Petite Etincelle
Opiluk pour papa et Daniluk pour maman.
Et pour éviter la confusion, je garde le terme «étincelant» au masculin.
CHAPITRE 7
POV Normal
Douleur. De la douleur partout !
Les gouttes de pluie corrosives qui tombaient du ciel obscurci par la tempête rongeaient petit à petit son protoforme argenté déjà en très mauvais état. La noirceur omniprésente et le froid mordant alimentaient sa panique qui s’intensifiait au fil des kliks passés dans cette faille tellement profonde qu’il était impossible d’en voir le ciel. Sa propre tombe… Et de surcroît, il ne possédait plus aucun lien créateur, donc il ne pouvait plus appeler ni espérer recevoir un quelconque soutien pour son Spark meurtri. Dans son calvaire, le petit étincelant au fond du trou poussa une série de cris plaintifs tandis que cette douleur atroce circulait dans tout son corps, spasmodiquement. Trop jeune pour comprendre ce qui lui arrivait, il voulait tout simplement que cette épreuve cesse enfin pour retrouver la douce chaleur d’un support de vie.
Pourquoi suis-je toute seule ? Où sont mes créateurs ? Mon lien ? Il se posait toutes sortes de questions.
Et comme si cela ne suffisait pas, il était incapable de bouger, car une lourde plaque de métal l’écrasait au niveau du châssis, et son bras droit était également coincé en dessous de la tôle froissée. Son optique brisée lui faisait endurer un supplice, mais la pire des douleurs venait de ses ailettes, tordues dans un angle inconfortable sous le poids conséquent de cette plaque qu’il avait malencontreusement emportée avec lui durant sa chute. Une chute qui aurait pu lui être fatale… Qui aurait normalement dû lui être fatale, avec cette hauteur. Heureusement que le sol était mou grâce à toute cette poussière accumulée et ces cendres, sinon, il ne serait déjà plus qu’un amas de métal sans vie perdu à jamais dans les entrailles de Cybertron.
Le jeune robot face contre terre grogna du fin fond de son vocaliser tout en plissant sa seule optique encore valide d’un grincement de dentas, son bras non coincé étendu devant lui. Son Spark pulsait farouchement dans son compartiment et menaçait même de se rompre à tout moment, signalait son CPU qui tentait de redémarrer ses systèmes moteurs depuis bientôt un breem. Souffrance, terreur et incompréhension s’acharnaient sur le protoforme qui avait absolument tout perdu en moins d’un groon. Sa famille, son lien, son optique… Et bientôt, sa propre vie. Gémissant de défaite, il reposa sa tête sur le sol puis libéra une petite larme qui se mêla vite à la pluie corrosive qui le dévorait à petit feu, l’orage menaçant grondant au-dessus du gouffre. Chaque fois qu’un éclair déchirait le ciel en deux, la lumière vive produite par les gaz atmosphériques baignait la faille d’un vert aveuglant, surprenant à chaque fois le Cybertronien en détresse.
Pourquoi était-il là ? Pourquoi lui avait-on fait du mal ? Où étaient son Opiluk et sa Daniluk ? Il voulait tant retrouver la chaleureuse étreinte de sa créatrice, les bras puissants mais doux de son créateur… Ressentir à nouveau leur amour et leur protection. Il s’imaginait qu’une main se tendait vers lui pour le sortir de ce cauchemar éveillé, accompagnée d’une lumière bleue accueillante et d’un sourire bienveillant. Rien qu’un petit geste réconfortant. Toutefois, cette agréable image disparut au prochain flash lumineux le confrontant à nouveau à la noirceur de cet effroyable trou, lui arrachant un autre cri étranglé pendant qu’il cachait son visage dans la poussière. Ses petits doigts, dont l’un était tordu, s’enfoncèrent dans les cendres pour essayer une nouvelle fois de s’extirper de cette lourde plaque qui l’immobilisait totalement. Et sans surprise, il échoua, ses forces l’abandonnant trop vite pour continuer à lutter.
Il fallait qu’il se rende à l’évidence qu’il était désormais coincé ici pour toujours et que personne ne viendrait le chercher... Qu’il était complètement seul face à son destin. Néanmoins, il ne pouvait se résoudre à laisser tomber le lien créateur qu’il continuait de chercher désespérément en le titillant, sans jamais recevoir de réponse en retour. Il ne restait plus que ce silence meurtrier... Un vide sans fin dans lequel il se noyait à chaque nouvelle tentative de renouer le contact. Les larmes de frustration lui montant aux optiques, ce dernier constat le laissa complètement désemparé, incapable d’accepter la triste vérité qu’il n’avait plus de créateurs. Beaucoup trop jeune pour comprendre le principe de la vie et de la mort, il n’était cependant pas dupe et savait que si plus personne ne lui répondait, cela signifiait qu’ils avaient disparu.
Il déplaça ensuite son regard vers le sommet du trou où l’on voyait à peine la lumière des lunes se refléter derrière les gros nuages noirs menaçants. Une seule petite lueur qui suffisait à peine à dessiner les contours biscornus du bord du gouffre. Dans son châssis, son étincelle de vie se dégradait rapidement, et les messages d’alerte dans son CPU n’en finissaient plus... Ajoutons à cela qu’une nouvelle douleur venait d’apparaître au niveau de son réservoir, dorénavant complètement vide : la faim. D’une grimace d’inconfort, le petit étincelant tenta d’atténuer cette gêne en essayant de changer de position, mais malheureusement son bras coincé l’en empêchait, tout comme ses deux jambes qui refusaient de lui obéir. Son processeur se battait pour que ses fonctions vitales ne lâchent pas, au détriment de ses fonctions motrices qui passaient au second plan, le ralentissant considérablement.
Le sort s’acharnait sur lui, il n’y avait plus de doute possible.
Un frisson lui parcourut le protoforme, puis il réprima un grognement de mécontentement dans son vocaliser à cause du mouvement brusque provoqué par cette secousse involontaire. Il ne supportait plus toute cette douleur qui circulait dans l’ensemble de son corps, et encore moins la famine de plus en plus présente dans son réservoir creux. Il sentait son Spark mourir, agoniser. Il pouvait voir la silhouette de sa Daniluk et de son Opiluk se profiler devant lui, là, au fond du gouffre, tous deux souriants et l’appelant pour qu’il les rejoigne. Il aurait tellement voulu pouvoir leur tendre la main et leur répondre par des petits gazouillis de joie, mais il n’était même plus capable de faire ce simple geste alors que l’acide dilué tapissait maintenant le fond. Puis soudainement, ses deux créateurs disparurent sous ses optiques lorsque des voix retentirent dans le lointain. C’étaient des sons très faibles, mais par chance, ses audios les captaient parfaitement malgré la profondeur qui le séparait de la surface. Son unique espoir d’être retrouvé avant la fin.
Alors, avec le tout dernier brin de force qui lui restait, il poussa un cri strident en espérant se faire entendre par quelqu’un avant de succomber à la noirceur attirante.
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Optimus Prime contempla avec amertume le paysage pluvieux dévasté ci-dessous.
