Pile ou Face : Perte de contrôle (En correction)

Chapitre 12 : La liberté se paye

1974 mots, Catégorie: M

Dernière mise à jour 17/09/2024 19:14

Je refuse qu’on me drogue. Je refuse de répondre aux questions. Je refuses de l’écouter et au fond, je sais qu’elle n’est pas la bienvenu.


—   Ces gens ont osé d’emprisonner. Il faut que tu te libères.

—   De lui surtout ! Pourquoi tu reviens ?! J’étais normal jusqu’à que tu viennes t’imposer à nouveau ! Tu m’as mis dans son piège !

—   J’en suis désolé mais durant toute ma vie, je n’ai cessé de plus y croire et pourtant…il me forçait à être une horrible personne. J’ai fait des erreurs et je dois le payer.

—   Ta religion est un ramassis de conneries !

—   Ne les écoutent pas, ils ne connaissent pas le besoin de communiquer avec les défunts. Et puis, surtout, ce qu’il cherche de toi, c’est une mort symbolique. Rien de plus.

—   Casse-toi !

—   Tu es bien ronchon et pourtant tu m’écoutes. Je veux vraiment t’être utile, je ne suis pas comme lui.

—   Casses toi ! Pardonnes moi mais pour mon bien, je n’ai pas besoin de quoi que ce soit !


J’hurle pour la deuxième fois de la journée et je frappe mon poing contre le mur de ma chambre.


« Tu es dans la bonne direction. Bravo Marta, continue comme ça. »


Son rire me transperce à nouveau, mon bras me fait mal à force de taper. Mon voisin de chambre vient me voir :


— Prend un coussin, c’est ce que je fais, moi. Après, c’est mon copain et quand il m’agace, bé je le tape. Il me parle comme la lampe mais je suis normal, moi. Pourquoi tu es ici ?


Je le croise pas souvent, il me semble qu’il est trisomique, mais oui, pourquoi il est là ? Il a l’air gentil, pas suicidaire comme moi. En tout cas, sa venu ma calmer directement et je me sens ridicule.


« Il te drague la poubelle. Tu mérites mieux que ça. Et puis, continue de frapper, j’adore voir ta force ma chère. C’est un ordre ! »


— Ta gueule !!

— Je voulais juste aider tu sais.

— Non ! Enfin attend ! Ce n’est pas à toi que je parlais !

Trop tard, il me ferme la porte au nez. Je repars en colère et m’enferme moi aussi. Les volets fermés, je joue avec mon coussin.


« — Eva, Eva, parle-moi

— Je suis là Marta. Tu veux enfin me parler ?

— Tu m’en veux encore ?

— Non, si je suis là après tant d’années, c’est pour juste échanger avec toi.

— Eva, que me conseilles tu avec lui ?

— Oublie le pour le moment, tu verras le moment venu. « 

— Coucou ma petite sœur

….


— J’ai un appel Adela, je reviens.

— Pas de problème Carmen.


Je suis heureuse de retrouver ma sœur pour sa deuxième semaine de séjour. Je n’ai pas pu malheureusement la voir depuis son entrée, pour cause d’un spectacle avec les deuxièmes années dans le sud du pays. Cependant, de ce que j’en sais, elle est encore dans une phase de colère.


— Tu vas bien ?


Elle me fixe comme une enfant en faute tout en se berçant avec le coussin. Sur ses mains, des traces d’égratignures et de bleus, me confirme qu’un coup d’éclat est tout juste chaud :


— Marta ? Qu’est-ce qu’il se passe ?

— Je veux être libre mais je dois le payer.

— Comment ça ?

— Je ne dois pas être ici. J’ai compris ce qu’il veut, je dois mourir symboliquement. Il veut que je me montre forte pour que j’accède à la suite de son plan.

— Tu es ici car tu as plusieurs fois déjà voulu te tuer. Ce n’est pas une si bonne idée de continuer à l’écouter.

— Je suis dans l’ombre mais je suis capable d’être dans la lumière ! Je veux reprendre la danse, revenir un peu à l’école sans être en cours. Je suis capable de me montrer forte !

— Je suis heureuse de te l’entendre dire.

— Dans combien de temps je suis libre ?

— Dans deux semaines normalement. Carmen est là, on ouvre les volets et on va prendre l’air ?


Elle accepte et c’est le passage de l’infirmière pour son traitement. Une fois dehors, elle reste silencieuse et ne semble pas écouter ce qu’on dit. On l’a laisse dans un sentiment mitigé, pour le repas.

….

Après le repas, où j’ai comme souvent, peu eu d’appétit, j’ai la surprise de savoir que j’ai le droit au téléphone. Il était sur ma table de chevet en silencieux. En effet, je voulais appeler Roberto. Il me promet de passer dans l’après-midi pour me rassurer. Dehors dans ce petit parc, je me sens stupide en repensant à tout ce qui se trame depuis des mois….


—   Tout va bien ma princesse. Ne te sens pas idiote, il faut te concentrer sur toi.

—   Des mois où elle m’a vider. Il parait que je t’ai manipuler pour que tu vois Zok !

—   Le lieu est maléfique. En tout cas, depuis j’ai oublié.

