Fugit Memoria

Chapitre 6 : Tout retourne à l'oubli

Chapitre final

3867 mots, Catégorie: G

Dernière mise à jour 23/10/2019 20:55

               Dans les ténèbres, Maja et Évrard apparurent. L’air était humide et froid. Malgré son affreux mal de tête, Maja entendit Évrard psalmodier une courte phrase magique et la lumière fut ! Des globes lumineux suspendus à de lourdes chaînes chassèrent peu à peu l’obscurité dévoilant un merveilleux panorama caverneux. Ils se tenaient au milieu d’un disque curieusement ciselé et large de deux mètres. En y réfléchissant, Maja constata qu’il était l’exact réplique du petit disque sortit de la poche de la veste d’Évrard.

« - J’ai froid et je suis en robe de chambre… dit Maja en s’emmitouflant.

-         Je comprends mais notre seule option face à cette créature était la fuite. C’est bien souvent la meilleure option que je préconise la plupart du temps… D’où l’existence de cet endroit… J’ai réalisé des travaux ésotériques dans la transportation d’urgence qui ont débouché à l’élaboration des Disques d’Exil. J’en suis plutôt fier !

-         Ce n’est pas faux, encore une corde à ton arc que je ne connaissais pas…

-         Je n’avais pas réfléchi à cet artéfact lors de notre vie à deux… C’est bien plus tard, à l’aune d’une problématique face à un challengeur mage… Une longue histoire… Nous sommes dans un complexe clos dans les soubassements de Wyzima, j’ai condamné tous les passages menant à la surface. Viens, suis-moi ! Nous allons préparer la riposte ! »

               Le large disque ciselé de glyphes reposait sur un piton rocailleux dont la seule issue était une passerelle en roche menant à un tunnel caverneux. Le tunnel descendait en pente douce et débouchait dans une vaste pièce maçonnée. Évrard abandonna Maja frissonnante sur une belle chaise capitonnée au dossier ouvragé. Dans la pénombre, il se mit à arpenter la pièce tout en scandant quelques phrases magiques. A chaque phrase, la pièce prenait chaleur et lumière. Tout d’abord, un feu crépitant dévoila une superbe cheminée ciselée d’arabesques sylvestres. Tout de suite, Maja pensa à l’art elfique. Puis des globes de lumières sur des appliques murales découvraient du mobilier somptueux, Évrard enlevait un à un de lourds draps blancs qui couvraient la plupart des meubles de valeur. Tout respirait l’art elfe, très ancien de surcroît, une des marottes d’Évrard, l’antiquaille de qualité. La salle dévoilait les plus belles pièces de la collection du mage.

-         Tu vois l’armoire ciselée d’un envol d’hirondelles près de la cheminée, elle contient de nombreuses affaires dont quelques tenues féminines, certaines devraient te satisfaire. Ne me demande pas d’où elles viennent c’est encore une longue histoire…

-         Tu n’as pas changé toujours aussi attentionné, prévoyant et calculateur…

-         On ne se refait pas, Maja… Je crois que c’était l’une de mes dernières phrases à notre séparation, répondit Evrard dans un demi-sourire espiègle.

-         Néanmoins, une nouvelle fois merci, pour ton aide…

-         Pas de problème, qu’est ce que je ne ferais pas pour profiter de ton joli minois ! Je finis de réactiver les diverses glyphes de mon petit refuge et je suis à toi. Profite du temps pour te réchauffer et te vêtir. »

               Maja trouva quelques vêtures à son goût ; pantalon en cuir noir, bottines noires et fourrées, chemise en laine blanche et justaucorps noir brodé de fil d’argent à manches longues… Elle aurait juré avoir vu cette tenue sur une magicienne… Laquelle ? Le problème immédiat n’était pas là, une petite crise de jalousie attendrait. Elle profita des grands battants de l’armoire pour abandonner sa robe de chambre et se vêtir le plus rapidement possible. Puis, elle s’approcha du feu de la cheminée, réchauffant son humeur et ses mains.