La ville de Trypican, autrefois grande et luxuriante, n’était maintenant plus qu’un amas de métal brûlant... Les grandes tours d’argent qui faisaient la fierté de ses dirigeants s’étaient presque toutes effondrées au milieu des corps, pour la plupart méconnaissables, des civils et des soldats Autobots morts au combat. Un décor des plus macabres qui marquait malheureusement le début d’une nouvelle ère. Le commencement d’une autre guerre interminable opposant le bien au mal. Encore. Pourquoi fallait-il que ce soit un éternel recommencement… Pourquoi ne pouvaient-ils pas simplement s’asseoir autour d’une table et discuter des revendications de chacun ? Simplement échanger des idées, débattre et trouver des solutions avec diplomatie plutôt que de s’en prendre aux villes et à leurs habitants. Ce qui n’était hélas pas possible pas possible du point de vue des Decepticons et de leur chef dictateur prônant la violence et la destruction, comme s’il s’agissait de la seule solution existante.
Mais comment avait-il pu laisser cela se produire ? Un tel massacre, juste pour une question d’idéologies et de pouvoir…
Optimus leva une main à ses optiques puis poussa un long soupir de découragement, ravagé par le résultat de ces nombreuses tensions qui avaient fini par éclater au pire moment. La vie était pourtant si précieuse... Leur espèce avait déjà tellement souffert des ténèbres et de la famine, alors pourquoi se battre pour une question de pouvoir ? Pourquoi s’en prendre à ceux qui s’en remettaient à peine des épreuves précédentes infligées par Primus ? Leur race était puissante et avancée, mais tellement primitive quand il s’agissait de construire un monde meilleur sur des bases saines. Perdu dans les méandres de son esprit, le grand Prime accablé visualisa le paysage chaotique avec douleur, le sentiment d’impuissance le travaillant au fur et à mesure qu’il constatait les dégâts. Une main se posa tout à coup sur son bras dans une tentative de réconfort, avant qu’une voix familière ne vienne troubler ce silence angoissant.
«Optimus, recherchons les survivants. Il n’est peut-être pas trop tard.» Encouragea le médecin de l’équipe, Ratchet. Le mecha rouge et blanc tapota le bras de son leader d’un sourire triste puis s’éloigna vers des décombres pour continuer de scanner les environs à la recherche d’une signature énergétique.
À quelques mètres de là, un autre robot bien plus costaud que le médecin soulevait d’immenses plaques de métal boursoufflées pour éventuellement trouver des survivants qui se seraient retrouvés coincés sous la ferraille lors des explosions. Cependant, l’espoir de retrouver un Cybertronien vivant quelque part dans ces décombres fumants s’amenuisait au fil des recherches qui ne donnaient absolument rien. Pas un cri ou gémissement atteignait leurs audios attentifs aux appels au secours. Ce silence angoissant persistait, parfois brisé par le grondement de l’orage. Appelant de temps à autre pour les survivants, Ironhide se déplaçait en ligne droite pendant que Ratchet couvrait méthodiquement le terrain avec son scan, bien à l’écoute des bruits environnants au cas où quelqu’un répondrait enfin. La nouvelle que les secteurs jeunes avaient tous été détruits en premier lors de l’attaque résonnait encore dans les têtes des Autobots moralement abattus.
Les Decepticons, aussi cruels qu’ils le montraient, avaient ciblé ces secteurs-là en priorité pour anéantir les étincelants et les créateurs porteurs, afin que cette nouvelle génération ne puisse pas entraver leur ascension vers le sommet de la hiérarchie. La plupart des fembots qui vivaient à Trypican avaient été déplacées dans des enceintes souterraines spécialement conçues à l’extérieur de la ville, mais d’après les dernières informations, elles avaient soit été kidnappées, soit sauvagement tuées. Certainement dans le but de faire de nouvelles expérimentations ou pour d’autres choses toutes plus tordues les unes que les autres. Ils n’avaient pas de respect pour rien, considérant les êtres vivants comme de simples instruments... Ils ne respectaient même pas ce don de la vie qui leur avait été si gracieusement offert, alors pourquoi se gêneraient-ils pour faire subir des expériences aux prisonniers de guerre ?
De la cruauté pure et simple.
Optimus observait tristement son équipe d’Autobots qui nourrissaient encore l’espoir de trouver quelqu’un en vie parmi ces ruines. Il n’était pourtant pas de nature pessimiste, mais les chances de survie dans ces conditions avoisinaient le zéro pourcent. Plus rien ne tenait debout après le passage des forces armées Decepticons, alors qui aurait pu survivre à cette tragédie ? Les épaules tombantes, le Prime dirigea ses optiques bleues ternes sur Jazz qui venait de grimper sur le flanc d’une tour coupée en deux pour tenter d’avoir une meilleure visibilité des restes de la ville, plissant ses optiques à l’épaisse fumée noire qui brouillait sa vision. Le groupe avançait lentement dans les décombres tandis que le scanner de Ratchet numérisait soigneusement tous les anciens bâtiments maintenant démolis. Ironhide, d’un petit soupir agacé, se retourna vers son chef désemparé puis se racla le vocaliser afin d’attirer son attention sur lui.
«Optimus, cette attaque n'est pas de ta faute ! Jamais personne n’aurait pu prédire ce qui allait arriver. Ces satanés Decepticons nous ont tendu un piège ! Leurs paroles, ce n’étaient qu’un ramassis de conneries... Ils n’ont aucun scrupule. Si j’en croise un, je lui ferai regretter le cycle de son activation !» Rouspéta-t-il tout en frappant son pede dans un morceau de métal pour le faire valser. L’Autobot rouge et blanc du groupe se retourna.
«Nous avons vu suffisamment de violence pour aujourd’hui, pas la peine d’en rajouter, Ironhide...» Soupira de lassitude le médecin qui leva les optiques au ciel à l’agressivité spontanée du robot intégralement noir. Mais qui pouvait lui en vouloir, après tout ce qu’ils venaient de vivre... Après les soi-disant pourparlers qu’avaient engagés la cause Decepticon. Pour finalement se faire avoir en beauté. Les optiques du leader charismatique balayaient lentement le champ de bataille pendant que les gouttes de pluie acide abîmaient son armure rouge et bleue, s’exprimant enfin après avoir retrouvé le contrôle de sa voix.
«Non. J’aurais dû être capable d’anticiper une pareille attaque. J’aurais dû sentir que c’était un coup monté de toutes pièces. J’ai été naïf… J’ai fait une terrible erreur de stratégie qui a coûté la vie à de nombreux Autobots et je porterai ce fardeau pour l’éternité.» Optimus secoua doucement la tête, le regard s’assombrissant et habité par le sentiment d’avoir perdu une partie de son honneur. Cependant, il était intimement convaincu que tout ceci avait été orchestré dans l’unique but de l’atteindre. Que Megatron cherchait à le désemparer pour qu’il cède plus facilement à ses sommations. Un plan minutieusement façonné avec toute la haine qu’il lui vouait.
«Il est trop tard pour les regrets. Ils ne ramèneront pas nos morts. Ce qui compte, c’est l’instant présent et qu’on retrouve à tout prix les survivants. Ils ont besoin de nous, c’est tout ce qui importe désormais.» Déclara Ratchet avec fermeté mais non sans une once de pitié pour son chef qui porterait son fardeau avec dignité, il le savait. En revanche, cela ne l’empêchait pas de ressentir cette peine pour lui, car il savait à quel point les erreurs pouvaient affecter l’esprit et la confiance en soi. Surtout pour quelqu’un qui venait d’endosser l’un des rôles les plus importants en temps de guerre.
