De l'autre côté (Deuxième Partie, en cours, premier jet)
— On attend maman ?
— Elle doit se préparer.
— Non, elle se repose.
— Comment tu le sais ? Enfin, pourquoi tu me demandes alors que…
— Je le suppose disons. Elle est dans la chambre.
Je fixe le salon vide avant de revenir vers les invités. Elias fête ses douze ans, ses copains jouent au loin et Adela discute avec sa mère et Carmen. De mon côté, j’ai donc délaissé la discussion avec les parents autour de la table apéritif pour me soucier de mon grand.
Il est comme nous tous, inquiet du mutisme de sa mère. Même s’il comprend, il aimerait qu’elle en dise plus sur sa captivité. Un an aussi que la police avance l’enquête et qu’une recherche Interpol d’Ambrosio Gonzalez a été lancé. Pour le moment, personne n’a souhaité informer Marta de la fuite de ce fou.
L’homme est en fait, un dangereux sectaire, ancien chirurgien cardiologue. Il a créé son laboratoire de recherche en Argentine et sa première secte des Zokias, il y a vingt ans. Ses fidèles donnaient de l’argent pour qu’il continue ses expériences. Dans le secret le plus total comme la volonté des adeptes de se porter candidats pour la science. Parmi plus d’une cinquantaine, seulement deux personnes sont encore en vie. Hors des multiples plaintes apparaissent dix ans plus tard, il fuit et se cache pendant plusieurs années, sans doute en Espagne.
Malgré les plaintes, le cardiologue de Marta, admet son efficacité même s’il émet des réserves car peu de sujet on était étudiés au-delà des deux témoignages. De plus, le laboratoire Argentin, aurait refusé de collaborer avec d’autres centres pour éviter des fuites de donnés et une perte financière colossale. Selon, les propos d’Ambrosio.
Enfin, pour les deux survivants, deux autres études, une Allemande et l’autre des Etats-Unis, existent et suivent leurs vies au quotidien. Malheureusement, aucun documents existent pour reproduire le prototype sauf une imagerie. On pense que pendant sa fuite, il a pris toutes preuves tout comme des documents sur ses projets avec Marta au Bunker. Seul, un carnet indique des jours, des heures et des doses de médicaments ainsi que leurs effets sur elle.
— Papa ? Papa ?
— Hum ?
— On fait quoi ?
— Va rejoindre tes amis. C’est ta fête après-tout. Et puis, regarde, maman arrive.
— Ouai, elle se pose sur le canapé.
— Je m’en occupe, file t’amuser.
— J’imagine que son retour n’est pas facile ?
Le père d’un de ses amis, intervient et je me sens gêné de les inviter pour subir ça. Marta ne me fait aucunement honte, juste que je n’osais pas refuser qu’ils viennent, eux qui ont insister pour tout préparer…
— Je suis désoler que vous subissez ça, c’est la fête de mon grand. Enfin, je n’ai aucune honte juste que…
— Ne soyez pas désoler Roberto. Votre femme a subit une tel torture pendant huit ans, c’est, comme disait votre fils, plus une fête pour elle.
— Merci de votre soutient Andréa, depuis un an, elle n’est pas dans la dépression mais c’est tout comme…silence, mange quand-même, se couche à des horaires disons classiques. En fait, même la police attend qu’elle dise un mot.
— Les journaux ont parlé de carnets retrouvés et de caméras…sans que tout nous soit dévoiler, peut-être que les enquêteurs ont vu une piste ?
— Karl à raison sans compter, que la vie de ce type a été aussi dévoiler…pourquoi elle ? S’il voulait recréer une secte, pourquoi qu’elle ? Pour la droguer aussi….
— Ce type a un lien de famille avec les Ramos et, il faut savoir qu’à l’origine…
Pendant mes explications, je reviens parfois vers Marta, fixant le plafond en quête de quelque chose. Elle allume ensuite deux bougies sur la table basse.
