TWD : Au-delà de tout

Fatiguée, la rouquine trébucha. Cela ne l’arrêta pas pour autant. Elle n’avait pas le loisir de se reposer. Au loin, elle vit Maggie qui avait récupéré Carl. Il avait leurs sacs avec lui. Elle rigola malgré elle en le voyant aussi prévenant car il avait également pris le sien. Elle trouvait un peu ridicule qu’il se soucie du matériel pendant que les morts tentaient de les bouffer.

Elle souffrait d’une blessure à la cheville droite. Elle craignait une fracture plus que tout. Mal soignée, ça serait un handicap à vie dans ce mode où les faibles avaient peu de chance de voir beaucoup de levés et couchés de soleil… Elle clopina comme elle le pouvait. Alors qu’elle croyait qu’elle allait finalement mourir, on l’a pris par la taille et elle paniqua. Reconnaissait John, elle se calma.

Brooke honteuse : Pardon…

John l’aidant à marcher rapidement : T’en fais pas pour ça. C’est normal.

Brooke plus loin vers les arbres, en sécurité : Et les autres?

John : Plus tard pour ça.

Elle fut rejointe par Alec, Vanessa et Taylor qui garda bien ses distancessa. Pas de trace de sa propre famille.

Brooke paniquant : Quelqu’un a vu ma famille?

Alec : J’ai vu Rick…

John : Et moi Glenn mais on s’est perdu de vue. Trop nombreux.

Taylor pointant du doigt : Ils tournent…

●●●

Rick : Qui manque à l’appel?

Maggie : Glenn.

Carol : Je ne vois ni Brooke ni Daryl…

Rick : Quelle merde.

Hershel : Ça va?

Lori : Oui. Le bébé est fort…

Maggie : Oh mon Dieu…

Rick : Quoi?!

Maggie : Je vois Brooke! Au-delà des Walkers!

Plissant les yeux pour mieux voir, il la vit.

Carol les mains contre la bouche : Elle est du mauvais côté.

Beth : On ne peut pas partir sans elle.

Maggie : Ni Glenn.

Carol paniqua : Et Daryl? Quelqu’un le voit?

Carl : Il doit être avec les autres.

Hershel : Tu l’as vu?

Carl : Non. Depuis qu’on est sorti de la maison, il reste introuvable.

Lori : Il doit être avec elle.

Beth avec un pincement au cœur : C’est sûrement ça…

Carol : Mais on fait quoi pour eux?

Rick : Attendez-moi là. Je vais voir s’il nous est possible de passer.

Il marcha rapidement et poignarda trois Walkers. Il fut évident qu’ils ne passeront jamais tous entre ces créatures. Il vit la jeune fille qui boitait mais qui voulait le rejoindre. John tentait en vain de la retenir mais Grimes comprit que ça serait peine perdue. Elle ne l’écoutera jamais. Allant plus loin des siens, il agita les bras en criant pour attirer son attention.

Rick une fois qu’il l’eut : Continue avec eux! N’essaie pas de nous rejoindre! Tu m’entends?! C’est un ordre!!

Elle sursauta et acquiesça. John l’aida à marcher et ils quittèrent le terrain.

De retour auprès de sa famille, il ne parla pas. Ce n’était pas nécessaire. Ils avaient tous entendu. Maggie ne voulait pas partir sans Glenn mais n’eut point le choix. Les monstres s’intéressaient de nouveau à leur viande…

Rick : J’espère qu’elle ne fera rien de stupide…

Pas besoin d’explication. Ils comprirent tous et tout un chacun espérait que Brooke n’allait pas être tué à cause de son manque d’orientation, sa sensibilité et sa tendance à vouloir être présente pour les autres.

Sans arrêter de courir, le groupe de Atlanta s’enfoncèrent plus profondément entre les arbres. Après une heure, ils s’arrêtèrent. Ils étaient en sécurité. Pour l’instant.

Rick : Bon. On va se reposer un peu…

Carol : Mais qu’est-ce qu’on fait pour Glenn, Daryl et Brooke?

Hershel : On ne peut pas partir sans eux.

