Un éliatrope à Equestria
Qilby suivit Applejack jusqu’à Sweet Apple Acres, le voyage fût agréable et Qilby prit beaucoup de plaisir à arpenter avec Applejack. Quand ils arrivèrent à la ferme, le soleil de l’après midi brillait encore et n’était pas encore prêt à se coucher. Applejack invita Qilby à entrer et appela sa famille.
-J’suis rentrée. Rajoute une assiette pour ce soir Applebloom, on a un invité.
-Qui vient ? Demanda la pouliche en déboulant comme une balle. Sweetie Belle ? Scootaloo ?
Elle s’interrompit aussi sec quand elle a vu « l’invité » du jour. Big Mc et Grany Smith entrèrent dans la pièce et leur expression fût la même que celle d’Applebloom.
-N’ayez pas peur... C’est Qilby, celui dont je vous ai parlé l’autre jour. Qilby, je te présente Grany Smith, Big McIntosh et Applebloom.
L’expression des Apple s’améliora quand ils apprirent la nouvelle.
-Alors tu l’Aliétrope dont Applejack nous a parlé, dit Applebloom. Elle a dit que tu étais blessé, ça va mieux ?
-Je suis un éliatrope, répondit Qilby en souriant à la petite méprise de la jeune ponette. Et je suis ravi de voir qu’on se soucie toujours autant pour ma santé. Mais je vais bien mieux à présent.
-Je vous souhaite la bienvenu chez nous, dit Grany en tendant son sabot à Qilby. J’espère que vous vous plairez ici.
-Big Mac, se présenta l’aîné de la fratrie. Enchanté.
Qilby se sentit très bien accueilli par la famille Apple. Il régnait ici une atmosphère apaisante, pour la première fois depuis qu’il avait émergé à Equestria, il avait ressenti un sentiment qu’il avait presque oublié : la joie d’être en famille.
-Si vous avez la moindre question, reprit Grany. Ou le moindre souci, n’hésitez pas.
-Puisque vous me le demandez, que cultivez-vous ici ?
-Des pommes, répondit fièrement Applebloom.
-Vous ne connaissez pas ? Demanda Applejack en remarquant le regard perplexe de l’éliatrope.
-Jamais entendu parler.
-Venez, s’exclama Applejack en invitant Qilby à la suivre. Je vais vous montrer.
L’éliatrope sortit pour voir ce que la jeune jument avait à lui montrer.
Quelques instants plus tard, Qilby traversait les vergers de Sweet Apple Acres en compagnie d’Applejack. Il ne se lassait pas de traverser les vergers de la famille Apple. Il n’avait pas pu visiter les alentours de Poneyville à cause de l’hôpital, sans parler de la réunion chez Twilight. La petite promenade plus tôt était sympathique, il avait pu faire la connaissance d’Applejack, mais ça ne suffisait pas.
Puis il vit quelque chose qui l’intrigua : un panneau montrant « danger » avec le dessin d’un animal inscrit dessus. Et derrière le panneau, tout le verger était entouré de barbelés.
-Vous avez des monstres ici ? Demanda Qilby intrigué.
-Non, c’est le coin des roussettes vampires.
-Des roussettes vampires ? Qu’est-ce donc ?
-Avant je les considérait comme des nuisibles car elles menaçaient nos récoltes. Mais depuis que Fluttershy m’a montré que ces créatures pouvaient au contraire nous permettre de meilleures ventes, nous avons aménager un verger rien que pour elles.
Qilby allait demander comment elles pouvaient êtres nuisibles pour les pommes lorsqu’il vit une roussette durant son festin. Ca n’a prit que cinq secondes mais Qilby vit clairement l’animal prendre une pomme dans sa gueule, sucer son jus jusqu’à la dernière goutte avant de recracher le fruit desséché et les graines.
« Heureusement que cette chose ne s’attaque qu’aux pommes » pensa l’éliatrope en son fort intérieur.
-On ne devrait pas s’attarder ici, avertit Applejack. Elle ne suce pas le sang, mais peuvent se montrer désagréables si on reste trop près d’elles.
Qilby suivit la fermière en la croyant sur parole.
Le duo bifurqua vers le verger suivant -déjà bien plus accueillant que le verger précédent- et s’y engouffrèrent.
-Qilby, demanda Applejack. Pouvez me prêter la corbeille ?
L’éliatrope s’exécuta et forma un portail autour de l’objet désiré. Il réapparu l’instant suivant aux cotés de la jument.
-Drôlement pratique ces portails, remarqua Applejack.
-Sur le Monde des Douze, on avait créé des portails artificiels pour permettre de rendre plus pratiques les longs trajets.
Quelques instants plus tard, Qilby put admirer la technique de ramassage de pommes de la famille Apple en pleine action, le fameux coup de sabot d’Applejack. Et en moins de temps qu’il n’en fallait pour le dire, la corbeille était pleine à ras bord. Applejack prit une belle pomme rouge du panier et la tendit à Qilby.
-Merci, remercia Qilby en prenant le fruit.
L’éliatrope croqua dedans. Il fut d’abord assailli par le coté acidulé de la pomme. Puis arriva l’instant ou l’acidité céda au sucré. Il prit le temps pour savourer l’aliment.
-Alors ? Demanda la ponette.
-C’est spécial… Mais tout à fait délicieux, répondit Qilby en prenant une nouvelle bouchée.
Applejack était absolument ravie de la réponse de l’éliatrope. Elle avait peur que la pomme ne lui déplaise.
-Vous en faîtes quoi ? Reprit Qilby en jetant son trognon. Je me doute que vous les manger, mais peut-être pas seulement.
