Une vie sans toi (Troisième Partie), Premier Jet, [En pause]

—   Prête ?

—   Je n’ai pas le choix hein ?

—   Ma puce, le choix tu l’as finalement. Seulement, souvient-toi du pacte qu’on a fait cet été ?

—   Oui…

—   Et ?

—   Reprendre les cours, pour ma troisième année et en même temps, être suivi par un psy.

—   C’est ça. Deux ans que tu n’as eu plus mis les pieds au collège. Recréer du lien, te fera du bien.

—   Mes potes me suffisent…

—   Je crois qu’ils sont dans un autre collège non ?

—   Ouai…

—   En tout cas, n’oublie pas de…

—   Je sais !

—   Tu sais ce que j’allais dire ?

—   Ne pas faire de vagues, prendre le temps, rien précipiter et essayer de finir l’année sans trop de mal. J’ai bon ?

—   Oui, oui dans les grandes lignes. Bon, file, il ne faut pas louper la rentrée.

—   Au fait, la psy de l’école, elle est au courant qu’elle peut me suivre ?

—   Bien sûr, dans notre programme adapté, elle est là plus souvent pour toi enfin pas que pour toi, d’autres élèves ont aussi des besoins.

—   Mouai, les profs me ficheront déjà !

—   Courage ma puce, si tu veux, on viendra te chercher avec ton père ce soir.

—   Je pourrais prendre le bus ?

—   Oui, si tu préfères, tu as bien ta carte ?

—   Oui.

Après une dernière marque d’affection, je sors avec plus de volonté que je n’aurais pensé en avoir. Suite à ma première tentative de suicide, j’ai passé le trois-quarts du temps dans un centre pour jeunes en difficultés.

Oscillant entre dépression, joints, larmes et colère. Une fois, je suis rentrée à la maison en rage, piquant le fusil de mon père et menaçant ma mère de…de je ne sais plus quoi. Je n’avais pas dit forcément quelque chose, mise à part, le désir qu’elle se mette à genoux.

Puis j’ai tiré, par chance, le canon a été dévié par mon père. Toujours agitée, j’ai donné un coup de crosse sur son nez avant de repartir dans la cour pour reprendre mes menaces mais sur moi. Ils ont réussis à me calmer, me réconforter et je me suis effondrer dans leurs bras….

Heureusement, ils m’ont eux aussi rassurer qu’ils ne cherchent pas à ce que je me dévoile mais que je parle à un médecin. Le pacte est en marche, démarré en cette rentrée, devant ces gamins qui foutent la trouille….

Moi qui reste plus avec ma bande de potes d’un an plus âgé, du primaire. Je me suis rapprocher d’eux pour intégrer leur futur groupe de musique en échange du partage de mon secret que, Max, dont je suis amoureuse en secret.

Deux ans que je joue, écrit, chante avec eux chez Max et dont en sortant plus tôt, je peux chercher ma dose de joint en stock en échange parfois de petits services…En parlant de ça, j’hésite à m’en prendre un sauf que je ne dois pas lâcher. Eva est morte, faut passer à autre chose !

Je rentre en me réadaptant dans ce labyrinthe, cherchant mon futur repère lors de mes pauses. Bingo ! Un banc pour le moment vide, je monte dessus et patiente fatiguée la première sonnerie. Je consulte où aller et cela tombe sur le prof de math, le prof principale.

L’angoisse me remonte quand ça sonne, à tel point que j’avale un bonbon anti-stress avant de descendre de mon perchoir, tel un corbeau, au vu de ma tenue ainsi que mon sac à dos…Certain de ma future classe me dévisage mais j’en ai rien à foutre. Tout comme quand, je m’isole au fond en écoutant à peine Monsieur Sainz.