TWD : Au-delà de tout
Lori sur sa lancée : Et tu comptais nous cacher ça longtemps ?!
Rick : Lori…
Lori d’un doigt accusateur : Non Rick. Ils ont le droit de savoir pour Shane !!
Brooke : Oh ! Des problèmes en vue…
Daryl : Tu sais de quoi elle parle ?
Rick les regardant : Venez !
Ils s’installèrent autour du feu alors que Grimes prenait place auprès de sa femme qui préférait ne pas le regarder. Brooke fut un peu à l’écart malgré l’invitation de Daryl à le rejoindre aux côtés de Carol.
Comment aurait-elle pu ? Il passait du chaud au froid avec elle. Avec les autres, il acceptait sa présence à ses côtés mais à la seconde où ils se retrouvaient un tant soit peu seuls ensemble, il lui demandait de garder ses distances…
C’est à n’y rien comprendre !
Rick : Brooke et Carl sont déjà au courant. Lori vient juste de l’apprendre. Elle m’a demandé ce qui était arrivé à Shane exactement. Je lui ai dit qu’il était mort. Carl l’a abattu. Ils furent surpris.
Brooke à la défense de son ami : C’était un Walker !
Maggie sous le choc comme tous les autres : C’est arrivé comment ?
Glenn : C’est en cherchant Randall ? Lui aussi ç’en était un. On l’avait trouvé avec Daryl.
Daryl : Pas de trace de morsure. Rien du tout.
Brooke : Quoi ?
Rick : Tu es sûr de ce que tu avances ?
Daryl : Mm-hmm… J’ai vérifié. Il avait le cou brisé. Sûrement par Shane.
Glenn : J’ai averti tous les autres mais j’ai pas pensé Rick que tu étais au loin avec Carl et Brooke. J’ai oublié de t’en parler.
Hershel : Aucun d’entre nous n’y a pensé.
Rick : J’ai tué Shane. Silence de stupeur. J’ai pas eu le choix. Je l’ai poignardé avant qu’il ne me tire dessus. Il m’y a forcé.
Carol : On l’a tous vu te pousser à bout depuis le début.
Hershel : C’était un homme malade.
Maggie : Personne ne te fait de reproche.
Lori marmonna mais… : Il devait y avoir un autre moyen… … trop fort encore.
Daryl méprisant : T’es aveugle ou quoi ?
Lori stupéfaite qu’il s’adresse ainsi à elle : …
Beth : C’est vrai qu’il avait une façon de regarder Rick…
Glenn : Maintenant que tu en parles….
Le chasseur se tourna vers la petite rouquine qui lui coula un regard tu vois, je te l’avais dit que tu voyais en dessous des façades….
Lori : Mais de là à le tuer…
Carol : C’était évident qu’il perdrait la tête un jour.
Daryl après un coup d’œil à la rousse : Il a sûrement tué Otis pour s’en sortir. Gagner du temps. Dale le croyait aussi. Il le lui aurait avoué.
Rick : Tu n’en as rien dit ?
Daryl : J’pense pas que ça aurait changé quelque chose. Il a fait ça pour sauver Carl. C’était justifié à ses yeux.
Hershel : Tu l’as su comment ?
Daryl : Son petit discours comme quoi, un regard en coin pour Brooke, votre chasseur se serait sacrifié… J’y ai jamais cru…
Petite pause de malaise. Personne n’avait remarqué quoi que ce soit de tout ce que Daryl venait de dire
Hershel : Il s’est battu contre Rick lorsqu’ils sont partis avec Randall l’abandonner. C’est moi qui aie soigné les blessures de Rick. C’est également Shane qui a insisté pour que ce soit Daryl…
Daryl rongeant son frein : L’interrogatoire de Randall…
La colère le fit trembler. Carol mit une main reposante sur la cuisse. En dehors des deux principaux intéressés, ce geste ne fut perçu par personne d’autre sauf Brooke et Beth… Néanmoins, il n’explosa pas. La femme avait réussi à le calmer.
Rick : Je n’aurais jamais dû céder à ça. J’aurais pu trouver une autre méthode. Il regarda l’homme détruit par cette expérience. Tu avais raison. Je n’aurais jamais dû t’envoyer là-dedans, faire ça.
Carl : Il avait aussi frappé Brooke et essayé avant d’en faire autant à Beth.
Brooke : J’ai jamais vraiment aimé sa façon de me regarder. Je ne sais pas pourquoi mais toutes les fibres de mon corps me criaient de me méfier de lui.
Daryl : Encore, tu ne sais pas tout…
Rick alors qu’elle l’interrogeait du regard : C’est pas la peine de ramener ce sujet Daryl…
Carol : Il était dangereux. Je reste persuadée Rick que tu as fait ce que tu devais faire.
Brooke : Ça ne change en rien la confiance que je place en toi.
Glenn : C’est valable pour moi.
Maggie : Pour chacun d’entre nous. Ou du moins, la plupart.
Lori la sentant passer : J’ai confiance en mon mari.
Brooke : Mais pas en son leadership.
Lori la toisant : Quand t’es pas concernée, ne t’intègre pas. Ça ne te regarde pas.
Brooke : Tsss…
Beth : C’est vraiment l’hôpital qui se fout de la charité !
Maggie : Elle a raison. Tu passes ton temps à mettre ton grain de sel dans la vie des autres. Ne viens pas te plaindre qu’on en fait autant.
Lori : Mais ce qu’elle ose dire au sujet de ma relation avec Rick ne la regarde pas. Je ne lui parlais même pas.
