Les prédateurs, partie 1: Alice Curson
Chapitre 3 : La ville qui ne dormait jamais
2191 mots, Catégorie: M
Dernière mise à jour 18/04/2018 23:14
Turtle Bay, 18h30
De nos jours
Un air glacial transperçait les bâtiments et sifflait comme un cri dans la nuit.
On avançait à travers les carcasses de véhicules qui jonchaient les rues, je vis une personne dans la voiture, je jeta un rapide coup d’oeil pour remarquer qu’il s’agissait d’un cadavre.
-Toujours rien ? demanda Cavoski
-A part des tas de macabés congelés et des bagnoles, toujours rien sergent.
Je crois bien que c’est mort ici…
Le blizzard qui recouvrait la ville baissait mon champ de vision, et le vent semblait être assez soutenu. Les conditions climatiques n’étaient pas de notre coté.
-Qu’est ce que je donnerais pour des viseurs thermiques….soupirais Yuri.
-Ouaip, c’est réservé aux unités spéciales, répondit Tanner, moi tant que j’ai ma m60, j’ai pas à me plaindre.
Devant nous s’allongeait une longue pente qui s’étalait jusqu’à un horizon incertain, nous la descendirent sans encombres jusqu’à arriver au carrefour de la 40ème et de la seconde avenue.
-Bon, Nous sommes trop à découvert. Curson, prenez Johnson et Foster avec vous et partez devant. Rendez compte tout les dix minutes.
-Reçu sergent.
Une fois sortis de la formation, nous nous mirent en route.
Je dois avouer que cela me réjouissait et me dérangeait tout autant de revenir dans une zone de guerre.
Ces fenêtres brisées, ces incendies de véhicules, ces corps qui jalonnaient le sol…..
Pas de quoi me rappeler mes meilleurs souvenirs chez les marines, mais je me disais que j’allais pouvoir vivre un peu plus en tant que soldat.
Une fraction de minutes plus tard, nous étions proches du deuxième rond point, le
sifflement du vent continuait de nous harceler mais les rues étaient toujours vides .
-Vulcan-1, ici Curson, rien à signaler.
-Gaffe aux fenêtres, restez près des véhicules et vous exposez pas trop.
Johnson savait de quoi il parle, sa sent le vécu.
-Concentre toi plutôt sur le nombre de cibles que tu vas abattre, le vieux.
Quel con…
Je remarquais que Johnson l’ignorait, mais je commence à croire qu’il risquait de nous poser de sérieux problèmes.
J’entendis soudainement une détonation.
-Un coup de feu, vite à couvert !
On se mit rapidement derrière la rangée de véhicules et on observa depuis les fentes.
Je vis des ombres surgir de la , je vis l’une d’elle courir à toute vitesse dans notre direction, portant quelque chose sous le bras droit. Les autres la poursuivait en lui tirant dessus.
Foster mis en joue la forme : Hé ! vous…
Johnson le tira par la veste et l’obligea à se baisser.
-Tu veux te faire descendre ou quoi ?! chuchota t’il.
-Il vient droit vers nous putain ! et si…
Une autre coup retentit :
-Touché! je l’ai eu ce connard! lâcha une voix.
-Tu va regretter ton, geste enfoiré !
Je vis la masse écroulé au sol, laissant tomber une boite remplie de conserves.
A travers ma lunette, je pus distinguer un homme rampant à terre, l’épaule droite perforée d’une balle.
8 autres personnes avançaient vers le blessé, battes de base ball et pistolets au poing.
-Alors connard, tu pensais vraiment pouvoir nous piquer de la bouffe sous notre nez ?! je crois que ta pas pigé les règles de la bande.
-Pi….pitié les gars… j’ai 5 gosses qui n’ont rien mangé depuis 3 jours…j’avais pas le choix…
-Toujours pareil…ça arrive la bouche en cœur à croire qu’il peut se servir librement parce qu’il a bien bossé une ou deux fois…Jt’avais dit qu’il nous causerait des problèmes…
Il commencèrent à tabasser l’homme à terre qui poussait des cris de douleur de plus en plus étouffés.
Foster -Sergent vous me recevez ? contact droit…
Johnson lui arracha le communicateur de la veste.
-Fait ce que je dis: ferme ta gueule.
il n’insista pas d’avantage, il enleva la sécurité de son fusil et sorti une grenade.
-On bouge pas, chuchota Johnson, si ils approchent trop, je lance une frag et on se replie, ils sont trop nombreux.
