La vie n'est plus la même...

En à peine deux minutes, j’étais allongée dans mon lit, bien au chaud sous mes couvertures. J’ouvrais les toiles pour souhaiter la bonne nuit au reste du groupe, avant de m’abandonner dans les bras de ce cher et tendre Morphée.Le lendemain matin, le soleil me tapait directement dans les yeux. A peine le temps de les entrouvrir, que j’entendais déjà du remue ménage. Des vêtements propres m’avaient été déposés sur la chaise à côté de mon lit. Cool, au moins, j’arrêterais de sentir le whisky passé. –regarde Daryl- Au moins, il dort, il ne me verra pas à moitié à poil... –m’habille silencieusement et sors de la tente-

Dale : Bonjour, ma grande.

Moi : Dale.

Dale : Bien dormi ?

Moi : Assez.

Dale : Ton café est sur la table du camping car. Et Shane a veillé sur toi toute la nuit... Me disait-il, sourire aux lèvres.

Moi : -étonnée- Oh ?

Dale : Personne ne l’a jamais vu comme ça. Autant, il essaye de protéger les autres, mais là... Il a veillé sur toi, comme sur un trésor.

Moi : Ah. –me lève- Première nouvelle.

Dale : Enfin... Le petit déjeuner est prêt.

Moi : J’arrive, je... Oh merde... –vertige-

Dale : Tout va bien ?

Moi : Ouais, aucun souci. Levée un peu vite, c’est tout.

Dale : Aww. Un coup de main ?

Moi : Très drôle, vraiment très spirituel, Dale.

Tout le monde s’était rassemblé autour du camping car. J’avais enfin pu faire connaissance de la femme de Morales, et de ses deux enfants. Mais aussi de Carol, avec qui je n’avais pas énormément pu discuter, et enfin de Sophia et de Carl, qui étaient deux bambins absolument adorables. Mais les réjouissances étaient de courte durée, car un camion arrivait vers nous, fonçant à toute allure.

Shane : Merde... Rick, ne sors pas du camion.

Une tripotée de gens sortait d’un camion de déménagement. La première était une femme blonde, et à en juger la façon dont Amy se rua vers elle pour la serrer dans ses bras, j’en avais déduis que c’était Andrea, sa soeur. La deuxième fut une femme noire, que Carol serra tendrement dans ses bras. Ce devait être Jackie. La troisième personne était un homme de corpulence plutôt forte, que le deuxième petit garçon s’empressa de rejoindre. J’en déduisais que ce devait être Morales. La quatrième personne était un jeune homme, typé asiatique, qui portait une casquette plutôt étrange. Mais si je me souvenais bien des noms que Shane avait donnés, ce dernier devait être Glenn. L’avant dernière personne était un autre homme noir, avec le visage renfrogné. Par élimination, c’était donc T-Dog. Et la dernière et non moins tant attendue personne qui sortait du camion fut l’adjoint au Shérif Grimes. Ce fils de pute méritait mon poing dans la gueule.

Moi : -marchant vers Rick- Tu te souviens de moi, enfoiré ? Hein ? La nana que t’as laissée en taule pour te barrer ! 

Rick : Willows... Je... Comment ?

Moi : Tu veux savoir comment ? Ben comme ça ! –lui donne un violent coup de poing dans le menton- ORDURE ! J’étais à deux doigts de crever à cause de toi ! 

Et ce fut la deuxième personne que j’avais frappée en l’espace de 48 heures. Shane s’était dépêché de me retenir pour ne pas que j’aggrave le cas du shérif.

Shane : Wow ! Tout doux, princesse.

Je lui donnais un coup de coude, mais il ne bougea pas d’un poil. Fils de pute.

Shane : Rêve pas, j’te lâcherais pas.

Lori arriva à la rescousse pour s’interposer entre nous deux.

Lori : -à Rick- Je l’ai trouvée à Atlanta.

Moi : C’est plutôt l’inverse, c’est moi qui t’ais trouvée ! –à Shane- Lâche moi, enfoiré !

Shane : Certainement pas.

Je m’énervais toujours plus.

Moi : CONNARD ! Vous êtes deux enfoirés !

Shane : Moi aussi, je t’aime bien, ma puce. Shh...

Moi : Salaud !

Rick : T’es là depuis quand ?

Moi : Hier. J’ai trouvée ta femme poursuivie par des rôdeurs dans Atlanta. Elle te cherchait.

Lori n’osait plus dire un mot, et fixait son mari.

Rick : Lori, t’es folle...

Lori : Trois jours que tout le monde vous cherche ! Aucune nouvelle de personne... –s’en va en pleurant-

Rick la rejoignait histoire de sans doute la rassurer.

Rick : Merci de l’avoir ramenée.

Moi : Pas de quoi. Quittes ?

Rick : Ouais... Shane, tu peux la lâcher.

