Les Volturi.

Chapitre 4 : A ma place.

Catégorie: M

Dernière mise à jour 10/11/2016 04:38

Arrivée chez moi, je réalisais enfin mon comportement plutôt « salope » de l'après midi.

Bon sang, qu'est ce qui m'avait pris ?!

Tomber dans les bras d'un inconnu, aussi beau et fascinant soit il, n'était pas du tout dans mes habitudes ! Même, tomber dans les bras d'un homme ne m'était jamais arrivé.

Je n'étais pas du genre romantique, ok, mais encore moins du genre à … Je n'ai même pas de mots pour exprimer ce qui était arrivé.

Baiser, peut être. Parce que ce n'était pas faire l'amour, et « coucher » ne conviendrait pas, vu que, techniquement parlant, nous n'étions pas couchés...

Je balançais mon sac sur le lit, honteuse.

Demain, je ferais comme il me l'avait dit : oublier.

C'était extra, d'accord. Passionné, aussi. Inattendu...

Raah !!

Furieusement, j'allumais mon ordi et sorti mon carnet.

Je branchais I-tunes et m'allongea sur le parquet de ma chambre, crayon a la main, une feuille blanche devant moi.

Dessiner m'aiderait à me calmer. Comme toujours.

Je mâchouillais le bout du crayon, cherchant mon premier trait. Je trouve que c'est le plus important. Je posais la mine avec légèreté.

Et me laissais envahir par mon instinct.

La forme d'un visage viril se matérialisa devant moi, des yeux profond mais insondable, des cheveux court, un nez parfait, une bouche que j'avais gouté, possédé... puis le cou, la gorge...

Je continuais ainsi, le dessinant tel que je le voyais : terriblement beau, méprisant, avec ce petit sourire en coin qui avait fait serré mon coeur, ces larges épaules auxquelles je m'étais agrippé...

Je finis par les ombres de son visage, l'agressivité de ses traits, la noirceur complète de ses yeux...

Je pris un crayon plus gras, accentuant encore la noirceur de son âme.

Ayant fini, je me redressais sur les genoux pour le contempler.

Felix. Je soupirais en changeant de feuille.

Aro se présenta sur ce papier là.

Je l'entourais de visages un peu flous que j'avais aperçu le premier jour où j'étais allée au palais.

La page était tellement remplie et noircie que je compris qu'ils n'étaient pas des êtres de lumière, comme les humains.

Quand je dessinais, je laissais mon inconscient ressortir. Ma meilleure amie pensait que j'avais un don. Je parvenais, a travers mes dessins, à voir. Quoi, je ne sais pas. Mais il était évident que souvent, ce que je traçais avait un sens.

Ma main alla trouver une autre feuille.

Démétri et Félix si posèrent avec aisance, effrayant. Très peu humain, a vrai dire. Prudemment, je fermais les yeux. Ma main continua son balais sur une autre feuille.

Je voulais savoir ce qu'ils étaient.

Pour la première fois de ma vie, je dessinais avec l'envie que mon amie ait raison. Je voulais que mes mains me donnent la réponse à cette énigme.

Je rouvris les yeux après quelques instants.

Je retint ma respiration.

Ce n'était pas des gribouillis. Pas du tout.

Là, dans le coin, j'aperçus la magnifique créature qui m'avait guidée jusqu'au palais.

Elle m'observait avec intensité.

Félix me tournait le dos, mais sa tête était tournée vers moi, son regard me transperçait, presque animal.

Et au centre...

Je posais une main sur mes lèvres.

Bon dieu...

Des corps empilés, des yeux suppliants... Une tache sombre s'étalait sur le sol.

Mes yeux retournèrent sur Félix. Son menton était barbouillé de je ne sais quelle substance.

Aro surplombait le tout, au dessus des cadavres, une expression d'amusement et de vide à la fois plaqué sur son visage fragile. Je serrais mon crayon entre mes doigts et relâcha l'air que j'avais gardé avec brutalité.

Je me penchais encore un peu vers le dessins.

Une bouche se trouvait dans le coin gauche.

Les dents semblaient parfaite, de la pointe des canines à la régularité de l'alignement. Mais ce sourire semblait vide.

Je ne voyais pas a qui appartenait ce bas de visage.

Je pris encore une feuille referma les yeux et me posa la question : que risquait il de m'arriver si j'y retournait ?

Mes doigts tremblèrent autour de mon crayon.

La mine frôla le papier avec une peur palpable.

Aussitôt je lançais mon crayon contre le mur.

Non.

Je ne voulais plus rien savoir de plus.

Je me levais sans un regard sur le sol couverts de feuille et me pencha sur mon ordi. Je mis Flo Rida - Right Round.

