Perte de contrôle (Première Partie, Correction en cours)
« La deuxième greffe lui a donné raison, ajouté au début du groupe dans un style mélancolie. Un an et demi après son projet, elle a passé le cap de la dépression et les progrès de la médecine sont parvenu à enterrer toutes ses psychoses, hallucinations. Enfin, on espère de manière définitive…
Eva a aussi gagné son procès et moi, je suis un homme marié qui attend en stress, son premier enfant. On n’a pas souhaité savoir le sexe...
— Alors mon fils ? C’est un grand jour pour toi ! Il ne faut pas stresser !
— Papa ?! Maman ?! Comment vous savez que ?!
— Ton angoisse a effacer ta mémoire mon grand bébé !
— Maman !
Elle me sert avec tellement d’amour que je laisse couler mes larmes. Mon père se contente d’une tape dans le dos et une fois ma respiration retrouvée, je leur souris, heureux de les revoir après tant de mois.
— Monsieur Arenalez ? Voulez-vous le cordon de votre fils ?
— Hein ?!
Je me tourne à nouveau blanc vers la sage-femme. Je la suis pour retourner dans la salle, moi qui ai fuit car j’étais incapable de tenir en place, par un mélange de plusieurs émotions. Juste avant de couper, pendant que ma belle épuisée me sourit, j’entends ma mère pleurer et mon père bienveillant avec sa main sur mon épaule tentant de ne pas céder aussi à l’émotion.
— Je suis si fier de toi mon fils. Je sais que ce n’est pas le moment, de refaire le bilan sauf que je te demande pardon pour tout ce que je t’ai fais subir. Tu es un homme accomplis, heureux, plus riche que moi et surtout humble.
— Père…
— Allez mon grand, comme je l’ai fais pour vous mes fils, c’est ton tour. Un moment unique dans une vie, surtout la première fois.
Effectivement, il a raison. C’est unique, puissant et je reste bloqué quelques secondes, le temps de réaliser que je suis père.
— Faudra choisir un prénom mon grand. Une idée ?
— Je suis grand-mère ! Pour la première fois je suis grand-mère !
— J’ai réussi Roberto, j’ai réussi.
L’équipe médicale s’agite également et je ris nerveusement, soulagé après tant d’heures d’attentes. «
— Je vais prendre l’air.
Je reviens ici dans notre salon pour observer Marta prendre sa veste et son sac à main avant de quitter la maison. Voilà une semaine qu’elle s’occupe moins d’Elias, qui a maintenant un an. Pour l’instant, je préfère ne rien dire, espérant qu’elle se remette en question en cherchant des solutions.
Elias ne manque pourtant pas de son amour et ne remarque rien. Il joue à mes côtés sur le tapis et j’hésite à appeler ses parents.
— Papa ?
Notre fils m’extirpe aussi de mes pensées pour me tapoter avec sa voiture rouge, signe qu’il veut que je sois avec lui. Conscient que sa mère ne sera plus de ce monde dans quelques années, je saisis dans une fracassante vérité, qu’elle s’efface, me laissant dans mon futur rôle de veuf avec un enfant. Je n'entends pas la porte s'ouvrir à nouveau.
— Bé, je pensais que tu prenais l’air ?
— Faut qu’on parle.
— Oui, j’aimerais aussi. Je n’osais pas encore franchir le cap.
Elle retire son manteau et sors un papier du sac pour bien vite me le tendre. Peinée, elle s’assois en fixant Elias en retenant ses larmes. Je déplie le document plié.
— Objectifs pour mes dix dernières années : devenir médium, arrêter la musique, simuler enfin mon enterrement et admettre que tout est revenu, que rien ne marche. Marta…tu m’explique ? Tu chutes en ce moment, est-ce parce que tu as stopper les traitements ?
— Roberto, je suis une mère, une femme comblée sauf que…
— Que quoi ? Pourquoi tu fuis en ce moment ? Tu sais, si tu continues, le petit va ressentir ce manque encore plus que moi.
— Je dois te laisser ton rôle de père, tu dois te préparer à l’assumer seul.
— J’ai bien compris mais tu es encore en vie, le moment voulu, j’aurais certes du mal mais je serais bien entouré. Je sens que tu ne me dis pas tout. J’ai raison ?
Elle fuit à nouveau et c’est vers la cuisine pour boire un grande verre d’eau. Je la suis mais le petit me suit et je le prend avec moi pour le déposer sur le plan de travail à côté de l’évier. Un effet positif puisque Marta sourit pour jouer avec lui. J’en profite pour la torturer en repensant à la feuille laissé par terre :
— Tu as des visions comme avant ?
— Non…
— Tu as écris que tout est revenu.
— Je suis retournée voir Zok.
— Tu n’es pas sérieuse ?! Pourquoi ?!
— Tu n’es pas obligée d’hurler, tu lui fais peur.
— T’inquiètes pas, il est aussi robuste que son père.
— C’est vrai qu’il te ressemble.
— Bon pourquoi tu es allé sur place ? C’était quand ?
— Il y a trois mois quand je l’ai déposé chez mes parents. En fait, depuis l’accouchement, je sens qu’hormis notre groupe qui reste discret et notre famille, il me manque des réussites. Ma maladie mentale m’est revenue donc comme une évidence.
— Comment ça une évidence ?
— Je connais parfaitement la machine, je saurais jouer à merveille la folie pour gagner en popularité, qu’on parle de moi en bien ou en mal, on parlera de moi.
— Je ne te suis toujours pas.
