La Destiné de la Terre des Illusions (DdlTI)
Chapitre 80 : Chapitre 80 Le retour du héros
1911 mots, Catégorie: M
Dernière mise à jour il y a 22 jours
Chapitre 80
Le retour du héros
La brèche s'ouvrit et les deux personnes en sortirent. Tom regarda autour de lui et découvrit qu'il était dans ce qui restait d'un ancien sanctuaire shinto à l'abandon. À l'horizon, il pouvait nettement voir les feux de la ville de Tokyo ainsi que sa gigantesque fortification.
Après quelques instants, Yuuka s'éclaircit la voix, rappelant à l'Humain qu'il n'était pas seul. Il marcha alors vers elle puis s'inclina respectueusement tout en la remerciant pour l'avoir entraîné et endurci. Sans faire de manière, elle sortit des choses qu'elle devait lui remettre d'une poche intérieure de son gilet. En les lui tendant, le jeune humain se rendit compte de leur nature, du moins, à quoi cela ressemblait. Il s'agissait de cartes de sorts mais particulièrement différentes et étranges. Il se souvenait que Yukari lui avait dit, il y avait quelques jours, qu'elle lui offrirait un cadeau pour son départ. Il interrogea son « maître » sur ce présent. Elle se contenta de lui dire ce que Yukari lui avait demandé de répéter, à savoir « Il s’agit de cartes de sorts un peu spéciales, elles te permettront de faire face à toutes les situations. Avec elles, les habitants de Gensokyo « te protégeront ».
Cette explication étonna Tom. Il se doutait bien que cela voulût dire quelque chose mais il ignorait quoi précisément, et venant de Yukari, il savait que cela serait difficile à découvrir. Il tenta alors de questionner Yuuka mais elle n'apporta pas de réponse et se retourna, se dirigeant vers la brèche. Elle salua une dernière fois l'humain puis disparut lorsque la brèche se referma, le laissant seul dans le vaste enclos que constituait l'enceinte sacrée.
Tout en rangeant ses nouvelles cartes, il réfléchit au meilleur moyen d'arriver dans la ville sans se faire repérer. Il savait que cela allait être vraiment compliqué. Cependant, il avait foi en sa puissance et sa « ruse ». Mais il n'était pas le seul présent dans ce lieu.
Une fois le silence posé, il entendit du bruit venant de l'intérieur du sanctuaire. Il s'étonnait d'entendre ces drôles de bruits qui lui semblèrent assez familiers, celui d'une fête. Il se rapprocha de la porte entrouverte et jeta un œil. Il voyait distinctement des Yokais en train de festoyer. Cependant, avant d'avoir pu reculer, il sentit une énorme main se poser dans son dos et le projeter contre la faible toile qui se déchira sous le choc. Il se retrouva ainsi à terre et entouré d'une trentaine de créatures dont certaines étaient monstrueuses. Mais-là, un rire fort éclata et les convives se rassirent. Sur un plancher légèrement surélevé, se tenait une gigantesque créature qui se tenait de manière décontractée pendant qu'elle buvait cul sec une bouteille entière d'alcool avant de la jeter contre un mur.
Il vit rapidement qu'il s'agissait d'une Oni. Alors qu'il posa un pied à terre, prêt à se relever et à dégainer son sabre, la Oni l'interpella.
– Soit le bienvenu, Humain ! J'étais en train de festoyer avec mes hommes, tu veux nous rejoindre ?
– Qui êtes-vous ?
– Je suis Masaru Torakuma, déva de la montagne et général de Corruption. Et toi, qui es-tu ? Peut-être le dessert de ce soir, dit-elle avant d'éclater de rire, suivit de ses « hommes ».
Tom ne répondit pas à cette provocation et se contenta de se relever et d'analyser la pièce. Il devinait la présence d'une petite trentaine de créatures en plus de leur chef. Cependant, l'un des hommes de la Oni l'étonna beaucoup. Il ressentait à la fois une attirance et une aversion pour cette créature qui faisait tache dans le décor. La cheffe Oni avait suivi le regard de l'humain qui s'était longuement fixé sur la créature à sa gauche, une créature portant un turban rouge et une tenue orientale et dont l'aspect était légèrement fantomatique. Cela amusa beaucoup la Oni.
– Je vois que tu as l’œil pour repérer les hommes de valeur, c'est peu chose de le dire. Je te présente l'un des cinq hommes composant la garde d'élite de Corruption. Cependant, tu dois bien savoir que plusieurs de ses généraux sont tombés récemment. Il a donc décidé d'en octroyer un à ceux qui restent. Mais personnellement, je n'en n'ai pas vraiment besoin et puis, il est ennuyeux à mourir.
– La garde d'élite ?
– Corruption va créer un monde pour les Yokais, il est donc évident qu'il décide de se faire chef de ce nouveau royaume. Du moins, c'est ce que je ferais.
– Je ne lui laisserais pas cette chance !
– Et qui es-tu donc pour prétendre une telle chose ? s'amusa la Oni.
– Je vais me présenter donc... si c'est ce que vous désirez... Je me nomme Tom et je suis venu afin d'exterminer Corruption !
À ce nom, les créatures se figèrent, le spectre se leva et dégaina un cimeterre et la Oni haussa un sourcil. Elle leva la main, stoppant le mamelouk et rassurant très légèrement les autres créatures. Elle se leva alors et descendit du plancher surélever afin de se rapprocher de lui tout en sortant une pipe japonaise de sa manche, l’allumant avec l'une des bougies avant d'en tirer une bouffée.