Le rythme de la musique me détendit assez pour que je regarde l'heure.

Deux heures du matin.

Encore une fois, je m'étais oubliée. Je pris un paquet de granola, un verre de lait et me câla dans le lit en observant la pièce autour de moi. Je dévorais le paquet en tremblant.

Les mythes... J'étais persuadée d'en avoir découvert un. Un gros même, qui pourrait me valoir une troisième mort. Secouant la tête, je filais dans la salle de bain. C'était plus fort que moi, il fallait que je m'occupe, sinon ma terreur me couperait les jambes.

Je l'avais assez observer chez les autres pour en être sûre.

Je me glissais sous la douche glacée. Au loin, j'entendis la musique changer. David Guetta. Je souris, me mettant à chanter.

Le rock très peu pour moi dans ces moments. Il facilitait ma capacité à imaginer, à rêver, à réfléchir. Et c'était bien les dernières choses dont j'avais envie.

L'eau glissa sur ma peau, salvatrice.

Mes pensées coulèrent avec elle, ne laissant qu'un vide et les paroles de la musique.

Un dessin ne voulait strictement rien dire. Les avertissements de Félix m'étaient montés à la tête. Il voulait sans doute dire qu'ils étaient une sorte de grosse mafia secrète.

Certes, j'étais persuadée qu'ils n'étaient pas humains. Pas avec des yeux pareils. Pas avec une telle force, une telle beauté surnaturelle. Même le comportement n'était pas humain.

Je secouais de nouveau la tête en m'enroulant dans une serviette et bugger devant mon miroir. Ce que j'y voyais ne m'aida pas à me changer les idées. Du moins pas comme je le souhaitais.

Le suçon dans mon cou se démarquait sur ma peau. Pas étonnant que ce Démétri nous ait capté ! Il était comme le phare d'un port, si voyant que j'en rougis de honte. Doucement, j'enlevais ma serviette pour la glisser jusqu'à ma taille. Je frémis en regardant mes cicatrices. Félix n'avait fait aucun commentaires sur ça. Et même moi, je les avais oublié. D'un doigt tremblant je les redessinais. S'il n'était pas choqué par ce genre de cicatrices, par quoi le serait il ? Brusquement la sensation de ses mains sur moi me revint en mémoire, mon corps s'échauffa. J'ouvris les lèvres sous le choc du désir que je ressentais encore. Mon estomac se noua d'envie, un frisson me parcourut. Je posais mes mains à plat sur le rebord du meuble, laissant la sensation s'échapper. Quand la chaleur de mon bas ventre s'en fut, je filais me glisser sous les draps, éteignant rapidement mon ordinateur.

Une main sur le front, je fixais le plafond.

Bordel.

Je n'arriverais pas à dormir.

Je fermais les yeux avec force, suppliant pour que le sommeil m'emporte. Puis la voix de Félix me revint.

A demain...

Je souris et me détendis.

Oui. C'est ça.

Je lui avais dit que je n'avais pas peur de lui.

Je devais faire tout mon possible pour ne pas avoir menti...

Enfin sereine, je me sentis partir dans le monde des songes.







Le soleil me piqua les yeux.

J'ouvris un oeil prudent. La chambre était telle que je l'avais laissé un peu plus tôt. Les dernières brumes de mon rêve s'effilèrent tandis que j'observais les dessins au pied du lit.

Je m'enroulais dans mon drap en posant un pied prudent sur le parquet. Rapidement, je fouillais dans mon sac, enfila les premiers vêtements qui me passèrent sous la main : un baggi avec un débardeur blanc, classique. En grignotant mon p'tit déjeuner, je rangeais ma chambre. Les dessins ne me faisait plus aussi peur, à présent.

Enfin, je veux dire que ce qu'il représentait ne m'inquiétait pas. C'est plus le fait que j'avais eu la confirmation d'être vraiment anormale. Mais vraiment.

Je ramassais mon crayon avec un soupir, le faisant tourner entre mes doigts.

Comme l'avait dit Félix, il fallait être spéciale pour pouvoir vivre dans ce palais. L'étais je suffisamment ?

Je souris et déposa le crayon sur mon bureau.

J'imagine que dessiner ce que notre inconscient nous dicte ne doit pas être assez « spécial » pour lui.

En deux deux, je me brossais les dents, attachai mes cheveux, enfilai mes converse et pris mon sac.

Il était déjà midi. Il allait se dire que je ne reviendrais pas.

Je ricanais en descendant les escaliers.

« Tu peux toujours rêver, mon pote... soufflais je pour moi même. »

parvenue devant le palais, j'adressais un petit signe de tête aux gardes.

