TWD : Au-delà de tout
Au loin, Brooke et Daryl virent de la lumière. Celle des autres véhicules. Il ralentit davantage et s’arrêta à leurs côtés.
Elle lâcha prise sur lui et débarqua. Elle vit Carol et Beth foncer sur elle alors Brooke alla au devant. Elles se serrèrent mutuellement. Puis, Carl se fraya un chemin entre Pelletier et Greene pour ceinturer son amie à son tour. Brooke lui rendit son étreinte et cette dernière dura plus longtemps qu’avec les deux femmes.
Glenn et Hershel vinrent également les saluer. Rick et Daryl échangèrent une poignée de main.
Mais le comportement de Lori en surpris quand même plus d’un.
●●●
À la seconde où elle entendit le bruit caractéristique de la moto de Daryl, le cœur de Lori s’emballa. Elle se retint face à l’effusion d’affection de son fils tout en mettant la main droite sur sa poitrine.
●●●
Souriant à Carl, Brooke vit Lori venir à elle. Elle ne savait pas comment prendre son geste alors elle se contenta de lui donner un petit sourire en lui faisant un petit salut de la main droite.
Par contre, Lori ne sourit pas et accéléra plutôt le pas. À la grande surprise générale, elle prit la jeune fille dans ses bras et la serra fortement contre elle.
Lori souffla contre le dessus de sa tête : J’étais inquiète pour toi…
Rick alors que sa femme la relâchait : Je te dois des excuses.
Brooke se tournant vers lui : Mais pourquoi?
Rick : En te proposant de prendre des cours avec Daryl. Le principal intéressé fut surpris car il n’en savait rien. Tu es des plus habiles avec un couteau. Il lui sourit chaleureusement. Libre à toi de demander conseil mais je ne t’obligerais à rien.
Elle rigola et alla rapidement à lui.
Brooke le prenant dans ses bras : Ça va! Il la serra et elle ferma les yeux en souriant. Je veux toujours de tes conseils…
●●●
Beth alla vers le chasseur au moment où Lori prenait sa meilleure amie dans ses bras. Toute l’attention du groupe était sur eux. Par conséquent, Daryl ne fut pas trop mal à l’aise qu’elle le prenne dans ses bras.
Beth en reculant : J’ai eu peur quand j’ai vu qu’on partait tous sans toi.
Daryl sourit maladroitement en détournant le regard d’elle : Ouais… C’était assez chaud là-bas…
Beth alors qu’il regardait la rousse parler à Rick : On dirait bien que ça va de mieux en mieux pour elle avec Lori.
Daryl se crispant face à l’accolade avec le shérif : Uh-huh… Il était temps, en effet…
Beth déçue qu’il soit si peu attentif à elle : Bon ben… Salut…
Daryl se tourna vers elle en la voyant s’éloigner : Hé Greene! Elle l’observa. Désolé de la frayeur.
Beth sourit timidement : Ça va. Tant que tu reviens en vie…
Rick en attirant l’attention de tout le monde : Je crois que personne ne pourra dormir cette nuit. Je propose qu’on reprenne la route dès maintenant.
Daryl mal à l’aise de le contredire en public : Pas sûr mec que ce soit une bonne idée.
Rick respectant son opinion : À quoi tu pensais?
Daryl : Que ce n’était pas prudent de voyager ce soir. Surtout pas après autant d’émotions.
Lori : Il a raison. Je ne m’endors absolument pas mais je ne veux pas non plus être sur la route en pleine nuit.
Carol : C’est peut-être préférable de rester ici, aux aguets, jusqu’à ce que le jour se lève.
Rick ne regardant que le chasseur : C’est ce que tu avais en tête?
Daryl acquiesçant : Mm-hmm…
Le leader renifla et observa les alentours.
Rick pesant le pour et le contre : Je crois aussi que c’est mieux. Mais je ne veux personne dehors. Tout le monde en voiture. Y compris toi Daryl.
Daryl : Mm-hmm…
Carol : Je monte avec Hershel. T’as qu’à venir.
Daryl après un rapide coup d’œil à Beth et Brooke : Bonne idée…
Il leur tourna le dos et roula sa moto jusqu’en avant pour qu’elle soit déjà en position le lendemain matin. Carol l’attendit.