               Évrard revenait en portant un lourd codex épais, le livre mesurait facilement soixante-dix centimètres de haut sur quarante centimètres de large, et une vingtaine de centimètres d'épaisseur, il était contenu dans un dossier en bois. Maja n’avait jamais vu un livre aussi volumineux et ancien. Sa reliure pleine semblait en cuir de veau, avec des décorations en métal angoissantes. Le mage le déposa sur un pupitre et mit une paire de gants avant de manipuler ce lourd codex. Il ouvrit le livre à un garde page et feuilleta fiévreusement quelques feuilles avant de présenter un passage à Maja de plus en plus interloquée.

« - Voici notre monstre, un Polype Vivant, un Vestige datant d’un éon si ancien que son existence me paraissait que pure affabulation, dit Évrard en montrant un dessin sans équivoque possible, un corps malsain, sombre et segmenté lévitant dans l’éther.

-         Quel est cet ouvrage ? interrogea Maja.

-         Un codex très ancien qui ne compte que quelques exemplaires à travers le Continent. Il se nomme le Necronomicon. Son auteur, rien n’est certain, serait un poète de la lointaine Ophir, Abdul Al-Hazred. Cet exemplaire ancien est une traduction en langue commune de l’œuvre originale sûrement en Ophiri. Le ou les traducteurs ne sont pas mentionnés. Je n’ai pas lu son intégralité pour la survie de ma santé mentale mais j’ai parcouru quelques chapitres en suivant les recommandations écrites dans la marge d’un de ses propriétaires précédents.

-         Je n’ai jamais entendu parler d’un tel codex ?

-         Il est à l’Index par le Chapitre de Magie mais quelques exemplaires circulent à prix éhonté. Mon exemplaire est un emprunt pour faire simple, rétorqua Évrard.

-         Toujours dans les bons coups…

-         Ma foi, je voulais obtenir un tel ouvrage, j’y suis arrivé. J’en paierai le prix peut-être un jour.

-         Revenons à cet ignoble Polype Vivant ?

-         Quand je l’ai vu débouler chez toi, je l’ai reconnu… Dans l’ouvrage, ces créatures sont réputées éteintes. L’auteur en parle au passé. Une race elle-même éteinte ou à l’agonie, les Vrans, des hominidés reptiliens auraient massacré peu à peu l’ensemble des Polypes Vivants.

-         J’ai entendu parler des Vrans, on raconte qu’il y aurait encore de ces hommes-lézards dans des endroits isolés des Montagnes Bleues…

-         Le Polype Vivant est un chasseur. Il se délecte de démasquer et de traquer sa proie. Quasi invisible et intangible, il fait fi des défenses physiques… Il nous retrouvera même ici, je n’en ai aucun doute. Il file à la vitesse du vent et piste sa proie par des moyens peu conventionnels liés à la métempsychose, le déplacement des âmes à travers le monde physique et spirituel. Il est focalisé soit sur moi, soit sur toi ou peut-être nous deux. Bien que je ne crois guère à cette dernière option…

-         Ces pouvoirs ?

-         Nombreux, dont la télékinésie, un souffle puissant, une quasi invisibilité modérée par un chuintement quasi constant qui révèle sa présence. Il peut se déplacer à la vitesse d’un cheval au galop sans effort, il est passe-muraille grâce à son intangibilité à la commande. Protéiforme, son organisme changeant est dur à blesser.

-         Un bestiau charmant…

-         Une bête toute relative, il comprend intuitivement tout langage et à une intelligence quasi humaine. Néanmoins, il a plusieurs points faibles… Un premier plutôt léger, il craint le feu mais très faiblement du fait de son intangibilité. Deuxio, le Signe Aard, ce souffle magique puissant à tendance à segmenter davantage le Polype Vivant qui a bien du mal à s’agglomérer de nouveau. On gagne juste du temps… Tercio, le Signe des Anciens…

-         Le Signe des Anciens ?