La main grippée sur la crosse de mon m9, je continuais d’observer la scène:
-Alors quoi ? t’en a eu assez ???
-Mike, ce salopard nous à volé une journée entière de bouffe, faut le faire souffrir plus.
L’une des silhouette s’avança vers le blessé et pris la parole :
-Les gars, inutile de gâcher une balle, laissez le comme ça.
Il en a pas pour longtemps de toute façon.
-Merde…bon ben c’est toi qui décide….
-Allez les mecs, ramassez moi ça vite fais, on se les cailles ici !
Je les vis s’éloigner de leur victime qui ne bougeait pratiquement plus.
-C’est bon, ils ont disparu, répondit Johnson tout en rangeant sa grenade.
Je m’approcha du blessé pour faire une rapide constatation.
Johnson -Vous en pensez quoi ?
-Il respire très lentement et son poul est faible, on pourra pas le sauver.
Je le voyais s’étouffer avec son sang, un sursaut… puis plus rien.
-On aurait mille fois pu les aligner connard, pourquoi faut t’il que tu casse les couilles ?!
Foster avait la rogne, je sentais qu’il était sur le point de foncer mitrailler la planque, il se foutait complètement de se qu’il pouvait se passer.
-Ecoute, je fais ça simplement pour sauver tes miches. La prochaine fois, je te fous ma crosse dans ton nez, si sa peut t’empêcher de faire des conneries.
Ce fut de trop pour Foster, il se rua sur Johnson pour lui mettre son poing droit dans le visage.
Johnson tituba légèrement mais resta debout.
-Arrête !
Je maintint sa main, l’empêchant de porter un nouveau coup.
Il se retourna presque aussitôt pour tenter de me repousser, je n’eu pas le choix.
Je contra son autre bras, et je lui empoigna le le bras droit pour la plaquer contre la vitre d’un véhicule.
-Ta entendu Johnson ? Continue comme ça et tu te retrouvera avec un bras en moins et le nez cassé, ta compris ?
J’ajouta un peu de pression pour lui faire comprendre, il secouait la tête de plus en plus fort à mesure que j’augmentait la pression, je finis par le lâcher quand j’entendis les premiers craquements.
Powells -On a raté quelque chose ?
-Si c’est le cas, pas grand chose. Lui répondit Connors en regardant le cadavre.
L’escouade était arrivée à notre niveau, tout flingues dehors, prêt à engager .
-Soldats, au rapport ! Pourquoi avez vous rompu le contact ?
Johnson fit le rapport de la situation, tout en tentant de détourner l’attention de son nez qui commençait à saigner, quand à Foster, je ne voulais même pas savoir.
-On continue, vous arrêtez pas !
Mourad -Et pour les hostiles, sergents ?
Cavoski - Se sera au Capitaine de décider.
19h15
On arriva enfin au dernier carrefour.
Cavoski -On est plus qu’a une rue de la gare de Grand Central, baissez pas la vigilance. Curson , positionnez vous au dessus de la barricade et faites nous une reconnaissance du terrain.
Je poussa un soupir discret. Plus on avançait dans la ville, plus je me rencontrait qu’on avançait presque à l’aveugle, j’arrivais déjà à peine à distinguer l’escouade sous ce blizzard avec ces tenues de camouflage.
Où sont les drones quand on a besoin d’eux……
Droit devant se dessinait l’imposant pont qui reliait le gare de Grand Central et le reste des rues désertes.
Le blizzard était toujours aussi soutenu, mais je vis assez rapidement un groupe d’individus autour d’un baril en feu improvisé.
Ils étaient lourdement armés et semblaient scruter les environs, nous n’étions pas les seuls à observer le terrain.
-Sergent, je compte au moins 7 cibles, à midi sous le pont. Fusils automatiques et tenues anti émeutes. Un ennemi lourd avec mitrailleuse légère.
Mourad -Ils sont sur le chemin, sergent, on les engage ?
Cavoski -On les engage, Caporal vous nous couvrez depuis votre perchoir.
A mon signal, vous trouez la tête de l’hostile avec la mitrailleuse.
Powells, Martin, restez avec elle et tenez la zone.
Ils ne bronchèrent pas, ils se contentèrent d’un «reçu », mais je devinais facilement que pour des gars avec la gâchette qui démange, sa devait frustrer.
L’équipe se mis en route, avançant lentement entre les véhicules.
