Ceux qui brûlent dans la lumière

Chapitre 11 : Darnassus 2nde partie : Les dirigeants.

4692 mots, Catégorie: M

Dernière mise à jour 16/05/2021 19:27

Darnassus 2nde partie : Les dirigeants


À peine arrivés, elle nous demande de la suivre. Nous marchons sur des sentiers recouverts d’un tapis de feuilles colorées dont leurs arbres nous couvrent de leurs ombres protectrices. Il y a de magnifique bosquets verdoyants et les maisons sont faites de bois, certaine à même le tronc des arbres, en parfaite symbiose avec la nature. Tout autour de nous virevoltent de petites boules de lumières. Nous passons sur un pont élégant recouvrant l’eau d’une rivière cristalline. Cet endroit est tellement poétique. Au centre de la cité a poussé un grand arbre au large tronc qui est en forme ours. Je ne sais pas si c’est naturel, sculpté ou encore d’origine magique mais je le trouve un poil effrayant. Nous tournons sur la gauche. On passe sous une grande arche de pierre richement décorée. Un imposant bâtiment de pierre se dresse devant nous. Nous passons l’entrée dénuée de porte et, face à moi, une sublime fontaine, une statue d’une elfe dans une robe moulante. L’eau s’écoule de la grande coupole qu’elle tient au-dessus sa tête. Autour d’elle, une nuée de ces petites lueurs blanches. Sur le gazon, des elfes sont en train de prier, de nombreux arbres les entourant. Nous suivons notre guide vers une pente de pierre en colimaçon qui nous conduit à l’étage au-dessus. Elle informe Anduin que les dirigeants veulent parler en privé et que nos gardes doivent nous attendre en bas, Yaedrel compris. Il les congédie et on parcoure un long couloir orné de somptueuse colonne recouvertes de plantes grimpantes.

Entre deux piliers, deux elfes très différents des autres. Un homme très grand dont le front est doté de bois de cerf si imposant que ses oreilles s’avèrent ridiculement petite, des yeux dorés, de long cheveux vert et une barbe lui descend jusqu’au nombril de son torse nu. Il a aussi des tatouages sur le visage et sur le corps au niveau des épaules et des ailes ! c’est stupéfiant comme elles ne font qu’un avec chacun de ses bras. Il porte aussi des gants de cuir avec de longue griffe de métal, un pantalon de tissu marron et ses pieds sont des pattes de félin… L’Archidruide, je suppose. Son air bourru est vraiment intimidant. J’imagine que la femme est la grande prêtresse d’Elune. Elle est d’une élégance à en faire pâlir plus d’une. Ses long cheveux vert son joliment coiffés d’une couronne tressée ornée d’une tiare des plus finement ouvragée et ornée de symbole elfique alors que le reste de ses cheveux lui tombent sous les omoplates. Son front est décoré d’un bijou accroché sur une chaînette en argent. Il a la forme d’une lune lui tombant entre ses deux yeux blanc luisants et tatoués. Ses très longs sourcils broussailleux et ses longues oreilles un peu tombante n’enlève rien à sa beauté. Sa peau a une légère teinte violette. Elle porte une élégante robe blanche brillante dénudée au niveau des épaules où des symboles scintillent d’un bleu platine. À sa taille, une sorte de corset de branche serti de saphir.

•       Haut-Roi, Dame Porvaillant, nous sommes ravis de vous revoir. Annonce l’Archidruide.

Anduin et dame Jaina les saluent et débutent une conversation ressassant leur passé commun. Je ne comprends absolument pas de quoi ils parlent. Je préfère me murer dans le silence jusqu’à ce que l’attention de l’Archidruide se pose sur moi.

•       Veuillez me pardonner, vous êtes notre invitée et nous vous laissons de côté, laissez-moi me présenter. Je suis Malfurion Hurlorage et voilà mon épouse, Tyrande Murmevent. 

•       Lynawen d’Archon, Archiduide. Répondé-je avec politesse.

•     Je vais être directe jeune fille, on a entendu parler de vos yeux si particuliers. Ça a attisé ma curiosité. Intervient Tyrande. Puis-je les observer de plus près ? Demande-t-elle soudainement.