Shane me lâchait et je lui crachais au visage directement.

Rick : Au fait, t’es armée ?

Moi : DARYL !

Dixon sortait torse nu de la tente, en se frottant les yeux.

Daryl : Mmh ?

Moi : Mes clés, s’il te plait.

Il me lançait mes clés qui étaient restées dans la poche de ma veste.

Moi : Merci, chou.

Une fois les clés en main, j’ouvrais la porte arrière pour prendre le fusil.

Glenn : C’est pas du fusil de pd !

Dale : Athena sait chasser depuis ses six ans, donc attention à vos fesses.

Glenn : Je...

Moi : Pas touche.

Glenn : Excuse.

Je regardais en direction de Dale, qui était posté sur le toit de son camping car. Le voir, fusil en main, me rappelait l’époque où il m’apprenait à chasser. J’en serais devenue nostalgique.

Moi : -à Dale- Tu peux m’aider ?

Dale : Suis un peu occupé. Carol ?

Carol regardait vers Dale, en cachant ses yeux du soleil un peu trop imposant pour elle.

Carol : Mmh ?

Dale : Peux-tu aider Athena, s’il te plait ?

Carol : Bien sûr.

Son visage était plus qu’apaisé, maintenant qu’elle savait que nous étions tous là pour la protéger, elle et sa fille. Elle prit le fusil pour le mettre dans son étui, puis le mettre sur mon épaule.

Moi : Merci. –lui sourit-

Carol : Tu voudrais peut être aller te laver ?

Moi : Pas de refus.

Carol : Suis moi.

Après tout, un bain ne me ferait pas de mal. Mes cheveux étaient sales, ma peau recouverte de sang, et je sentais comme un troupeau de putois à moi toute seule. Bonjour la classe. Nous discutions tranquillement, jusqu’à arriver devant un immense lac. Oh, la vache !

Carol : Tiens, mets ça. Ca devrait t’aller.

Elle me tendit un maillot de bain, et de quoi protéger ma main encore très endolorie. N’écoutant que la petite voix qui me criait d’aller me baigner, je m’empressais d’enfiler le maillot de bain pour ressortir presque aussitôt. La vue de mon corps décharné m’aurait presque fait peur, mais bon, en ce moment, c’est pas la nourriture qui s’inviterait à votre porte.

Carol : Joli tatouage. Gros. Mais joli.

Sa phrase m’avait faite sursauter. 

Moi : Merci.

Mais autre chose intrigua Carol qui devint blême.

Carol : Oh, Seigneur... –main au coeur-

Moi : ?

Carol : Cette cicatrice...

Moi : J’ai été mordue par un chien quand j’avais douze ans.

Carol : Mon Dieu...

Moi : Y’a longtemps qu’il est parti, va.

Carol ne disait plus un mot, et je filais vers l’eau. Sa phrase m’avait fait repenser au jour ou cette morsure était arrivée. Mais, sachant que mon frère se trouvait dans l’histoire, le fait de me remémorer ou bien de parler de ça m’aurait vite sortie de mes gonds.

Moi : Au fait, Carol, merci pour le maillot ! 

Elle me fit signe de la main.

Carol : Je t’en prie. Tu peux le garder. Je vais aller te chercher du savon.

A peine eût-elle le temps de finir sa phrase, que je piquais une tête dans l’eau fraîche, ce qui me fit un bien fou. Juste le temps de remonter à la surface que Shane était en face de moi, accroupi à terre.

Shane : Hey.

Moi : ... Hey.

Je n’avais guère envie de lui parler, après nos altercations de la veille. Mais pour une fois, je décidais de passer outre.

Shane : Comment tu te sens ?

Moi : Ça peut aller. Oh, et... désolée pour tout à l’heure. La pression, m’enfin... tu sais ce que c’est.

Shane : T’inquiètes, c’est rien. –clin d’oeil-

Moi : Et merci pour le repas d’hier soir. Y’a longtemps que j’avais pas aussi bien mangé.

Shane : -en se relevant- Mais, je t’en prie, princesse. Je serai bien venu me baigner avec toi, mais à mon tour de monter la garde. A plus, peut être. –sourit-

Pourquoi je sens que mes joues chauffent ? Non mais... Athena, reprends toi, t’es en train de rougir ! Merde...Putain ! –cris- Reprends toi, Willows ! D’un seul coup, je sortais de l’eau en courant, enfilant un jean à la va vite, prenant mon fusil et allant vers la source des cris.

Daryl : Putain, encore un autre. Chié. –me regarde- T’es sexy comme ça, dis moi.

Moi : C’était quoi ces... Aww, quelle horreur.

Amy : C’est dégueulasse.

Rick : -à Amy- Restes pas là. –me regarde- Et toi non plus.