— C’est surprenant le corps humain parfois.
— Oui Karl, ma femme a ce don qui lui pourrit la vie même si elle lutte enfin luttait.
— Mais, s’il est en liberté, il peut continuait à la traquer, l’affaiblir pour la ramener à lui, non ?
Je retourne mon intention vers l’une des mères en buvant ma coupe de champagne.
— On n’y a plus penser à ça. Merci de cette possibilité Suzana.
Un hurlement nous fait tous retourner. Marta a visiblement éteint les bougies et se met à balancer tout ce qui lui passe sous la main. D’un seul bloc, Adela, sa mère, Elias et moi amorcent un mouvement. Seulement, je m’impose et fait reculer mon fils qui veut passer :
— Papa !
— Non ! J’y vais.
— S’il te plait ! Elle a aussi besoin de moi, non ?
— Je sais, seulement, ce n’est pas le bon moment.
— Tu ne veux pas que j’y ailles ?
— Laisse-le commencer Adela.
— Très bien maman.
Marta donne des coups de pieds au coussin avant de faire tomber le porte-manteau. Je me prends quelques tapes, elle ne m’écoute pas avant d’avoir balancer un tableau contre la véranda qui se brise, en hurlant :
— Ils m’ont violés ces fils de putes !
— Marta ! Marta ! Calme-toi, on va discuter tranquillement….
Tout le monde est sous le choc, ce qui lui laisse du temps pour m’échapper par la porte d’entrée. Dans la ruelle, les autres ont suivis le mouvement par le petit portail. Marta finit sa frustration quelques instants sur le muret de chez nous avant de pleurer debout à l’intersection.
Elias court l’enlacer, Marta cherche à l’éloigner et une voiture se gare dans la rue à gauche. C’est Eva qui arrive enfin pour la fête. Remarquant la situation, elle vient me voir en chuchotant :
— Bilan capitaine ?
— Première crise de rage, elle a parlé de viols et le salon est en bordel.
— Hum, bon, on fait quoi ?
— Aucune idée mais Elias la calme finalement.
Ils se câlinent quelques instants, eux aussi murmurant, puis Elias revient vers nous. Marta, elle, vers le muret.
— Elle t’a dit quelque chose de particulier ?
— Non, enfin, si, elle voudrait me parler plus tard dans la soirée.
— Bien.
— Elias ?
— Oui Eva ?
— Allons jouer, ta mère est entre de très bonnes mains.
Je leurs sourit et ils reviennent dans le jardin. Au loin, les parents proposent de nous aider à ranger le salon.
— Je prends le relais Roberto.
— Tu es sûr Adela ?
— Oui, un bon bain, lui fera du bien. Une idée commune avec ma mère.
— Il faudra qu’elle consulte un psy.
— Chaque chose en son temps.
— Quelle soirée !
— A qui le dis-tu mais c’était prévisible.
….
Enfin la foule disparue, je motive ma sœur à rentrer. Plus facile que prévu, elle ne dit plus un mot jusqu’à la chambre. Je lui fais couler un bon bain et c’est quand elle se place nue face au miroir à toucher toutes ses cicatrices, qu’elle me parle lentement.