-         Oui, une race aussi antique que le Polype Vivant et totalement éteinte. Je ne sais pas grand-chose sur eux. Les légendes parlent que leurs cités antédiluviennes reposeraient sous une gangue de glace au nord des Monts Dragon. Dans le Necronomicon, l’auteur relate que cette race a élaboré un glyphe qui effaroucherait et affaiblirait bon nombre de leurs adversaires. Dans le codex, j’ai vu ce Signe des Anciens, j’en ai pleuré et mes yeux l’ont retenu plus que de raison. Plusieurs jours, je l’ai gardé en surimpression même quand j’avais les yeux fermés. Tu imagines l’angoisse et la délivrance quand le glyphe a disparu peu à peu de mon champ de vision.

-         C’est assez sinistre…

-         Oui, mais je crains que cela soit notre meilleure arme… Je vais devoir le ciseler sur une planche en bois et le brandir face au Polype Vivant. Il te faudra essayer de ne pas regarder… Je peux te dire que j’appréhende autant le Signe des Anciens que d’affronter le monstre…

-         A ce point, j’avais oublié que la magie était chaos et souffrance dans son essence même. Ce Signe doit canaliser une énergie brute, primaire.

-         Je ne sais pas ce qu’il canalise en nous mais çà laisse des traces… Je peux te dire que j’ai bien oublié des choses mais pas le Signe des Anciens. Il me suffit d’en parler pour que le Signe apparaisse douloureusement à mon esprit…

-         Bon, partons sur çà ! Toute arme est sale par essence…

-         Au boulot ! »

 

       Évrard fit visiter son petit complexe souterrain à Maja. Ils déambulèrent dans une petite bibliothèque puis un atelier d’alchimie et d’artisanat, une belle chambre mais humide et pour finir une cave à vin et à saumure. C’est dans une des pièces vides de cette cave qu’Évrard prévoyait le combat. Tout l’endroit respirait l’architecture elfe. Évrard raconta qu’il avait découvert un vieux manuscrit dans une cloison dissimulée d’une petite maison de ville achetée à Wyzima. Le manuscrit en langue ancienne relatait l’existence d’un soubassement menant à cette structure souterraine. Celle-ci aurait appartenu à un seigneur elfe, Ynys Afallach, un mage de surcroît, avec l’avancée des armées humaines, il aurait vidé son antre secret et partiellement dissimulé l’accès.

 

       Le mage proposa à Maja de quoi se sustenter, il avait du bon vin et du poisson saumuré à proposer. Ils prirent tous deux, un moment pour manger et discuter près de la cheminée. Une fois cela fait, ils se mirent à l’ouvrage. Maja installa un petit brasero au centre de la salle et alluma un petit feu de charbon de bois. La magie était par essence élémentaire, la présence de ce petit feu améliorerait la survenue de sortilège enflammé. Elle se ravisa le brasero pourrait offrir un projectile embrassé au monstre. Tant pis, ils devront puiser dans leur énergie intérieure. Le Signe Aard était un sortilège fugace qui demandait peu d’énergie élémentaire Air heureusement vu l’omniprésence de l’élément Terre dans ces cavernes. Maja avait ressenti sans difficulté la présence d’une ligne de force élémentaire de la Terre qui traversait le complexe peut-être le pourquoi d’une telle installation par l’énigmatique Afallach.

 

       Ne préférant pas déranger Évrard à son atelier, elle installa une petite méridienne près de la cheminée et s’allongea pour profiter d’une petite sieste, elle était encore un peu fatiguée de la veille. C’est justement Évrard qui la réveilla. Le visage du mage avait pris une couleur écarlate. Elle comprit que tous les globes de lumière avaient viré au rouge.