Ils me dévisagèrent brièvement.

Je sentais qu'ils commençaient à me reconnaître.

Mon sourire s'élargit. Arrivée au hall d'entrée, je posais mes coudes sur le rebord de l'accueil. La femme leva les yeux vers moi;

elle était humaine, comme moi. Elle n'avait pas les yeux rouges, et n'était pas d'une beauté surnaturelle. Je lui fis un clin d'oeil.

« Je me demandais si vous pourriez prévenir monsieur Aro de ma visite, lui lançais je sans lui laisser le temps de dire un mot. Je ne lui ai pas précisé que je revenais, et je ne voudrais pas le surprendre. »

Elle cligna des yeux, comme si je l'avais ébloui.

Certes, j'affichais une confiance en moi que j'étais loin d'avoir.

En réalité, j'avais un peu peur de vraiment mal tomber. Comme si je risquais de le trouver assis sur un tas de cadavres bien frais.

« Je ne me rappelle pas que Maître Aro nous ait parlé d'une visite, fit une voix enfantine derrière moi. »

Je me tournais nonchalamment.

Qu'elle était ravissante ! Quinze ans, tout au plus, blonde au visage de porcelaine. Aussitôt, je sus qui elle était. Je ne savais pas pourquoi.

Ah si ! Je l'avais vu dans mes dessins.

Je lui souris.

« Je ne le connais que depuis deux jours, fis je en hochant la tête. Il me sert de guide. Pas dans le sens réducteur du terme, néanmoins, monsieur Aro est tout sauf quelqu'un dont on peut réduire le statut. »

Elle me détailla de bas en haut. Le jeune homme un peu à l'écart derrière elle avait ce même regard rouge et impassible que tous les habitants de ce palais.

Je sais que j'aurais du avoir peur.

Néanmoins, je savais qu'ils ne me feraient rien si je ne leur en donnais pas l'occasion.

Je m'avançais en tendant la main.

« Je suis Elena. »

Un éclair de compréhension passant dans les pupilles sanglante de la jeune fille.

Elle fronça les sourcils, sans doute intriguée.

« Jane. »

Je pouffais intérieurement.

Moi Tarzan, toi Jane.

Décidément, s'ils n'étaient pas tous aussi beau, je pourrais me moquer d'eux ouvertement.

Je baissais ma main, sachant qu'elle ne la serrerait pas. Sans me départir de mon sourire, j'enchaînai.

« Enchanté. Félix m'a dit que vous étiez rentrée hier. (Je haussais les épaules.) C'est juste tombé dans la conversation. Votre voyage était il agréable ? »

Elle cligna enfin des yeux, signe de surprise. Elle regarda le jeune homme à côté d'elle puis me répondit.

« Pas autant que je ne l'aurais souhaité. J'étais partie pour affaire.

  • Si jeune ? Monsieur Aro rassemble vraiment des personnes d'exceptions. (J'enfouis mes mains dans mes poches.) Désolée si je vous semble impolie. Mais cet endroit ne m'aide pas beaucoup à me comporter normalement. »

Elle pencha sa jolie frimousse sur le côté.

« Je vais vous conduire à Maître Aro. Alec ? (Le jeune homme la regarda enfin.) Tu veux bien nous accompagner avant d'aller retrouver Heidi ? »

Il hocha la tête.

Ils étaient jumeaux. J'en été sure. Ils m'entourèrent comme l'avais fait Démétri et Félix deux jours plus tôt. Cette fois ci, je ne me sentais plus comme une souris. Il faut dire qu'ils étaient moins impressionnant. Ou alors, le fait d'avoir coucher avec l'une de ces créatures m'avait immunisé contre la surprise de ne pas ressentir de chaleur autour de moi.

Je souris à cette pensée, oubliant même de regarder les tableaux du couloir.

La voix de Jane me surprit : je ne m'attendais pas à ce qu'elle me parle.

« Vous comptez revenir souvent ici, Elena ? »

Je haussais les épaules, même en sachant qu'elle ne me verrait pas.

« Autant de fois que Monsieur Aro me le proposera. Ou que mon séjour à Volterra durera.

  • Ah... Quel âge avez vous ?

  • Dix neufs. (Je gloussais) Un peu plus que vous ne sembliez en avoir. »

Elle me jeta un coup d'oeil surpris.

Deux fois en quelques minutes, je suppose qu'on ne la surprenait pas souvent? J'en ressentis beaucoup de fierté.

« Effectivement, acquiesça t elle finalement. Et vous venez pour les oeuvres d'art, c'est bien cela ?