– C'est donc toi ce fameux Tom. Je suis bien heureuse de faire ta rencontre.
– Pardon ?
– Corruption vous veut vivant. Pour qu'il veuille un Humain vivant, c'est que vous avez une grande valeur. Cela, sans compter votre réputation. On raconte que vous êtes un excellent duelliste, est-ce le cas ?
– Je me débrouille pas trop mal.
– Je veux bien voir ça, sabre !
À cet instant, le mamelouk fantôme prit un gigantesque sabre posé à côté de lui et l'envoya à la Oni qui la réceptionna d’une seule main. Elle invita ensuite Tom et les autres créatures à venir dans la cour avant qu’elle puisse l'affronter afin de voir de quoi il était capable. Malgré ses réticences, il était bien forcé d'accepter les directives de la créature, du moins, pour le moment. Les Yokais formèrent un cercle à l'intérieur duquel prirent place Tom et Masaru. Sa taille impressionnait le jeune humain mais celle de son arme, un gigantesque sabre japonais le surpris encore plus. En voyant sa réaction, la Oni ne put s'empêcher de parler de son arme.
– À la vue de ton admiration pour mon sabre, je devine que tu dois apprécier les katanas.
– C'est plus sa taille qui me surprend… répondit-il l'air perplexe.
– C'est fait pour. Tu vois, pour beaucoup d'Humain, rien que me voir avec mon arme suffirait à les faire se rendre. Mais je vois qu’avec toi, cela ne marche pas.
– J'ai vu mieux...
– Tu m'intrigues...
– En quoi un simple humain intriguerait une Oni aussi puissante, dit-il sur un ton monocorde.
– Tu n'es pas qu'un simple humain, c'est pour cela qu'il te veut.
– C'est pas la première fois qu'on me dit ça... et puis... c'est bien vrai ça...
– Qu'en penses-tu ? Un p'tit combat, toi et moi ? Si je gagne, tu me suivras jusqu'à lui.
– Et si je gagne ?
– Cela paraît peu probable. Mais dans ce cas, tu pourrais toujours m'inviter à prendre un verre avec toi.
– Heu... je suis déjà pris...
– Ce n'est pas une demande, affirma-t-elle sur un ton sec. Tu ne saurais pas que les Onis ont tendance à enlever des humains ?
À ces mots, Tom se mit en garde et Masaru allait le faire quand le spectre mamelouk s'interposa, portant un cimeterre dans chaque main. La réaction de son garde du corps la surprit mais amusa également la créature qui autorisa celui-ci à « chauffer » son adversaire.
La créature fantomatique marcha droit vers le jeune humain. Celui-ci se demandant comment il allait faire pour affronter un ennemi qui n'était pas vivant. Mais avant d'avoir pu trouver une réponse, la créature se rua sur lui, donnant successivement des coups avec ses deux cimeterres. Face à ce déferlement, il recula, esquivant chaque coup et n'ayant toujours pas dégainé. Les assauts de son ennemi étaient d'une rapidité extraordinaire, si rapide que le souffle d'air provoqué par l'arme provoquait une légère fissure au sol à chaque coup. Cependant, les armes semblaient bien lourdes et Tom profita du bref instant entre chaque coup pour se propulser vers lui et dégainer en même temps, tranchant son adversaire au niveau du nombril. Malheureusement, il se rendit compte que cela ne servait à rien. Le spectre se retourna comme de rien n'était, du moins, presque. La créature chancela sur elle-même avant de remettre en position. En voyant cela, la Oni fut étonnée mais également amusée.
– Si je m'attendais à ça ?! Tu portes un sabre de conception oni. Il n'est même possible que cela soit une de mes œuvres ! Noble guerrier, pourrais-tu me donner le nom de ton arme ?
– Elle porte le nom de Seigenken.
– Ooooh, c'est du bon œuvre ça ! Je me souviens d'elle, une belle arme de ma conception.
– Quoi ?! Vous l'avez...
– Comme beaucoup d'armes du Royaume des Morts ! Il en faut en connaître un rayon sur les fantômes, esprits et spectres pour forger ces armes-là ! Ce qui m'étonne, c'est que tu en possèdes une.
– Elle me l'a été donnée !
– J'en doute pas !
À cet instant, le spectre se rua une nouvelle fois sur lui. Maintenant, il savait que son arme allait être efficace contre lui, du moins, partiellement. Il para les attaques avec grande difficultés. Ce qui étonna Tom, c'était le manque de réactions et d'expressions de son adversaire, le rendant difficilement prévisible. Celui-ci donna un puissant coup vertical avec son arme droite que Tom bloqua avec son sabre au-dessus de sa tête et en tenant l'extrémité de son arme avec la paume de sa main. Cependant, dans le même temps, il donna un second coup, avec son arme gauche et diagonal. Afin d'esquiver le coup, il plia légèrement le côté gauche de son corps, notamment son bras et sa jambe. La pression verticale exercée par le cimeterre glissa alors sur le côté et le bas, permettant à l'humain de se décaler, évitant le second coup. Dans le même élan, il donna un coup avec son sabre au niveau de la poitrine de son adversaire avec le tranchant de la lame. Celle-ci traversa le spectre mais se mit en position comme pour pousser un cri, malgré qu'aucun son ne sorte de la bouche de celui.
Intéressée par ce combat, la Oni exigea que le spectre batte en retraite. Elle s'avança elle-même, son arme dans le dos et souriante, inquiétant le jeune humain car il se doutait bien que son nouvel adversaire allait être beaucoup plus coriace que le spectre, surtout qu'elle connaissait son arme et qu'elle l'avait regardé se battre.