ton las. Alors qu'on aurait très bien laisse faire la Légion...
— Allons, cela n'aurait pas été bon pour nos affaires, rétorqua le mort-vivant qui caressait distraitement la tête sans yeux de son gangrechien comme s'il s'agissait d'un chien ordinaire.
— Pourtant, toi t'es un démoniste, fit remarquer le troll. Ça m'étonne que tu ne te sois rangé de leur côté...
— Parce que contrairement à un certain orc dont je possède en ce moment le crâne, je ne sers pas les démons, lui expliqua Morpsev. Ce sont eux qui doivent le servir, au contraire. Sinon, ils représentent un obstacle. D'autant que j'ai d'autres projets pour ce misérable monde. À ce propos, tu as fais ce que je t'avais demandé ?
— J'ai collecte autant de plantes que possible en Outreterre, répondit Baorekh en lui présentant son sac rempli à foison d'herbes aux couleurs douteuses. J'ai du prétexter que je collectionnait les herbes bizarroïde.
— C'est parfait !
— Mais j'en ignore encore leur priorités et ça pourrait être dangereux.
— Ce n'est pas grave, j'ai des amis à Lordaeron qui sauront en faire bonne usage.
— Tu veux parler de... Cette société d'apothicaires, là ?
— Je peux savoir ce que vous êtes en train de comploter ? demanda soudain Sonulia dont les yeux étaient encore gonflés après qu'elle pleurait son propre meurtre.
— Tu... T'es encore là, toi ? demanda le troll surpris.
— T'es censé ramener la dépouille de ton regretté prince aux autorités ! la réprimanda le mort-vivant.
— J'aimerais quand même savoir ce que magouillent ce pour qui je bosse, se défendit l'elfe de sang.
— Rien qui ne te regarde ! lui rétorqua le troll. Maintenant barre-toi.
— Ça me regarde, au contraire ! insista Sonulia. Dés lors qu'on travaillé ensemble...
Morpsev s'avança soudain vers l'elfe de sang d'un pas ferme et lui d'air le regard résolu :
— Si tu tiens à ta carrière ou à la vie de ton frère, voici deux petits conseils : pose moins de questions et contente toi de t'exécuter.
— Hé ho, je suis votre partenaire, pas votre esclave, rétorqua Sonulia. Je ne suis pas comme vos serviteurs démons.
— Il n'empêche que si tu continues de discuter au lieu d'obéir, j'aurais vite fait de te considéré comme un obstacle, insista le mort-vivant. Me suis-je bien fait comprendre ?
Sonulia défia le mort-vivant du regard pendant un moment mais se résout en fin de compte à lui obéir. Elle s'avance qu'en cas de conflit, elle ne fairait pas le poids contre Morpsev, à plus forte raison si Baorekh était présent pour l'assister ou s'il pouvait à tout moment faire appel à ses serviteurs démons. L'affronter dans de tel condition serait du suicide. Il serait donc plus sage de faire profil bas... si elle tenait un jour à percer leurs secrets.
Elle sortit donc de la salle en traînant le corps sans vie de Kael'thas non sans jeter un regard méfiant au démoniste mort-vivant et au sorcier docteur troll, lesquels attendirent qu'elle fut hors de portée d'oreilles pour reprendre leur messes basses.
— Il faudra faire gaffe à l'avenir, prévint Baorekh. On a déjà le grand-père de Walkyro qui te soupçonne de quelque chose, on a pas besoin de l'autre blonde pour se mêler de nos affaires.
— Ne t'en fais pas pour le papy tauren, le rassura Morpsev. S'il s'en mêle j'en ferais mon affaire.
— Ça risque de déplaire à son petit fils !
— Les vieillards tendent à avoir une santé fragile avec l'âge. Un "accident" est si vite arrivé...
— Et puis il y a aussi ta fille vivante-vivante et son copain le druide elfe, reprit le troll. Et puis, il y a...
— Pour le druide, je me suis déjà occupé de son cas, l'interrompit le mort-vivant. À l'heure qu'il est, il doit être suffisamment préoccupé pour qu'il puisse se soucier de nos affaires.