Perte de contrôle (Première Partie, Correction en cours)

Chapitre 5 : Coupable

1060 mots, Catégorie: M

Dernière mise à jour 10/09/2024 23:15

On n’a compris, qu’il ne fallait plu douter de sa capacité à prouver qui elle est. Elle a gagné le trophée de la meilleure chanteuse solo et sa popularité retrouvée, lui a fait du bien. Durant deux semaines, dès le lendemain de la remise des prix, l’école a fait table rase de son coup de folie.

Pourtant, à quinze jours des fêtes, elle annonce qu’elle arrête de vouloir être le centre de l’univers. Se concentrant entre ses rendez-vous chez le cardiologue, sur les cours. Elle ne montre aussi plus de signes de délires, bien que son isolement, puisse le cacher.


En plus, Upa Dance m’accapare pas mal et les peu de fois où je suis là, elle ne me parle plus vraiment. Refusant également de m’écouter quand il s’agit de ralentir son rythme surtout en danse. Son bras est certes répare, elle a bien des séances de rééducations sauf qu’elle est têtu. Elle fuit même sa sœur.


Je l’observe trainer et lire les annonces dans le hall, entre mes notes de cours d’histoire de la musique pour un oral le lendemain, quand j’ai la surprise de la voir s’assoir en face de moi. Elle joue avec ses mains angoissée et je ne sais quoi dire :


— Marta, qu’est-ce qu’il y a ?

—   ….

—   Marta, tu sais, tu passes plus de temps à travailler que passer du temps avec nous.

—   Pardon mais…

—   Mais ?


Elle me regarde en silence comme un chien battu et j’attrape sa main droite pour la serrer.


— Je veux quitter l’école.

— Pourquoi ?

— Je n’en sais rien. Je ne suis pas à ma place ici. Je pense que…

—   Que ?

—   Vous me pensez folle.

—   Tu analyses une nouvelle fois ta tentative de suicide et tes petits passages de délires ?

—   Vous m’avez raconté tellement de choses que je n’arrive plus à suivre. La folie m’atteint à nouveau un et j’ai beau de pas vouloir l’attirer, elle vient quand même dans ma tête !

—   Tu veux donc te soigner ?

—   Prendre du recul oui. Besoin de souffler.

—   Tout ira bien, les fêtes vont être reposante et à la rentrée, tu vas repartir sur de bonnes bases ! Tu sais quoi ?

—   Non…

—   Je pense fortement que c’est l’effet post-greffe.

—   Hum…

—   En tout cas, je te lâcherais pas ma belle. Je t’aime.

—   Moi aussi.


Un baiser sur main pour essayer de la faire sourire, en vain. Je ne baisse pas les armes et lui caresse les deux jusqu’aux poignets et soudain, je m’arrête sur une drôle de sensation. Intrigué, elle bloque ce qui me permet d’ouvrir sa manche droite. Un bandage.


—   Tu n’es pas blessée Marta, là, c’est plus grave. Tu m’expliques ?

—   Non !


Elle se retire de ma poigne et je la course pour la bloquer derrière les escaliers.


— Marta !

— Ce n’est rien !

— Montre-moi !

—  Mais lâche-moi !


J’arrive à enlever le tissus, en ne faisant pas gaffe à sa colère puis son désespoir. Un seul mot, dont chaque lettres sont aussi petites qu’encore rougeâtres. Elle pleure pendant que je me calme :


— Coupable de quoi ? Tu n’as rien fais Marta.


 — Coupable de n’avoir rien dit ! De l’avoir lâché ! De me tuer plusieurs fois ! D’être revenu ici pour rien ! Coupable de tout ! Tu peux rien me dire ! Maintenant, j’en ai plus rien à foutre que tu ailles le dire à ma famille ou tes fans ! Je veux juste que la mort m’accueille enfin ! Je veux juste dormir ! Ne plus mourir de faim alors que je n’ai justement pas faim !  Je veux juste la paix ! Je suis épuisée de ce vide autant que mon plein de rage !

Elle me pousse pour partir tel un ouragan et je met du temps à savoir quoi faire. Elle a effectivement cachée son état.


—   Roberto ?

—   Hum…

—   Qu’est-ce que tu fous avec ça ?!


Dieu soit loué ! Adela est là, moi qui comptais finalement demander son aide.


—   Marta.

—   Quoi Marta ?!

—   C’est son bandage. Elle m’a expliqué il y a quelques minutes, vouloir quitter l’école et j’ai vu qu’elle avait son poignet bandé. Curieux, j’ai réussi à le retirer pour voir, qu’elle c’est scarifier, le mot coupable. Elle m’a détaillé tout ce qu’elle a trop contenu. Elle s’en fiche d’ailleurs que tu sois au courant.

—   Dit-moi que je rêve !

—   Hélas, non. Justement, je comptais t’en parler. On fait quoi ?

—   Ils faut informer mes parents, j’ai besoin de leurs avis. Si elle est capable de s’automutiler, elle peut aller très loin.

—   Après, elle désire se soigner enfin, prend du temps pour elle. Elle pense qu’elle est folle.

—   Je vais lui parler.

—   Tu crois ?

—   Oui, ensuite, on aura l’avis de mes parents et sans doute de Carmen. Les vacances lui feront du bien, en effet. On va bien la surveiller, elle doit savoir qu’elle n’est jamais seule.

—   Je suis d’accord. Je vais jeter ça et reprendre mes révisions.

—   Je vais donc la voir.


Après son départ, je jette la bande à la poubelle et met quelques minutes à me remettre dans le bain de mes notes. Vivement les fêtes entre ma famille et la sienne. Moi, qui suis enfin accepté par son père.


Laisser un commentaire ?