●●●
Dès qu’il leur tourna le dos, les deux jeunes filles se regardèrent en fronçant les sourcils. Aucune d’entre elle ne comprenait ce qui venait de se passer. Elles haussèrent les épaules et prirent le chemin qu’arpentait Carl vers la voiture de ses parents.
Dès qu’il termina, l’arbalétrier suivit sa meilleure amie jusqu’à la voiture du fermier.
Maggie et Glenn furent dans le pick-up.
Mais la nuit fut des plus longues. L’adrénaline coulant encore dans leurs veines, personne ne s’endormit cette fois-ci. La peur au ventre, chacun tenait son arme fétiche.
Au petit matin, ils burent chacun une petite gorgée mais pas plus. Ils avaient perdu beaucoup pendant la dernière attaque. Personne ne proposa de revenir sur leurs pas pour récupérer des trucs. Complètement inutile. Ils en arrivaient encore lorsque Brooke et Daryl quittèrent le campement. À part leurs armes et les maigres rations laissées dans les voitures, le groupe de Atlanta était de nouveau des plus démunis.
Daryl allant retrouver Rick qui s’étirait hors de son véhicule : On doit partir maintenant?
Rick vérifiant l’état de chacun : Pas obligé. On a tous besoin de bouger un peu avant de repartir. Il observa les alentours Après une telle nuit…
Daryl comprenant que sa phrase n’ira pas plus loin : J’ai un truc à régler avant.
Rcik renifla en mettant les mains sur ses hanches : C’est une bonne idée. Si tu peux attraper quelque chose… Il le regarda directement. Ça nous fera beaucoup de bien de manger de la viande pour changer. D’un geste de la main vers les Greene. T’as qu’à emmener Beth et commencer à lui apprendre ton savoir-faire. Je suis sûr que Hershel sera d’accord.
Daryl mal à l’aise : Mm-hmm… C’est une bonne idée mais je n’avais pas l’intention d’aller chasser maintenant.
Rick suivant son regard : Je vois…
L’homme ne pouvait s’empêcher de jeter quelques œillades à la rouquine.
Rick : Elle n’a qu’à t’accompagner si tu veux aller dans les bois.
Daryl : C’est mieux pas. Une conversation à finir. C’est tout. J’irai chasser après si tu veux.
Rick : Ce n’est pas parce que j’ai mentionné ça que tu dois te forcer à y aller. Je croyais que c’était ton intention, tout simplement.
Daryl : Peut-être plus tard. C’est plus urgent ce que j’ai à faire maintenant.
Rick : Ça va, je comprends après votre comportement d’hier soir, le traqueur le fixa, autour du feu, il se détendit, c’est préférable, en effet.
Sur ce, Dixon le laissa et alla retrouver Horner. La jeune Greene et elle se retournèrent sur lui. Elles l’observèrent venir. Chacune espérait que c’était elle qu’il regardait avec une détermination indéniable dans les yeux. Mais aucune n’allait le clamer haut et fort, cette envie incontestable de voir Daryl Dixon venir pour lui parler.
Daryl avortant le contact visuel : Brooke… J’aimerais te parler en privé…
Brooke incertaine : Hum…
Daryl : Rick est déjà au courant. Ça prendra le temps qu’il faille.
Beth d’une petite voix : Vas-y! La rousse l’observa alors elle lui sourit tristement. Qu’est-ce que tu attends? Accompagne-le.
Brooke indécise : Oui mais toi? Tu n’as pas l’air d’aller bien…
Beth : Je suis juste fatiguée. Elle ne bougea pas : Allez! Ça va je te dis!
Daryl s’impatienta : Ça sera pas long. Il la saisit par le poignet et l’entraîna à l’écart. Rick attend qu’on termine pour partir. Mieux vaut ne pas lambiner.
Brooke se laissant tirer : D’accord. Ils furent plus loin sur la route, en arrière du convoi. Tu ne trouves pas qu’on est assez loin?
Daryl sans s’arrêter : Encore un peu. Au cas où.
Brooke : Au cas où quoi exactement?
Daryl ralentit l’allure : Que l’un d’entre nous ne s’énerve et hausse le volume. Il cessa sa marche et lui fit face en changeant sa position sur elle pour ne pas la libérer. Je ne veux pas que le reste du groupe entende notre conversation.