Celui de Prime et de commandant des Autobots.
«R.A.S de ce côté-là, Monsieur !» Annonça le bot bleu et blanc du nom de Jazz tout en sautant de son tas de décombres pour ensuite se protéger le casque de la fine pluie.
Ratchet ressortit rapidement d'un bâtiment lorsqu’il entendit les fondations grincer dangereusement avant qu’il ne se retrouve enseveli à son tour sous les tonnes de métal. Dès l’instant où il mit le pede dehors, la structure fragilisée par les bombes s’écroula dans un nuage dense de poussière qui enveloppa les trois autres Autobots à proximité. Tous se couvrirent la bouche pour ne pas encrasser leur filtre. Le médecin offrit un regard désolé à son chef après la découverte d’un corps sans vie à l’intérieur de l’édifice, ne pouvant plus rien faire pour lui malheureusement. Il reçut également une communication d’un autre groupe de recherche situé de l’autre côté de la ville pour savoir si tout allait bien après la chute de l’imposant bâtiment dont le bruit s’entendait dans un large rayon. Ce à quoi le médecin leur répondit qu’ils poursuivaient toujours les recherches dans le périmètre établi à la hâte.
Les poings serrés le long du corps, le Spark meurtri et les optiques rivées au sol, le grand Prime écoutait attentivement ce calme lugubre qui régnait sur la ville en ruines. Un petit vent soufflait, sifflait entre les structures brisées et emportait avec lui la poussière et les petits débris de métaux à ses grands pedes. Les premières lueurs rougeoyantes des soleils perçaient progressivement l’horizon, chassant avec le vent les nuages noircis de cette pluie corrosive. Après quelques kliks supplémentaires, cette horrible pluie s’arrêta enfin de tomber et soulagea les Autobots de la pression constante de vérifier la progression de la rouille sur leurs armures. Optimus tourna la tête vers Jazz et Ironhide, qui débattaient pour savoir s’ils devaient poursuivre les recherches ou se replier avant d’être pris en chasse par les Decepticons. Le Prime contesta aussitôt.
«Non, je refuse ! Nous n’avons pas le droit d’abandonner. Il faut continuer nos recherches, je suis sûr qu'il y a des survivants quelque part ! Autobots, avec moi !» Animé d’une conviction nouvelle, le commandant fit signe aux mechas de le suivre.
Les autres se regardèrent avec incertitude, mais finirent par suivre le plus grand robot à travers la multitude de décombres qui parsemaient le sol de Cybertron tout en continuant d’appeler les blessés à se manifester d’une manière ou d’une autre. Déjà plus de deux groons de recherches intensives qui n’avaient abouti à rien... De quoi démoraliser les troupes épuisées. Mis à part des corps sans vie, des membres sans propriétaire ou simplement des tas de cendres qui formaient autrefois des robots, il ne restait plus rien de leur merveilleuse et luxuriante ville. Ils arrivèrent bientôt à proximité d'un lac où se trouvait une ancienne base souterraine, l’une des plus grandes et des plus résistantes de la zone. Du matériel y était stocké, ainsi que des soldats et des civils. Optimus s’arrêta au bord d’une gigantesque crevasse pour interpréter avec horreur ce qui s’était passé ici.
La base souterraine numéro douze devait normalement se trouver juste là... Juste sous ses optiques grandes ouvertes d’horreur. Celle qui était censée rivaliser avec n’importe quelle technologie ou arme ennemie n’était à présent plus qu’un cratère fumant sans l’ombre d’un signe de vie aux alentours. Pas un seul son ne pouvait être distingué. Sous le choc de cette découverte, le grand leader ébranlé recula de deux pas, incapable de détacher ses optiques bleues de ce qui restait de la base… Là où tous leurs espoirs avaient été placés en ces débuts d’hostilité. Ratchet se pencha au-dessus du gouffre, mais les rayons verts de son scanner n’arrivaient même pas à atteindre le fond qui paraissait sans fin.
«C’est affreux... Kup, Prowl, Blaster et toutes les autres victimes... Ils sont partis.» Déplora ce dernier dans un chuchotement attristé, prenant garde de ne pas glisser après avoir observé la chute de débris.
«Scrap ! La base n'est plus qu'un cratère fumant !» Hurla Ironhide derrière les deux Autobots au bord du gouffre.
«Quelles sont les chances de survie, Ratchet ?» Interrogea Jazz, même s’il connaissait déjà la réponse à cette question. Et le regard sombre du médecin ne faisait que confirmer cette pensée.
«Non, c’est impossible... Il y avait tant d’innocents ici. Des soldats, des amis, des familles...» Se désola Optimus. Après un puissant rugissement de colère, il frappa de toutes ses forces une tôle, l’envoyant voler contre un bâtiment voisin. Une fureur incontrôlable s’était emparée de son Spark à cette révélation de trop. Il avait appris à maîtriser ses émotions auprès de son mentor Sentinel Prime, mais jamais encore il n’avait été confronté à une telle sauvagerie.
Une haine si profonde l’avait envahi que ses optiques s’éclaircirent, plus lumineuses que la normale. Megatron n’avait pas le droit de s’en prendre aux innocents sous prétexte qu’il voulait atteindre la supériorité ! C’était immonde, sordide et contraire à l’éthique. Personne n’accepterait qu’un bot de son genre accède au pouvoir suprême. Si ce n’était pas lui qui l’en empêchait, quelqu’un d’autre s’en chargerait après ce carnage inutile, il en était persuadé au plus profond de son être. Comment les Decepticons pouvaient-ils aveuglément suivre un chef qui voulait bâtir leur avenir sur des massacres ? Voilà ce qui faisait la distinction entre les deux factions : leurs motivations. Toutefois, Optimus ne laissera pas ces actes infâmes et monstrueux sans sanction, et il était dorénavant déterminé à reprendre un avantage sur cette guerre en commençant par devenir le leader qu’attendaient tous les Autobots.
Tous ces bons moments passés aux côtés de son frère d’arme Megatronus ne représentaient plus rien pour lui. Megatronus était mort, et Megatron avait pris sa place pour de bon, assumant ainsi toutes les responsabilités.
Les Autobots regardaient avec compassion cette crise de colère, alors que leur chef était consumé par la culpabilité d’avoir laissé trop de chances à son ancien ami devenu déchu. Optimus Prime allait devoir apprendre que certaines âmes ne pouvaient être sauvées de la folie, et que parfois, il fallait simplement accepter l’inévitable. Un processus long et difficile, certes, mais ils étaient certains qu’avec le temps, il deviendrait un bon chef. Et surtout avec de la pratique. Lui aussi avait droit à une seconde chance. Ironhide se racla doucement le vocaliser, puis décida de faire un pas en avant vers son ami de longue date, Optimus, pour lui apporter du soutien. Cependant il s’arrêta dans son élan lorsqu’il crut entendre un petit bruit… Incrédule et hésitant, il fronça les crêtes optiques tout en orientant ses capteurs auditifs vers la crevasse d’où il pensait avoir perçu ce son inhabituel.
Pas un bruit, plutôt un gémissement !