Powells -Chier! On croise enfin des forces ennemies et on est même pas conviés à la fête!
Martin -T’inquiète mec, on ira se faire quelques pillards lors des permissions.
Puis il se retourna vers moi : « Vous inquiétez pas Caporal, on vous invitera volontiers » .
Je ne les écoutais pas, j’essayais tant bien que mal de distinguer les cibles sans leur mettre mon viseur laser dans les yeux.
J’observais cependant, à la lueur du feu, une discussion qui semblait très animée:
19h30 Grand Central avenue
Hostile 1 -Qu’est ce qu’ils foutent bordel, on devait se retrouver ici y’a une heure !
Greg, t’a réussi à les avoirs ?
Hostile 2 -Que dalle mec, t’est sur que ces talkies-walkies marchent ?
Hostile 1 -Chais pas moi, t’avais qu’à demander au flic avant de le descendre !
Hostile 3 -Putain les gars, on se gèle les couilles ici….et si on allait se faire un appart ? au pire, on dira qu’on s’est fais une patrouille de la JTF.
Hostile 4 -Va raconter ça à Barret, le dernier qui lui à désobéi, a été exécuté devant tout le monde, tu te souviens pas ?
Moi, je bouge pas et d’ailleurs toi non plus, elle m’a expressément ordonné de faire bouffer du plomb à tous ceux qui ne suivent pas mes instructions.
Contente toi du baril.
Hostile 3 -Dites les gars…vous croyez cqu’on raconte par ici ? que l’armée s’est ramenée à bord d’un putain de porte-avions ?
Hostile 5 -Des conneries, voila ce que c’est ! Ces tocards veulent nous faire flipper, nous les fils de putes qui ont pris la ville aux pompiers, à la police et à la garde nationale, on les baisent tous !
Hostile 6 -Ouais ! On est les roi de cette ville bordel, qu’ils aillent tous se faire voir !
19h40, 3ème carrefour, W 41st ST
Ils semblaient assez euphoriques , mais la fête était sur le point de s’arrêter pour eux, l’équipe était en place.
Le viseur braqué sur l’hostile avec la mitrailleuse, la doigt sur la gâchette, j’étais prête :
Cavoski - à mon signal: 3, 2, 1…
clic
En un éclair, la cible eu le casque transpercé et éclaboussa de son sang la neige, les autres s’écroulèrent aussi sec.
Cavoski -Joli tir caporal, tous les hostiles sont à terre
Déployez vous et restez vigilants, on a surement attiré l’attention.
Rejoignez notre position Caporal, on a encore du travail.
On se dépêcha de les rejoindre, ils étaient déjà occupés à fouiller les corps.
-Vous trouvez quelque chose ?
-Des cartes avec des repères, des talkie walkies, des téléphones portables jetables et des fusils d’assaut ….je suis pas une lumière sergent, mais j’ai tendance à croire qu’on est pas les seuls à tâter le terrain.
-Ramassez ce qui est important et laissez le reste.
Les autres membres de l’équipe observaient les cibles qu’ils venaient d’abattre.
-C’est qui ces tocards ? Ta vu comment ils sont fringués ? Putain, ils schlingues graves !
Powells fulminait tout en se bouchant le nez.
-Des prisonniers de Riker’s Island, libérés quand tout est partit en couille…
T’est sur que ta assisté au briefing ?
-J’ai dû m’endormir.
Moi, j’observais le gigantesque mur de séparation qui marquait la limite entre notre zone et la zone dite «critique ».
ça donne envie, n’est ce pas ?
Johnson observait en même temps que moi cette gigantesque barricade.
-Dites, vous pensez qu’il y a quoi de l’autre coté ?
Ma curiosité augmentait de plus en plus, d’autant plus que Johnson semblait ne pas savoir comment répondre..
-L’enfer, voila ce qu’il y a derrière ces murs.
Johnson fini par trouver une réponse
-Waouh, rien que ça ?
je lui avait répondu avec ironie mais il semblait ne pas en tenir compte.
Tanner -Ouais, ils connaissent pas encore LMB. Préparez vous les gars, on arrive !
L’euphorie de Tanner contrastait avec le calme mortuaire dont faisait preuve Johnson , d’autant que je sentais qu’on devra un jour ou l’autre franchir ce gigantesque mur de séparation.
D’ici là, j’espérais que nous serions prêt à l’affronter…j’espérais, encore……