 

« - Il est ici, il a franchi le périmètre ! murmura Évrard. Ses yeux étaient veinés et larmoyants. Il tenait dans sa main une petite planchette recouverte d’un mouchoir. Il avait fini par ciseler ce fameux Signe des Anciens.

-         J’ai dormi plus profondément que je l’aurais cru…

-         Oui, plus de deux heures très sûrement… Vite dépêchons-nous à rejoindre notre salle de combat, rétorqua Evrard en aidant Maja à se lever prestement. »

               Les deux mages arrivèrent à toute vitesse dans la salle. Évrard pointa la face de la planchette vers le sol et retira le mouchoir. Tous deux calmèrent leur respiration et concentrèrent leur énergie interne. Évrard lança un Signe Quen en prévision de l’arrivée du Polype Vivant. Le champ de force engloba Maja toute proche de lui. Maja lui prit la main et le regarda intensément quand ils étaient en couple ils avaient vécu de tel moment de stress et d’appréhension.

               Le monstre déboula à toute vitesse dans la salle. Même si les deux mages l’avaient déjà vu, un frisson de peur les traversa de la tête aux pieds. Le corps serpentin et fragmenté du monstre était ruisselant de vase et d’eau sale, il avait traversé des centaines de mètres de tunnels crasseux et boueux. Il envoya un puissant souffle d’air empesté en direction des deux mages. L’expiration putride partiellement freinée par le Signe Quen ébouriffa Évrard et Maja, n’épargnant pas leur sens olfactif pour la peine, ils étaient à deux doigts de vomir. La force télé kinésique résiduelle parvint à disjoindre des petites pierres de maçonnerie qui frappèrent le champ de force tressautant sur les à-coups. 

               Maja psalmodia un projectile de feu, elle fit appel à sa force intérieure, elle ressentit une vague de chaleur ardente. Le projectile traversa une partie du corps évanescent du monstre puis s’écrasa dans un chuintement de vapeur blanche sur l’épiderme de celui-ci. Le Polype Vivant émit une stridulation aigue, il n’avait guère apprécié mais il semblait plus énervé que meurtri. À la suite, Évrard projeta un puissant Signe Aard. Le Polype Vivant fut parcouru d’un affreux frisson et son curieux épiderme malsain se fragmenta en une dizaine de boules noires tremblotantes qui s’écrasèrent au sol, sur les murs ou roule boulèrent dans l’air. Le mage mit un genou à terre, des gouttelettes de sang tombaient de son nez. Le champ de force s’étiola dans l’air chargé de vapeur. L’abominable Signe des Anciens, un Quen, puis un Aard contre nature en ces lieux avaient poussé Évrard dans ses derniers retranchements.

               La magicienne redoubla d’énergie, elle envoya une salve de petites perles enflammées en direction de quelques fragments du Polype Vivant. Les flammes dévorèrent instantanément ces portions du corps du monstre. Maja se pencha vers Évrard qu’il lui fit signe de ne pas se préoccuper de lui. Les corpuscules noirs du Polype Vivant commençaient déjà à s’agglomérer entre eux et redonner de la plasticité à la créature. La magicienne se redressa malgré la fatigue accumulée, elle hésitait, elle n’aurait guère d’énergie que pour un autre sortilège. Peu à peu, le corps noir du Polype retrouvait tout sa malfaisante splendeur. Plusieurs tentacules émergèrent du monstre, cinglant l’air, ils s’étirèrent au possible et vinrent fouetter le dos d’Évrard qui finit pas s’écrouler au sol. Le mage lâcha la petite planchette qui glissa sur un bon mètre.