«Ironhide, qu’est-ce qu’il y a ?» Pressa Ratchet qui croisa les bras lorsque le Wrecker se mit à arpenter le gouffre d’une attitude intriguée.
«Je crois que j’ai entendu quelque chose...» Répondit vaguement ce dernier tandis qu’il cherchait la provenance de ce son. De gauche à droite, il marchait nerveusement au bord de la faille tout en jetant des petits coups d’optiques à l’intérieur. Il n’avait certainement pas rêvé ! Il était sûr d’avoir entendu quelque chose... Encore fallait-il trouver le moyen de descendre dans ce gouffre sans risquer de se blesser. Face à cet étrange scène, l’Autobot bleu et blanc ricana d’amusement.
«Tu te fais vieux, tu as sûrement imaginé des choses ! Tu sais, ça arrive souvent à cet âge-là, personne ne te jugera.» Lâcha Jazz avec dérision après s’être assis sur une carcasse de bâtiment, les pedes pendant dans le vide et les bras croisés d’un petit sourire moqueur.
«J’ai entendu quelque chose !» Assura Ironhide avec véhémence, ignorant la petite insulte de Jazz pour se concentrer sur la capacité de ses audios. Optimus échangea un regard confus avec Ratchet alors que ce dernier s’avançait vers son coéquipier devenu nerveux pour une histoire de bruit que personne d’autre n’avait entendu.
«Ironhide, loin de moi l’idée de remettre tes paroles en cause, mais es-tu sûr-» Ratchet commença mais il ne put cependant finir sa phrase car, tout à coup, le mecha noir s’écria.
«Primus tout-puissant ! Je le vois, c’est un étincelant !» L’Autobot pointa du doigt la faible lumière bleue en provenance du fond du trou. Cette luminosité suffisait à peine pour dessiner la silhouette du fameux petit étincelant coincé. Abasourdi, mais incroyablement fier de sa découverte, il positionna ses poings sur ses hanches puis gonfla le châssis au visage sidéré des trois autres ; « je suis peut-être vieux, mais je ne suis pas sénile ! J’ai encore toutes mes capacités. C’est plutôt vous qui devriez avoir des doutes !»
Ne prêtant toutefois plus aucune attention aux mots d’Ironhide, les trois Autobots se précipitèrent au bord de la crevasse pour voir qu’effectivement, le mecha datant de la première civilisation ne se trompait pas. Aussi incroyable que cela puisse paraître, un étincelant se trouvait bel et bien au fond du trou mais bloqué sous une imposante plaque de métal tordu. Comment s’était-il retrouvé là ? Mais surtout, comment avait-il fait pour survivre à cette chute vertigineuse ? C’était déjà un miracle ! À la hâte, Ratchet s’activa pour tenter de faire un bilan de santé du petit protoforme depuis sa position sans prendre de risque. Ce n'était pas le moment de faire une mauvaise chute ! Il se focalisa sur sa tâche assidue. Il attendit anxieusement les résultats qui finirent par s’afficher à l’écran intégré dans son bras droit, plusieurs lignes et chiffres inquiétants se profilant devant les optiques soucieuses du médecin.
«Qu’en est-il ?» Optimus s’agenouilla à son tour à côté de Ratchet, l’urgence et l’impatience se faisaient entendre dans sa voix barytonnée.
«Il est vivant, mais gravement blessé. J’ignore depuis combien de temps il croupit dans ce trou humide, mais il ne tiendra plus très longtemps si on ne l’extirpe pas immédiatement. Il perd beaucoup d’energon. Son protoforme présente des signes graves de faiblesse et son optique droite est brisée. Il faut vite agir si on ne veut pas perdre notre seul survivant de Trypican. Jazz, récupère-le !» Ordonna subitement le médecin tout en indiquant l’étincelant ici-bas avec son index, sa voix ne laissant place à aucun débat.
«Jazz, fais ci, Jazz, fais ça... Et il est où mon s’il te plaît ?» Rouspéta l’Autobot farceur qui, sans protester, escalada les parois escarpées sous les optiques vigilantes de ses coéquipiers. S’aidant de ses pedes pour ne pas glisser tout du long, il contourna les zones potentiellement instables puis sauta de l’autre côté quand il remarqua que le mur était moins pentu. Tel un vrai acrobate, le robot agile s’enfonçait dans la noirceur, accompagné des encouragements bénéfiques de son équipe aux aguets.
«Jazz ! Quand tu arriveras au fond, fais bien attention de ne pas écraser davantage l’étincelant avec la plaque ! Tes mouvements devront être doux et précis à la fois. Souviens-toi, doux et précis !» Rappela le médecin rouge et blanc à la surface.
«Aussi doux que le postérieur de Megatron...» Blagua Ironhide, amusé.
«Je suis l’exemple même de la douceur !» Rétorqua l’Autobot muni d’une visière qui atteignit enfin sa destination d’un petit bond gracieux suivi par un petit "hopla". D’une secousse ironique de sa tête au commentaire d’Ironhide sur sa douceur, il s’avança dans le noir jusqu’au protoforme immobile et silencieux baignant dans une flaque d’eau oxydante. Heureusement que cette pluie avait dilué la substance extrêmement corrosive, sinon il ne resterait plus rien de l’étincelant...
«Ça y est, j’y suis ! Je le vois, il est complètement écrasé sur le sol. Je vais faire de mon mieux pour le tirer d’affaire !» Indiqua Jazz tout en s’agenouillant aux côtés de l’étincelant pour commencer à le libérer.
«Fais bien attention mon ami.» Implora le grand Prime, soucieux du bon déroulement de cette opération dangereuse. Il fallait qu’ils réussissent ! Ils n’avaient pas le droit d’échouer.
Le plus lentement et soigneusement possible, Jazz souleva la plaque plus lourde qu’il ne le pensait jusqu’à ce que l’étincelant soit complètement dégagé de son emprise. Il la jeta ensuite sur le côté puis se pencha au-dessus du protoforme méchamment abîmé, une pression supplémentaire au Spark quand il vit de l’energon se mélanger à l’eau sale. Il grinça des dentas alors qu’il récupérait très doucement le petit robot dans ses bras, doublement inquiet quand il n’obtint aucune réaction de la part de l’étincelant aux premières sollicitations. Il pendait mollement dans ses mains, sa tête ballante en arrière et ses optiques éteintes. Bientôt, des gouttes d’energon qui ne lui appartenaient pas tâchaient ses doigts et son armure. Un peu pris au dépourvu par ce premier mauvais bilan, le mecha repositionna le petit Cybertronien inconscient contre son châssis pour commencer l’escalade de la faille vers la lumière des optiques de ses alliés.
«N’oublie pas qu’il faut le manipuler avec précaution ! C’est un étincelant !» Cria Ratchet au-dessus après avoir eu un méchant doute sur les capacités du saboteur expert à faire preuve de délicatesse.
«Encore heureux que tu me le rappelles ! J’étais à deux doigts de vous le jeter !» Sarcastique, Jazz leva ses optiques au ciel à la remarque cinglante du médecin qui n’avait vraiment pas besoin de faire une telle précision. Comme s’il était idiot ou qu’il ne prenait pas ce genre de situation au sérieux ! Il se montrait peut-être imprudent et désinvolte par moments, mais il savait faire la différence entre une simple balade et une opération risquée !