Brooke tirant sur sa main : Ça va, il retira ses doigts d’elle, j’ai compris de quoi tu voulais me parler. S’entourant de ses bras. Notre baiser…
Daryl se frotta le nez en regardant au loin derrière elle : Ouais…
Brooke baissa tristement le sien : Je ne me fais aucune illusion sur ce sujet. Il l’observa en silence. Je comprends, tu sais?
Daryl plissant légèrement les yeux : Comprendre quoi exactement?
Brooke rigola sinistrement : Que ce n’était pas sérieux. Elle le fixa. Tu m’as embrassé sous le coup de l’émotion. À cause de notre conversation un peu trop désarmante. Je ne sais pas trop pourquoi tu as fait ça mais je sais… J’ai remarqué que tu l’as fait après que j’ai parlé de ton passé et de… De comment je me sentais. Ça ne voulait sans doute rien dire.
Daryl : Honnêtement, j’en sais rien. Je ne sais pas pourquoi j’ai agis comme ça. C’était… Je ne sais pas. J’ai juste…
Brooke brisant le contact visuel : …
Daryl : Je suis désolé d’avoir… Je n’aurais pas dû être comme ça avec toi. J’ai dépassé plusieurs limites… Il baissa les yeux et secoua lentement la tête pour s’éclaircir les idées. C’était une vraie connerie!
Brooke entrouvrit la bouche en le fixant silencieusement : …
Daryl comprenant qu’il la blessait en parlant de la sorte : Putain Brooke! Elle recula d’un pas, la mine des plus bases. Ce n’est pas ce que j’ai voulu dire! Ce n’est pas…
Brooke d’une petite voix : Je sais… Ce n’était pas personnel. Pas dirigé contre moi. C’était une connerie, une erreur. Pas parce que c’était moi.
Daryl résistant à l’envie de poser ses mains sur ses épaules : Bien sûr que non! Pas parce que c’était toi. Juste que je ne doive pas me comporter comme ça avec toi justement…
Brooke : L’émotion du moment. C’est tout…
Pourtant, malgré tous les efforts de la jeune fille pour redevenir son amie, il était trop tard pour ça. Ils n’en étaient même plus là. Mais elle ne le voyait pas.
Il y avait une tension sexuelle indéniable entre Brooke et Daryl. Les seuls à ne pas réaliser ce qui se passait réellement entre eux, hé bien, c’était eux. Principalement elle. Mais il ne comprenait pas la situation dans son ensemble. Ne voyant que le problème en question et non pas ce qu’il cachait en réalité
Ils étaient tous les deux complètement décalés sur le plan affectif.
Brooke aimait profondément Dixon. Le problème? C’était qu’elle aimait également Rick et Carl et Andrea et Carol et Beth et tout le groupe. Elle ne faisait pas de réelle distinction.
Gardée en cage par son père, surprotégée et tenue à l’écart du reste du monde par lui, jamais elle ne s’était retrouvée dans une situation où elle pouvait ressentir un coup de cœur. Elle ignore ce que c’est ou ce que ça fait. Elle ne fut jamais confrontée à ça. De toute sa vie, elle n’avait jamais rien connu de semblable. Elle n’avait donc aucun de point de repère.
Toutefois, ce qu’elle éprouvait maintenant pour l’homme esquinté par la vie dépassait tout. Elle ne pouvait se l’expliquer et, par conséquent, en comprendre toute la profondeur. C’était au-delà de tout.
Et lorsqu’il la repoussa à la ferme, elle ne comprit pas pourquoi. Pourquoi elle lui causait du mal. Pourquoi elle lui en causait encore aujourd’hui.
De son côté aussi Daryl était complètement largué sur ce plan. Rien ne l’avait préparé à ça. L’affect, ce n’était pas son élément.
Avec son enfance merdique et sa vie d’adulte avec Merle pas des plus glorieuses, les différentes sortes d’amour étaient une notion inconnue pour lui. Il ne comprenait pas les façons d’aimer distinctes les unes des autres. Il aimait Horner comme il aimait Peletier et Grimes. Depuis toujours, ce fut aimer ou ne pas aimer. Tout ou rien. Rien entre les deux.