Cette question ma prise au dépourvu… il m’ont fait venir dans leur magnifique cité pour mes yeux. Mon silence gêné se fait ressentir dans la pièce. Je sens son lourd regard sur moi. Je cherche le contact visuel avec Anduin. Je ne sais pas pourquoi, pour me rassurer, peut-être. Il hoche la tête en guise approbation. J’avale ma salive et accepte la demande de la prêtresse, non sans une certaine hésitation. Elle attrape mon menton entre ses doigts et lève légèrement ma tête vers le haut. Elle rapproche son visage du mien vraiment très près, je peux sentir son haleine parfumée. Cette situation me stresse énormément, son regard blanc lumineux plongé dans le miens scrutant le plus profond de ma pupille est loin d'être une expérience agréable. Quand elle me lâche enfin, une vague de soulagement m’envahie.

•       Vos yeux sont vraiment uniques. Vous avez des yeux semblables à ceux des humains à l’exception de votre iris qui est d’un argent scintillant. Ils sont indéniablement imprégnés d’une magie inconnue, je le sens. Explique Tyrande, intriguée.

•       Avez-vous grandi près d’une source magique ? Demande alors Malfurion.

•      Mon monde est dénué de magie…

•     C’est impossible ! D’où vous viennent de tel yeux alors ? Elle marque une pause, pensive puis elle enchaîne. Tous les habitants de votre monde ont des yeux comme les vôtres ?

•       Non, seule la famille royale d’Archon possède cette particularité physique mais y a des exceptions… comme mon père et son frère, mon oncle. Expliqué-je.

•       Votre cas est très particulier, vous n’avez donc aucune idée de l’origine de vos propres yeux. Questionne l’Archidruide. 

•     Hmm…Dans mon royaume à Ludroth, on avait un rite chaque année on faisait des offrandes à Utrion, notre terre-mère et il y a bien cette superstition dans ma famille qui raconte que c’est Utrion lui-même qui nous les offre mais ce n'est qu’une croyance.

L’Archidruide et son épouse s’échangent un regard entendu. Jaina a l’air intéressée par tout ça et le visage de jeune Roi a pris un air sérieux. Je ne comprends pas leur réaction. Je n’ai rien dit de particulier, j'ai juste mentionnée nos coutumes. Pourquoi j’ai l’impression de raté quelque chose… L’attention de la prêtresse se porte à nouveau sur moi.

•      Je vous remercie d’avoir répondu à notre invitation et d’avoir gentiment répondu à nos questions certes quelque peu intrusives. J’aimerai vous offrir un présent, on m’a dit que vous aimiez le tir à l’arc.

Elle fait signe à un de ses gardes. Dans ses mains, elle tient un arc long d’une magnifique facture, fait d'acier et de bois. Les branches supérieures et inférieures ressemblent à des branches d'arbre entortillées et il est décoré de magnifique plumes violettes. La prêtresse me le remet elle-même, souriante, comme si ce qu'il s'est passé avant ne s’était jamais produit.

•      J’espère que ça ne vous dérange pas si je garde le Haut-Roi et Dame Jaina encore un peu, Je vous invite à vous balader dans notre belle cité en attendant.

Je suis loin être stupide, je vois bien que je suis de trop. Cet arc, c’est une manœuvre pour m’amadouer pendant qu’ils continuent de parler de moi dans mon dos. Ça m’insupporte, surtout que Anduin est complice avec la prêtresse sur ce coup-là… Je prends sur moi, force un sourire en la remerciant pour son présent, qu’honnêtement j’apprécie sincèrement et redescend rejoindre Yaedrel. Nous sortons du temple et bizarrement je me mets à rouspéter sur ce qu'il vient de se passer sans trop rentrer dans les détails. Mon bouclier s’arrête pour me faire face.

•       Je suis sûr que quoi qu'ai fait le Roi vous concernant, il essaye de prendre la bonne décision.

•       Il sera ma lame… Marmonné-je. Ça ne veut pas dire que ça sera toujours la bonne…

•       Certes, il n’est pas à l’abris d’un faux pas, mais dans ce cas, il fera de son mieux pour réparer ses torts. Faite lui confiance. Répond Yaedrel avec un sourire rassurant.

