Goules

Chapitre 4 : Désespoir

1137 mots, Catégorie: T

Dernière mise à jour 08/11/2016 18:12

Ame et Aïden couraient le plus vite qu'ils le pouvaient, et allèrent a L' Oeil. Ils entrèrent dans le café et se dirigèrent vers M. Hoot. -Grand père, y'a Warck qui est arrivé en ville! Il veux renverser le gouvernement, il faut l'en empêcher tant qu'on en a l'occasion! Cria Ame, affolée. -Je sais. -Qu'allons nous faire, grand père? S'interrogea Ame. -Calme toi, il n'y a pas lieu de s'inquiéter. En ville, il y a bon nombre de groupes de goules qui pourraient combattre Warck. Contre toutes les goules de la ville, il n'a aucune chance. Certes, nous formons la ville la plus pacifique de la région, mais aussi la plus puissante, alors ne t'en fais pas. -... J'espère que tu dis vrai, grand père... Pleura Ame, inquiète. Elle courut a l'étage, qui servait d'hôtel aux goules itinérantes. -Vas t'en, grand père!! -C'est moi, Aïden. -Ah... Entre... Il entra. Adossée contre le mur, Ame avait les bras croisés et semblait pensive. Aïden s'assit par terre, et s'adossa contre le mur, comme son amie. -Aïden. -Oui? -Je t'aime. -... Je m'en doutais un peu, Ame. Ca ne me surprend pas. -C'est réciproque? Demanda la jeune fille. -... -Dis le moi, j'ai besoin de savoir... -Ça l'est. Pas même un sourire ne s'esquissa sur le visage d'Ame. -Grand père sais que Warck est très puissant, et influant. On est pas de taille contre ce monstre! On dirait qu'il veut qu'on meure! Mais je veux pas moi!! Je veux pas que tu meures, Aïden! Pleurait la jeune fille. Je t'aime moi, si je te perds je me laisse crever de faim, et on sait tous que mourir de faim, pour une goule, c'est la pire mort! Aïden prit Ame dans ses bras. -Chuut... Personne ne va mourir, ne pleure pas, Ame. Aie confiance en M. Hoot, il est sage, je le connais, il gère la situation. -Tu... T... Tu crois? Pleurait toujours Ame. -J'en suis certain. Aller, ne pleure plus, tout ira bien, je te le promet. Dit - il, en passant sa main sur les paupières de la jeune fille afin de sécher ses larmes. -(reniflement) Merci... Il se leva et tendit la main Ame. Elle la prit et se releva a son tour. Puis ils descendirent. -Grand père, je suis désolée, je me suis emportée tout a l'heure. -Non, ce n'est rien, ne t'inquiète donc pas pour ça. -Merci grand père. Ame rejoignit Aïden a la porte et ils s'en allèrent. -Aïden, allons chez toi, j'ai pas envie de rentrer chez moi ce soir... L'ambiance va être morose avec mon père qui va encore se plaindre de mes notes... -Euh... Ok... Aïden n'avait pas de problème avec ses parents car malheureusement ils étaient décédés. Sa mère avait succombé a l'accouchement et son père l'éleva au mieux. Celui ci cumulait quatre travails par jour. Tôt le matin, il était agent d'entretien dans un lycée, le reste de la matinée il faisait du rangement a la bibliothèque municipale, l'après midi, il travaillait dans une station de lavage automobile et enfin la nuit il était caissier dans un supermarché. Il mourut de surmenage alors qu'Aïden avait douze ans. Aïden admirait son père pour son courage. Celui-ci ne se plaignait jamais de son emploi du temps chargé. Il faisait vivre son fils, c'était suffisant pour le rendre heureux. Ame et Aïden entrèrent chez le jeune garçon et la jeune fille pris ses aises, sur conseil de son ami. Aïden alla a la cuisine et prit une casserole qu'il remplit d'eau, et il la mit sur le feu. Puis il ouvrit le placard et sortit deux tasses et un pot de café. -Un café? -D'accord. Aïden prépara le café tandis qu'Ame observait le petit appartement. C'est la première fois qu'elle venait. Au bout d'un moment, Aïden sortit de la cuisine avec un plateau dans les mains. -Fais attention, c'est très chaud. -Je m'en doute. Ame prit une tasse, et la garda dans ses mains pour les réchauffer. En effet, en cette période de grand froid, même les goules avaient besoin de se réchauffer. -Tu as chassé combien d'humains, Aïden? -Comment ça? -Je veux dire... Combien en a-tu tués pour te nourrir? -Je ne sais pas trop... Environ soixante-dix, je pense, peut être moins. -Pourquoi si peu? Une goule de ton âge devrait approcher les cent cinquante corps... -Je ne veux pas être une goule. Je voulais être un enfant normal, qui jouait avec ses camarades... Mais au lieu de ca, je ne voyais en eux que de la viande. Je ne veux pas être une goule. -Acceptes ce que tu est, Aïden. Tu verras, certes la vie ne sera pas plus rose, mais elle sera un peu meilleure. -Je peux pas. -Pourquoi? -... -Dis le moi, Aïden, ca ne sortira pas de nous deux. -Je... J'ai toujours envié l'insouciance des humains. Ils n'ont pas besoin de tuer pour survivre. Et... Ils ne sont pas forcés de se cacher pour manger. Depuis le début je ne veux pas qu'un homme me déchiquète sous prétexte que je suis une goule. Toutes les goules ne sont pas des assassins. -C'est vrai... Tu as une façon de penser bien a toi... -Je... C'est vrai que... J'ai bien sûr du sang sur les mains, j'ai tué des innocents, des gens qui n'ont rien demandé. Mais... Est-ce que la rédemption est possible pour une goule qui ne veut plus faire couler le sang? -Je pense, oui. Aïden, tu es quelqu'un de gentil, ca se voit. Sous tes airs froids et durs, tu cache un être fragile. Tu as certes tué, m'enfin, comme toutes les goules, je crois. Mais tu sais, être une goule, ca a ses avantages aussi. Quand on vit caché, quand on vit en étant obligé de répandre le mal et la tristesse, on se rend compte comme notre monde a beau être un endroit magnifique, il n'en est pas moins pourri par des gens mauvais. Le tout est de savoir faire la part des choses. -Comme tu dis. N'empêche, tout aurait été bien plus simple en étant humain. -C'est faux. Les humains ne valent pas mieux que les goules. Les humains s'entretuent pour des territoires. Ils s'attaquent aux plus faibles d'entre eux. Que l'on soit goule ou humain, personne n'est du bon côté de la barrière.

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