— Tu pensais que je ne prends plus les médocs, c’est faux. Et puis, je suis guérie donc je peux être une parfaite médium par mon envie d’aider les autres. Tu sais, les morts ne sont jamais morts sans mauvais jeux de mots, aucune pilule n’a d’effets. Seuls, les autres voix qui avaient pu me faire péter un câble, ont étaient anéanti enfin, par l’avancée de la science.
— Ok…si tu veux le faire, je serais là en soutient.
— Merci Roberto.
— Et, pourquoi tu ne m’as rien dit ces derniers jours ?
— Pardon, j’avais besoin de temps.
— Oui, pardon aussi, je suis un peu long à la détente. Et, heu, pour la simulation ?
— Pour vous aidez à vous y préparer.
— Ce n’est pas un peu tôt ? Comment expliquer au petit ce qu’il va voir ?
— Je n’y avais pas pensée, alors oublie.
— Et le groupe ?
— Je ne veux pas avorter un petit projet, c’est une idée comme ça. Cumuler mon futur travail plus les petits concerts dans les cafés, bar ou théâtres, plus le petit…
— L’avantage de notre groupe c’est qu’on a choisi de le placer en passe-temps et donc, on peut dire stop quand on veut. On produit rien en cd, là aussi, on est libre, pas de pression.
— Merci de me comprendre, j’ai la chance de t’avoir. Bon, me voilà remise d’aplomb, on va au parc ?
— Mieux, la piscine !
— Qui prépare les affaire ?
— Moi, je suis rapide !
— Ok !
— Dans ce cas, il faut le changer !
Elle rit et elle l’embarque dans sa chambre. Je n’arriverais jamais à la cerner, une prouesse des bouleversements. J’espère que notre fils ne la suivra pas, sinon je n’y survivrais pas ! Je ris tout seul en concluant qu’il sera plus comme moi. Malgré ses progrès qui restent dans la moyenne selon le pédiatre, c’est un enfant calme, voir trop calme.
— J’ai peur que plus tard, il devienne hyperactif. Quoique je préfère qu’il mixte entre nos deux caractères mon cœur !
— Moi, pitié qu’il joue pas avec mes états âmes !
Elle rit une nouvelle fois quand je passe les voir. Je reste admirer ce beau spectacle :
— Les sacs vont se faire tous seuls ?
— On a cinq minutes et puis, je me demandais, quel nom pour ton entreprise ?
— Plus une activité. Je me disais « La guide des âmes, entre eux et vous, je rétablis le contact, vous aides à tous niveaux. Bienvenue dans mon cabinet médium d’un nouveau genre, gratuit ou payant, choisissez aussi votre temps. Marta Ramos, déesse des morts »
— Je demandais un nom, pas une description du site. Tu sais quoi ?
— Non…
— L’avantage que tu as, c’est que des gens y croient et puis, je pourrais essayer une séance, tu en penses quoi ?
— Comme tu le sens, ne te forces pas.
— J’aimerais parler à ton grand frère.
Elle est sous le choc alors que je suis sérieux. Elias était son grand frère, mort-né, d’à peine quelques jours. Sa mère n’en a jamais parlé et Marta avait eu la vision pendant l’accouchement, d’un bébé répondant au nom d’Elias. Pour lui rendre hommage, on a souhaité transmettre le prénom. Pour la rassurer de ma demande, je m’agenouille auprès d’eux pour m’expliquer :
— C’est vrai que je n’ai aucune raison de demander des choses à un nourrisson qui n’est pas de ma famille. Sauf que, je pense que ce petit, est rester trop longtemps là-haut et qu’il a des choses à nous dire sur son monde.
— Roberto, là c’est toi qui…
— Zok.
— Bé quoi Zok ?
— Il est ton Dieu des morts, un garçon donc.
— Et ?
— Il m’a possédé comme ta grand-mère et puis, ok, je te perds. On va faire simple. Pourquoi tu as eu cette apparition ?
— Je n’en sais rien moi !
— Pourquoi, après ta greffe, tu as craquée jusqu’à passer plus de temps à l’hôpital qu’avec moi ?
— On va finir de…
— Pourquoi ta vie n’a étais qu’une succession de dons, de morts, des personnes proches capable de réussir à te brouiller l’esprit sans admettre des vérités ou comme Eva qui est apparu à l’âge de treize ans alors qu’elle était censé être dans un corps d’adulte ?
— Eu, mon cœur…être médium particulier c’est un choix, je…
— Zok, la secte d’origine, Eva, ta grand-mère, deux fois le cœur alors que pour une première année, tu es censé être déjà morte !
— Calme toi !
— Je te demande de comprendre ! J’ai en face de moi, un cas unique ! Une femme quasi immortelle ! Je suis sûr que tu vivras au moins quarante ans ! Même avec peut-être un troisième cœur artificiel ! Tu vois des choses, tu as subis des choses tout en restant dans la réalité ! Toute personne malade, perd le contrôle et n’a aucune putain de conscience ! Tu as vu Elias ! Il a forcément un rôle à jouer ! Tu as intérêt à creuser plus le sujet car moi j’y compte bien saisir ta mission divine sur Terre ! Si tu dois accomplir une grande chose, on va le trouver !
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Il m’a perturbée même s’il a raison. J’ai rayer depuis ma naissance toute anormalité sauf qu’en me plongeant dans les yeux curieux d’Elias, je me dois de reprendre les recherches. Même ma grand-mère voyaient peu les morts, seulement dans son métier. Effacer n’est pas la solution, récidiver est la bonne option. Je suis dans le libre arbitre de perdre le contrôle. Elias, aide ta mère, comme tu m’as aider à redevenir moi-même.