Rick : Je sais mais…

Lori : Quoi? Rick?!

Carl : Papa, on doit y retourner.

Rick : Pas tout de suite.

Maggie : Quoi? Pourquoi?

Rick : C’est trop dangereux pour l’instant. On doit attendre que la masse de Walkers se disperse ou aille ailleurs. Ensuite, seulement ensuite, nous pourrons vérifier où ils peuvent être.

Personne n’était d’accord mais c’était le plan qui s’imposait. Le temps passa et une heure ou presque s’écoula pendant laquelle Grimes rechargeait son Python.

Hershel rejoignit le shérif qui surveillait de son côté : Quel est ton plan?

Rick s’assurant qu’il était bien seul avant de parler : Je vais y retourner. Seul.

Hershel : Seul? Rick, est-ce bien raisonnable?

Rick : Je ne veux pas risquer la vie des autres.

Hershel : Mais retrouver seul trois personnes?

Rick : Je ne veux pas faire ça à Lori qui commence juste à être mieux dans sa grossesse. Maggie sera trop déconcentré par ce qui pourrait arriver à Glenn. Carol et Beth vont s’inquiéter davantage pour Daryl et Brooke que de leur propre sécurité. Carl risquerait n’importe quoi pour elle.

Hershel : Il y a toujours moi.

Rick : …

Hershel : Je suis le seul à pouvoir garder ma tête aussi froide que la tienne.

Rick doutant : J’en sais rien… Tu le considères comme un fils.

Hershel : Tout comme tu la considères comme une fille.

Rick toujours aussi réticent face à cette idée : J’en sais rien. Je ne pense pas que…

Hershel alors que sa phrase restait en suspend : Tu crois que je suis trop vieux?

Rick ne le regardant pas en face car c’était effectivement ce qu’il avait en tête : C’est pas ça.

Hershel sans en être offusqué : Je sais très bien me servir d’une carabine.

Rick : Très bien. Lorsqu’il fut de nouveau face aux autres. Avec Hershel, on va y retourner pour voir où pourrait être passé Glenn.

Maggie : Je veux y aller aussi.

Beth : Et Brooke et Daryl?

Carol : Que va-t-il leur arriver?

Beth : On les laisse partir? Avec eux?

Carl : Elle a risqué sa vie pour moi. Je veux venir et la retrouver.

Lori : Rick?

Rick : Ils sont en sécurité. Tâchez de le rester en notre absence. Il regarda son fils. Tu ne viens pas. Fais-toi à cette idée.

Accompagné du vétérinaire, il revint sur leurs pas. L’endroit grouillait d’êtres cannibales.

Rick en s’accroupissant : Rien à faire pour les voitures. On devra les abandonner et en trouver d’autre. Il en vient de partout. On ne peut pas attendre qu’un chemin se libère.

Hershel penché en lui tapotant l’épaule : Rick…

Il se tourna et vit un Geek venir vers eux. Il se releva et s’en approcha discrètement. Le laissant arriver, il sortit son couteau. La femme désarticulée n’avait plus son maxillaire inférieur. Visant juste, frappant fort, l’ancien flic mit fin à son existence post mortem.

Rick revenant vers l’homme d’âge mûr : Essayons plus loin.

Hershel le suivant : Je ne vois plus la moto de Daryl. Et toi?

Rick observant les véhicules : Non.

Hershel : Je ne comprends pas. Je ne l’ai pourtant pas entendu.

Rick : Il a dû la rouler pour éviter d’attirer les Walkers dans leur fuite.

Ils firent le tour en traçant un cercle. Le Gentil Officier zigouilla trois autres monstres sur leur chemin. Toujours pas de trace du jeune homme. Après quelques minutes supplémentaires, ils commencèrent à sérieusement s’inquiéter de son sort. Mais voilà qu’au loin ils aperçurent une forme rampante.

Rick chuchota en allant rapidement à lui : Tu es blessé? Peux-tu…

La forme rampante : Uuuunnngghhh…

Rick reculant aussitôt en entraînant le fermier avec lui : Shit…

Alors qu’une main décharnée et fétide se posait sur sa botte droite, le cowboy eut le réflexe de la lui soutirer. Immédiatement, il l’écrasa sur le crâne ramollit par les vers et la décomposition.