-On les vend telles quelles si elles sont en bon état. On en fait aussi de la compote, des tartes, du cidre, du jus… on en envoie même jusqu’à Canterlot.
Qilby était impressionné par les affaires de la famille Apple. Une seule sorte de fruits et autant de manière d’en tirer profit.
« c’est Ruel qui aurait sauté sur l’occasion de se faire du blé » pensa Ruel en se rappelant de l’un des amis de Yugo, un radin de premier ordre.
-Tu veux voir comment on fait du cidre ?
-J’avoue que je suis assez intéressé par l’idée.
Les deux partirent en direction de la grange.
***
Après avoir vu comment fonctionne la machine à cidre, nourris les cochons et avoir aider à ranger le reste de la maison, l’heure du souper était arrivée. Qilby fut invité à la table familial, il s’assit entre Applebloom et Grany Smith. Le menu était constitué d’une salade composé, de ratatouille maison, de foin grillé et en dessert, de la tarte aux pommes.
-J’espère que vous aimerez Qilby, dit Grany. Mais tout est parfaitement sain chez nous.
-Rien qu’à l’odeur, je sens que je vais me régaler.
Il prirent place et commencèrent à manger. Les papilles de Qilby se délectaient des différents aliments qui se tenaient devant lui.
-Dis Qilby, commença Applebloom. Tu viens d’où ? Applejack disait que tu venais d’un autre pays.
-Eh bien c’est une longue histoire…
-Une histoire ? Demanda Grany ravie d’entendre ce mot. Quelle coicidence, moi aussi j’adore les histoires. Vous en connaissez ?
-Quelques unes, oui…
-Oh s’il te plaît Qilby raconte, supplia Applebloom.
-Ouaip, renchérit Big Mac.
-Attendez, dit Applejack en réclamant le silence. Je pense que vous devriez le laisser parler. Et je vous rappelle que la journée a été longue. Et celle de demain le sera aussi.
Par ces seuls mots, l’assistance se tut.
-Applejack, si ils veulent une histoire, je veux bien leur raconter celle de ce matin.
-Oh Oui !!! s’exclama Applebloom.
-Nous vous écoutons Qilby, renchérit Grany, vous avez toute notre attention.
Il n’en fallut pas plus pour que Qilby réponde à l’invitation.
-Par delà le ciel, il existe d’autres terres, d’autres étoiles… commença Qilby
***
-Et voilà comment je suis arrivé jusqu’à votre charmante demeure, conclut l’éliatrope.
Toutes les bouches étaient ouvertes et chacun avait sa propre manière d’appréhender l’histoire.
-Vous parlez d’un récit, commença Grany. Si vos autres histoires sont comme ça, on ne va pas s’ennuyer.
-Une autre s’il te plaît, demanda Applebloom.
-Navré p’tite soeur, reprit Applejack. Mais il est déjà onze heures. Il serait tant d’aller se coucher.
-Ouaip, répondit l’aîné.
-D’accord, répondit Applebloom déçue en étouffant un baillement.
Chacun débarrassa son assiette et monta dans sa chambre. Applejack conduit Qilby jusqu’à la sienne.
Elle se trouvait au second étage de la ferme, non loin de celle de Big Mac. Elle avait tout le confort nécessaire : un lit, une table de chevet, une petite bibliothèque, une petite bassine d’eau et une vue sur les vergers. Qilby ne pouvait rêver meilleur accueil.
-C’est vraiment accueillant, ici. Répondit Qilby en admirant sa petite chambre.
-Heureuse de l’entendre, tu seras aussi à l’aise qu’un cochon dans sa boue.
-Ou qu’un dragon dormant dans sa caverne.
-Si tu as besoin de quoi que ce soit, fais le moi savoir. Et ne te soucies pas du coq si il te réveille.
-J’en prend note, bonne nuit.
-De même.
Sur ces mots Applejack ferma la porte, laissant Qilby seul.
L’éliatrope ferma la fenêtre et se dirigea vers la bassine afin de faire un brin de toilette avant de dormir. Il se débarbouilla la figure et se regarda dans le miroir. Puis étant sûr que personne ne pouvait l’espionner, il enleva son chapeau et regarda ce qu’il cachait en dessous. Ce n’est pas quelque chose d’horrible, c’est juste que seuls les éliatropes peuvent comprendre… Puis voyant que tout allait bien, il remit son couvre-chef et se dirigea vers la bibliothèque pour avoir un aperçu des lectures équestriennes. A son grand désarroi, il n’arrivait pas à comprendre l’alphabet des poneys. Il reposa donc le livre et se dirigea vers son lit.
« Il faudra que je demande à Twilight de m’apprendre l’alphabet d’Equestria » pensa-t-il en fermant les yeux.
***
Chez Fluttershy, l’ambiance était plus triste que d’habitude. La jeune pégase avait non seulement appris le sombre passé de Qilby, mais elle maudissait sa timidité. Elle voulait proposer à Qilby de vivre chez elle, le temps que sa nouvelle maison soit construite. Seulement Applejack a été plus rapide qu’elle. C’était très généreux de sa part, mais elle aurait préféré que cela se passe autrement.
« Décidément, mais à quoi je pense en ce moment ? » pensa Fluttershy. « Quoi que je fasse, Qilby ne quitte plus mes pensées » Elle décida de mettre cela sur le compte du manque de sommeil et monta se coucher. Arrivée dans sa chambre, elle regarda à sa fenêtre en direction de la ville. Sweet Apple Acres était hors de vue, mais c’était pourtant là-bas que son regard portait.
« J’aimerais que tu me remarques plus » finit elle en son fort intérieur avant de glisser sous ses draps et de plonger dans le royaume des rêves.