  • Tutoyons nous, Jane. Franchement, je n'ai jamais été très à l'aise avec ce genre de politesse. (Je levais les yeux au plafond.) Au début, ouais, je venais seulement pour l'art. Mais je dois avouer que ce palais et ses habitants m'intéresse tout autant. »

Elle se tourna vivement vers moi, le visage soudain impassible. Trop vivement pour être humain. Je sentis la peur s'infiltrer en moi. Je la repoussais fermement.

« Aucun soucis à se faire pour ma discrétion, marmonnais je en m'approchant d'elle. Ce n'est pas vraiment mon genre d'aller ahaner dans la rue les secrets des autres. Je parlais plus du fait que vous m'intriguiez tellement que j'aimerais faire un portrait de chacun de vous. Donc j'observe et j'apprends. »

elle resta là, immobile, cette expression de surprise de nouveau peinte sur son visage.

J' étais à un demi mètre d'elle, lui montrant que je n'avais pas peur parce que je ne chercher pas à lui nuire. Quelque chose me disait qu'ils étaient bien plus receptif au langage corporel qu'aux mots. Je regardais une teinture à ma gauche. Aussitôt, je sentis la fascination m'envahir. Je fermais les yeux pour me contrôler et détourna le regard vers Jane qui s'était redressé, à présent curieuse. Elle se pencha légèrement vers moi.

« Tu devrais avoir peur.

  • Je sais. Exactement ce que m'a dit Félix. Je devrais. Mais je ne suis pas prudente de nature. Et puis, si je ne te donne pas de raison de me faire du mal, même pas une petite envie, pourquoi j'aurais peur ? Je ne cherche pas à être un membre actif dans vos histoire. Seulement une spectatrice. »

J'avais prononcé ses mots sans même savoir que je les pensais vraiment.

Mais ils étaient vrai. Je ne voulais pas me mêler de leurs histoires. Pas même porter de jugement. Je repensais à mes dessins. Je soupirais;

« En plus, je pense savoir ce que vous êtes capable de faire. Et ça ne me choque même pas. Je me donne l'impression d'être encore moins humaine que vous, là, à l'instant. »

Elle émit un petit son de gorge avant de se retourner et de continuer à me guider.

J'avais l'impression d'avoir passer le test de : je suis aussi bizarre que vous.

On arriva assez vite à la « salle du trône ». Ou des trônes. Jane l'ouvrit avec nonchalance, me jetant un dernier coup d'oeil.

Aro se trouvait sur le trône du centre. Quand il me vit, un large sourire découvrit ses dents. Je le lui rendis sincèrement. Comment pourrais je avoir un jour peur de lui ? Tout son être m'inspirait confiance. Je savais que ça pouvait être trompeur, mais je ne m'en inquiétais pas.

« Elena ! Je suis désolé de ne pas t'avoir raccompagner, hier, mais tu étais si absorbée...

  • C'est à moi de m'excuser, le coupais je avec gêne.

  • Mais non, voyons. Voir une aussi jeune personne aussi passionné... voilà longtemps que je n'avais pas pu observer cela. (Il se leva pour venir à ma rencontre.) Je vois que tu as fait la connaissance de Jane et Alec. Adorables, n'est ce pas ? »

Je dévisageais les jumeaux avec application. Bizarrement, Jane baissa les yeux. Je souris.

« Je trouve aussi, répondis je. Jumeaux ?

  • Tu as l'oeil !

  • Facile... »

Arrivé à ma hauteur, il me prit dans ses bras. Je restais figée, surprise. J'entendis un hoquet. Je jetais un coup d'oeil au jeune homme blond sur l'un des deux trône restant. Il écarquillait les yeux. Voyant la désapprobation de son regard, je sentis l'envie de l'enrager. Je rendis donc son étreinte à Aro. Celui ci pouffa en comprenant mes pensées.

« Je suppose que tu désires retourner dans la salle des merveilles ?

  • Pourquoi pas ? Souris je en m'écartant. Ma curiosité n'est pas encore totalement assouvie.

  • Félix n'est pas là pour le moment. Jane ? Accepterais tu de tenir compagnie à notre invité ? »

La jeune fille hôcha la tête, le visage impassible.

Moi, j'étais secrètement déçu de ne pas voir Félix. Le manque dans mon coeur se fit plus prononcé. Je grimaçais en chassant cette impression.

Aro me laissa donc au bon soin de la jeune fille.

À peine arrivée dans la salle, je ne tardais pas à oublier avec qui j'étais, où j'étais et même le temps.

Jane restait là, m'observant, immobile. Quand mes yeux fatiguèrent enfin, je vint m'asseoir à côté d'elle. Elle me regarda à ses pieds, déballant le paquet de gâteau que j'avais pris soin de fourrer dans mon sac.

