Perte de contrôle (Première Partie, Correction en cours)
Je rentre enfin d’une semaine chargée en représentation et avec une inquiétude grandissante sur l’état de Marta par sa sœur. Ma copine ne m’a rien dit ces derniers jours, m’assurant que tout va bien. Elle s’est pourtant bien reposée chez ses parents et je la retrouve, en effet en forme dans sa chambre.
— Coucou ma belle.
Je l’enlace de dos pour lui déposer un baiser dans son cou, je souris quand elle rit et j’en profite pour la retourner pour continuer de l’embrasser plus langoureusement. Elle me repousse un peu soudain gêné avant de reprendre le rangement de son sac à dos.
— Tu n’es pas heureuse de me revoir ?
— Si ! Evidemment mais….
— Mais ?
Elle s’assoit sur la chaise à moitié pensive et d’un geste, m’invite à faire de même, sur le deuxième lit. Je suis un peu jaloux, elle n’a personne avec elle et peut s’étaler tranquillement.
— Faut que je te parles.
— Je n’attends que ça. Je reste ton confident tu sais. Et c’est quoi ton bleu putain ?!
— Je vais tout dire. Pour commencer, je vais me soigner tout en essayant de savoir qui me cherche.
— Quelqu’un te cherche ? Qui ?! Si c’est lui qui te frappes, il va m’entendre !!
— Calme-toi, c’est plus complexe que ça. Et puis, c’est ma faute.
Elle me raconte tout et se sent comme une enfant pris en faute. Je lui caresse doucement sa blessure et finit par céder :
— Bon, ok. On ira accomplir cette drôle de mission. Elle ne t’as pas dit pourquoi ?
— Non. Je verrais bien. Bon, je vais réviser mes cours, une semaine à rattraper, ce n’est pas simple.
— Tu veux de l’aide ?
— Avec plaisir.
Le temps file à une vitesse et le jour J, nous embarquons dès sept heure vers les Monts de Tolède. Durant les deux heure de voyages, elle me raconte qu’elle se souvient vaguement d’y être allé et donc pense savoir le chemin.
Enfin sur place, je me demande en quoi cette grotte a pu être spécifique pour sa grand-mère. Marta me demande de rester autant loin d’elle que proche. Elle veut faire les choses par elle—même sans que je dois la perturber.
— Je peux essayer de voir ce que tu vois ?
— Si tu veux…
— Alors, qu’est ce que je dois faire ?
— Désoler de te parler comme ça, mais ferme-le là et laisse-toi être guider. Peut-être qu’elle m’a emmener ici pour mieux cerner mes visions et sans doute, t’apprendre à être clairvoyant. Ça semble être sacré ici.
Ok…bon bé, je dois admettre qu’elle a raison. Ce genre de lieu est rempli de croyances, magies ou autre…Elle chemine jusqu’au fond et je la suis peureux. Le temps passe, je n’ose lire ma montre ou sortir mon téléphone.
— Tu arrives à les voir ?
— Non, toujours pas ma belle. C’était finalement une idée stupide, je ne suis pas comme toi. Enfin, tu me comprends…
Je décide enfin de jeter un œil sur le temps et vingt minute ont passés…Peut-être qu’un démon va apparaître ? En tout cas, je commence à tourner en rond et à les imaginer, ces morts qui vivent leurs vies sans se soucier de nous ou d’autres êtres maléfiques d’anciens rituels… Je me rapproche d’elle qui s’est enfin arrêter et qui écoute d’une oreille coller sur l’une des parois. Elle fait quoi ?!Des bruits étranges me font chercher leurs origines avant de revenir sur ma copine.
— Euh…ma belle, on peut y aller ?
— J’y suis presque.
— D’accord mais…enfin, on ne va pas rester longtemps, pour ne pas attraper un rhume. Et puis, rappel moi pourquoi ta grand-mère t’a donné cette adresse ? Elle a quelque chose de particulier cette grotte ? Car moi, je peux imaginer des choses mais bon…Je ne comprends plus rien…
Elle me fixe un peu blanche et cela me fait penser aux films d’horreur. Mais pourquoi j’ai accepté ça ?!
— Marta ?! Tu sais, je me sens pas vraiment bien. Tu me fais vraiment peur…Tu vas pas bien non plus. Dit moi un mot hein ?! Marta !
Je la secoue légèrement sans vraiment de succès.
— Je suis venu avec ma grand-tante, puissante voyante de son temps et de son village. J’avais six ans et je devais l’accompagner avec sa rencontre avec le Zok.
— Le Zok ?!
Elle a parlé avec une voix grave et d’un coup se réveille. Planter devant mon moi, elle prend mon visage et reprend son discours :
— Le test va commencer, on a tous besoin d’un guide et tu es peut-être celui qu’a besoin ma petite fille.
— Eu…
— Ferme le voile de tes yeux et ouvre-les à nouveau pour résister à ce qui va se passer. Lors de ton réveil parmi les vivants, si dans ton esprit danse encore les serpents, trouve la lumière pour confirmer tes visions.
— Marta…je…Derrière moi !
Je la tire pour la protéger d’un ours. Non, attend ?! Je cligne des yeux pour voir qu’il a disparu. Et elle aussi ! Par terre, grouille des cafards et au plafond, des chauves-souris. Tout va si vite, je n’ai pas le temps d’analyser.
