Edward
Bella et Edward se tenaient ainsi, main dans la main, leurs corps tournés vers la magnificence du spectacle qui s’offrait à eux, la lune leur faisant face. Il rapprocha sa tendre de lui la collant contre son torse, il sentait son divin corps, il pouvait en détailler les moindres courbes, parfaites, d’une finesse rare. Son désir se faisait grandissant, ses prunelles s’enflammèrent à la vision de sa déesse nue. Ils restèrent ainsi durant quelques minutes se contemplant, seul le vent caressant la surface de l’eau pouvait venir troubler leur quiétude.
Il approcha son visage du sien et posa dans un premier temps un unique et intense baiser, leurs lèvres restèrent closes mais cela suffit à lui signifier le profond amour qu’il lui portait.
Aucune parole n’était nécessaire, ils se comprenaient parfaitement, ils se dirigèrent alors vers la plage, sortant peu à peu de l’eau, dévoilant leur corps nus sublimés par la clarté de la lune.
A peine le sable fin était venu chatouiller leurs pieds qu’Edward prit Bella dans ses bras, ce simple effleurement encore un peu plus intime lui provoquait des émois intenses. Il pouvait sentir sous ses doigts les cuisses nues et si douces de sa bien-aimée, il veillait néanmoins à rester le plus délicat possible, il ne se pressa pas profitant de ce contact privilégié avec sa nymphe.
Il monta les escaliers, évitant tant bien que possible de ne pas presser la cadence. Car au fur et à mesure qu’il s’approchait de leur chambre la tension devenait presque insoutenable, le désir était incommensurable mais ombre au tableau tant idyllique, venait se greffer une nervosité et une peur croissante. Il pénétra dans la chambre nuptiale le blanc dominait rappelant la pureté des deux jeunes mariés.
Il la déposa sur le lit, elle était ainsi, offerte à lui, n’attendant que son mari la rejoigne. Et ce fut à cet instant précis que toutes ses appréhensions refirent surface et prirent totalement le dessus. La panique qui s’était insinuée diffusément était alors à son paroxysme.
Mais que lui était-il donc passé par l’esprit ? Etait-il devenu insensé au point de risquer la vie de l’amour de sa vie ? Il arrivait à se contrôler la plupart du temps mais parfois même lors de leurs brèves étreintes son corps s’affolait et sa raison s’obstruait alors qu’adviendrait-il lorsque leurs corps s’uniraient ? En avait-il la force ? Pourrait-il s’arrêter à temps pour ne pas la blesser ? Le contact prolongé de leur corps ne lui donnerait-il pas envie de s’abreuver de son sang ? Toutes ses craintes se combinaient avec une autre de ses inquiétudes, malgré l’âge qu’il avait il n’avait jamais goûté aux délices du corps d’une femme. Lorsqu’il était humain il ne s’était jamais intéressé, à l’époque seul sa carrière lui importait et après sa transformation aucune créature terrestre n’avait fait naître en lui l’envie de désirs charnels. Pourtant il en avait vu de belles femmes qui, à son grand damne, avait voulu son corps. Mais nulles n’avaient su faire revivre son cœur éteint depuis sa mort. Tout cela était avant la rencontre de Bella, celle-ci l’avait de premier abord intrigué puis il l’avait haïe à cause de son odeur si délicieuse qui faisait ressortir en lui de sombres desseins et enfin il l’avait aimé, d’une façon inconditionnelle et irréversible. Et cette merveilleuse divinité l’avait choisie lui, créature des ténèbres n’attendant plus rien de la vie. Elle avait éveillé en lui des sentiments inconnus, elle avait fait rebattre son cœur et était à présent le soleil qui illuminait ses jours et ses nuits. Et c’était avec elle, sa muse, sa dryade, son apsara qu’il allait perdre sa virginité. A ce mot, virginité, tout pris un sens nouveau. Qu’il était égoïste de penser ainsi, car il ne s’était pas mis à la place de Bella. Elle aussi, ce soir, cette nuit, allait perdre la sienne. Elle lui avait accordé toute sa confiance et s’apprêtait à lui faire le plus beau des cadeaux. La vertu était une des rares choses qu’un homme ou qu’une femme ne pouvait perdre qu’une seule fois. Et que cette exceptionnelle femme, sa femme, l’ai choisi l’émouvait au plus au point.