Elle s'assit, finalement.

Je lui tendis un gâteau.

Elle me dévisagea, abasourdis.

« Tu ne le veux pas ? Demandais je au bout de quelques secondes.

  • Je... J'ai un régime plus particulier.

  • Arf. Dommage. Tu rates vraiment quelque chose.

  • C'est quoi ? Fit elle, au bout d'une petite minute, trop curieuse, surement.

  • Des cookies. Tout chocolat. (J'enfournais la moitié de celui que je tenais dans la main.) Un bonheur pour les papilles, un malheur pour les hanches. (Je lui souris en coin.) Jamais goûté le chocolat, je suppose.

  • Non...

  • M'en doutait. Tu peux en manger, quand même ?

  • Euh...

  • Oublie. Tu dois sans doute préférer d'autre genre de truc.

  • Et toi ?

  • Chocolat, chocolat et chocolat. J'suis fan. Avec un verre de lait, le top.

  • ah...

  • Dit moi... (J'engloutis un autre cookies.) Non pas que tu es obligée de me répondre, hein. Mais je me demandais... Ce n'est pas trop dur de n'être qu'avec des gens qui te ressembles ?

  • D-de quoi ? »

J'appuyais ma tête contre le mur.

« Ce que je veux dire c'est... Ce n'est pas trop lassant à force ? D'être comme tout ceux qui t'entoure ? Personne qui te surpasse, personne que tu surpasses ? Rien qui ne t'étonne, rien qui ne te passionne ?

  • J'ai une passion.

  • Oh ! Qu'est ce ? fis je, soudain très intéressée.

  • Je ne pense pas que tu sois capable de comprendre... marmonna t elle.

  • Je peux toujours essayer, me moquais je. »

Elle fixa ses main croisé sur ses genoux. Je soupirais.

« Moi, ma passion, c'est d'observer.

  • J'ai bien vu.

  • Non, pas dans ce sens là. J'aime percer les gens à jours, découvrir leurs secrets. Même si c'est dangereux.

  • Tu es suicidaire ? »

Son ton était si surpris, si enfantin, que j'éclatais de rire.

« Nan, pas du tout.

  • Mais...

  • Le danger me file la pêche et me rend encore plus productive. (Elle me dévisagea.) Tu ne comprends pas.

  • Moi, j'aime faire peur aux gens. »

J'accusais le coup.

« Sadique ?

  • Dit comme ça, ouais, ça fait bizarre, acquiesça t elle.

  • Hum... Une sadique. Et ton frère ?

  • Je... C'est à lui de te le dire.

  • Ouais. (Je pris mes genoux dans mes bras.) On pourrait quand même s'entendre, toute les deux.

  • Je ne pense pas.

  • Moi si. Écoute. (Elle se tourna vers moi, méfiante.) Tu as peur de ne pas être respecter, c'est ça ? Parce que tu fais très jeune. Ou encore qu'Aro t'aime moins parce que si tu n'étais pas spéciale, il ne te garderait pas auprès de lui ? Ou encore parce ce que ce qui te rend si effrayante est la seule chose qui te fait ressentir que tu vis ?

  • Pas vraiment. (Elle hésita, puis avoua d'un seul souffle) J'aime me sentir enivrer de pouvoir. J'aime me sentir puissante, effrayante. Qu'on me respecte, ait peur de moi. Si je pouvais, je terrifierais le monde entier pour qu'on se souvienne de moi.

  • Ouah. »

J'éclatais d'un rire nerveux. Elle me fusilla du regard;

« Je savais que tu ne comprendrais pas.

  • Oh que si. (Je me penchais de sorte que nos épaules se touchent. Je la sentis se raidir.) Moi aussi, j'suis passée par là. Quand j'ai pu redessiner, j'étais pas un ange. (Je fouillais dans mon sac.) Tiens. »

Elle regarda la feuille d'un air intrigué.

« J'l'ai toujours sur moi.

  • Qu'est ce ?

  • Un dessin.

  • Je vois bien, persifla t elle.

  • Un ancien camarade est venu me voir un jour. Il sortait avec une copine à moi. Mais il l'a tromper tant de fois que j'en avais la gerbe. Aussi, j'ai dessiné ça.

  • Et ça représente ?

  • Regarde bien. »

Elle resta silencieuse puis ses yeux s'écarquillèrent.

« C'est lui au milieu de toute ces femmes ?

  • Ouaip.

  • Et...?

  • Ce sont toutes les filles avec lesquelles il a couché durant sa relation avec mon amie. Je n'en avais pas vu la moitié. Je lui ai montré que je savais. Il a eu très peur. Surtout en voyant ce dessin là (Je lui en tendis un autre.) Le retour du boomerang.

