Une vie sans toi (Troisième Partie), Premier Jet, [En pause]

Chapitre 1 : Affronter

880 mots, Catégorie: M

Dernière mise à jour 24/04/2024 10:05

— Marta ? C’est l’heure d’y aller ma puce.


Ma mère toque doucement à la porte et l’ouvre légèrement pour me regarder peiné. Je n'aime pas ce masque brûlant d’acide et si j’évite de le montrer, ce n’est pas pour qu’eux le fasse !

Je m’assois en douceur et je lui annonce enfin ma décision.


— Non merci. Je n’ai pas la force maman…

— Je te comprends ma chérie. Mais fait le pour ses parents au moins… depuis une semaine , tu n'as pas dit un mot.

— Pour dire quoi ? Qu’elle a pété les plombs ? Que j’aurais pu l’aider !? Mais comment l’avoir fait alors qu’elle ne m’a rien dit ! Je n’ai pas le courage c’est tout !

— Je te comprends … mais on ne va pas te laisser seule… tu peux peut-être rester dans la voiture…

— Je ne ferais rien maman de dangereux. J’ai treize ans et je suis toujours sage. Je ne vais pas foutre le feux à la baraque !

— Bien. Comme tu voudras. Je vais prévenir ton père. On s’appelle si il y a un problème, d’accord ? On revient très vite de toute façon. Et il se peut qu’on les invites à manger. Tu viendras les saluer un peu ?


Je me rallonge en position fœtale de l’autre côté. Elle en prend note et s’en va en refermant légèrement la porte. De loin j’entends celle de l’entrée et le silence est à nouveau plombant.


Mon réveil indique neuf-trente. Voilà vingt minutes qu’ils sont partis et la cérémonie commence à dix heure. J’ai au moins deux heures pour continuer ma vie de spectre avant de reprendre une maigre consistance face au Rodrigues.


Le soir de sa mort, samedi soir, dans ce mois glacial , mon âme m’a quitter. Je n’ai pas fermer l’œil de la nuit et ce sont les sirènes de police et l’ambulance qui m’ont extirper de mon coma.


La réalité m’a frappé la rétine. J’avais espère que c’était un cauchemar mais ça l’ai pour tous.


Tout le monde tente de comprendre son geste. Tout le monde me questionne. J’étais même interrogé par la police…

Pourtant je sais là vérité. Elle m’appartient aussi… je l’ai partager, vécue et je désire oublier…


L’école n’est pas en reste concernant les ragots. Cependant, ils ont compris que je n’ai rien à dire et je tente de travailler dur pour faire passer la pilule.


Je n’ai pas toujours pas pleurer. Mes parents me disent que c’est normal, c’est le choc. Mais vais-je réussir à passer le deuil ?


Eva était ma seule meilleure amie. Depuis notre petite enfance on se connaît… nos parents sont voisins et eux aussi, ils sont proches.


La seule personne à qui je pourrais éventuellement me confier c’est ma sœur. Mais elle ne donne plus trop signe de vie.

J’avais tenter de l’appeler, il y a deux ans… écrire une lettre mais même mes parents n’ont pas son adresse.


Ils me disent que la dernière fois qu’ils ont eu au téléphone, elle allait bien et qu’elle n’a pas envie de revenir pour continuer sa reconstruction.


Ça, c’était il y a aussi deux ans. On a vu la mauvaise presse, la mauvaise nouvelle de sa chute lors d’une représentation. Mes parents l’ont appeler durant une année pour savoir comment se passer sa rééducation…


Est-ce qu’elle pense quand-même à moi ? Avec elle aussi, on était proche… Même avec nos onze ans d’écart, on avait dans le sang, la danse. Surtout le classique.


S’en ai trop ! Revoir tant de souvenirs me font pleurer. Je dois me ressaisir !


Dix heures cinq… je suis debout et je me demande quoi faire. Un tour avec Éclair ? Pourquoi pas mais je dois rester d’ici. Une chute avec mes émotions me condamnerais sans doute à être plus surveiller.


Je n’ai rien avalé depuis six heures. Je m’en vais picorer une clémentine et m’hydrater.


Le téléphone sonne et je reconnaît le numéro de mon père. Je décide d’y répondre et de le rassurer. Une fois la mission accomplie, je pars dans le petit salon qui fait office de bureau pour regarder la télé.

Pourtant sur les images qui s’affiche sur des courses de voiture, je ne peux m’empêcher de penser à la cérémonie. Je suppose qu’il y a tout le village et l’école aussi.


Pauvre Eva… tu n’aurais pas aimer tout ça… mais je te promet qu’un jour, loin de la foule, je viendrais te voir.

Laisse moi juste du temps, une dose de courage et faire ma vie sans toi.


Mes parents sont rentrés et je perçois les voix des Rodrigues. Je souffle un bon coup et me prépare à les affronter.


Après tout… ils ne vont rien me reprocher ?


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