Avec l'aide d'Ironhide et d'Optimus, il se hissa hors du trou sans encombre, l'étincelant perdant son fluide vital dans le creux de son coude. Il ne fallut que quelques nano-kliks à Ratchet pour prendre les choses en main en commençant par réaliser une tripotée de tests à l’aide de son scan, maintenant qu’il avait un meilleur visuel du petit robot inerte. Il souleva chacun de ses membres, à la recherche de la fuite d’energon. Mais les résultats étaient de mauvais augure, sa deuxième auscultation n’étant pas meilleure que la première réalisée à distance. En même temps qu’il triturait l’étincelant pour l’inspecter sous toutes les coutures, le médecin se posait un nombre incalculable de questions qui ne faisaient qu’accroître sa perplexité. Comment, par Primus, avait-il fait pour survivre ?! C’était à peine croyable. Et pourtant le jeune Cybertronien était là, dans les bras de Jazz, sévèrement blessé mais en vie malgré tout. Ce fut à cet instant-là qu’il en conclut la chose suivante...
Une Bénédiction de Primus. C’était la seule explication rationnelle qu’il avait.
«Est-ce qu’il va s’en sortir ?» Optimus déplaça sa main au-dessus de la tête pendante de l’étincelant immobile pour la frôler tendrement du pouce alors qu’il posait sur Ratchet un regard chargé d’inquiétude.
«Difficile à dire, Optimus...» Répondit le médecin d’un ton maussade, accompagnant ses mots d’un léger haussement d’épaules. Il n’avait pas ses instruments médicaux et le jeune robot avait besoin de soins intensifs pour espérer avoir une chance de s’en sortir sans séquelles. Fort de ses douloureuses expériences en médecine, il savait que rares étaient les jeunes étincelants capables de survivre à de tels traumatismes. Ses optiques posées sur Jazz qui le berçait tranquillement contre lui, il sursauta légèrement lorsque ce dernier s’écria avec stupeur.
«Hey regardez ! Le petit, il bouge !»
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POV Étincelant
Je sentais une présence me bercer contre quelque chose de chaleureux, vibrant et rassurant. Je ne bougeai pas, j’en étais tout simplement dans l’incapacité la plus totale. Mon corps me faisait souffrir de douleurs insoutenables à chaque tentative de bouger, même de la façon la plus infime, et d’étranges signaux défilaient dans mon CPU, chaque essai se soldant par un échec. J’avais peur. Si peur... Je redoutais d’être de nouveau rejetée, comme par ce robot aux optiques rouges terrifiantes. Il m’avait fait si mal, me rejetant avec violence avant de me jeter dans ce trou sombre, sourd à mes appels désespérés. Pourquoi ne voulait-il pas de moi ? Qu’avais-je fait de mal ?
Geignant de douleur, j’avais l’impression que mon corps tout entier s’embrasait, que mon étincelle de vie se brisait en mille morceaux dans mon châssis. Ensuite, j’entendis des voix étranges autour de moi. Des voix qui me faisaient peur, car elles étaient profondes et inconnues, certaines semblaient même en colère. Laborieusement, j'essayais d’allumer ma seule optique fonctionnelle mais je n'y parvenais tout simplement pas... Elle ne répondait pas, tout comme le reste de mes membres affaiblis. À deux doigts de fondre en sanglots pour cette impuissance, je sentis tout à coup quelque chose me caresser le casque. C’était doux et tendre, comme quand ma Daniluk me prenait dans ses bras pour me réconforter ou que mon Opiluk m’enveloppait contre lui pour me chuchoter des mots à l’audio. J’aimais énormément cette sensation qui réchauffait mon Spark endolori, j’avais l’impression que je pouvais lui faire confiance.
«Hey regardez ! Le petit, il bouge !»
Cette exclamation soudaine fit bondir mon Spark. Ne voyant rien, je ne pouvais pas déterminer d’où venait cette voix étrangère et bruyante. Alors, je réussis à me tortiller dans les bras de celui qui me tenait, essayant de m’enfouir plus profondément dans cette chaleur réconfortante. C’était une véritable épreuve, mais je refusais d’être abandonnée à mon triste sort par cette main rassurante, encore une fois. Pourtant, les vibrations du Spark contre lequel j’étais blottie m’inquiétaient, malgré la douceur avec laquelle on me gardait contre soi. N’ayant toujours pas retrouvé la vue, je commençai à paniquer lorsque les voix grondantes retentirent à nouveau puis qu’un mouvement lourd se fit sentir sur ma gauche. Deux mains m’attrapèrent pour me déplacer contre une autre source d’énergie, plus brûlante, chargée d’une puissance âpre qui ne m’inspirait aucune confiance. Mon vocaliser s’activa aussitôt et je laissai échapper un cri minuscule, mais plein de reproche, à l’intention de celui qui me tenait désormais avec fermeté.
«Du calme petit, je ne te veux aucun mal. Voyons, laisse-moi donc t’examiner de plus près !» Me dit une voix agacée mais calme. Il me faisait vraiment très peur celui-là... J’étais sur le point de me lubrifier de terreur. Je le sentais me manipuler avec peu de douceur avant d’examiner mon dos et mes ailettes sensibles. Que faisait-il avec moi ? Je n’aimais pas être manipulée dans tous les sens ! Ce n’était pas du tout agréable ! La douleur éclata subitement lorsqu’il toucha le milieu de mon dos, ce qui me fit hurler en réponse. La tension dans mes jambes se relâcha d’un coup tandis que l’écoulement de l’energon se stoppa, l’alerte disparaissant de mon écran. À travers mes plaintes d’inconfort, j’entendis un rire profond derrière moi avant qu’une voix bourrue et intimidante ne s’exprime à son tour.
«Ratchet, tu ne vois pas que tu es en train de le traumatiser ? Tu ne sais pas t’y faire avec les étincelants. Laisse-moi faire !» S’exclama-t-il, amusé par mes cris apparemment.
Une autre paire de bras, encore plus robustes que les précédents, me souleva à son tour. Mais le timbre de cette nouvelle voix me glaça bien plus que l’autre, et mon premier réflexe fut de hurler trois fois plus fort. Pourquoi ne pouvaient-ils pas me laisser tranquille ? Qu’avais-je fait pour mériter ça ? Je voulais simplement retrouver la chaleur réconfortante d’une étincelle, que cette douleur cesse à jamais ! Mes bras tremblaient tandis que mon vocaliser redoublait d’intensité, au plus grand désespoir de celui qui me tenait. Je sentais clairement son malaise, car ses bras me balançaient maladroitement pour tenter de m’apaiser et son Spark pulsait de manière désordonnée. Trop vite. J’avais l’impression qu’il allait me lâcher d’un instant à l’autre… Me laisser tomber, encore une fois ! Non… pas une deuxième fois ! Mon petit visage se crispa de peur.
Prise soudainement d’une panique intense à l’idée de me retrouver au sol et de revivre cette douleur, j’essayai de m’éloigner du bot. Cependant, la prise sur moi se fit plus afin que je ne puisse ni m’enfuir ni dégringoler. Mon petit Spark pulsait à un rythme effréné maintenant et pendant un instant, je pensais même qu’il pouvait sortir de mon châssis. C’était éprouvant, mais pas autant que le stress qui me consumait... J’avais si peur, j’étais terrifiée. Perdue dans cette obscurité oppressante, je ne comprenais absolument rien à ce qui se passait autour de moi. Je n’avais aucune idée de qui étaient ces robots, ni quelles étaient leurs réelles intentions. Et s’ils étaient aussi cruels que celui aux optiques rouges ? Je ne voulais pas être blessée à nouveau… Et encore moins subir un rejet. C’était trop affreux, trop déchirant.