  • C'est une scène de...

  • J'avais prédit qu'il se ferait chopper. Ça n'a pas manqué. Il m'appelle la sorcière, depuis. Mon amie n'a plus jamais voulu me revoir. Mes « malédictions » ont cassé son couple. D'après elle, c'est moi qui l'avait incité à la tromper.

  • C'est idiot.

  • Elle est idiote. (Je pouffais.) J'ai fait plusieurs trucs du genre. A des inconnus, des gens que j'aimais bien, des gens que je pouvais pas blairer. Je dessinais ce que j'avais découvert et leurs faisait du mal. Je leur inspirais de la terreur. J'étais contente, car ils m'avaient tous abandonner à la mort de mes parents, trop effrayés de soutenir la pauvre aveugle, comme si c'était contagieux. Puis je me suis dit que la vengeance, c'était pas vraiment ce que mes parents aurait voulu. Ma meilleure amie ne m'avait pas lâché, elle. Et pour elle, j'avais tout arrêté. Ces petites mesquineries.

  • Ce n'est rien comparé à ce que je fais, riposta elle.

  • Je pense que si, c'est comparable. J'aime ça. Voir la terreur dans les yeux des gens, savoir que j'ai un pouvoir sur eux. Même s'il n'est que psychologique.

  • Mais... Tu n'as pas l'air, pourtant...

  • Je ne le suis pas la plupart du temps. Seulement quand on me fait du mal. Mes mains dessinent seules. Je ne me retiens pas. (Je lui fis un clin d'oeil.) Alors je peux te comprendre.

  • Tu es vraiment étrange.

  • Merci. Venant de quelqu'un comme toi, ça me touche. »

Elle rit. Un rire d'enfant, insouciant. Je sentis une brusque tendresse m'envahir. La pauvre. Elle devait vraiment se sentir seule... Je lui pris la main.

« Tu sais, Jane. Quand je disais que moi, je me moquais bien de ce que vous étiez, vous autres, les yeux rouges, je le pensais. Je vis déjà avec un don assez effrayant comme ça pour être surprise par quoique ce soit. Et franchement, vivre au milieu de personne qui me dévisage comme si j'allais leur prédire que le toit de leur maison va leur tomber sur la gueule parce que j'en avais seulement envie, ça commence sincèrement à me les casser. De vous, j'aurais toujours un truc à apprendre.

  • Les gens normaux ne peuvent pas vivre ici, souffla t elle, comme déçu.

  • Félix m'a sorti la même excuse ! M'écriais je, dégoûtée.

  • Ecoute, Elena. Je t'aime bien. C'est la première fois que j'aime une autre personne qu'Aro et Alec. Vraiment. Je ne sais pas comment tu fais ça, faire en sorte que Aro, Félix, moi... nous te trouvions si attachante. Alors, je ne vais pas te mentir. Tu ne dois pas revenir. Tu es une fille trop... vivante, passionnée, pour mourir.

  • Je pense que le choix me revient.

  • Je pense aussi que tu devrais ouvrir les yeux. »

Je la dévisageais.

« Ok. Tu me crois normale, quoiqu'un peu excentrique. Je vais te montrer un truc. »

Je sortis un stylo et une feuille vierge.

« Pense à un truc, n'importe. Un truc que je ne pourrais pas deviné. (Elle fronça les sourcils.) C'est la première fois que j'essaie vraiment. Enfin, mis a part hier soir. Mais là, c'était vraiment pas voulu.

  • O-ok. »

Je l'observais fermer les yeux.

Putain, El, fait que tu ais ce putain de pouvoir !

Je mâchouillais le bout de mon crayon.

Comment avais je fait ?

Poser la mine sur la feuille. Fermer les yeux.

« A quoi pense t elle ? » Murmurais je à voix très basse.

Je sentis ma main trembler violemment. Comme lorsque je m'étais demandée ce qu'il m'arriverait si je revenais ici. Mais je ne balançais pas mon crayon. Au contraire, je le tins plus fermement.

Ma main bougea.

Vivement.

Si vivement que je crus que mon poignet allait cédé.

Je sentis un dessin se former sur la feuille.

Je savais exactement quel trait je traçais, si je devais appuyer ou être légère.

Ma main gauche attrapa un autre crayon. Je devinais qu'il était plus gras.

Il sauta dans mon autre main, laissant tomber mon HB sur le sol.

Puis, enfin, ma main cessa de trembler.

J'ouvris un oeil, regardant Jane.

Elle ouvrit la bouche de saisissement, fixant mon dessin.

