Aku No Musume
-Hahahahahahaha, allez, agenouilles toi devant moi !
Rin avait dit cela d'un ton arrogant, une lueur de suffisance dans ses yeux. Voyant qu'il n'obtempérait pas, elle força son adversaire à s'agenouiller, exerçant une légère pression sur la gorge de ce dernier avec son épée. Une goutte de sang ne tarda pas à perler. Et, ô, combien elle aimait ça, de voir le précieux liquide vitale d'un sombre rouge s'écouler, s'enfuir du corps de ses adversaires. Comme elle aimait, voir la douleur et la haine danser dans leurs yeux... C'était pour elle un spectacle des plus délectables. L'homme finit finalement par se mettre à genoux devant la princesse, à contrecœur. Celle-ci, agacée par le comportement de son ennemi, lui trancha la gorge d'un mouvement sec. Le sang coula à flot de la plaie. Le cadavre s'écroula mollement par terre, tandis que la tête roula un peu plus loin. Elle sortit du champ de bataille, un carrosse jaune et noir l'attendait. Elle monta à bord, et claqua la porte avec violence, puis soupira.
-Il fait trop chaud ici, et ça ne va pas assez vite, se plaint-elle.
Le chauffeur pâlit: il connaissait la cruauté de la jeune fille.
-V...Veuillez m'excusez, bafouilla-t-il.
-C'est bon pour cette fois, soupira-t-elle encore une fois.
Son armure d'or sertie de pierres noires la serrait. Elle fronça les sourcils, cela voudrait dire qu'elle avait pris du poids ? Elle soupira. Encore. Et elle sortit son éventail. Il était jaune canari, avec des plumes noirs. Le retour fut long, trop long pour la princesse. Lorsqu’elle rentrerait, le chauffeur allait payer de lui avoir fait endurer un trajet pareil.
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De retour au château, la princesse fila dans sa chambre.
-Len ! Appela-t-elle.
Un jeune homme fit alors son entrée. Il ressemblait beaucoup à la princesse. Beaucoup trop. Sa peau était blanche de neige, ses traits étaient très fins, et son visage, juvénile. Il avait des yeux bleus magnifiques, pareils à l’océan, et des cheveux blonds comme les blés attachés en catogan. Il affichait une expression austère, et son costume de servant noir et jaune, lui allait à merveille. Il avait un physique très androgyne.
-Oui majesté ? Demanda-t-il de sa voix aiguë de jeune garçon. Lui aussi avait 14 ans.
-J’aime quand tu m’appel majesté, ronronna Rin, mais je ne t’ai pas appelé pour ça, mon cher Len, reprit-elle un peux plus sérieusement. Quelqu’un m’a fait passer du mauvais temps, assure toi qu’il souffre lui aussi. C’est e chauffeur de carrosse qui m’a raccompagnée.
-Bien, Rin. Dit Len.
Len était la seule personne envers laquelle Rin faisait preuve d’humanité. Elle l’aimait, elle l‘adorait, il était la prunelle de ses yeux. Mais elle ne l’aimait pas de la façon dont s’aiment les amoureux, oh non, car Len était son frère. Son frère adoré, le seul qui l’aimait…
Elle enleva son armure, se lava rapidement, puis se rhabilla. Elle se regarda dans le miroir, elle était sublime. Sa peau était blanche et pur, et ses yeux ressemblaient à des saphirs. Ses cheveux, blond et brillants comme le soleil assez cours, tombaient jusqu’au bas de son cous. Deux barrettes noirs serties de fleurs, toutes aussi noirs, empêchaient sa belle chevelure de tomber dans ses yeux. Elle n’était pas très grande et très fine. Sa poitrine n’avait presque pas poussé, malgré ses 14 ans. Elle portait une robe jaune avec de la dentelle et du tissu noir sur les manches et sur le col, ainsi que des petites chaussures jaunes. Elle s’observa longuement, avant de se décider à sortir de sa chambre. Une audience avec l’un de ses sujets l’attendait.