Je suis fou ! C’est impossible d’être possédé comme dans les films ! Et pourtant, j’ai beau tourner sur moi, hurler de terreur, j’en perd ma lampe. Je rampe pour la reprendre et chercher la voix plus puissante, plus grave. Au loin, je pense reconnaitre celle de Marta qui guide mes visions comme une séance d’hypnose.
— Vous êtes sur la bonne voie, Roberto Arenales.
— Qui…qui êtes-vous ? Où est Marta ?! Comment vous connaissez mon nom ?!
— Zok, grand Maître des voyants. Je suis connu que de la communauté des Zokias. Et vous retrouvez votre protégée après la séance.
— Mais à quoi ça sert ?! Tout le monde y arrive non ?! C’est Marta qui me fait passer la séance ?!
— Je perçois votre frayeur et malgré tout, beaucoup de courage. Vous êtes prêt à la suivre jusqu’à votre mort ?
— Oui ! Oui bien sûr ! Le test se finit quand ?!
Son rire est flippant et je me lève pour enfin trouver Marta. À genoux, elle se tient la tête et je me précipite pour l’aider. Mais elle disparait.
— J’ai compris !! Qu’attendez-vous de nous ?!!
La chose est devant moi et derrière il y a Marta, assise contre la paroi, blanche, fantomatique. Zok est une simple couleur bleu nuit. Cependant, plus il grossit plus il se présente sous la forme d’un mi-singe, mi serpent. Sa grande taille, sa langue bifide, sa queue portant une boule de pique, me fige.
Plus il s’approche, plus il grandit et plus Marta s’efface. Mes yeux brûlent, ma langue est paralyser alors que je ressens des fourmis voulant rentrer dans ma gorge. Puis, de figer je deviens comme ma langue. Il m’engloutit jusqu’à que je l’avale et que je perte connaissance. La dernière chose vu c’est une araignée sur la tête de Marta.
— Tu es le seul et dernier garçon venu à moi. Tu as le potentiel pour me représenter sur Terre. Tu seras un très bon guerrier à côté de ta messie. Je pense que tu me seras donc utile dans mon projet
Je ne l’entend plus et le froid me réveille. J’émerge difficilement, récupère ma lampe éteinte pour prendre l’air en titubant. Marta mange son sandwich comme si de rien n’était ou presque. Je m’assois sur l’herbe à ses côtés et elle me tend le reste. Je le prend et cherche mes mots sauf qu’elle me devance en fixant toujours le paysage :
— Tu as mis du temps à te réveiller et moi aussi. Si tu as des questions, j’en ai autant que toi. J’aurais pas dû t’emmener ici, c’était la surprise de ma grand-mère. Elle voulait que je rencontre Zok, son Dieu dans son ancienne religion.
— Marta…j’ai vécu un traumatisme. La chose m’a parlé, j’ai vu des…je crois aussi que tu m’as parlé !
— Je sais. Comme une séance d’hypnose…
On se regarde et j’y décèle de la peine. Je l’invite à se coller à moi et je lui demande :
— Zok, je n’ai pas tout compris. Il me disait que j’étais un guide et toi comme Jésus. Oui, j’ai besoin de rire aussi tellement c’est surréaliste.
— Ma grand-mère faisait partie d’une communauté, une sorte de secte appelait des Zokias. Il y a deux cents, ils vivaient ici, reclus, entre eux. Zok est le patron des voyantes dont le passage passe entre les grands-mères et les petites filles. Ensuite, à la dissolution, elle raconte que le père de ma mère était un infiltré, un colombien, mort dans d’étranges circonstances. Enfin, ça ce n’est pas important.
— Oui mais…le rapport avec nous ? Ne me dis pas qu’on va propager la parole de…
— Elle racontait que « Zok descendra sur Terre pour guider la dernière représentante de la communauté ». Donc, oui, c’est probable.
— On peut pas faire demi-tour ? Ou ne pas écouter ?
— On peut mais…Zok est je pense la voix que j’ai déjà entendu pour son projet.
— Zok, me fait peur, je ne risque pas de perdre pied ? D’entendre des choses ?
— Non, ne t’inquiète pas.
— Hum, donc, c’est quoi la suite ? On a rencontrer ce Zok, qui semble avoir un projet pour toi sans te le dire. Et ta grand-mère savait finalement une sorte de prédiction.
— Elle était censé faire ce rôle et quand elle a échoué, Zok lui a rappeler à l’ordre. Il fallait trouver la dernière descendante.
— Tu peux donc renoncer ? C’est quoi les règles, les paroles ? Car une secte…
— Je pense que c’est simplement honorer les morts, admettre mon don de médium. Ça me rassure quelque part. Puis, si j’accepte ça, il se peut que je rencontre enfin celui à un plan pour moi.
— Je…tu sais, on est fatigués. Après deux heures de marche, après ce délire, on n’arrive plus à trop tout comprendre. On va finir de reprendre des forces et redescendre, ok ?
— Oui…je suis d’accord. Mon âme a été aspiré, mon esprit est dans le brouillard et plus je veux renoncer à ce stupide projet à la con, plus elle insiste ! Car oui, finalement, médium ce n’est pas ma voie !
Elle hurle debout avant de s’éloigner un peu pour faire une sieste. Je finis de manger et de boire avant de la rejoindre. J’aimerais vraiment savoir qui peut être ce type qui la tourmente. Je suis persuadé qu’être médium n’est pas dans son idée. Sur le chemin du retour, je devrais redoubler de vigilance et repérer d’autres signes de détresses chez elle. Ma mission à moi, la protéger, l’aimer pour l’éternité.