La nervosité était présente car outre ses précédentes craintes une autre, bien distincte, l’avait terrorisé. Il avait une hantise de ne pas savoir s’y prendre, d’être maladroit, de ne pas la contenter. S’il avait pu rougir il l’aurait fait car son inexpérience le rendait aussi timide qu’un jeune homme croisant pour la première fois le regard d’une demoiselle. Toutefois comment pouvait-il avoir peur de cela alors qu’en un geste un peu trop brusque il pourrait la blesser ou même la tuer. Il était toujours à se tourmenter lorsqu’il posa son regard sur Bella. Ses cheveux étaient gracieusement disposés autour de son visage, une mèche venant se poser aux coins de sa bouche, cette dernière étant à demi ouverte. Elle était tel un modèle posant pour Courbet, attendant d’immortaliser ce moment de somptuosité. Cette vision eut fini de vaincre ses dernières défenses. Il se glissa sur le lit et se mit à ses côtés, il replaça sa mèche rebelle derrière son oreille et ce simple contact l’électrisa. Il entreprit d’embrasser l’arête de sa mâchoire partant du haut de celle-ci pour finir de se loger dans le creux de son cou. Il fixa avec avidité sa veine qui avait l’air de battre à l’unisson avec les battements de son cœur, ceux-ci se faisant de plus en plus erratique. Il savoura chaque instant, s’enivrant de son parfum, désirant à présent son corps encore plus que son sang.
Alors qu’il s’était perdu dans la contemplation de sa belle, elle lui prit la main et la posa sur sa joue. Sa peau était chaude, bouillante d’un désir ardent que plus rien ne pouvait arrêter. Il pouvait sentir le sang de cette dernière se déplacer sous ses doigts tel un torrent dévalant son cour pour se jeter dans les profondeurs d’une cascade sans fond. Il inspira profondément, car tout son être s’était pris d’une frénésie irrévocable.
Il vit alors les lèvres de Bella s’approcher dangereusement des siennes, elle lui donna alors le plus langoureux des baisers. En effet jamais il ne s’était embrassé de la sorte auparavant. Son impétueuse dryade vint caresser sa langue, ce sentiment fut si époustouflant que son corps déjà fébrile trembla de plus bel. Il la goûtait enfin réellement, il connaissait l’odeur de sa peau, des ses lèvres, de ses cheveux, de son sang mais rien n’était comparable au goût fruité et sucré de ce baiser. Leurs langues s’entremêlaient avec prudence dans un premier temps puis de plus en plus audacieusement, Edward sentant son corps en demander encore plus, toujours plus. Le bout de sa langue avait exploré chaque recoin, en avait imprimé sa marque. N’écoutant que son appétit devenu fou et passionné, ses mains entreprirent de partir à la découverte du corps de Bella. Tout en ne cessant de l’embrasser, une s’était glissée derrière la tête de cette dernière resserrant leur étreinte, il ne souhaitait pas que cela s’arrête, égoïstement il ne la voulait que pour lui, quelle soit sienne. Quant à l’autre main, elle descendit le long de son cou, caressant l’arrondi de son épaule et se dirigea avec alanguissement à l’intérieur de son bras, là où la peau était la plus fine. Il refit le chemin ainsi pendant quelques instants puis se fut à son tour d’être plus entreprenant. Il déposa le bout de ses doigts sur sa hanche gracieuse la sentant tressaillir et les glissa le long de sa cuisse. Il remonta avec une certaine effervescence jusqu’à son délicieux ventre, celui-ci se creusant sous son contact. Peu à peu il fit courir ses doigts sur sa poitrine, il en dessina les contours et les cajola avec douceur, il n’avait jamais touché telle douceur, sa peau avait la volupté de la soie. Toute raison le quitta à cet instant, il n’était plus un vampire étreignant une humaine mais seulement un homme, un homme fou amoureux de sa femme, de sa beauté et de son esprit. Il se déplaça pour finir par se retrouver sur sa chère et tendre, sa Bella, les jambes de celle-ci entourèrent son corps, l’emprisonnant, il s’était collé au plus près d’elle épousant chaque infime parcelle, sa poitrine, ses jambes, ses bras, son ventre, son sexe.
