Another
PROLOGUE
Des rayons de soleil s’infiltrèrent dans la pièce à travers l’interstice des volets encore fermés, allant se perdre sur le visage de la jeune fille étendue sur son lit. Celle-ci gémit, avant d’émerger doucement de son sommeil. Elle se frotta les yeux et s’étira paresseusement…
… avant de réaliser l’horrible réalité.
- IL EST NEUF HEURES ! beugla-t-elle en regardant son imbécile de réveil qui avait bien choisi son moment pour oublier de sonner.
Elle se leva précipitamment de son lit (oh, doux lit !) et courut vers son placard afin d’en sortir son uniforme scolaire. Elle était en retard même le jour de la rentrée des classes… Ça allait barder pour elle, ça, c’était certain !
Après s’être rapidement débarbouillé le visage, elle courut jusqu’à la porte de sortie. Apparemment, ses parents étaient déjà allés au travail… Pourquoi ne l’avaient-ils pas réveillée, bon sang ? C’était malin, maintenant elle devait courir comme une dératée pour arriver au lycée ! Pourvue qu’elle ne soit pas trop sermonnée…
Ses espérances furent brisées lorsque son regard tomba sur l’horloge de la cour de récréation.
Neuf heures et demie.
Elle était fichue, morte, assassinée ! D’autant plus que sa classe commençait ses cours avec Tonio-sensei…
Rien qu’à la pensée de celui-ci, elle frissonna. Comme il était effrayant, avec ses yeux marron perçants et son visage à l’expression impassible ! On aurait dit que lorsqu’il la regardait, il lisait en elle comme dans un livre ouvert…
Elle rejoignit avec appréhension sa classe. « Première D », qu’il était écrit. Elle frappa timidement à la porte, et son bourreau la lui ouvrit avant de poser sur elle ses yeux dénués d’éclat.
- Oh, mademoiselle Miku Hatsune… murmura-t-il de sa voix traînante tandis que la jeune fille sentait tous les regards posés sur eux. J’aimerais vous dire que je suis ravi de vous voir, mais ce n’est pas le cas, alors…
Silence de mort. Tonio-sensei avait la fâcheuse habitude de ne faire preuve d’aucun tact dans ses paroles. Comment pouvait-on manquer à ce point d’émotions ? C’en était incompréhensible.
Personne ne se serait risqué à rire, sous peine de subir les mêmes railleries que la pauvre Miku. Leur professeur était réellement sans pitié !
- Je vois qu’il y a une place près de monsieur Kagamine, à la deuxième rangée, continua celui-ci en laissant sa victime entrer dans la classe. Je vous prie d’aller vous y asseoir, et de vous faire toute petite afin de m’épargner au maximum la vue de votre visage, d’accord ?
Elle aurait pu porter plainte à cause de ces paroles. Cependant, elle se contenta de rougir et de répondre « bien » avant d’aller s’asseoir timidement sur son siège.
Pourquoi cette réaction ? vous dites vous.
Eh bien… Son cerveau avait visiblement arrêté de fonctionner à l’entente de « il y a une place à côté de monsieur Kagamine ».
« Monsieur Kagamine », c’est-à-dire Len Kagamine.
Miku était éperdument amoureuse de ce garçon, ce garçon si beau avec ses cheveux blonds retenus en une petite queue de cheval, ce garçon si mignon avec ses yeux bleus rieurs…
- Salut, chuchota discrètement celui-ci lorsqu’elle eut fini de s’installer.
Elle rougit de plus belle, et le lui rendit, avec un léger sourire aux lèvres. Elle sentit alors immédiatement un lourd regard posé sur elle, un regard chargé de mépris et de colère.
Celui de Rin Kagamine, la sœur jumelle de Len.
Depuis l’école primaire, celle-ci la détestait, et la Hatsune n’en connaissait que trop bien la raison.
Kaito.
Tout ça à cause de ce stupide Kaito. Rin était amoureuse de lui, et pensait qu’elle, Miku, tentait de le lui voler. Gamineries, oui ! Elle n’en avait que faire de lui, il ne méritait pas son intérêt.
La jeune fille se retourna et regarda le jeune homme. Il était vraiment très beau, avec ses cheveux et ses yeux bleus, mais ce n’était pas vraiment son genre. Elle était même l’une des rares filles du lycée à ne pas être tombée amoureuse de lui…
L’objet de ses pensées leva brusquement la tête, comme s’il avait senti son regard peser sur lui, et Miku, gênée s’empressa de détourner le sien.
Ainsi, elle ne vit pas le sourire qui s’était lentement dessiné sur ses lèvres de Kaito.
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La pause mit bien des heures à arriver. Lorsque la cloche avait retenti dans l’établissement « Torakusu Yamaha », Miku n’avait même pas réagi et était restée sur sa chaise, à somnoler. Elle revint à elle lorsqu’elle fut secouée comme un prunier par…
- DEBOUT, TOUT DE SUITE !
Luka Megurine, sa meilleure amie. Celle-ci avait la fâcheuse habitude de… Comment dire ?
Ne pas avoir conscience de sa force ?