— Zok était un bon, transformé en mal par une première mauvaise secte. Dirigé par un homme s’appropriant son rôle et usant de notre don rare de famille pour que je tue des hommes qui par le grand hasard, se sont ralliés à lui. Rien n’est fait de hasard en fait, si ma grand-mère la continue, s’il voyait en des femmes, des êtres faibles, il a réussit à tout savoir de ma vie. Et quand mon opération proche de la mort, me fît peur, j’avais repris contact inconsciemment ou pas, vers mamie. Agée, elle m’a brouillé l’esprit. Pour rencontrer ses chiens de gardes, pour me torturer au loin, me tester mentalement pour des expériences. Plus facile de contrôler son propre sang. Et quand, j’étais trop loin, il m’a ramener à lui, m’a sauvé pour me rendormir, avec des êtres, une histoire de Dieux qui n’existent pas, d’un labyrinthe. Il ne voulait pas que je sorte, il voulait me faire croire que c’était possible. En vie, avec un cœur qui épouse la forme de mon ancien, sans aucun rejet, il pouvait me pousser à bout. Voyant sans doute en moi, tout ce qu’il détester sur ces femmes médiums. Briser mon esprit pour briser la génération futur, ne transmettant plus que le don, aux hommes pur. Digne de tuer, digne de régner. Il voulait m’épouser. Les deux violeurs de mes seize ans pour un joint, sont aussi mort comme le dernier frère. Des génies crétins. Je suis libre, oui, vide encore plus. Je ne les voit plus, n’entend plus, alors que faire de ma vie ? Tu sais quoi ma sœur ?
— Non, je t’écoute.
— Je vais laver mon corps dans cette eau savonneuse. Ressortir propre, neuve pour plusieurs années.
Elle se glisse dans le bain, joue avec ses mains et je me propose de lui laisser son intimité. Elle prend mon bras et me demande :
— Parle moi de notre enfance, de l’école, de comment on était toute les deux.
— Avec plaisir, retrouver des souvenirs, te fera du bien.
Je m’assois sur le rebord et elle m’écoute de longues minutes. Puis, elle veut rester seule et je m’en vais en ayant vu du rire et un sourire sincère.
…..
Adela m’a informée qu’elle devait sortir dans moins de dix minutes. La fête a repris dans la bonne humeur et mon angoisse remonte vite. Même si elle se sent mieux, je ne me fis plus à un seul instant, tout peut rebasculer et en effet, Marta s’amuse habillée, à raser sa cicatrice du poignet. Plusieurs fois en rage.
Une petite lutte s’impose, le rasoir tombe vers la chambre et je réussi à la maitriser. La forçant à me regarder pour s’expliquer, ma main sur son bras. En larme, elle me raconte :
— Il m’a condamné ! Ce n’est plus moi, le coupable ! Mais lui !
— Je suis d’accord avec ça Marta, cependant, ce n’est absolument pas une raison pour te refaire du mal.
— Si !
— Non, la meilleure solution, c’est qu’un jour, tu arrives à lui montrer ton bonheur. Si tu te sens prête, on…
— Je le veux, je veux en finir !
— Bon, on va faire deux choses. La première, c’est te soigner.
— Et la seconde ?
Je me relève pour ouvrir la pharmacie au mur puis je désinfecte et je crée un bandage assez large.
— La seconde ? Te reposer.
— C’est l’anniversaire d’Elias ! Je lui ai promis d’être là pour son cadeau et lui parler.
— Lui parler de quoi ?
— Il m’a entendu, une seule fois.
— Du don ?
— La connexion Zokium.
— La quoi ?
— Un terme que j’ai inventé.
— Tu penses que c’est le moment ?
— Seul lui, dira s’il tient à m’écouter.
— Bon, il a besoin de toi et puis, il ne cesse de vouloir t’aider.
— J’ai autant besoin de vous tous que de lui. Il m’a sauvé, quand on l’a eu, c’était une paix royale, j’aimerais qu’il me fasse découvrir son monde. Et toi aussi. J’ai tellement perdu mon âme, que j’aimerais enfin renaitre.
— Personne ne te lâchera, promis.
Elle s’effondre dans mes bras et une fois prête, on revient à la fête. Une fois, les invités partis, la famille reste dans le jardin et Marta discute avec Elias dans le salon. Elle tenait à lui donner son cadeau en privé. On les laisse entre eux. Le jour, où elle apprend que le fou est en fuite, ça va faire mal….
Et j’espère que cette connexion surnaturelle, va plus envahir les générations futurs…Peut-être qu’Elias, saura briser le lien ? J’y comprend rien au final et tant mieux…Je préfère me concentrer sur des choses plus rationnelles.