La vie n'est plus la même...
Sans rien expliquer, il se recoucha.
Rick : Maintenant, veuillez m'excuser, je vais retourner me coucher.
Sans nous adresser un regard, il s'allongea, tandis que Glenn ouvrait la marche, suivi de Carol, Michonne et Abe. Les deux hommes partirent de leur côté tandis que Michonne et Carol restaient avec moi.
Michonne : Tu veux que je prenne ta place ?
Moi : Je te remercie, c'est gentil, mais je préfère rester là. Malgré que ce ne soit pas la plus grande partie de plaisir que j'ai eue de toute ma vie.
Carol soupira.
Carol : Ils feront ce qu'il faut. Est-ce que tu veux que je demande à Pete qu'il vienne examiner ton nez ? C'est pas joli joli.
Moi : Plutôt crever que laisser cet empaffé me toucher. Un deuxième pour empirer les conneries, c'est de trop.
Michonne : Athena, ton nez est tout tuméfié. Tu as le visage complètement violet.
Moi : Tant qu'il est pas vert, ça me va.
Michonne : -rit un peu- Non, sérieusement, toi et Shane devriez voir quelqu'un, c'est pas beau à voir.
Moi : -un peu énervée- Si nos tronches ne te reviennent pas, personne te demande de venir nous voir.
Elle s'en alla sans un mot, avant que Carol ne me regarde d'un air un peu méchant.
Moi : Quoi ?
Carol : C'était nécessaire ?
Moi : Quand elle s'occupera un peu plus de son cul, et moins du mien et de celui de mon mari, je serai un peu plus aimable. Alors ok, Grimes nous a pété le nez à tous les deux, mais on est encore en vie que je sache !
Carol : Ce n'est pas parce que tu es un soldat que tu dois te permettre d'être sans coeur, Athena Walsh. Je t'ai connue, tu étais pire que Daryl, et regarde toi aujourd'hui. Tu es mariée, tu as tout pour être heureuse, et voilà comment tu réagis : en gamine mal élevée et insupportable. Il serait temps que tu changes.
Moi : -la regarde- Je n'ai pas à recevoir d'ordres, alors vas faire tes cookies, et reviens me voir quand tu seras décidée à ne pas jouer la donneuse de leçons.
Frustrée, elle s'en alla à son tour, me laissant seule devant la maison. Au bout de plusieurs heures, Spencer passa devant moi, et vint me saluer.
Spencer : Tu es sûre que ça va ? Tu as le teint pâle, Athena.
Moi : Est-ce que tu sais où est Shane ?
Spencer : Parti chasser avec les autres, pourquoi ?
Je ne voulais parler à personne d'autre qu'à mon mari, mais j'avais tellement mal au coeur que je ne savais plus où me réfugier.
Moi : -le regarde- Est-ce que… Est-ce que tu pourrais prendre ma place ?
Spencer : J'étais justement venu pour la prendre. Tu peux aller te reposer si tu veux, tu devrais plutôt, tu n'as vraiment pas bonne mine.
Je ne voyais pas mon visage, mais à la vue de celui de Spencer, je voyais bien que quelque chose n'allait pas. Et je le ressentais aussi dans mon corps.
Spencer : Athena, tu me fous la trouille, là…
Sans pouvoir émettre un seul son, ni même dire un seul mot, je me ruais en face pour vomir tout ce que j'avais englouti au déjeuner. Spencer accourait vers moi pour m'aider à me soulager, tandis que Maggie et Glenn arrivèrent eux aussi.
Maggie : Est-ce que ça va ?
Glenn : Merde… -à Spencer- Où est Shane ?
Spencer : Parti chasser.
Glenn : Va le chercher !
Spencer partit aussitôt en courant, tandis que Glenn me portait dans ses bras.
Glenn : Allez, ma grande, tu vas aller te coucher.
Moi : Glenn, je…
Glenn : Chut, économise tes forces.
Il m'emmena jusque dans ma chambre, où il me déposa avec délicatesse sur le lit.