Moi : Quoi ? Parce que j’ai une main pétée et que j’suis une gonzesse ? Tiens, fils de pute. –tire en pleine tête du rôdeur-

T-Dog : Pile entre les yeux. Joli.

Moi : Merci. Faut viser la tête, bande de gonzesses.

Daryl : -lève les bras au ciel- Enfin une qui a comprit ! Merci, Willows.

Je lui fis un clin d’oeil avant d’entendre des bruits de pas derrière moi, puis quelqu’un crier mon nom, et cette personne n’était autre que Dale.

Dale : Athena !

Moi : -me rapprochant du camping-car- Dale ?

Dale : Ah, te voilà. Carol te cherchait. Elle est là ! –en me montrant du doigt-

Moi : Maintenant que le problème est réglé, je vais pouvoir retourner au lac.

Shane arriva de nouveau derrière moi, et posa son fusil sur le coin de la porte du camping car.

Shane : Attends, je t’accompagne.

Moi : T’as peur que je me perde, Walsh ?

Shane : -soupir- Andrea ?

Andrea : ?

Shane : Prends mon tour de garde, s’il te plait.

Andrea : OK.

J’avais bien vu dans le regard de la jeune femme que le fait que Shane se joignait à moi ne lui plaisait guère. Mais, à vrai dire, je n’en avais strictement rien à faire. Arrivés en bas, j’enlevais directement mon jean et fonçais dans l’eau.

Shane : T’es une rapide !

Moi : J’adore l’eau.

Shane : Moi aussi.

Je le regardais enlever sa chemise, qui révélait un torse musclé, mais quelque peu abîmé. N’empêche, ça ne me faisait pas détester le spectacle. C’est que je l’avais sous estimé, le coco. Il remontait à la surface, en remettant ses cheveux d’un brun presque noir en place, ce qui n’était pas pour me déplaire.

Moi : Dis moi ?

Shane : T’écoute.

Moi : Pourquoi, d’un coup, tu passes du loup à l’agneau avec moi ?

Shane était étonné de ma phrase, mais il y répondit calmement.

Shane : T’es pas méchante, dans le fond, je le sais. Faut juste creuser sous la carapace. Et là, on voit le petit chaton.

Moi : -ris- Jolie métaphore.

Shane : De rien. –m’embrasse sur la joue-

Je n’avais pas pu m’empêcher de rougir, suite à ça.

Shane : Mais c’est moi ou tu rougis ? C’est mignon ! 

Moi : Pff.

Carol arrivait, serviette de bain et savon dans les mains, et fut choquée de voir Shane avec moi.

Carol : Tiens, Athena, ton savon, et de quoi te sécher. Et ravie de te voir, Shane. 

Shane : Je venais voir comment elle allait.

Carol : Délicate attention.

Moi : N’est-ce pas ?

Shane : Tu veux peut être que je te lave les cheveux ? Ils sont pleins de sang.

Moi : Si c’est proposé si gentiment.

Il sortait de l’eau pour prendre le savon, tandis que je barbotais telle une enfant. Le voilà revenu, il commençait à me masser gentiment la tête, ce qui me détendit instantanément.

Shane : Je te fais pas mal ?

Moi : Pas le moins du monde.

Shane : Tant mieux. J’suis pas coiffeur, mais bon.

Moi : T’inquiètes, tu t’y prends à merveille.

Shane : J’ai pas envie de te faire mal non plus. Tu vas pouvoir te rincer.

Cool ! La tête dans l’eau, j’avais soudainement envie de jouer. Décidant de pousser Shane, je ne m’attendais pas à ce qu’il prenne part au jeu.

Shane : Tu veux jouer ? Attends ! –me pousse et m’éclabousse-

Une véritable partie de jeu comme deux gamins.

Moi : -faisant pareil- Arrête !

Shane : Ouh non ! –rit-

Moi : Salopard ! –ris-

Shane : -regard suggestif- Assez joué, passons à la pratique.

D’un seul coup, il m’empoigna par la taille, sans que je puisse riposter, et me sortait de l’eau comme s’il sortait une plume. Je me sentais toute petite dans ses bras musclés, et c’était franchement agréable.

Moi : Shane ! Pose moi !

Ce qu’il fit, en se rhabillant, et me déposant un baiser sur le front avant que Dale ne l’appelle.

Dale : Shane ! Rick te demande.

Shane s’en alla, me faisant un clin d’oeil et ignorant le regard de l’inquisiteur, ce qui me fit sourire bêtement.

Dale : Quand je pense que tu l’as cogné.

Moi : Et ?

Dale : Je connais Shane depuis un moment, et étant un homme, je parie qu’il meurt d’envie de t’embrasser, ça va de soi !

Moi : Enfin, Dale... Un peu de tenue !

Dale : Je sais ce que je dis. Tu veux monter la garde ?

Moi : -après réflexion- Mouais.