«Tu vas le faire tomber, crétin !» S’écria la première voix que j’avais entendue.
Le mecha à la voix grave grogna d’agacement avant qu’il ne me dépose... Dans une autre paire de mains ?! Mon visage se renfrogna, m’apprêtant à faire connaître mon désaccord, mais ces mains-là étaient nettement plus douces avec moi que ce que j’avais ressenti jusqu’ici. Confuse, je me résignai à plutôt me détendre contre cette nouvelle source de chaleur bien plus généreuse que les autres. C’était étrange, j’avais l’impression qu’il s’agissait de la même source d’énergie que celle de mon Opiluk, mais en beaucoup plus vive et abordable. Cela m’apaisa presque instantanément. Avec délicatesse, je me retrouvai plaquée contre une armure où je pouvais sentir les pulsations saines et fortes d’un Spark vigoureux, débordant de sagesse. J’étais dorénavant complètement absorbée par cette incroyable énergie qui s’en dégageait par vague et me baignait de sa puissance inouïe. Mes gémissements s’arrêtèrent alors que je me concentrais sur cette source incomparable d’énergie que je ne me lassais pas de ressentir à travers mon corps.
«Du calme.» Les vibrations de cette voix... Quelque chose en elle me donnait confiance.
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POV Normal
Optimus regarda avec émerveillement l’étincelant se blottir contre son châssis.
«Il semblerait qu’il ait la côte, notre Prime !» Ricana Jazz, les mains à ses hanches avec un sourire ironique tandis qu’Ironhide bougonnait d’un petit soupir d’agacement.
«Tout le monde l’aime, même les aveugles. On croirait qu’il est né pour ça ! T’en penses quoi, Ratchet ?» Se moqua allègrement le mecha en frappant dans le dos du médecin qui émit un grognement de protestation. Il ne contrôlait vraiment pas sa force !
«Je dirais que notre Prime est fait pour venir en aide à tous ceux qui en ont besoin, surtout les plus démunis. Ce petit étincelant a su reconnaître la valeur d’Optimus, et, de ce fait, il est beaucoup plus à l’aise avec lui qu’avec nous. Au moins quelqu’un qui sait s’y prendre avec les étincelants...» Déclara-t-il sur un ton léger tout en haussant les épaules, n’ayant pas particulièrement de succès auprès des jeunes. Étrange, non ? Pourtant, il était gentil et bourré de qualités ! Bon, il était vrai que par moments, il avait envie d’étriper ceux qui ne se laissaient pas faire ou de leur balancer l’une de ses clés favorites à la tête, mais jamais il n’avait fait de mal intentionnellement.
Encore moins à un étincelant.
«Non sérieusement, c’est quoi l’astuce, Optimus ?» Interrogea Jazz, réellement surpris par la facilité avec laquelle leur Prime avait réussi à calmer un petit Cybertronien qui même pas quelques nano-kliks auparavant, hurlait à la mort. Un point sur lequel tout le monde était d’accord. Quelle était son astuce ?
Ratchet leva les crêtes optiques d’incrédulité, alors qu’Ironhide se contenta de hocher la tête, curieux de connaître la formule magique. Non pas qu’il en eût besoin dans l’immédiat, mais si jamais Chromia revenait à la charge très prochainement... Il n’était pas certain de survivre à une autre dispute avec la fembot impulsive aux envies de procréation. Les trois Autobots sombrèrent dans le silence, contemplant le grand Prime qui tenait contre son châssis, dans le creux de son bras, l’étincelant minuscule qu’il berçait naturellement pour le calmer. Personne n’avait encore jamais vu Optimus s’occuper d’un étincelant, et encore moins leur leader avec autant de tendresse à revendre. Une tendresse insoupçonnée. Tout le monde le connaissait comme étant l’un des plus courageux guerriers que Cybertron ait jamais connus, forts de corps et d’esprit, vaillants. Par conséquent, cette image était vraiment particulière en plus d’être des plus attendrissantes.
«Je l’ignore...» Avoua Optimus après un bref moment de réflexion, ses sages optiques posées sur le jeune robot dans ses bras. Il ne mentait pas, parce qu’il n’avait absolument rien fait de plus que les autres. Il s’était juste contenté de le prendre puis de le mettre contre lui et d’attendre que ses sanglots cessent d’eux-mêmes. C’était ce que son instinct lui avait dicté de faire, cette petite voix, à l’arrière de son esprit.
Ratchet profita de ce moment de répit pour passer d’autres scans sur le protoforme afin de connaître d’où venait le problème de ses optiques, maintenant qu’il était nettement plus tranquille. Enfin ! Il était temps, ses pauvres audios sifflaient ! Toujours en proie à une multitude d’interrogations sur l’effet naturel du leader, il s’approcha d’Optimus pour ouvrir l’arrière de la tête du petit robot, qui s’agrippa à l’armure du Prime dès le premier contact. Il venait à peine de l’effleurer ! Marmonnant à voix basse, il se dépêcha de débloquer le boîtier à la base de la nuque où la plupart de la connectivité s’y trouvait, puis d’une main tenant la tête de l’étincelant, l’autre s’activa sur les câbles pour rebrancher deux d’entre eux qui avaient dû se déconnecter lors de sa violente chute au fond du gouffre. Ce n’était rien de bien méchant, mais il devrait quand même faire plus attention à son optique brisée lorsqu’ils retourneront à la base de Iacon.
Le médecin, satisfait de son travail sur le terrain, s’éloigna de quelques pas après avoir refermé le couvercle pour regarder la réaction de l’étincelant, qui allait être particulièrement intéressante à observer.
Et comme prévu, il se mit à bouger inconfortablement avant de gazouiller dans l’extase.
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POV Étincelant
Quelqu’un touchait à ma tête ! Figée par la peur d’être à nouveau blessée, je m’accrochai résolument au support qui me retenait contre les vibrations de ce Spark envoûtant. Je ne voulais surtout pas le quitter. Je ne voulais pas me retrouver seule ! Poussant plusieurs gémissements, je grinçai des dentas lorsque je ressentis une forte pression à la base de ma nuque puis que des interférences apparurent dans ma vision. Mais que me faisait-il ?! Inquiète, je tentai de m’éloigner de la prise sur mon visage, toutefois le robot me tenait fermement entre ses grands doigts. Sur le point de hurler de colère pour qu’il me libère, je refermai subitement la bouche de surprise au moment où mon optique opérationnelle s’activa et que le monde autour de moi s’anima.