•       Vous avez probablement raison.

Son sourire allège un peu mon être. Ensemble, nous retournons à l’arbre en forme d’ours, mais ni lui ni moi n'avons la moindre idée de quoi faire. C’est sa première fois à Darnassus également, donc nous marchons un peu au hasard dans la cité pleine de vie et aux senteurs inconnues. J’entends les feuilles se froisser sous nos pas quand soudain un gros félin à dent de sabre bondit brusquement sur le chemin. Son pelage noir est orné de deux étranges symboles couleur neige sur ses épaules et ses yeux blancs perçant dégagent une lueur d’intelligence. L’animal s’approche lentement de moi, il est imposant. Il m’arrive au niveau des hanches. Il se frotte contre mes jambes comme le ferait un chat banal. Je passe ma main dans sa crinière soyeuse. Yaedrel me tire brusquement le bras pour me faire reculer, j’en tombe presque. Il donne un puissant coup de sabot dans le flanc de l’animal qui gémit. Je regarde mon bouclier, stupéfaite par le geste qu'il vient de commettre. 

•       Comment osez-vous la toucher de la sorte, druide ! Grogne Yaedrel.

Le félin se mit subitement à rire. Une sorte de nuage magique entoure l’animal et, lorsque la fumée se dissipe, un elfe de la nuit à prit sa place. Je me suis figée, choquée par la tournure que prennent les événements. Il est très grand, sa peau est grisâtre avec de légère nuances de violet, ses cheveux bleu-nuit lui tombent sur les épaules et une barbe de trois jours orne son visage. L’iris de ses yeux sont blanche et ses pupilles brillent comme l’éclat d’un diamant. Une de ses oreilles est décorée de deux boucles dorées. Il a un air arrogant sur son visage et un sourire sauvage, probablement dû à ses canines saillantes non dénuées de charme. Un collier en forme de lune pend autour de son cou, deux épaulières d'acier et d'or et une cote de maille. Deux lanières de cuir sont entrecroisées sur son torse bien dessiné. Deux gants du même matériau avec une plaque d'acier, une imposante ceinture de cuir avec une sacoche et un poignard logé dessous fait la jonction avec son pantalon de tissu marron foncé. Il porte des bottes de cuir avec une plaque d'acier également. L’elfe se touche le flanc avec un sourire amusé.

•       Ça va probablement me laisser une marque, J’ai connu des demoiselles Draenei plus dociles que toi. 

•       Vous feriez mieux de décamper, elfe, si vous ne voulez pas tâter de mon marteau. Le menace Yaedrel.

•       Tout doux la chèvre, reste à ta place. Je ne suis pas là pour toi mais pour la beauté aux yeux d’argent. Dit-il avec ce sourire bestial.

Yaedrel n’a pas l’air d'apprécier le manque de respect qui vient de subir et l’affront qu’il a ressenti envers ma personne. Mon bouclier prend une posture intimidante tenant son marteau fermement dans ses mains. L’elfe n’a pas le moins du monde l’air intimidé. Au contraire, la situation a l’air de beaucoup le divertir. Je ne veux pas que ça finisse en accrochage stupide et que mon ami soit blessé alors je préfère intervenir.  

•       Assez ! Crié-je en m’interposant entre les deux hommes. Ne voyez-vous pas que s’en ai ridicule !

Mon bouclier recule et range son arme dans son dos. En ce qui concerne l’elfe, il a toujours ce sourire animal laissant entrevoir ses canines pointues et sont stupide air hautain. Je pose une main sur l’épaule de Yaedrel pour le calmer et je me tourne vers l’inconnue.

•     Je ne vous permets pas de manquer de respect à mon ami, veuillez présenter des excuses. Dis-je calmement.

•     Si ça peut vous faire plaisir, Madame…Veuillez m’excuser de mes manières peu convenable, Draenei. Rétorque-t-il de façon condescendante. Il se tourne alors vers moi toujours avec le même sourire. On m’a informé que la jeune femme venu d’un autre monde était ici, j’étais vraiment curieux de vous rencontrer.