Dale : Tu t’en sens capable ?

Moi : Ça ira.

Aussitôt dit, aussitôt fait. Je grimpais sur le toit du camping car, toujours sourire béa aux lèvres. Le sentiment qu’un homme puisse enfin s’intéresser à moi pour autre chose que le sexe me donnait des petits papillons dans le ventre, comme une gamine qui s’apprêtait à voir le Père Noël. Mais Dale me fit vite sortir de mes rêves, une fois que j’étais positionnée, oeil fixé dans le viseur de mon fusil.

Dale : Toujours aussi douée, mmh ?

Moi : -sursaute- C’est comme le vélo, ça ne se perd jamais. –regarde dans mon viseur-

Dale : Daryl est parti chasser un peu plus haut, dans les montagnes.

Je m’étais donc mise à la recherche de ce dernier, et avais fini par tomber dessus. N’importe quelle femme en aurait profité pour le mater, mais ce n’était pas du tout mon passe temps favori. Manque de peau, Monsieur Dixon avait loupé un cerf magnifique à quelques mètres de lui.

Moi : Y’a un énorme cerf. 

Je faisais craquer mes os, me mettais en position, et d’une seule balle, je voyais le cerf tomber sous mes yeux. Aucun bruit, une seule balle, pour un festin de roi. J’avais de quoi être fière.

Dale : Tu viens de tirer ?

Moi : Ouep. Pourquoi ?

Dale : Je n’ai rien entendu.

Moi : Grâce à un petit bijou de technologie qu’on nomme « silencieux », Dale.

Dale : Performant !

Ce qui n’était pas du goût de Daryl, traînant le cerf derrière lui et beuglant comme un veau.

Daryl : Qui a buté mon cerf ?

Moi : C’est moi.

T-Dog approchait et observait l’infime blessure de la bête, d’un air étonné.

T-Dog : Bien joué, Athena, pile entre les deux yeux.

Daryl : T’aurais pu me dire que tu traquais le cerf, aussi, chérie, merde !

Moi : T’inquiètes, mon chou, c’est partie remise. –clin d’oeil-

J’aimais bien notre complicité naissante. Ce mec me faisait franchement rire.

Moi : Et me remercie pas, surtout !

Daryl : Eh, déesse de glace, tu viens dépiauter le bestiau ?

Moi : Je monte la garde, là.

Dale avait décidé d’imposer son courroux aujourd’hui.

Dale : Je m’en charge. Shane, hop ! –signe de monter-

Moi : Dale ! 

Dale : Ne me remercie pas. –clin d’oeil-

GRRRRR.... Autant j’adore Dale, que là... 

Shane : Cigarette ? –me tend son paquet en montant-

Moi : Pas de refus.

Shane : Feu ?

Moi : J’en ai, merci.

Fumer une clope en bonne compagnie, quoi de meilleur ? Oh, bordel, les mecs, si vous voulez bien bouffer ce soir, dites merci à tata Téna !

Moi : Daryl, tiens toi prêt, j’ai quatre putains de lapins dans mon viseur.

J’avais déjà tiré les quatre coups qui les avaient abattus. Daryl courrait vers l’endroit où ils étaient, et quelques minutes plus tard...

Daryl : Au moins six livres de chaque. Très douée, chérie. 

Moi : Merci, mon chou. –clin d’oeil-

Des applaudissements généraux retentirent dans le camp, et Rick me remerciait chaleureusement, car grâce à moi, tout le monde allait savourer un festin de roi ce soir.

Shane : Joli coup. T’assures. –me dépose un baiser sur la tête-

Ne rougis pas, Willows, rougis pas... Mon dieu, quel c... Et merde. Il m’a vue. Mais en plus, il me sourit... Oh la la...La partie de plaisir allait cependant être de courte durée. Le soir déjà tombé, le dîner étant prêt, tout le monde prenait plaisir à manger et à rire quand...

Andrea : -du haut de la caravane- DES RODEURS !

A l’annonce d’Andrea, tout le monde avait lâché son repas pour préparer la boucherie. J’avais à peine eu le temps de commencer à manger que j’avais déjà mon fusil dans ma main encore valide. Et Dieu seul sait que j’ai horreur d’être dérangée quand je m’apprête à manger.Une dizaine de zombies foncèrent vers nous, essayant d’attraper ceux qui se révélaient être les plus faibles. Mais Rick ayant Carl derrière lui, ainsi que Lori, Sophia étant avec sa mère, il ne restait plus personne non apte à se défendre, étant donné que les Morales avaient prit la route dans l’après midi. Je m’étais postée derrière Rick, essayant de le couvrir le temps qu’il puisse faire ses affaires et celles de sa famille pour être prêts à lever le camp. Cinq, dix, quinze, vingt, ils devenaient de plus en plus nombreux, et la peur laissa soudain place à l’adrénaline.