Je plissai les optiques. Ma vision, d’abord floue, s’éclaircit progressivement. La lumière manquait car il faisait nuit, mais après une brève adaptation de mon CPU, je pus enfin discerner les contours des robots autour de moi qui me regardaient tous dans le silence, attendant ma réaction. Mon optique viable se posa en premier sur le plus petit d’entre eux. Un mecha de couleur blanc avec des nuances de bleu, qui me souriait gentiment tout en me faisant signe de la main. J’aimais beaucoup son sourire ! Malgré le peu de luminosité et ma faiblesse, je pouvais quand même voir que ses optiques étaient cachées derrière une visière de protection de couleur jaune. Je posai ensuite mon regard émerveillé sur un robot plus grand, entièrement noir et très robuste, qui se tenait à côté d’un autre de couleur blanc et rouge, lequel semblait mécontent ou agacé... Mais il m’offrit tout de même un petit sourire conciliant au moment où je croisai son regard sévère.
Lui, il me fait peur... Je l’observai avec une optique méfiante.
Enfin, je tournai ma tête vers l’imposant robot qui me tenait précieusement contre son châssis, celui qui possédait cette aura si particulière. Tandis que je l’examinais rapidement, mon petit Spark se gonfla tout à coup d’une intense joie lorsque je compris qu’il s’agissait en fait de mon Opiluk ! C’était lui, il n’y avait aucun doute ! Heureuse de l’avoir enfin retrouvé après tant de temps passés loin l’un de l’autre, je lâchai un gloussement de réjouissance avant de me blottir contre son châssis, resserrant ma prise du mieux que je le pouvais autour de ses plaques d’armure. C’était un immense soulagement qui me submergea... J’avais presque perdu tout espoir de le retrouver. Mon Spark pulsait la chamade alors que j’ouvrais immédiatement le lien créateur pour pouvoir l’appeler à la liaison, sauf que je n’obtins aucune réponse. Juste ce même silence qui l’emplissait depuis que Dani m’avait laissée. Il ne m’aimait plus ?
Les larmes d’energon embrumant mes optiques, je levai mon regard malheureux vers son visage pour me rendre compte que ses traits ne ressemblaient finalement pas à ceux de mon Opiluk... Il n’avait pas le même regard, ni la même forme de casque. Avec ma seule optique valide et la noirceur de la nuit, j’avais réussi à confondre mon Opiluk avec un autre robot qui lui ressemblait beaucoup, mais qui n’avait pas du tout le même visage. Je m’étais trompée… Et en fin de compte, les fréquences émises par son Spark ne correspondaient pas non plus à celles qu’émettait celui de mon Opi. Dévastée par cette découverte qui balaya absolument tous mes espoirs, je pleurnichai tout en fixant ce parfait inconnu alors qu’il m’observait avec perplexité et une touche de chagrin. Mon Spark se brisa, écrasé sous le poids de la défaite et de la tristesse.
Non, ce n’était pas Opi...
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POV Normal
Ratchet analysait avec attention le petit protoforme argenté ainsi que ses étonnantes réactions dans les bras de son chef incertain quant à la démarche à suivre. Le Prime n’avait aucune expérience avec les étincelants, comme la plupart des soldats depuis le début de la guerre. Le seul qui possédait encore quelques notions était le médecin, et avec ses nombreux cycles stellaires de pratique à son actif, il était entièrement capable de traduire les comportements des étincelants. Le jeune Cybertronien avait confondu Optimus avec l’un de ses créateurs, c’était une certitude après avoir vu ses expressions faciales et les émotions qui en découlaient. Notamment la joie, puis la déception. Son état lamentable ne pouvait que laisser supposer que ses créateurs avaient tous les deux péris lors de cette attaque, ce qui expliquerait pourquoi il s’était retrouvé d’une manière ou d‘une autre dans ce trou... Cela expliquait aussi pourquoi il recherchait tant une liaison Spark.
«C’est qu’il aime notre Prime ce p’tit !» Rigola Ironhide en hochant la tête pendant que l’étincelant épiait Optimus, avant de pousser un petit gémissement. Le mecha se racla nerveusement le vocaliser d’une main à l’arrière de son casque.
«Ou peut-être pas au final...» Il grimaça.
«Ratchet, je crois qu’il y a un problème. L’étincelant essaie de se synchroniser avec mon Spark.» Annonça rapidement Optimus d’une expression inquiète, ses optiques soucieuses fixées sur l’étincelant déçu qui semblait chercher quelque chose du regard. Cependant au bout d’un moment, des larmes d’energon se mirent à couler le long de ses petites joues métalliques, surprenant le grand leader ainsi que ses Autobots.
«Qu’est-ce que ça veut dire ?» S’étonna Jazz, intrigué par ce comportement étrange alors que quelques instants plus tôt, le petit robot souriait de bonheur.
«Ça veut dire qu’il est orphelin et qu’étant donné son très jeune âge, il doit encore s’appuyer sur un support de vie pour soutenir son Spark. Les nouvelles créations ont besoin d’une quantité d’énergie astronomique qu’elles sont incapables de produire toutes seules. En d’autres termes, il ne peut pas survivre tout seul. Optimus, je suis profondément navré, mais si ce que je dis s’avère exact, alors il n’a aucune chance...» Ratchet secoua tristement la tête, se trouvant dans une position pour le moins délicate. Comment annoncer une chose pareille à un moment pareil ? Il ferma ses optiques lorsqu’Ironhide, sans surprise, s’insurgea.
«Quoi ?! Qu’est-ce que c’est que cette histoire ! S’il lui faut un lien créateur, alors je remplirai ce rôle ! Mais on ne le laissera certainement pas crever sans rien faire !» Le mecha survolté pointa son doigt en direction du sol tandis qu’il regardait l’étincelant affaibli dans les bras de son commandant silencieux. Il était prêt à sacrifier son statut de soldat Autobot pour la bonne cause, une noble cause que saluait Optimus.
«C’est impossible. Tout le monde ne peut pas se lier comme ça à un étincelant orphelin. Il faut que vos Sparks soient un minimum compatibles, qu’ils émettent une fréquence similaire...» Développa le médecin tout en observant le Prime pendant que Jazz prenait la parole.
«Personne ici n’est en mesure de s’occuper d’un étincelant avec ce qui nous attend ! C’est bien trop dangereux. Il faudrait déjà que nous retournions au point de rassemblement des survivants pour espérer trouver quelqu’un qui serait capable d’assumer cette charge... » Résuma l’Autobot saboteur qui réfléchissait à une solution.
«Et perdre encore plus de temps ?! Tu as envie d’avoir une autre mort sur la conscience ?» S’indigna Ironhide, les optiques plissées en direction de Jazz assis avec nonchalance.
«J’essaie juste de trouver une solution ! Alors si tu as une meilleure idée, vas-y, on t’écoute ! Monsieur je-sais-tout !» Renchérit férocement l’Autobot en se levant d’un coup pour enfoncer son pede dans le sol, les portes-ailes raides dans son dos.
«Ça suffit vous deux !» S’interposa Ratchet en repoussant les deux mechas avant qu’une bagarre n’éclate.
Alors que les trois se disputaient pour trouver une solution à leur problème, Optimus se concentrait sur le petit étincelant qu’il protégeait dans ses bras. Il était à la fois intrigué et émerveillé par la force de vivre de ce petit être sans défense. Il avait quand même survécu à une chute mortelle, à la destruction de la base souterraine et aux Decepticons patrouilleurs… Il voulait vraiment trouver un moyen d’apaiser sa souffrance, ne plus voir cette douleur constante dans son optique allumée. Il y avait en lui cette volonté de survivre qui lui plaisait énormément, se battant avec courage pour tromper la mort et ses nombreux coups-bas. Le Prime s’autorisa même un petit sourire lorsque les doigts du jeune protoforme se resserrèrent autour de son pare-brise. Il sentait toujours la présence de l’étincelant dans son Spark ainsi que ce tiraillement étrange, toutefois il s’affaiblissait de plus en plus jusqu’à devenir étouffé, presque inexistant.
