TWD : Vers un nouveau monde
Morgan longeait la barrière en fer forgée du petit cimetière situé au bout du chemin qui menait au Royaume. A l'intérieur du cimetière se trouvait une petite maison, Morgan ouvrit dans un grincement plaintif le petit portail et alla frapper à la porte de la bâtisse. Carole vint lui ouvrir et le toisa avec un regard noir :
— Je pensais t’avoir demandé de ne plus venir me voir ! soupira-t-elle.
— C’est important, insista Morgan en la pressant à l’intérieur, j’ai à te parler.
— Et de quoi veux-tu me parler ? lui demanda-t-elle agacée, les bras croisés sur la poitrine.. Et bien fait comme chez-toi ! reprit-elle avec un sourire ironique en le regardant s'asseoir dans le fauteuil.
— Viens t’asseoir là, insista-t-il en lui indiquant du menton le canapé face à lui, je ne serais pas venu te voir, si ce n’était pas important, hum, il haussa les sourcils.
Elle ferma la porte et s’exécuta, prenant place sur le canapé, face à Morgan. Il resta silencieux un moment, la tête baissée, l’air grave. Elle le regardait attentivement, scrutant son visage se demandant ce qui pouvait avoir de si important à lui dire.
— Eh bien, je t’écoute, lui lança-t-elle avec un petit sourire narquois.
Il leva son regard sombre vers elle, lui sourit, secoua la tête, ce n’était pas facile de lui parler. Comment allait-il pouvoir lui annoncer ça sans la brusquer, lui faire de la peine, ou même pire ? Il prit son courage à deux mains et se lança :
— J’ai vu Rick aujourd’hui.
Il marqua une pause pour sonder la réaction de Carole. Elle parut à la fois étonnée et irritée, ses beaux yeux bleus commençaient à rougir des larmes qu’elle tentait de retenir. Elle se frotta le nez et détourna la tête.
— Ne t’inquiète pas, s’empressa-t-il de rajouter, je ne leur ai pas dit où tu étais, comme tu me l’avais demandé, je leur ai dit que tu étais partie et que je ne savais pas où tu étais.
— Merci, lança-t-elle avec une moue de soulagement.
— Il y avait Daryl, le regard de Carole s’égaya à l’entente de son prénom, il continua, et également, Michone, Sacha, Tara et Carl, il a encore grandi, tu le verrais, il sourit, elle l’écoutait attentivement. Ils sont venus voir Ézéchiel, ils voulaient passer un accord avec lui pour combattre les Sauveurs.
— Les Sauveurs ? répéta Carole affolée. Ils les ont rencontrés ? Ils ont eu des ennuis avec eux ? Est-ce qu’ils vont bien ? le pressa-t-elle de questions. Réponds-moi. insista-t-elle.
— Il faudrait que tu m’en laisses le temps, il lui sourit.
— Je me suis éloigné de ce groupe parce que je ne pouvais plus les perdre, c’est ma famille, tu comprends, je ne voulais plus avoir à tuer pour eux, pas parce que je ne voulais pas les défendre, mais parce que je ne voulais plus tuer tous simplement, mais si tu me dis que les sauveurs les ont tués, ou leur ont fait du mal, ça, tu vois, je ne le supporterais pas, je ne sais pas ce que je ferais, je crois que je deviendrais folle et que j’irais tous les massacrer, mais si je devais en venir à faire ça, ce serait mon point de non-retour, je me perdrais à jamais, tu comprends ce que je veux dire ? lui demanda-t-elle.
— Mmh euh, oui, hésita-t-il.
Il venait pour lui annoncer les morts de Glenn et Abraham, mais au vu du discours qu’elle venait de lui servir, il se voyait mal le faire et mettre fin à sa sérénité. Il est vrai qu’elle allait mieux depuis qu’elle vivait seule ici aux portes du Royaume, elle semblait apaisée et il ne voulait pas être celui qui la briserait, il tenait trop à elle pour ça. Il ne pouvait être l'instigateur de son déclin, il ne pouvait pas lui dire aujourd'hui, elle n'était pas assez forte pour l'entendre. Il reprit :
— Non, non, ils vont tous très bien, il baissa la tête l'idée de lui mentir ne lui plaisait pas plus que de lui dire la vérité, c’est juste que Rick veut terminer le marché qu’il a commencé avec La Colline, tu te rappelles, il leur a promis de se débarrasser des Sauveurs en échange de nourritures et de médicaments.
— Hum, hum, fit-elle.
— Rick et les autres sont tombés sur d’autres Sauveurs, ils se sont rendu compte que le groupe que vous aviez attaqué n’était qu’un avant-poste et qu’ils étaient beaucoup plus nombreux que prévu, il cherche donc des alliances pour en finir une bonne fois pour toutes avec eux. C’est pour ça qu’ils sont venus au Royaume.
— Ça ne m’étonne pas de Rick, sourit Carole, et qu’est-ce qu’à répondu Ézéchiel ? demanda-t-elle.
— Il a dit non, il ne veut pas rentrer en guerre contre les Sauveurs, il a peur qu’il y ait des représailles contre le Royaume. lui relata Morgan soulagé de constater qu’elle croyait à sa version. Mais ça n’empêchera pas Rick et les autres de se battre contre les Sauveurs, tu connais Rick, j’ai essayé de l’en dissuader, mais pour lui, il n’y a pas de discussion possible avec Negan et son groupe.
— Ils y arriveront, je leur fais confiance. Elle fit un petit hochement de tête. Rick trouvera un moyen, il trouva un autre groupe, c’est un homme plein de ressource et quand il est décidé, rien ni personne ne peut l’arrêter. Et c’est donc ça qui était si important ? s’étonna-t-elle.
— Je pensais que ça te ferait plaisir d’avoir de leurs nouvelles, répliqua-t-il, elle hocha la tête. Et il y a autre chose, Rick m’a demandé de faire changer Ézéchiel d’avis pour qu’il s’allie à eux, mais...
— Mais tu n’es pas d’accord avec lui, donc, tu préférerais que ce soit moi qui lui en parle, le coupa-t-elle.
— Ézéchiel t’aime bien, il t’écoutera, moi, je ne peux pas plaider pour une cause à laquelle je ne crois pas, se défendit-il.
— Tu ne veux pas les aider ? demanda-t-elle
— Non, ce n’est pas ça, je ne veux pas la guerre, si on déclare la guerre aux Sauveurs, il y a aura des morts et des deux côtés, je n’ai pas envie que ça arrive, je pense que l’on peut régler ce conflit autrement. Et toi ? il lui retourna la question.
— Je ne veux pas être mêlée à ça, je préfère en savoir le moins possible sur ces histoires de guerre, elle s’énerva, tout ce que je veux, c’est qu’on me laisse vivre tranquille, elle se leva, toute seule, elle le fixa, je te l’ai dit Morgan, je ne veux plus avoir à tuer, je veux juste être en paix. elle lui ouvrit la porte.
— Je comprends, lui sourit-il en se levant et en se dirigeant vers la sortie. Bonne soirée prend soin de toi, il passa près d’elle et l’embrassa sur la joue.
Carole fut surprise par le geste de Morgan envers elle. Elle le regarda s’éloigner, ferma la porte, appuya son dos sur la porte fermée et dans un sourire se caressa la joue là où l’homme avait déposé ses lèvres.