Glenn : Je t'ai jamais vue aussi blanche, qu'est-ce qui t'arrive ?
Moi : Je… -ris- Les regrets, sûrement.
Glenn : En tout cas, reste là, repose toi, je vais demander à ce que quelqu'un vienne te voir.
Moi: Merci.
Glenn souriait, et avant de partir, je le retenais.
Moi : -le regarde- Excuse moi auprès de Michonne et de Carol, je n'ai pas… Je n'ai pas été très gentille avec elles.
Glenn : Je m'en charge. -m'embrasse le front- Putain, t'es bouillante. Repose toi.
Et de nouveau, je me retrouvais seule, dans ce grand lit chaud et moelleux, mais qui ne me détendait pas, bien au contraire. Je remuais, sans arrêt, sans arrêt, pour finir par tomber à terre, en ayant du mal à me relever, et horriblement mal dans les reins. Un bain était sûrement la solution pour calmer ces crises de douleurs. Je filais difficilement vers la salle de bains, fis couler l'eau (bouillante, bien évidemment) avant d'enlever mes vêtements, et de me glisser dans ce bain qui m'apaisa de suite, mais qui me fit hurler de douleur au bout de quelques minutes. Je ne savais pas d'où cela venait, ni comment est-ce que c'était venu, mais une vision d'horreur était belle et bien là devant mes yeux. L'eau de ce fameux bain devenait de plus en plus rouge, et mon ventre me faisait me tordre de douleur sous les coups de poignard que je recevais virtuellement. J'hurlais à l'aide, mais personne n'était là pour m'aider. J'avais beau implorer n'importe qui pour venir me voir, mais personne ne se présentait. Me laissant seule, dans ce bain, qui n'était plus rempli d'eau, mais rempli de mon propre sang. Telle une vision d'effroi que l'on ne voyait seulement que dans les pires films d'horreur. Je ressassais tout ce qui venait de se passer : l'accident avec Rick, nos visages tuméfiés par les coups, mes altercations répétées de ces derniers jours… Tout me revenait en tête comme un typhon de regrets, ne cessant de me planter des couteaux en plein coeur. J'étais prête à me tuer tellement la douleur était insupportable, mais la seule manière de l'exprimer était d'hurler, encore, et encore… Jusqu'à ce qu'une personne daigne enfin m'entendre… Par pitié, ne me laissez pas seule ici… Shane… Maman… Adam… Quelqu'un… Je vous en prie…Tout n'était plus que désordre dans mon esprit, je ne savais plus sur quel pied danser. Mais quelque chose semblait se dessiner devant mes yeux… Une silhouette toute floue… qui essayait sûrement de me dire quelque chose… Mais je ne distinguais pas… Je ne distinguais plus rien… Jusqu'à ce qu'une onde de choc se propage dans mon corps, et me fasse flotter dans les airs.
?? : Nom de dieu… SHANE !!! Tiens bon, ma belle, je vais pas te laisser là…
Cette voix… Si familière, mais inconnue à la fois…
?? : Qu'est-ce qui se passe ?
?? : Putain, y'a personne dans cette ville de merde ? Il est où, Shane ?
?? : Spencer est parti le chercher… Mais qu'est-ce qui… Putain de merde… Athena ! Qu'est-ce qui s'est passé ? Et pourquoi y'a du sang partout ?
?? : Va chercher de l'aide ! Je m'occupe d'elle.
Des bruits de pas… Tellement lointains…
?? : Athena… Athena, tu m'entends ? C'est Rick, tu m'entends ? Maggie est partie voir si elle pouvait trouver quelqu'un.
Moi : Rick… ?
Rick : Je te laisserais pas là… T'inquiètes pas, je te laisse pas là… Bordel, mais qu'est-ce que tu nous fais ?
Moi : J'en sais rien… J'ai mal partout…
Rick : Bouge pas, Daryl arrive.
Daryl… Mon frère, l'un des hommes les plus importants de ma vie… Encore des bruits de pas, plus prononcés cette fois…
Rick : Te vlà ! Mais putain, il est où Shane ?
