De l'autre côté (Deuxième Partie, en cours, premier jet)
— Un message de ta belle.
— Merci Frik.
Je prends en délicatesse le papier du bec de Rida, son moineau. « Urgence, vient-vite ». Son écriture rapide laisse présager peu de doute sur l’état de la jeune femme. Rida repart de plus belle en direction d’une petite ouverture en vitrail crasseux et je paye mon ami en suivant ses traces.
Dire que j’étais à deux doigts de la punir pour son travail avec mon frère…alors qu’elle réalise pour moi, les meilleurs remèdes, les meilleurs exploits. Gorgin est un très bon argumentateur pourtant si elle a besoin de mes conseils, je suis moins à l’aise dans cet exercice.
— Referme derrière toi.
A peine sur place, que j’obéis. Ma montre indique qu’entre mon départ et maintenant, une heure a passée. Faut dire que le bar est un peu plus loin…Combien de temps alors, la jeune fille est dans cet état ? Suza est à son chevet et tente différents moyens pour la réveiller.
Je m’installe sur le canapé d’angle en attendant de savoir en quoi je puisse être utile. Constatant toujours sa blancheur, elle laisse reposer un mélange d’herbes sèches sur son front tout en murmurant des dernières paroles en prenant ses mains avant de s’installer à mes côtés.
— Raconte-moi.
— Elle n’est pas une mortelle normal.
— Comment ça pas une mortelle normal ?
Tout en écoutant son discours, je n’avais pas réellement non plus de mon côté, fait attention à sa mort. Je vois toujours les derniers moments alors que Suza, décèle tout la vie.
— Et voilà, ce que je pense. On l’a empoisser.
— Heu, attend deux minutes.
— Si tu as une idée pour la sauver, je suis preneuse. Par contre, hors de question de demander à…
— Pourquoi ?
— Je vais mettre en pause mes activités pour Marta.
— Pourquoi cela te tiens-t-il tant à cœur de l’aider à vouloir tuer Zok ? Voir de revenir sur Terre ?
Elle observe fatiguée et triste Marta avant de revenir vers moi. Je lui sert sa main le temps qu’elle me réponde :
— J’avais une fille à mes vingt-ans.
— Ne me dis pas que c’est elle ou son incarnation.
— Tu vois, pour les communs mortels, aucune religion n’est relié. C’est ainsi que cela se passe aussi là-haut. Sauf que nous sommes prier par aucun et que les Zokias, ont donné naissance à un seul Dieu. Assez rare quand-même…
Elle lâche ce lien pour me présenter pour la première fois, son médaillon porter sur son torse. Indécise à ouvrir les photos, elle accepte finalement de continuer à mieux se dévoiler en retirer le bijoux.
— Tu sais où je suis née ?
— Au cœur des terres arides du Mont Caikos.
— Oui, orpheline, sorti d’un caillou et dont mes dons de survis ont épatés celui qui m’a recueillie.
— C’est lui sur la photo ? On dirait Zok…
— Lui-même, là, j’avais je crois cinq an et lui treize. Et sur la deuxième, notre petite famille.
— Zok, oui, que je suis-je idiot ! J’ai raconté que tu étais son ex à Marta !
— Et oui !
— Moi qui pensait que vous vous êtes rencontré plus tard !
— Non, non. Quand il m’a recueilli, c’est en ayant réussi à arpenter d’autres mondes. On a grandi souvent entre ici et chez lui. La fracture s’est faite quand...
— Quand ?
— D’une simple petite religion, c’était devenu une secte. Il était en colère, en rage, cherchant une méthode pour calmer les hommes déviants. Il a vu l’opportunité avec les vieilles dames.
— Et ?
— Au fond, il n’a jamais caché son attirance pour le mal. En fait, sous prétexte de choisir un transfert de médium de grand-mère à petite-fille, il les a manipulés pour qu’elles tuent tout les hommes. J’avais tenté de le faire changer, de le voir revenir comme avant. Sa propre folie a déteint pendant quelques générations. Et en analysant la jeune fille ici, j’ai compris.
— Compris quoi ? Et le rapport avec ta fille ? Elle est où ?