—   Pas moi…

—   On a vu. Tu as vite sombré dans le silence, la dépression s’est installée et la seule manière de ne pas te voir mourir, car tu as pensé au suicide, c’était de t’interner par sécurité.

—   Rien n’a de sens…J’ai une maigre énergie pour refaire surface…il a raison, je n’existe que par des muscles, un squelette, un cerveau…le cœur n’est plus à moi et ce que je vois ou j’entends m’épuise.

—   Il te faudra de la patience pour relever ce dernier défi. Sache que personne ne te lâchera.

—   J’ai perdu le contrôle, je suis fatiguée.

—   Tu aimes toujours chanter ? Danser ?

—   J’en sais rien, j’en ai pas envie. Plus envie, même si j’ai dit à ma sœur que j’aimerais retenter…Je veux juste mourir pour ne plus souffrir. Ils m’ont fait du mal en utilisant le même don que moi ! J’ai mal à la tête !

—   Parler au médecin.

—   Tu le sais que je ne vais pas vivre longtemps…Et puis, le psy sait tout ça…

—   Je le sais. Mais essaye, si tu veux, de te retrouver ou trouver d’autres passions. Moi avec Tania et César, on peut t’aider à chanter, danser. Même avec tes amis, ton groupe.

—   Ils se sont éloigner. Ils avaient peur.

—   Non, ils voulaient te laisser te soigner. Prendre du temps pour te ressourcer loin d’eux.

—   Hum….

—   Bien, tu as autres choses à me dire ? Ou me demander ?

—   Oui, tue-moi.

—   Marta…

—   Tue-moi, tu devais me sacrifier en te donnant à lui et en rendant la paix à elle.

—   Marta, comment veut-tu que j’accepte de te voir morte ? Je t’aime tu sais, jamais je pourrais le faire.

—   Même payer ?


Il me force à le regarder pour sentir ses lèvres, si douces, chaudes et dévorantes. Après avoir essuyer mes yeux, il m’embrasse encore.


—   Si tu meurs, je t’imite. Tu comprends ?

—   Roberto…je le ferais alors. Tu vois pas que je souffre ? Ici, je ne suis qu’un cobaye et rien n’a d’effet sur moi !

—   Marta, tu es ici car on voit que tu es mal. Soigner une dépression, des pensées complexes prendra sans doute un ou deux ans. Je t’aime ma belle, je t’aime. Faut que tu nous fasses confiances. Tu es forte et tu as déjà passer des épreuves difficiles avec brio.

—   Je t’aime aussi…


Je me recolle dans son cou et je m’endors un long moment. Les nuits dernières n’ont pas était de tout repos. Le lendemain, je demande à l’infirmière un carnet de note et je rédige tout ce qu’il s’est passé depuis mon enfance.

Rien me hante hormis les morts…moins visibles quand même. Pendant jour et nuit, pendant une semaine et demie, je continue jusqu’à mon troisième livre.


—   Eva ? Eva ?

—   Oui ?


Elle est joyeuse quand elle arrive à mes côtés, debout. Il est deux heure du matin et je viens enfin de finir mes notes. Le sommeil me demande sauf que j’ai une dernière requête :


—   Comment ça fait de mourir ?

—   Ho ! Moi qui pensait que tu voulais parler de nos bons moments ! Je suis revenu pour autre chose tu sais ! Et tu as quitter la connexion ce matin.

—   Désolé et pas encore…laisse-moi…

—   Du temps. Oui, tu es aussi blanche que les nuages ! Elle t’a vraiment pourrit le cerveau, remarque, elle l’a déjà mis en pagaille d’autres personnes. Enfin, surtout lui !

—   Répond moi…ça fait comment de mourir ?

—   Brutal oui, mais moi, tu l’as vu, on a ri comme des idiotes sur cette planche pas très stable, tout ça pour quoi ?

—   Pour me montrer l’avancée des travaux dans la nuit…

—   Ouai…donc j’ai ris et j’ai plus rien senti. Ne me dis pas que tu penses me rejoindre ?

—   Tu aimerais hein ?

—   Plus de treize ans seule oui sauf que c’est égoïste de ma part. J’ai payé ma stupidité en faisant de la peine à mes proches, ne fais pas la même connerie.

—   Déjà tenté…

—   Tu veux mourir pour quoi ?

—   J’ai trop de choses à reconstruire…

—   Tu es bien plus entourée que moi. Je crois en toi tu sais.

—   Hum…Tu penses que ce sont tes frères qui m’ont agresser ?

—   Oui. Impossible à vérifier et on s’en fou.

—   Je peux jouer avec toi ?

—   Besoin de me voir avant que je disparaisse ?

—   J’ai peur de ne plus te revoir oui….

—   Le don permet de m’appeler quand tu veux.

—   Tu penses qu’elle reviendra me contrôler ?

—   Elle a compris.

—   Des années pour ça…

—   A quoi tu veux jouer ? Il faut que tu dormes aussi.

—   Je suis folle autant parfaire mon rôle.



Je ris avec elle et cela fait bien des mois. Elle prend ma main et on discute dans mon lit jusqu’à que la nuit m’emporte.

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