Edward respirait de plus en plus fort, déglutissait avec difficulté car ce pour quoi ils avaient tant attendu, tant redouté, tant espéré allait arriver indubitablement. Ils savourèrent cet instant unique, sa passion se transforma soudain en une autre sensation lorsqu’il se plongea dans le regard de Bella. Certes, il la désirait et il ne pouvait décemment le cacher, mais plus que tout il l’aimait. C’était bien plus qu’une alchimie qui pouvait se fâner avec le temps, c’était l’unisson de deux âmes en parfaites osmoses, en parfait équilibre.
Les yeux de Bella brillaient de mille feux, pétillants et exprimant à eux seuls, à leurs simples expressions, tellement plus que des mots. De son visage séraphique se dégageait une lumière divine qui aurait pu transpercer la nuit de part son éclat.
Les mains de sa dulcinée glissèrent dans son dos traçant les pourtours de sa musculature, ce contact lui fit l’effet de millions mais infimes décharges électriques. Ses impulsions lui donnaient l’impression de nouveau être vivant, par l’esprit mais aussi par le corps, tout mouvait en lui, tout réagissait à la perfection, nulles questions ne venaient perturber la sincérité de ses gestes, il renaissait enfin. Leurs vœux échangés durant leur mariage en résumé si bien l’exactitude, ils s’étaient tout promis, de se chérir, de se combler, de se soutenir quoiqu’il advienne mais rien ne l’avait préparé à cela, elle n’avait rien dit mais lui n’avait même pas osé espéré, elle lui avait donné la vie, celle à laquelle il était prédestiné et celle qui le rendrait sincèrement heureux.
Il l’emprisonna dans l’étau de ses bras et dans un souffle il résuma tout ce qu’il avait pu penser ou éprouver.
- Je t’aime
Emu, jusqu’au plus profond de son être, tel Apollon ayant vu pour la première fois Aphrodite sortant des eaux, il lui donna d’abondants et fiévreux baisers, son corps vibrant et frémissant de plus en plus attendant le moment propice pour consommer leur amour.
Edward était toujours aussi bouleversé ne faisait plus en geste, seul son corps tremblait, il avait si peur de lui faire mal, si peur de la bousculer. Comme si elle avait perçu ses craintes par ses actes elle lui signifia qu’elle était prête, qu’elle avait en lui une confiance aveugle, la même que lui pouvait avoir à son égard.
Ses mains s’étaient posées sur son torse, elles se baladaient le long de celui-ci s’approchant aventureusement de son bas ventre. A chaque passage Bella amplifiait la convoitise qu’il éprouvait, ses caresses le brûlaient telles la lave déferlant du volcan en éruption.
Les mots qu’elle prononça alors, ce simple « je t'aime » lui fit l’effet d’une explosion d’allégresse, ce n’était pas la première fois qu’elle lui avait dit néanmoins cette fois ci était si exceptionnelle, dans un contexte si extraordinaire qu’ils prirent une autre dimension. C’était juste ce dont il avait besoin pour complètement se rassurer, Bella, pour ainsi dire, venait de lui indiquer qu’elle aussi était totalement disposée, qu’elle n’attendait que lui.
Entourant le visage de sa déesse de ses mains, il l’embrassa avec exaltation et sans la quitter du regard il commença à entrer en elle. Retenant son souffle, il se fit le plus doux possible avançant lentement et dans un délicat mouvement prit définitivement la virginité de Bella.
Au début il ne bougea pas, attendant qu’elle se détende complètement. Il la caressait du bout des doigts, l’embrassant savoureusement dans le cou, en espérant qu’elle ne souffrait pas de trop.
La questionnant silencieusement, ses sourcils quelque peu foncés dans la hantise d’avoir mal fait, elle hocha positivement la tête et posa ses mains dans le bas de son dos, les pressant pour lui signifier qu’il pouvait continuer. Il inspira et fit, dans un premier temps, de lent va et vient puis accéléra au rythme des gémissements de son épouse.