Optimus cligna des optiques de perplexité à ce constat, resserrant inconsciemment ses doigts autour du petit corps fragile alors que ce dernier abandonnait peu à peu la liaison. Il faisait face à un dilemme. Était-il digne de s’occuper d’un étincelant orphelin ? Pourrait-il assurer le devoir de créateur et celui de ses fonctions en tant que Prime, sans jamais délaisser l’un ou l’autre ? Il n’avait aucune notion dans le domaine, quasiment aucune information concernant les étincelants ni leurs besoins. Il ignorait pratiquement tout à leur sujet. Cependant il avait Ratchet et ses bons conseils, il ne serait jamais seul quoi qu’il advienne. Quelque part dans son esprit, Optimus se demandait si Primus n’avait pas volontairement placé cet étincelant sur son chemin afin de l’aider à devenir plus fort... À évoluer et à développer une meilleure version de lui-même. Du moins, c’était le sentiment qui l’inondait à chaque fois qu’il posait les optiques sur l’étincelant en manque d’affection.
Était-il digne ? Cette question revenait sans cesse, mais son instinct et l’urgence de la situation finirent par l’emporter sur tout le reste.
«Optimus, nous devrions partir...» Hésitant, Ratchet se tourna vers son chef, a priori absent, inconscient du monde qui l’entourait pendant qu’il cherchait à faire cette fameuse liaison. Ce que le médecin remarqua tout de suite et avant qu’un des deux autres Autobots ne pose de questions, il leva la main vers eux pour qu’ils se taisent.
D’abord, Optimus ne recevait aucune réponse de la part du jeune Cybertronien à ses sollicitations. Pour ce faire, il utilisait exactement la même fréquence que celle de son minuscule Spark affaibli. Dubitatif, néanmoins déterminé, il fronça les crêtes optiques avant de secouer doucement l’étincelant comateux pour qu’il reprenne conscience de son environnement et surtout qu’il ressente ses appels. Le protoforme peinait à garder les optiques ouvertes… Ses forces l’abandonnaient totalement. Bientôt, il s’écroula complètement contre son châssis. Murmurant quelques mots encourageants mais un peu nerveux, Optimus tenta de réanimer le petit étincelant en lui frottant le dos avec ses doigts tout en cherchant à créer cette liaison de Spark, la peur au réservoir, d’avoir réagi trop tard. Il était hors de question de le laisser mourir ! Il n’allait pas avoir sa mort sur la conscience, sa priorité était de le sauver maintenant.
Qu’importe le prix.
Après plusieurs tentatives infructueuses et des stimulations pour le faire revenir à lui, il sentit enfin une petite traction, faible mais bien présente au sein même de son Spark accaparé par la peur de l’échec. Lentement, une sensation de chaleur s’enroula autour de son étincelle de vie puis tirailla la liaison créateur qu’il ouvrit en grand pour accueillir l’étincelant à peine conscient. C’était un véritable soulagement pour lui de ressentir cette sensation si surprenante et étrangère à la fois. Dès l’instant où son Spark se lia à celui du petit robot, une explosion d’émotions différentes qui ne lui appartenaient pas l’envahit, le faisant reculer de surprise face à la puissance qui en découlait. Il avait mal, mais cette douleur ne lui appartenait pas. Sous les regards hébétés de ses Autobots, littéralement à court de mots, le grand Prime reprit ses esprits tandis qu’il gérait les fluctuations d’émotions allant et venant dans ce lien nouveau.
«Messieurs, vous venez d’assister à une liaison de Spark.» Commenta Ratchet, les optiques stupéfaites et la bouche ouverte de saisissement. Ce que venait de faire Optimus... Était d’un très grand courage. Il n’en revenait tout simplement pas qu’il avait pris cette décision, et presque sans hésitation.
Mais probablement la meilleure qu’il ait prise.
Un véritable sourire se dessina sur le visage d’Optimus Prime pendant qu’il caressait doucement la petite tête de l’étincelant qui gazouillait de bonheur contre son armure. Il était extrêmement faible et dans une grande détresse, toutefois le soutien qu’il lui apportait via ce lien étonnant l’aidait à rester lucide et à se calmer. Somnolent, le protoforme se blottit contre le châssis vrombissant avec un sourire inestimable, les optiques à moitié fermées alors qu’il jouissait de cette toute nouvelle source de chaleur qui l’enveloppait. Optimus pourrait rapidement s’y habituer. Il avait agi selon ce qui lui semblait le plus juste dans une situation aussi désespérée. Spontanément, dans le but de lui sauver la vie, car chaque vie était précieuse et se devait d’être protégée. Mais pour les autres autour, ce revirement soudain de situation ne présageait pas forcément que du positif, étant donné qu’il était avant tout leur leader et qu’il avait déjà de lourdes responsabilités à assumer. Était-ce une bonne chose ? Seul le temps le dira.
En attendant, cet acte héroïque n’était pas si surprenant puisqu’il s’agissait d’Optimus Prime. Le robot le plus respecté et le plus valeureux qui se battait pour l’égalité, la paix et la justice.
«Te voilà officiellement dans le cambouis.» Déclara platement Ironhide après cette scène touchante. Il maugréa un rapide "aieuh !" quand il reçut un coup de coude de la part de Ratchet, le médecin s’empressa de corriger le tir.
«Te voici donc créateur de substitution, Optimus... Félicitations. J’espère que tu es prêt à assumer ce rôle très important, parce qu’il n’est pas de tout repos ! C’est un chemin périlleux qui demande sagesse, patience, sacrifice et réflexion. Alors, es-tu prêt à affronter tout ça ?» Avertit le médecin qui croisa les bras sur son châssis, une crête optique arquée à son leader en adoration devant son nouveau petit protégé. À côté de lui, Ironhide et Jazz faisaient vœu de silence, trop choqués pour faire d’autres commentaires.
Le Prime en question baissa son regard sur l’étincelant contenu dans ses bras massifs alors qu’il réfléchissait à la question pertinente de Ratchet. Pour lui, c’était devenu une évidence qu’il l’était, dès l’instant où il avait noué son Spark au sien. Il avait parfaitement conscience de ce que tout cela impliquerait pour le futur, et il ferait tout en son pouvoir pour mener à bien cette nouvelle mission que Primus lui avait attribuée. Redressant son regard pensif sur le paysage chaotique autour de lui, Optimus étudia ce dernier avec peine et nostalgie, se souvenant des grandes tours qui s’y dressaient avant la grande attaque. Avant le chamboulement de toutes ces vies... D’une douleur sourde au Spark qu’il était incapable de soulager, il se détourna de ses Autobots pour regarder ces décombres fumants où quelques groons auparavant se trouvait cette majestueuse capitale de Cybertron, l’étincelant en stase au creux de son bras.
Oui. Il avait fait le meilleur choix.
À suivre...
Maintenant débute l’histoire.
VP