Daryl : J'ai vu Spencer le ramener en bagnole à quelques kilomètres. Elle est où ?
Rick : Salle de bain.
Encore des bruits de pas, je sentais mon corps entouré d'une matière aussi fluide que de la soie, mais quelque chose m'en sortais…
Daryl : Putain de merde… Allez, ma grande, on te laisse pas là…
Maintenant, je le savais, c'était bel et bien Daryl qui me portait dans ses bras et qui m'avait emmitouflée dans une serviette de bain. Je ne savais pas ce qui se passait, mais une chose était certaine, c'est qu'il y avait un problème. Une fois que ma vue était revenue à la normale, je voyais Daryl assis à côté de moi, le visage dans ses mains, l'air triste et complètement abattu.
Moi : Merde…
Daryl : Athena…
Il me serrait dans ses bras, tendrement, même avec une pointe de sentiments, quand Shane arrivait et se ruait sur moi pour me serrer dans ses bras, la mine complètement déconfite.
Shane : -dans mes bras- Bébé, j'ai eue la peur de ma vie quand Rick m'a dit… -regarde mes poignets- Tu t'es pas coupée… Alors c'était quoi tout ce sang ?
Daryl semblait savoir quelque chose, mais je le voyais à l'expression qu'il avait sur le visage : la nouvelle allait être dure à encaisser.
Daryl : -me regarde- Y'a combien de temps que t'as pas eu tes règles ?
Moi : -choquée- Quoi ? Je les ai eues y'a deux semaines… -regarde Shane- C'est ça, non ?
Shane : Si je me souviens bien, oui… -regarde Daryl- A quoi tu penses ?
Daryl : Ça me paraît évident… Tu viens de faire une fausse couche, Athena…
Le mot était donné. Et la nouvelle était effectivement dure à encaisser… Même dure n'était pas le mot… C'était plus que dur… C'en était même insupportable… L'idée même qu'un petit être chétif et sans défense ait pu s'extirper de mon corps et me donner autant de douleurs… J'en avais le coeur brisé.
Shane : -à Daryl- Tu veux dire qu'elle était enceinte sans qu'on le sache ?
Moi : Maintenant, je comprends tout… Les sauts d'humeurs… La fringale… L'adrénaline…
Putain… Moi enceinte, mais comment s'était possible ? Moi qui avait été diagnostiquée stérile il y a plusieurs années ? Sans espoir que cela ne change ? J'en revenais pas… Mais je ne pouvais pas rester une minute de plus dans cette pièce. Je filais me changer et sortais aussitôt.
Shane : Où tu vas ?
Moi : Prendre l'air… Je peux pas… Je peux pas rester ici…
Prenant mon fusil, mes bottes et mes deux lames avec moi, je sortais de la ville, vite rejointe par Rick.
Rick : Je t'accompagne.
?? : Il n'a pas le droit de sortir.
Moi : Dites à Deanna que Rick est sous surveillance rapprochée. Je ne serais pas longue.
?? : Il n'a pas le droit de…
Dans une crise aiguë de colère, je braquais mon fusil sur lui.
Moi : Ouvre ce putain de portail, je te dis !
Le garde l'ouvra directement, nous laissant aller dehors, Rick et moi.
Rick : Tu devrais pas être dehors.
Moi : Ta gueule.
Je marchais inlassablement, pour finir par me poser dos contre un arbre, sans vraiment comprendre la gravité de la situation.
Rick : Athena, je…
Moi : Estime toi heureux que je t'ai amené ici avec moi sans te défoncer la tête avant. Mais je t'en dois une, alors merci.
Rick : J'ai pas cherché à comprendre quand je t'ai entendue hurler. Je savais pas que c'était toi au début, mais quand j'ai vu que tu étais toute seule, j'ai pas hésité à monter. Et quand j'ai vu tout le sang, j'ai eue la peur de ma vie.
Moi : Je te dois une fière chandelle, shérif, malgré que j'oublie pas ce qui s'est passé.