•       Il y a de multiple façon de se présenter. Vous pensez que vous faire passer pour un animal et agir comme vous l’avez fait est convenable ?! M’exclamé-je en essayant de rester calme.

•       Oh… Je me suis laissé quelque peu emporter par votre beauté… Répond l’elfe racoleur.

Je soupire, cet homme est un malpoli doublé d’un séducteur de bas étage. Avant que je puisse dire quoi que ce soit, l’elfe se trouve à quelque centimètre de moi, m’attrape la main et y dépose un baiser. Je sens ses crocs me racler la peau. Je la retire brusquement. Il recule alors d’un bond agile.

•      Je ne me suis pas présenté, Je me nomme Lydran Lamelune. Je suis un druide probablement le plus talentueux de tout Darnassus. Après l’Archidruide Malfurion ...ou pas… Rétorque Lydran avec insolence.

•       Vous êtes surtout arrogant… On dit que l’âge apporte la sagesse.

•       Vous savez, quand on a vécu plusieurs siècles, la frontière de l’arrogance et de la sagesse est faible.

Plusieurs siècles !? Vraiment !? Il n’a pas une ride, il à la physique d’un homme d’un vingtaine années… Pourquoi je continue à converser avec lui d’abord ? Je ferai mieux de retrouver Anduin.

•       Allons-nous en Yaedrel, il nous a assez fait perdre notre temps.

•       Je n’aurai pas dit mieux, Dame Lynawen.

•       Attendez ! Laissez-moi me faire pardonner en vous servant de guide dans la cité. Je connais des coins qui pourrait vous plaire. Intervient Lydran, insistant.

•       Je ne vois pas pourquoi j’accepterai votre offre.

On tourne les talons pour continuer notre chemin en pensant être débarrassé de lui mais il faut croire qu’il est du genre collant. Il nous passe devant, déblatérant sur les meilleurs endroits de la cité, comme si on avait accepté sa demande d'être notre guide. J’ignore comment, mais probablement avec fourberie, il arrive à nous conduire devant un petit parc où se trouve de magnifique félin à dent de sabre. Lydran se penche vers moi pour me murmurer à l’oreille.

•       Voulais-vous les caresser, ma douce ?

Je recule pour m’éloigner de lui et regarde avec envie ces sublimes créatures. Il y en a de toutes les couleurs : des noires, des roux, des tachetés ou encore des zébrés. Je confie mon arc à Yaedrel qui se met à soupirer en voyant que j’accepte l’offre de Lydran. Je le suis et m’approche lentement du fauve au pelage doré. Je pose lentement ma main sur sa douce fourrure. L’animal a l’air d’apprécier mes caresses, il se roule sur le dos ce qui me fait rire et je lui caresse le ventre avec affection.

•       Il en a de la chance. Intervient alors Lydran.

J’ignore son commentaire dans une dernière gratouille à l’animal et je me relève. D’un signe de la main, l’elfe nous demande de le suivre et bizarrement j’obtempère. Qu’est-ce que je suis en train de faire ? Je devrais retourner au temple pour y retrouver Anduin… Le sol se met soudainement à trembler, j’ai du mal à garder mon équilibre. Lydran me tire le bras pour m’écarter du sentier. Une gigantesque créature de bois recouverte de feuille orangées et aux pieds de racine passe lentement en face de nous. Chacun de ses pas me fait presque décoller du sol.

•       Qu’est-ce donc ? Demandé-je à Lydran.

•       C’est un Ancien, il vaut mieux le laisser passer, il est lent, certes, mais c'est toujours mieux que de vous faire broyer le pied ou le sabot. Dit-il avec un rire sarcastique.

Après l’impressionnant passage de l’ancien et la fin des secousses, nous nous arrêtons dans un stand de tir à l’arc. Avec un plaisir non dissimulé, je teste la souplesse et la puissance de mon nouvel arc. Yaedrel me donne de précieux conseils pour améliorer ma posture pour optimiser ma précision déjà pas mal optimale, sans vouloir me vanter. Chaque flèche se plante dans le mille. J’ai le droit à des applaudissements des villageois qui se sont arrêtés par curiosité. Je m’amuse vraiment beaucoup mais je ne relâche pas pour autant ma garde avec l’elfe. Cet entrainement improvisé m’a creusé l’appétit. Lydran nous traine dans un petit stand où une femme est en train de préparer des sortes de petits gâteaux. Il paye la marchande et m’offre une de ces pâtisseries. 