« Comment...? »

Je baissais les yeux.

Elle s'y trouvait. En robe de la renaissance, au bras de son frère. Radieuse mais effrayante. Une trace noire s'étalait sur le devant de sa robe et sur son menton. Je plissais les yeux en me penchant plus en avant. Un corps, à l'arrière.

« Ok... marmonnais je.

  • Tu as vu ce que je pensais !!

  • Pas exactement. J'ai dessinais ce que tu pensais parce que c'est ce que je voulais dessiner.

  • Tu peux tout dessiner ?

  • Peut être.

  • Le futur ?

  • Jamais essayé.

  • Le passé ?

  • Bien sûr.

  • Le présent ?

  • Je pense que c'est faisable.

  • Ce que j'envisagerais de faire ?

  • Ouaip. Ça, je pense que c'est possible.

  • Bonté D... Tu es sûre que c'est un don ?

  • Je pense, ouais. Je savais que je parvenais à bien cerner le présent. Mais je prenais ça pour une simple compréhension de l'être humain. Hier, j'ai testé. (Je regardais mon dessin.) Et je t'avoue que je me fais peur.

  • Pourquoi ?

  • Je ne sais pas. Ça ne te ferait pas bizarre, à toi, de pouvoir prédire le futur par un dessin ? Ou de découvrir les secrets d'une personne ? Moi, si. »

Elle me dévisagea, longtemps.

Un bruit me fit sursauter. Je me tournais vivement.

Aussitôt que je l'aperçus, mon coeur s'arrêta.

Félix.

Qui fixait Jane avec animosité, les lèvres relevées en une grimace agressive.

« Félix, salua Jane, calmement.

  • Jane... gronda le nouveau centre de mon monde. Merci d'avoir veillé sur elle, je prends la relève. »

Elle me quitta des yeux pour lui lancer un regard las.

Je compris.

Elle était vraiment dangereuse. Assez pour que Félix ait peur pour moi. Je passais mon bras autour des épaules étroites de la jeune fille.

Elle se colla contre moi, curieuse.

Sa peau était aussi dure que de la pierre et tout aussi froide que la neige. Je souris à mon auto proclamé garde du corps.

« Jane et moi faisions connaissance. C'était très intéressant. (Je tendis la feuille à ma nouvelle amie.) Tiens, garde le. On en reparlera... »

Et ses lèvres s'étirèrent en un sourire innocent, spontané. Je ne pus que lui répondre d'une étreinte.

« J'espère qu'on se reverra. »

Elle hocha la tête et se leva souplement, avec une vitesse qui ne me surprenait plus.

Quand elle eut refermé la porte, je trouvais enfin le courage de regarder les yeux sanglants de mon Félix. Enfin, sanglants, ils étaient plutôt noir d'encre. Je me relevais lentement, et m'approcha prudemment.

« Salut. »

Sa main attrapa mon bras si vivement que je poussais un cri de surprise. Il m'attira à lui, le visage déformé par la fureur.

« Parmi tous les Volturi, il a fallut que tu te lies d'amitié avec Jane ? »

Il avait pratiquement craché son nom.

Je sentis la colère monté.

« Elle a besoin d'autre chose que de la peur.

  • Elle se délecte de la peur ! Bordel ! (Il inspira profondément.) Je t'interdis de l'approcher, dorénavant.

  • Tu n'as aucun droit sur moi. »

Il me lâcha, les yeux reprenant leur couleur habituelle.

« Je sais. Mais je ne peux pas m'en empêcher. »

Et dire que je pensais tout oublié ! Ce qui allait suivre confirmerait la chose.

J'attrapais le col de son manteau, et happa ses lèvres avec avidité.

Il y répondit instantanément. Il me souleva et me plaqua contre le mur.

Je fus vite essoufflée.

« Repose moi... »

Il obéit sagement.

C'était moi qui ne l'était pas.

Sa main passa dans mes cheveux.

« Tu es décidée à me faire tourner en bourrique, hein ? »

Il y avait une pointe de tendresse dans sa voix, sous l'ironie. Je penchais la tête sur le côté, de nouveau fascinée par ses traits parfaits.

« J'ai réfléchis, lâchais je. Et j'en suis venu à la conclusion que si je pouvais te voir, c'était suffisant.

  • Tu pourrais mourir pour ça... grogna t il, mécontent. »

Mais quelque chose dans ses gestes me disaient qu'il l'acceptait.

« Je pourrais, acquiesçais je. Mais je suis prête à prendre le risque. En plus, tu m'as manqué. »

Il regarda la pièce. Puis, trop rapidement pour que mes pauvres yeux d'humaines puissent suivre, il me souleva dans ses bras, tel un prince avec sa dulcinée, et se dirigea vers une porte dérobé.