— Les Zokias ont écrit leur propre version d’un combat entre un humain et lui. « « D’une simple coquille, le gardien des morts veillera aussi sur les vivants. Pourtant, par une étourdie, une voix qu’il n’écoutera pas l’emmènera dans le chao. Impuissant, seul, il cherchera à combler sa faiblesse par un appel sur Terre. Pourtant, il devra prouver une dernière fois sa place en combattant de face, la plus vile des créatures, l’Humain. Depuis que la naissance de son monde, jusqu’à sa mort, il devra user de tant d’outils pour arracher le cœur de son ennemi. Ensemble, ils mourront pour redonner corps au monde. «
— Plus les minutes passent, plus je pense qu’il faudrait d’abord trouver de l’aide Suza !
— Marta est la dernière proie, sa dernière. Il préfère les femmes plus fragile aux hommes pour s’amuser. Un peu comme Gorgin mais plus dans le plaisir de les voir lutter contre la folie ! Quand je suppose qu’elle n’est pas normal, c’est au-delà de ses différentes risques de morts ! Je pense aussi qu’il y a vingt-ans, quand je suis parti me former en me promettant de revenir voir ma fille, il m’a menti en me disant qu’elle était morte de maladie. J’ai arrêté de vieillir, à ce moment-là.
— Tu parles en âge humain ou en Dieux ?
— Le temps est une mesure peu conventionnel tu le sais bien.
— Si je résume ta théorie, c’est que pendant sa perte de contrôle, il a user des femmes mortelles. Tu ne l’as pas supportée, essayée de le faire changer et tu es parti en laissant ta fille ?
— Oui…
— Elle s’appelait comment ? Elle devra avoir qu’elle âge ?
— Une vingtaine d’année, Azaylaide.
Soudain, un miracle se produit. Marta suffoque, tousse et crache de l’eau boueuse. Suza est vite sur place et j’en profite pour mieux contempler les clichés. Qui l’es a prise ? Sur la deuxième, Azaylaide à environ quinze ans, je dirais.
— De l’eau Taurin ! Donne-moi vite de l’eau !
— Oui, pardon !
Je repose le collier à sa place et je ramène un verre d’eau fraîche de la fontaine où se mouille les ailes Rida. Marta accepte l’eau et Suza retire tout le remède en vérifiant la température sur son poignet gauche. Elle relève sa manche mais stoppe ses gestes pour lire à voix haute :
— Coupable.
— Non !
La jeune fille se met d’un coup debout en jetant le verre. Reprend une apparence plus colérique, elle tourne quelques instants autour du feu. Suza m’empêche d’intervenir.
— Où-suis-je ?!
— Calme-toi Marta, tu es sécurité ici. Tu ne te rappel de rien avant ton malaise ?
Marta se rapproche de nous tout en se tenant le poignet. Le feu puis son poignet puis nous puis le feu puis nous :
— Je ne suis pas celle qui le tuera. J’ai toujours rêve de danser ! Pas d’être endormi par des destins improbables !
— Marta, jamais tu reviendras en entier sur Terre et tu peux, désirer par contre, vivre en paix sans chercher le combat.
— Je ne suis pas folle !
— Zok était mon ex, il m’a aussi élevé et on a eu aussi une fille. Morte peut-être…Dans tout les cas, j’ai vu le bascule de cet créature. Porter par les mauvaises graines semer par les hommes. Nourrissant à son tour, le sang et la cruauté de certains mâles puis femmes des Zokias. Mes sages paroles et mon refus de combattre m’ont poussés à fuir le foyer. Former à une nouvelle vie, j’ai l’ai plus rarement recroisé. La folie nourrit la folie. Le laisser seul dans son idée de voir les femmes vulnérables être habillées de son dérangement, m’hérisse. Si je compte t’aider, sans doute que je me suis mal prise. Ton malaise m’a fait reprendre ma vie en main.
— Hein ?
— Ma fille est forcément en vie. Il doit la manipuler comme vous les mortelles. Si je veux t’aider, ce n’est pas que pour elle. Il faut qu’il disparaisse, que toi ou un autre prenne sa place.
— Je…je veux juste qu’on arrête de me torturer ! Il m’enferme déjà assez longtemps comme ça sans que je sache pourquoi !
— L’eau boueuse est le signe qu’il t’empoissonne. Tu as déjà recracher ça ?
— Une fois. Mais, alors, que faire ?! Pourquoi moi ?!