Rick marmonna : Putain de saloperie!

Du mouvement sur leur droite attira aussitôt leur attention. En alerte maximal, ils se penchèrent un peu et avancèrent à pas de loup.

Rick : Je commence… Il s’arrêta soudainement.

Hershel à sa hauteur : Quoi?

Rick en levant une main : Shhh…

Le fermier n’entendait rien mais Grimes percevait un mince soupir. Une respiration peut-être? Se préparant à une nouvelle surprise et à une déception supplémentaire, il avança, le revolver paré à toutes éventualités.

Rick voyant une forme tapie dans un fourré : Glenn? Il se rapprocha et baissa le chien de son .44 : Est-ce que c’est bien toi?

Glenn d’une voix faible : Rick?

Hershel rassuré : Fils! On commençait à désespérer.

Glenn : Moi aussi, d’être retrouvé. Il sourit. Tu peux baisser ton arme? Tu me rends nerveux.

Rick retenant le vieux qui voulait aller vers lui : Tu as été mordu? Qu’est-ce qui t’est arrivé?

Glenn : J’ai pas été mordu. J’ai passé proche de l’être. John m’a poussé sur le côté avant qu’il ne soit trop tard. Je me suis salement amoché la jambe droite. Je me suis traîné jusqu’ici. C’est un vrai merdier là-bas. Et les autres? Maggie?

Hershel pouvant maintenant vérifier ses blessures : Maggie va bien.

Rick prenant la relève : Plusieurs morts du côté de l’autre groupe. As-tu vu ce qui s’est passé?

Glenn souffrant quand le vieux vérifia sa jambe : J’ai… J’ai pas pu voir grand chose d’ici.

Rick : Personne n’a vu Daryl mais Brooke a dû partir avec les autres.

Glenn serrant les dents : Ils doivent être ensemble. Ce mec vire complètement dingue quand elle n’est pas dans sa vue…

Hershel : Légères coupures et une entorse. D’un sourire. Tu vas survivre.

Glenn alors que Rick l’aidait à se relever : … Une fois en équilibre. Mais vous avez l’intention de retrouver Brooke et Daryl?

Silence. Il comprit. Par contre, il ne pouvait se taire plus longuement.

Glenn : Sérieusement… On ne va pas les retrouver? Je veux dire… On ne peut pas les laisser partir avec eux.

Rick : J’ai ordonné à Brooke de ne rien tenter de stupide et de les suivre.

Hershel réprobateur : Elle ne reviendra pas.

Glenn : Mais on va aller à sa recherche?

Rick : Évite les questions lorsqu’on retrouvera les autres. J’ai de la difficulté à calmer Carl et tu vas l’énerver. Il n’accepte pas ma décision.

Hershel : Avec raison.

Lori alors qu’ils étaient de retour : De quoi? Rick

Carl fonçant vers son père : Et Brooke? Je ne vais nulle part sans elle.

Rick catégorique : Non! On part. Ramassez vos choses.

Maggie échangea un baiser avec son petit ami et prit la relève pour l’aider à marcher. Débité et colérique, Carl donna un coup de pied dans un arbre et suivit le mouvement avec son sac et celui de son amie qu’il avait fini par réparer. Il voulait lui faire la surprise… Avec ses parents, il fut le seul à porter bagages. Les autres n’avaient rien d’autre que les vêtements et les armes qu’ils portaient.

Beth à ses côtés après plusieurs heures de marche dans la forêt : Je peux porter le sien si tu veux. Je n’ai plus le mien.

Carl en réajustant sa prise sur le sac de la rousse : Ça va, je peux le porter.

Elle n’insista pas. Elle avait ses propres problèmes. Elle s’inquiétait pour son amie mais également pour le chasseur. Ça la rassurait de les savoir ensemble sauf que… Sa tête était claire. Son cœur était partagé. Soufflait de soulagement, souffrait de douleur.