•       C’est un gâteau de riz fourré à la pêche céleste, beauté aux yeux d’argent.

•       Ne m’appelait pas ainsi ! Haussé-je le ton. Et je peux savoir pourquoi il n'y en a qu’un seul ?

•       Si votre toutou en veut un, qu’il se le paye lui-même. Rétorque-t-il, dédaigneux.

Je lui lance un regard noir. Par respect pour la pâtissière, je ne le jetterai pas. Non, je vais simplement le partager avec Yaedrel. Je coupe alors le biscuit en deux et lui donne l’autre moitié. Mordre dans ce gâteau tout en savourant le visage blasé de Lydran est fort plaisant. En tout cas, ce n’est pas mauvais, la saveur fruitée reste sur la langue. Mon bouclier m’en offre un autre et nous décidons de reprendre le chemin du temple. Bien sûr, il continue de nous suivre. Quand on aperçoit les gardes du Roi au loin, l’elfe se change en félin et s’éclipse sans un mot. Ma foi, bon débarras. J’accours vers Anduin, toute sourire. Sa compagnie m’a vraiment manquée. Quand il me voit, son visage s’illumine et, voulant freiner ma course, je manque de glisser à cause des feuilles sur le sol. Il me rattrape de justesse, amusé.

•       Doucement allons. On vous a manquer tant que ça. Rétorque-t-il avec le sourire.

•       Bien sûr, votre Altesse… Les cris de Dame Jaina égayent mes journées et ses valeureux gardes qui me collent aux fesses partout où je vais, quel plaisir ! Sans vous oublié Sir, vous faites tellement beau dans le paysage ! Blagué-je, le sourire au lèvre.

Il a un léger sourire, plus ce petit rire absolument charmant. Dame Jaina, qui me regarde avec des yeux ronds avant de lâcher un « Vous exagérez, voyons ! ». Le Roi se racle la gorge pour ramener le calme. 

•       Vous savez, on vous a cherché partout. On a demandé aux passants, mais à chaque fois qu'ils nous ont indiqué votre position vous n'étiez déjà plus là. M’informe Anduin.

•       Ça me rappelle une certaine personne, il y a de ça quelques années, en Pandarie, se baladant insouciant dans un territoire alors inconnu, pendant que les soldats de l’Alliance le cherchaient dans les moindres recoins du continent… Se moque Jaina.

•       Voyons Jaina, ça n’a rien à voir… C’était différent à cette époque… J’étais jeune et peu responsable. Rétorque Anduin, embarrassé.

•       Vous l’êtes toujours. Insiste Jaina, le sourire au lèvre.

Anduin n’a pas l’air très d’accord avec l’affirmation de Jaina, même si je ne comprends pas vraiment toute la subtilité de leur échange. Imaginer Anduin plus jeune sifflotant au milieux de nulle part me fait beaucoup rire. Il me regarde alors, levant un sourcil interrogateur.

•       Ce n’est rien, votre Altesse… Répondé-je, essayant de contenir mon rire.

•       Veuillez nous excuser pour vous avoir fait attendre, un énergumène à importuné Dame Lynawen pendant un moment.

•       Il vous a fait du mal ? Demande alors Anduin, soucieux.

•       Non, juste grossier et collant, rien de bien important. Essayé-je de rassurer Anduin.

•       Je vous crois sur parole, rentrons à Hurlevent.

Nous prenons le chemin que nous avons empruntés pour arriver à Darnassus, repassons l’étrange aura violette et, en un clin œil, nous revoilà au pieds de Teldrassil. Nous rebroussons chemin jusqu’au ponton de bois. Yaedrel rentre dans le petit bâtiment à coté et s’informe de l’arrivée du navire pour Hurlevent. Le voilà qui reviens et informe le Roi que le navire va avoir du retard. Anduin à l’air contrarié par cette annonce. Je le regarde et je me rends compte que pendant cette journée épuisante comme mouvementée j’avais complètement oubliée de lui mentionner la prophétie de Velen. Voyant que le navire tarde à arriver, j’en profite pour lui en parler. Je m’approche Anduin et lui tapote l’épaule pour attirer son attention. Il se retourne avec un sourire quelque peu exténuer. Le pauvre lui aussi n'en peut plus.