               La souffrance d’Évrard aiguillonna Maja, elle réagit et s’empara toute tremblante de la petite tablette au sol. Maja tendit celle-ci face à la bête. Le corps du Polype Vivant fut parcouru de tremblements, des pseudopodes véloces entravèrent les jambes de la magicienne. Maja tomba au sol mais elle continuait à tenir le Signe à bout de main, son bras tétanisé sous l’effort. Un autre pseudopode vint à s’enrouler autour de son bras et serra affreusement chair, muscles et os. Maja poussa un cri mais parvint à maintenir Le Signe face à la bête. A l’unisson, le Polype Vivant se mit à siffler de douleur, les deux hurlements dissemblables se faisaient écho dans les aigus. Étrangement, malgré la souffrance, Maja semblait comprendre aussitôt cet affreux bruit blanc, il y avait un langage, les stridulations se faisaient mots et chant d’effroi. Le Polype était terrorisé, il ne voulait plus voir ce Signe, il quémandait une trêve à n’importe quel prix.

« - Je te libère par ce Signe, va rejoindre les plus profondes ténèbres de cette terre mais avant cela donne la mort à Viridi Morben, » cria Maja. Elle ne serait jamais si elle avait sifflé ou chanté cette réplique.

               Le Polype Vivant la lâcha manu militari et dans une aspiration nauséabonde s’échappa de la salle. Quelques instants après, elle posa la planchette au sol sans penser une seconde à entrevoir ce Signe au pouvoir si puissant. Son avant bras était marbré de plaques rouges piquantes, ses jambes parcourues d’exécrables crampes refusaient à la soulever. Étendu au sol, face contre terre, le dos à la chair lacéré, Évrard ne bougeait pas. Maja pensa au pire, elle rampa jusqu’à lui et lui prit le pouls, il était faible mais bien là. Rassurée mais sans énergie, elle sombra dans l’inconscience.

               Une heure s’écoula avant qu’Évrard et Maja émergent de leur torpeur. Ils avaient du mal à admettre d’avoir survécu et se congratulèrent en se serrant l’un contre l’autre, mêlant les rires aux larmes. Peu après, Évrard récupéra un baume de soin à son atelier d’alchimie et ils passèrent l’heure suivante à se badigeonner gentiment leurs plaies, ecchymoses et inflammations réciproques. Pourtant peu porter tous deux sur l’alcool, ils descendirent une bonne bouteille de Toussaint. L’abus de boisson eut au moins l’agréable effet de vider leur esprit de tous les souvenirs les plus détestables du combat.

               Bizarrement, ils passèrent les heures suivantes chacun dans leur coin, cherchant une solitude apaisante. Maja s’occupa à repriser sa tenue et Évrard à faire du rangement dans son atelier d’alchimie. La magicienne s’endormit sur la méridienne au coin du feu et Évrard sur un vieux divan défoncé dans un coin de son laboratoire. Dès qu’elle fut réveillée, elle se sentait suffisamment en forme pour se télé-transporter jusqu’à son manoir. Elle remercia une nouvelle fois Évrard. Elle lui demanda ce qu’il avait fait de la planchette. Le mage lui répondit qu’elle resterait là ou elle était tombée comme un hommage impénétrable de leur combat.

               Une fois télé-transportée, Maja rassura longuement toute sa maisonnée, Ingrid, Edmund et les autres qui avaient imaginé le pire, frôlant d’avoir raison. De nouveau, elle pouvait s’adonner aux joies de la correspondance bien divertissante à l’aune de ces dernières quarante-huit heures.

 

 

               Ailleurs, dans les tréfonds du Taker Lianat, dans l’ombre caverneuse de l’unique Cérébrosina, un druide plein de suffisance veillait à gratter des mousses parasitaires sur l’écorce de cet arbre précieux. Subitement, il se retourna entendant un chuintement bien caractéristique. Il n’eut guère l’occasion de faire bien davantage, son corps brutalement cloué au tronc de l’arbre par un souffle invisible. Le Polype Vivant frémissant de tentacules tomba sur lui et l’enveloppa d’un linceul de mort. Viridi Morben eut le privilège de mourir au pied de son arbre vénéré, début et fin de ses tribulations cruelles… Seul demeura l’arbre et ses fruits pâles… Tout retomba dans le silence et l’oubli…

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