Le feu qui l’enfiévrait était se ardent, si bouillonnant que plus rien n’existait autour de lui. Il n’entendait plus le clapotis de l’eau se posant sur la plage, ni le froissement que produisait le vent sur les feuilles, les seules choses sur lesquelles il s’était concentré étaient les soupirs et les battements du cœur de son amante. Ce dernier battait à la chamade faisant quelques loupés de temps à autre, à son oreille cela était la plus belle des musiques, son rythme harmonieux et délicat se mariait à merveille avec le chant qui l’accompagnait, les lyrismes de celle-ci, le tout formant une symphonie que même Debussy n’aurait pu égaler.
Leurs corps s’imbriquaient en une sublime osmose, ils ne formaient plus qu’un seul être, ondulant l’un l’autre sous les pressions et les demandes de leur alter égo.
Edward jusqu’alors avait réussi à se contrôler fut pris d’un accès de fougue, l’appel du corps de Bella était certes oh combien affriolant mais là c’était l’appel du sang qui prédominait durant un court instant. Son cou était là, offert, le sang chaud gorgeait de vitalité par leur étreinte, la peau était si fine à cet endroit qu’elle se déchirerait en une morsure des plus infimes. Dans un excès qu’il ne maîtrisa pas il mordit dans un des oreillers qui se trouvaient à sa portée et le déchiqueta faisant virevolter une multitude de petites plumes qui vinrent se poser sur leurs corps les recouvrant d’un duvet blanc.
Ses prunelles croisèrent le chocolat incandescent de sa dulcinée et cela le rasséréna, il savait qu’il ne pourrait la tuer car le faire équivaudrait à s’infliger le plus cruel des châtiments. Le corps de Bella se mouvait avec une grâce infinie, tout ce qu’elle entamait était paradisiaque, ses gestes étaient adroits et exquis. Le plaisir qu’il éprouvait à cet instant était incommensurable et sensationnel. Pouvait-on réellement ressentir autant de délices, de bien-être, de joie et de bonheur ? Ce maelström d’émotion était si puissant et si intense qu’il pensait être en plein rêve comme si Psyché était venue se mêler aux Songes.
Bella n’était plus la jeune fille maladroite qu’il avait pu connaître mais elle était devenue femme, une femme épanouie et débordante d’une confiance irridiant quiconque s’en approchant. Elle était telle un cygne majestueux ayant déployé ses somptueuses ailes et lui était tel le Phoenix renaissant de ses cendres.
Ses doigts parcouraient toujours le fascinant corps de Bella, il en dessinait chaque partie, chaque fragment, il se faisait de plus en plus audacieux, prenant confiance et se mit en quête d’allez caresser l’intimité de sa déesse, tentant de lui procurer un plaisir encore plus grand. Leur danse impétueuse était telle qu’il avait perdu toute notion du temps, il était suspendu dans cet infime moment, Cronos avait rien que pour eux cesser de faire s’écouler les heures, les minutes, les secondes. Hors de tout espace temporel ils pouvaient ainsi faire durer leur union encore et encore. Même l’air qu’il pouvait respirer s’était changé, il était emprunt de l’arôme de Bella, l’odeur de sa peau, de son souffle, tout s’était combiné pour créer un bouquet des plus exquis.
C’est alors que sa nymphe fit une demande qui le ravit au plus au point, elle voulait qu’il l’étreigne plus fort. Répondant avec une indicible joie il la serra contre lui, pressant son corps embrasé et devenue humide. Ses mains vinrent empoigner ses bras, ses jambes, la silhouette de sa maîtresse avait été touchée de toute part, avait été aimé en son entier.
Ses mouvements se faisaient plus précis, plus profond, son bassin ondulait avec une force qui se faisait grandissante entrant en l’âme de son amour. Ses va et viens produisaient en lui des sensations nouvelles, il la possédait entièrement, une brûlante chaleur l’envahissait, pour la première fois il se sentait s’enflammer mais ce feu était ensorcellent et abasourdissant. Plus il accroissait la vigueur de ces actes plus il sentait le cœur de sa naïade s’envoler, sa course était si folle qu’il avait l’impression que rien n’aurait pu le stopper. Des perles de sueur naissaient sur le visage de sa douce, il s’en délectait et passait sa langue froide contre la peau incandescente de celle-ci.