On arriva dans un couloir sombre.

Il se déplaçait trop rapidement pour moi, et je sentais l'air soulever mes cheveux.

On déboula dans une petite pièce.

Il y avait un lit.

Il me jeta dessus.

Je le dévisageais, abasourdis.

« Je ne voulais pas dire que je voulais coucher avec toi et mourir pour ça. Te voir, plutôt. »

Il ne répondit rien et enleva son long manteau.

Je restais bouche bée.

Je n'avais pas eu le temps de le regarder, la veille.

Sa beauté brute me fit frémir.

Il se pencha vers moi.

« Et moi, je te veux. Maintenant. »

Je pris une seconde pour réfléchir, puis haussa les épaules.

Tout été trop soudain avec lui.

Il prit mon silence pour un oui et m'embrassa fougueusement.

Je sentis le désir monté à une vitesse vertigineuse et perdit le contrôle. C'est fou ce que l'on devient maladroit dans l'urgence.

En essayant de déboutonner sa chemise, j'en arrachais les boutons.

Je voulais de nouveau ressentir le plaisir d'avoir sa peau glacée contre la mienne.

Sa bouche frôla ma clavicule, là où il avait apposé sa marque la veille.

En réponse, mon corps se tendit, brûlant.

Je perdis le décompte du temps. Rien n'importait plus que mes mains parcourant son torse parfait, ma bouche possédant la sienne, ses mains à lui traçant des chemins d'une chaleur glacée sous mon débardeur.

J'avais attendu ça toute la nuit, je pouvais l'avouer à présent.

Il me déshabilla plus lentement, prenant son temps.

Quand ses lèvres se posèrent sur la cicatrices de mon aine, je frissonnais de plaisirs.

Je lui retirais sa chemise sans ménagement, me redressant pour avoir plus d'agilité.

Il se laissa faire, le regard noir, deux soifs se disputant dans le fond de ses prunelles. Une que je comprenais, l'autre que je craignais.

Quand nos deux corps nus se touchèrent enfin en intégralité, je me sentis enfin détendu. Oui. C'était ainsi que ce devait être. Deux fois que je ressentais la même chose.

Sa langue chatouilla mes côtes puis le bout de mes seins, joueur.

La respiration courte, j'agrippais ses cheveux, attirant sa bouche vers la mienne.

J'étais beaucoup trop bruyante. Il rit doucement en étouffant mes gémissement d'attente.

D'un mouvement il entra en moi.

Je m'arquais, cherchant à avoir le plus de contact possible.

Les va et viens entraînaient des frissons incontrôlables. Ses mains s'activaient comme s'il voulait me connaître par coeur.

Moi, je n'étais capable que de m'agripper à lui, l'esprit embrouillé par le plaisir que je ressentais.

Je perdis le compte des vagues de plaisirs fulgurantes que je ressentis, voulant l'accueillir encore et encore.

Je nous fis basculé sur le côté, tombant au dessus de lui, sur le sol.

Il ouvrit la bouche, surpris.

Je posais mes mains sur son torse, soulevant les hanches.

Il grogna quand je les redescendis, le faisant entrer au plus profond de moi.

Je me penchais à son oreille, me soulevant, m'abaissant dans une danse de plaisirs.

« Tu es à moi, grondais je, possessive. »

Il m'attrapa la taille, et sans un mot, accéléra la cadence, venant à ma rencontre, la peau de plus en plus échaudé par mon contact.

J'atteignis le paroxysme une nouvelle fois, en même temps que lui. Je restais à genoux sur lui, les bras tremblant, appuyé sur son torse, le visage caché par les cheveux, cherchant à reprendre mon souffle.

Il prit un de mes seins dans sa paume, se redressant sans effort, pour venir frôler les lèvres.

« Et toi, tu m'appartiens entièrement. »

Je hochais la tête, vaincue.

Il se releva, me tenant contre lui, et m'allongea dans le lit.

Il recula, pour me détailler.

Ses doigts frôlèrent chacune de mes cicatrices.

« Tu m'as manqué aussi... »

Je soupirais et sombra dans le sommeil, ayant l'impression d'avoir enfin trouvé ma place.

Avant que ma perception de la réalité ne fusse totalement engloutit par les ténèbres, je l'entendis murmurer :

« Je te protègerais. Je te le promets. »

Un sourire heureux étira mes lèvres.

Oui, je me sentais enfin chez moi. Aro, Jane, ils m'aimeraient.

Et Félix, lui, me protègerait.

Mes mythes, mes amours. Ma maison...

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