•       Sir, puis-je m’entretenir avec vous en privé un instant ?

Il acquiesce. Anduin fait signe à Jaina pour dire qu’il s’absente un moment et, ensemble, nous nous éloignons des autres, au point que les arbres nous recouvrent, nous isolant de nos compagnons de route. Il s’assoit et s’adosse au tronc d’un arbre aux feuilles améthystes, Je le rejoins également sur le sol.

•       Alors, de quoi voulez-vous me parler ? Me demande-t-il.

•       Eh bien voilà… Lorsque que nous étions à Exodar, le prophète Velen a prétendu voir mon avenir et m'a parlé de cet étrange présage. Il m’a dit ….

•     “Vous serez sa lame et elle sera votre espoir mais gardez à l’esprit qu’elle peut être votre désespoir et brisé votre lame“ Intervient Anduin en me coupant la parole. Velen a toujours aimé les tournures de phrase énigmatique. Enchaîne-t-il avec un léger sourire.

•       Vous le saviez ? Velen vous la contait également pendant notre visite à Exodar ? Questionné-je le Roi.

Anduin baisse les yeux, n’osant plus croiser mon regard. Il inspire avant d'expirer, touchant sa chevalière en forme de tête de lion nerveusement. J’ai l’impression qu'il se sent coupable de quelque chose.

•     Lynawen…Je vous dois la vérité, j’ai gardé ça trop longtemps... Pour tout vous dire, depuis le début je savais pour votre arrivée sur Azeroth. Velen est venu au donjon de Hurlevent avant votre apparition et m’a informé qu’un jour une femme traverserai la porte des ténèbres. C’est ainsi qu’il m’a raconté le présage sur nous… Si J’étais aussi prévenant à votre égard, c’était juste un moyen de vous garder à l’œil… Me confie Anduin, emplit de remord.

Je suis restée murée dans le silence, troublée par sa confession. Ça explique pourquoi il avait été si compréhensif à mon arrivée à Hurlevent. Je devrais probablement être en colère, lui en vouloir ne serait-ce qu’un peu, mais non, absolument pas… Au lieu de ça, j’enfouis mes doigts dans ses mèches dorées et dépose un baiser réconfortant sur son front, le cœur battant. Je le sens tressaillir, Il ne s’attendait pas du tout à ça. En plongeant mon regard dans le sien, son visage fatigué s'empourpre, c'est la première fois qu’il me contemple avec cette lueur aimante dans ses yeux…

•       Je comprends, Anduin. Je viens d’un autre monde et vous vouliez savoir si j’allais être votre espoir ou non. J’ignore si nous sommes liés. C’est terrifiant de savoir que je pourrai être votre perte. Mais avec sincérité, je crois bien que je suis heureuse d'être ici… avec vous. Me confié-je également.

Nous nous regardons droit dans les yeux, accompagné des bruissements du vent des feuilles et des battements de mon cœur. Au bout d’un moment, Je n’arrive plus à soutenir son regard et je lui propose de retourner au port.

•       Non… Dit-il subitement en m’attrapant le poignet. Restons encore un peu… 

Je hoche la tête et me déplace pour être à côté de lui. Je m’appuie également sur l’imposant arbre et Il glisse ses doigts entre les miens, paume contre paume. Son geste est à la fois délicat et possessif. Nos regards se croisent à nouveau. Des fourmillements traversent mon corps et, dans un dernier sourire, il ferme les yeux d’épuisement.


J'espère que vous avez appréciez ce chapitre.

Lydran Lamelune le druide Kal'dorei a enfin fait sa grande entrée dans le récit.

N'hésitez pas à laisser votre avis ou question en commentaire.

Sur ce, bonne journée/soirée à vous.


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