Par conséquent, lorsqu’il commença à ressentir ce qu’il ressentait pour la jeune fille, il ne comprit pas. Pas réellement. Comment aurait-il pu?
Ce qui lui fit si mal à la ferme et en ce moment même fut cette attirance pour elle. Il savait que c’était sexuel. Mais il ignorait quel sentiment il ressentait véritablement pour Brooke. Il crut sincèrement que c’était, que ce n’était que physique. Cela le rendit plus que simplement mal à l’aise. Il éprouva alors un profond dégoût pour lui-même. Une telle attirance pour une gamine? Pas son genre. Néanmoins, c’était le cas présentement. Il la ressentait. Et ça empirait chaque fois qu’il se laissait aller avec elle.
Lorsque Rick lui demanda de ne plus être seul avec elle, Daryl prit conscience de son besoin d’être avec elle, de la serrer contre lui, de la toucher tout simplement. Il préféra donc y mettre un terme avant que les choses ne dégénèrent réellement. Comme cela fut proche d’arriver à la ferme lorsqu’elle vint à lui en pleine nuit. Comme ce fut le cas lorsque ce fut lui qui vint à elle la nuit dernière.
Brooke suppliante : Amis? S’il te plait?!
Daryl : Mm-hmm… Avec des conditions. Seulement de base. OK? Plus jamais comme à la ferme ou l’autre nuit avant l’attaque des Walkers. On ne sera plus jamais aussi proche. Je ne veux plus qu’on le soit. Que ça se reproduise encore. Plus jamais. Plus de ballades, plus rien du tout juste entre nous. C’est tout ce que je peux te donner à partir de maintenant.
Brooke : Si c’est tout, alors, je le prends. Elle se tint le ventre. Maintenant, excuse-moi, il faut que je parle à Maggie…
Daryl en la regardant s’éloigner de lui : Mm-hmm…
Il l’observa aller vers la jeune femme brune. Elles parlèrent tout bas. Puis, Greene entraîna Horner au pick-up et elles s’y installèrent. Pendant les quelques minutes qui suivirent, il fixa le véhicule. Il se demandait vraiment ce qui se passait avec Brooke. Par moments, elle était méchante avec lui où alors elle s’enfermait sans sortir. Il se rappela que même à la ferme, elle se claquemura un moment…
Rick : Très bien! Si tout le monde est prêt, on repart. Daryl, tu es sûr que tu ne veux pas aller chasser?
Daryl se dirigeant vers sa moto : Plus tard peut-être.
Rick quand il passa à sa hauteur : Ça s’est bien passé?
Daryl ralentissant : Mm-hmm… Ça sera mieux à l’avenir. On a une sorte d’arrangement.
Rick l’arrêtant : Qui veux dire?
Daryl : Je recommence à être son ami.
Rick sourit : Ça doit lui faire très plaisir. Et de ton côté?
Daryl : Elle ne cherchera plus à redevenir aussi proche de moi…
Rick : Très bien. C’est mieux que les choses restent simples autant que possible.
Daryl reprenant son chemin : Mm-hmm…
Il démarra son engin. Tous les autres étaient embarqués et les moteurs tournèrent. La bécane du traqueur avança, suivi par Rick –avec Lori, Carl Beth et Brooke–, Hershel –avec Carol– et Glenn –avec Maggie–.
Tandis que les minutes cédèrent aux heures, leur moral les abandonnait. De nouveau, ils n’avaient plus rien.
Au fur et à mesure que les jours se succédèrent, leur force diminuait.
Ils en avaient tous tellement marre de cette vie merdique! On ne pouvait même plus nommer leur existence comme ça. C’était pas une vie qu’ils avaient. Ils ne vivaient plus. Ils survivaient. Ils n’étaient plus vivants. Ils étaient des ombres. Des ombres se mouvant dans un monde de spectres. Ombres, pâleurs, échos d’eux-mêmes. À l’orée d’un monde entre deux dans lequel le genre humain n’avait plus le droit de citer. Un monde où le besoin de respirer était une tare. Un monde où vouloir vivre était un crime. Des parias sans patrie. Voilà à quoi ils en étaient réduits.