Oui, c’était ça. C’était l’expression parfaite pour décrire Luka. Moralement, bien sûr. Physiquement, elle était très jolie, avec ses cheveux qui dégringolaient en une longue cascade rose sur son dos et ses yeux bleus rieurs. Comme elle enviait sa beauté ! Elle, elle était juste une jeune fille banale avec des yeux et des cheveux verts… Certes, cette couleur était originale, mais elle n’accentuait en rien sa beauté. Alors que pour Luka…
- JE T’AI DIT DE TE LEVER, MORVEUSE !
- Calme-toi peu, soupira Miku avec un air désolé sur le visage. Tout le monde va nous prendre pour des folles.
- Tout le monde vous prend déjà pour des folles, lança immédiatement une voix railleuse au loin.
La jeune fille releva la tête, et, (Oh mon Dieu !) vit Len s’approcher d’elles en souriant. La réaction fut presque automatique : son visage vira au rouge, et elle se mit à balbutier des phrases incompréhensibles. Malheureusement, son embarras n’échappa pas à Luka.
- Y a de l’amour dans l’air… susurra-t-elle à l’oreille de son amie.
Le rougissement de celle-ci se fit plus violent, tandis qu’elle répliquait tout doucement :
- Tu peux parler, toi ! T’es pas amoureuse de Kiyoteru Hiyama ?
- Si, mais moi au moins, j’ai eu le courage de le lui dire, et ça a porté ses fruits…
Miku frissonna. Avouer son amour à Len ? Non, elle n’en aurait jamais le courage ! Et puis, il y avait carrément une chance sur mille pour que cela soit réciproque…
Une chance sur mille, c’est quand même une chance… lui apprit une voix dans sa tête.
Stupide conscience ! Ne se tairait-elle donc jamais ?
- Qu’est-ce qui t’arrive, Hatsune-san ? demanda Len en se rapprochant du visage de celle-ci. Tu es toute rouge ; tu as de la fièvre ?
Il posa sa main sur son front, et la verte en savoura silencieusement le contact. Qu’elle était douce et fraîche ! Elle aurait aimé rester dans cet état de béatitude toute sa vie, Cependant, Len finit par retirer sa main avant de s’exclamer :
- Oh, mais tu es toute chaude ! Va à l’infirmerie, ils ont sûrement quelque chose pour ça !
- N-Non, ce n’est pas…
- Mais siii, vas-yyyyy ! s’écria une Luka toute souriante en lui donnant une tape dans le dos. Et c’est ce cher Kagamine-kun qui va t’y accompagner, pas vrai ? Hein, Kagamine-kun !?
Luka, je te hais.
- Mais oui, avec plaisir ! répondit le Kagamine en entraînant Miku à sa suite.
- Non, m-mais… Attends… bégaya celle-ci. C-Ce n’est pas la peine de…
- FAIS PAS TA TIMIDE, MIKU ! s’écria Luka, au loin. ET ON SE REVOIT QUAND T’IRAS MIEUX !
La verte lui lança un regard qui montrait clairement ce qu’elle lui ferait lorsque cela arriverait. Mais en attendant…
En attendant, elle était seule avec Len, déambulant dans les couloirs du lycée. Elle devait saisir sa chance, ce serait peut-être la seule !
Au moment où celui-ci se retourna pour la regarder, elle décida de se lancer.
- Kagamine-kun…
- Hatsune…
Ils avaient parlé en même temps, et avaient aussitôt rougi tous les deux.
- T-Toi d’abord, bégaya Miku.
Len toussota brièvement, puis décida de se lancer.
- Eh bien, en fait, euh… Comment dire ? Je… Je suis…
- Tu es… ? l’encouragea la jeune fille, dont le cœur battait à cent à l’heure.
- A-Am… Amoureux… finit-il par dire.
Le cœur de Miku rata un battement. Était-ce une déclaration qu’il lui faisait là ?
- Je voulais te demander… Qu’est-ce que je dois faire pour… Pour, euh… (Il se frotta la tête en riant nerveusement) Enfin, tu vois de quoi je parle !
- Pourquoi ne pas tenter de le lui dire, alors ?
- L-Le lui… dire ? bafouilla le garçon en rougissant furieusement. J-Je n’aurais jamais le-le courage de…
Il s’arrêta au milieu de sa phrase, puis plongea dans ce qui sembla être une intense réflexion. Miku préféra le laisser méditer sur la question, et se concentra sur son cas. Len voulait-il lui faire une déclaration ? Était-il réellementamoureux d’elle ? En tout cas, cela avait bien l’air de l’être…
- Je pense que tu as raison, finit-il par dire. Demain, je prendrai mon courage à deux mains et lui avouerai tout !
Les lèvres de Miku s’étirèrent en un doux sourire tandis qu’elle acquiesçait en rougissant. Elle était si heureuse, si heureuse que son amour soit partagé ! Elle nageait complètement dans le bonheur !
C’en est même trop beau pour être vrai… pensa-t-elle en continuant son chemin vers l’infirmerie.
À ce moment-là, elle n’aurait pu se douter d’à quel point cela était vrai.
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Disclaimer: Les Vocaloids ne m'appartiennent pas.
Bon bah... Voilà. Je sais pas trop quoi faire comme commentaire. ^^' Bref, vive le Kaito x Miku! *q* N'hésitez pas à me faire part de vos critiques, qu'elles soient bonnes ou mauvaises.