— Je lis en toi comme un livre. Une enfant fragile, courageuse qui luttait contre son don de médium et la locus animarum in vitam pro vivis ou le passage des âmes en vies pour les vivants. Une force très résistante, très terre à terre. Malgré plusieurs bascules. Un nouveau cœur, un nouveau souffle et pourtant, ta grand-mère affaiblis, Alzheimer n’a eu de cesse comme Zok de raconter milles excuses, de faire faire milles choses. Une année coup de poing, une année aussi brûlante que du volcan. Puis, ton fils, deuxième cœur et une pause enfin méritée. Sauf que Roberto, ton mari a fait l’erreur tant espérer par Zok, celui de te faire admettre que tu es unique, que tu peux user de tes illusions. Sûrement que Zok a attendu que tu sois enceinte pour injecter l’ancien Elias, ton grand-frère mort-né dans vos esprits de jeunes amoureux. Puis, te faire continuer à prétendre que tu peux le remplacer sur Terre pour propager sa douce religion.
— Hein ?! C’est vrai mais…pourquoi je suis là ?!
— Le coup de poignard, pour continuer à t’avoir près de lui.
— Suza, elle a raison. Pourquoi ? Et puis, s’il a besoin de la surveiller, pourquoi me laisser autant de temps pour la guider dans les mondes ?
— Toujours l’illusion de faire penser qu’elle est libre. Une fois rentrée, il va la garder auprès d’elle pour s’assurer qu’elle ne va pas le renverser. Et même si, elle part, tant qu’elle aura des malaises et cette eau de boue, il sera là. Rappelant qu’elle lui appartient.
— Alors on fait quoi ?!
— Il ne sait pas ce que tu es venu me voir. On va s’entrainer pour le battre.
— Je crois que dans tout les cas, il me tuera…à quoi bon savoir lutter…
— Tu te sens coupable de tant de choses, mais ne doute jamais que tu dois toi aussi le laisser penser que tu es forte, combative comme par le passé. Ton deuxième cœur est faible, il faut retrouver le vrai.
— Poussière….
— On va le reconstruire. Une lame dessus va le déstabiliser.
— Pourquoi ?
— Il t’a eu après ta première greffe.
— Et ?
— Je sais que tu n’as jamais perdu de ta force sauf qu’avant, tu étais plus solide disons. En retrouvant ta vaillance, tu sauras à même d’esquiver, d’attaquer et de prendre par surprise. En plus des nouveaux pouvoir que tu vas apprendre à développer.
— J’en ai ?!
— Son reflet en plus maligne.
— Encore trop à digérer…
— J’en ai conscience et nous aussi. Chaque jour suffit à tout décortiquer.
Marta revient s’assoir en caressant sa cicatrice. Suza me sourit :
— Merci Taurin de ton aide.
— Bé de rien même si je n’ai rien fait !
— Ta présence suffit.
— Je dois donc le tuer ?
— Oui Marta.
— S’il meurt, est-ce que tout trace de folie aussi mourra ?
— Oui.
— Et, comment on manifeste sa présence auprès des siens ?
— C’est complexe mais faisable.
— Et on va faire quoi ?
— Taurin ?
— Oui Suza ?
— J’aimerais que tu viennes tu sais, sauf que tu dois être auprès de Dorine et de tes jumelles.
— Tu pars définitivement ?
— Je t’enverrai Rida pour fermer boutique. On part demain si possible à l’aube.
— Que dire à Zok si le voyage dure éternellement ?
— Quel est entre de très bonnes mains. Il saura qui sait.
— Bien, je vais vous laissez alors. Bon courage et j’attends de bonnes nouvelles à chaque fois. Au revoir Marta, j’espère que nous nous reverrons.
Elle ne réagit pas et je n’insiste pas. Une fois dehors, je ne sais quoi en penser de tout ça. Ma femme penserait utile que j’aide une amie, cependant la dernière guerre m’a user, même si c’était il y a quinze ans…J’ai confiance en Suza, elle sera être bien accompagnée.
….
— Tu es d’accord pour t’accompagner ?
— On va où ?
— Sur ma terre de naissance.
— Je ne sais plus à qui faire confiance pourtant, vous êtes celle qui le connaît le mieux. Je veux en finir avec lui, au nom de mes ancêtres et de mon fils.
— Merci de l’accorder et puis tutoie moi, je me sens vieille sinon. Bon, je te laisse reprendre des forces, je vais préparer le repas ainsi que les affaires.
— Comment on voyage ?
— Du repos, je t’expliquerais ça tranquillement demain.
Dans le lit de peau de bêtes assez confortable, mon vomie a heureusement disparu. Que d’aventure, que de maux de tête ! Pour me détendre, je repense comme souvent aux miens. Chantant des douces chansons à Elias, s’endormant dans mes bras avec son doudou…