«Explique-moi la Vie.»
Quelques semaines s’en étaient suivies sans encombre depuis mon dernier repas. Hey les gars, je reste soft tout de même, une goule n’a besoin de manger qu’une fois par mois, et la discrétion est mon maître mot, donc pas d’affolement. Enfin… C’est plutôt moi qui devrais m’affoler, j’ai le sentiment que les soupçons grandissent autour de ma présence ici. En même temps le vieux s’est volatilisé d’une manière si particulière, et moi, son « petit-fils » à l’allure négligée est apparu si soudainement… Je vous laisse imaginer le tableau.
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Je pense que je vais me tirer vite fait. Toute à l’heure lorsque je suis allé acheter du café à la supérette du coin, le vendeur m’a vraiment fixé bizarrement. Ce n’était plus le regard attendri devant un gamin, mais des yeux lourds de méfiance… Et de défiance. Après être passé à la caisse, je l’ai vu se jeter d’un geste compulsif sur son téléphone. Comportement très douteux.
J’entends sonner à la porte, mais je n’attends personne. On est mardi, le facteur passe le lundi ici, et le voisin bosse. Un cliquetis… Etrange, je suis pourtant sûr de m’être enfermé à double tour. Oppressé, j’ai saisi mon sac de sport, en jetant toutes mes affaires dedans –heureusement que je me trouvais dans la cuisine, et me suis dirigé vers la porte de derrière. Des ombres devant la vitre… Je suis cerné. Si c’était un simple habitant, jamais il ne serait passé par derrière.
Que faire… Je réfléchissais à toute allure, tandis que mon odorat identifiait des signes de menace. Mon cœur battait à toute allure, et je sentais mes poches Rc palpiter sous mes veines. Soudain, j’entendis une voix énervée, et masculine :
« Ho et puis zut. Rien à foutre des protocoles ! »
Suivi d’un gros « //SBAM// », il venait d’enfoncer la porte. Génial… (Soi-disant, en passant, je dis respect : elle devait bien peser trois tonnes) Les bruits de courses ne tardèrent pas à se faire entendre et je me suis retrouvée piégé des deux côtés. Et merde, pourquoi je perds mon temps à réfléchir, je ne suis pas assez intelligent pour…
Fermant les yeux, j’ai laissé la concentration –bon ok le stress, venir à moi. Ils étaient en tout cinq, trois derrière et deux devant. Je pouvais le sentir grâce à mon instinct de goule. Inutile de préciser que c’était mal barré… Cependant, je pouvais sentir quatre respirations haletantes, des débutants ? Cette nouvelle me redonna le sourire, et rabattant ma capuche sur les yeux –pas de cheese la petite lumière désolé-, j’ai sorti mon kagune.
Le flux de cellules Rc me remontant au cerveau, j’ai senti l’adrénaline m’envahir et prêt au combat, j’entendis à peine :
« Identification d’un kagune. Vous pouvez abattre la cible. »
C’était certainement celui qui avait enfoncé la porte, l’ainé.
« Très bien… » Ai-je soufflé.
Sans leur laisser le temps de réagir, j’ai fauché les trois de derrière avec mon kagune. Je possède un kagune écailleux, une multitude de queues plantées dans le dos qui sont parfaites en termes de mobilité… Fin bref, j’ai autre chose à faire que vous faire un cours là, désolé.
Je me suis tourné vers le vétéran en montrant les dents. Celui-ci balança sa valise en l’air, et en sortir un véritable quinque… Et pas n’importe quel quinque, un gros quinque blindé avec une étrange couleur obscure... Demi-tour.
Et oui. Je me suis cassé comme un gros lâche. Un kagune à écaille est super utile pour cela, il me permet de me propulser sur les toits et de courir en gardant son équilibre… Et c’est ce que je fis.
Soudain, alors que je m’élançais vers un énième toit, j’entendis une détonation derrière moi… Et une balle se ficha dans mon bras. « Et remerde… » Un courant se propagea brusquement dans tout mon corps et fit se rétracter mon kagune sans que je puisse l’en empêcher. « Mais que m’arrive-t-il…» me suis-je demandé lorsque je perdis lentement connaissance, tombant, tombant, tombant…