Sentant l’orgasme venir, il l’embrassa avec une fougue rare, il ne se lassait pas se sentir le contact de ses lèvres charnues, il la butinait presque, attrapant sa lèvre inférieure la mordillant affectionnément. Edward sentait un râle de délice naître en lui, son souffle puissant et froid s’unissait à celui de Bella erratique et brûlant. Tout en eux était contraire mais s’unissait à merveille. Le chaud et le froid, la souplesse et la dureté se fondaient pour ne former plus qu’un. Le corps de sa femme se soulevait, ses jambes s’écartaient un peu plus puis se refermaient enserrant, avec le plus force qu’elle pouvait, son époux. Ses bras venaient l’emprisonner, l’effleuraient puis le caressaient avec une ardeur plus prononcée. Elle jouait sur la force de ces différentes pressions ce qui le rendait fou. Il ne savait plus comment faire pour la satisfaire. Ses doigts se faisaient audacieux, il l’empoignait avec une fougue sans vergogne explorant toute sa peau imprimant sa marque. Les gémissements de son amante ainsi que les demandes de son corps lui signifia qu’elle était prête à se délecter.
Il l’entoura un peu plus fermement et accéléra les ondulations de son bassin, la sensation qu’il ressenti à ce moment là fut indescriptible, exceptionnelle, époustouflante et étourdissante, aucun mot ne pouvait décrire avec exactitude la puissance de ce maelström de sentiments, cela envahi son corps, son esprit, tout fut insensé et suprême. Bella s’arqua, il l’a senti trembler un brève instant et se nicha dans le creux de l’épaule de son amant. La violence interne de pur bonheur le fit, encore une fois, perdre la raison et se fit un deuxième oreiller qui en fit les frais. Nulle chose n’était plus fort que ce qu’il venait de vivre, rien, pas même le sang pourtant il l’avait goûté, il en connaissait la saveur si fruité, il se rappelait parfaitement la sensation que cela lui avait provoqué, la chaleur de son sang se propageant dans son corps. Mais ce n’était qu’une goutte d’eau dans l’océan tel ce qu’il avait pu éprouver était titanesque. Il avait tant redouté ce moment, l’avait repoussé mainte fois, que maintenant il était soulagé, tout fut si facile et si naturel. Il était resté encore quelques instants sur Bella et posant sa joue contre la sienne. Avec une douceur infinie il se décolla de son apsara et se posa à ses côtés.
Reposant sa tête sur son bras, il se perdit dans la contemplation du spectacle qui s’offrait à lui. Un aura l’entourait, même un ange aurait pu jalousé la pureté et la beauté de cette déesse. Se sentant loin d’elle, il la fit rouler sur lui, plus jamais il ne pourrait se séparer du contact de sa peau, de la possibilité de ne pouvoir la toucher, de la chaleur de son corps, de la douceur de ces gestes, de la magnificence de ces courbes.
Il aurait tout donné pour savoir ce qu’elle pensait à cet instant, avait-elle aussi ressenti le même incommensurable plaisir ? Il s’était tant donné cette nuit, il s’était tout offert, esprit et corps, toutes barrières étaient tombées. Il avait vécu tant d’années seul, observant d’autres couples mais jamais il n’avait été préparé à cela, la danse de leurs corps avait surpassé le plus raffiné des ballets et la chaleur émanant de leurs étreintes auraient fait fondre le plus dur des glaciers.
Bella s’était endormie, il le savait car son cœur avait cessé de vouloir s’envoler et sa respiration s’était ralentie. Il profita de ce moment pour continuer à passer ses doigts sur le corps de sa dryade, d’humer la fragrance délicieuse de ses cheveux. Il l’aimait, et il pressentait, sans s’en effaroucher, que son rôle sur terre, ne se bornait pas à un rôle purement passif, mais il devait, tel Eros aimer, soutenir et rendre heureux sa Psychée.
Il tourna la tête et vit à cet instant la lune faire sa révérence pour laisser place au lever du soleil. Cela résumait parfaitement la munificence de cette nuit, le crépuscule avait fait place au plus éclatant des soleils.