Brooke : Tu parles devant moi, c’est pareil. Et puis c’est de la merde ce que tu dis. C’est peut-être pas de mes affaires ce qui se passe entre vous deux mais à la seconde où tu commences à douter de lui en tant que dirigeant, hé bien, ça, ça me concerne. Ça nous concerne tous dans la mesure que nos vies sont entre ses mains.
Rick : Vous me voulez tous encore comme dirigeant ?
Hershel : Bien sûr ! Je n’ai aucun problème avec ça.
Carol : Pareillement.
Rick constatant que c’était à l’unanimité : Maintenant, les choses vont être différentes. Je suis le seul chef. Je décide et vous obéissez tous autant que vous êtes. Si vous ne voulez pas m’écouter, vous n’avez qu’à partir. Est-ce bien clair ? Ils opinèrent de la tête en silence. Ce n’est plus une démocratie.
Silence.
Carl : Papa, si tu as poignardé Shane et qu’il est mort comme ça, comment il a fait pour revenir ?
Lori : C’est vrai ça…
Glenn : Comment c’est possible ?
Carol : Est-ce qu’un Geek aurait pu l’attaquer sans qu’aucun d’entre nous ne le sache ?
Rick : Non. C’est compliqué et pas évident à dire. Je ne l’ai pas cru. C’est pour ça que je ne vous en ai pas parlé avant. Pourquoi vous inquiéter avec quelque chose d’aussi fou et peu probable ? Mais avec Shane… Et Randall… Je sais que le Docteur Jenner disait la vérité.
Beth regardant Brooke qui haussait les épaules : C’est qui ?
Lori : L’homme qui était en charge de la C.D.C.. Le seul qui restait, en fait.
Hershel : Et qu’est-ce qu’il t’a dit ?
Rick : Il m’a dit, et je sais maintenant qu’il ne se trompait pas, qu’on était tous contaminé par cette maladie. Ce n’est pas la morsure qui nous transforme. L’infection nous tue puis on revient en une de ces choses. À l’heure de notre mort, on se relèvera en Walker. Silence de mort. L’infection ronge l’humanité toute entière.
Personne ne parla. Carol pleura en silence. Maggie et Glenn se serrèrent et Hershel prit Beth dans ses bras tout comme Lori avec Carl. Daryl se prit la tête entre ses mains. Brooke resta stoïque à cette découverte. Ce ne fut pas comme si elle ne ressentait rien. Bien au contraire. Toute cette histoire l’affecta beaucoup. Au-delà de toute pensée rationnelle.
Rick la regarda. Elle vit qu’il était soulagé. Il n’avait plus ce poids sur la conscience. Il en semblait moins voûté. Ça devait le ronger de l’intérieur de garder un tel secret pour lui-même…
Brooke n’osa même pas imaginer ce que les Grimes ou les Greene ainsi que Glenn pouvaient ressentir à ce moment. Quand on avait quelqu’un, imaginer ce qui arrivaient aux êtres chers à leur mort, c’était une douleur inexplicable. Ce les représenter en Walker ? Mais quelle horreur ! Brooke ne voulait pas finir de cette façon mais elle savait pertinemment que ça sera inévitable. Personne pour le lui éviter. Elle était seule. La seule parmi le groupe à n’avoir personne de proche qui sera là le moment venu. D’un autre côté, elle sera l’unique personne à ne pas avoir un tel fardeau sur les épaules. Un proche dont elle devra exploser le cerveau le cas échéant.
Elle ne put s’empêcher de détailler les expressions de ceux l’entourant. Ses pensées se perdirent sur les ailes de Daryl. Un pincement au cœur lui fit détourner le regard. Mais elle vit Carol à ses côtés et elle ne put s’empêcher de sourire. Un sourire fin et délicat, d’une douceur attristée des plus mélancoliques.
Ça ne sera pas leur cas… Ils ne se laisseront pas mutuellement errer sans but tels des spectres…
Carol lui sourit en retour. Un sourire chaleureux et compatissant. Le sourire d’une mère à une jeune fille seule et perdue parmi un groupe d’étranger. Des personnes avec qui elle n’avait aucun lien de sang, de fraternité, un lien qui dépassait tout comme celui entre Daryl et Carol. Ce fut le genre de sourire qu’on réserve à ceux qui apprennent une horreur sans nom et à qui on ne sait pas quoi dire pour les réconforter.
Brooke aimait beaucoup Carol. Elle était d’une grande gentillesse et se montrait très maternelle envers elle. La jeune fille aimait ce sentiment. Celui d’avoir l’impression d’être à sa place, d’avoir une certaine importance. Elle appréciait le geste de cette femme brisée. Elle lui rendit sa bonté mais avec plus de chaleur. Ce fut plus qu’un merci. Ça signifiait tout en ce moment.
Daryl suivit le regard de sa meilleure amie et croisa celui de bête traquée de Brooke. Elle le soutint quelques secondes mais se fut comme tenter d’observer le soleil en face. Ne pouvant le soutenir davantage, elle s’allongea et tourna le dos à cette famille réunie dans le malheur mais soudée par l’horreur. Malgré la sensation d’un regard bleuté dardant sa colonne vertébrale, elle parvint à s’endormir.
Leur groupe… Elle n’en faisait pas totalement partie. Elle avait grand espoir que cela change très prochainement.
Et grâce à cette exténuante journée, son cerveau fut trop engourdi pour s’inquiéter du sort de sa famille biologique. Elle espérait que chaque membre fut assez en mauvais était pour qu’il ne se relève pas et fasse une nouvelle victime. Victime devenue à son tour bourreau. Un nouveau soldat dans l’armée de morts.
Pour l’instant, elle ne put ressentir la situation dans son ensemble. Brooke recevait les informations morceau par morceau. Les morts de sa mère et de son frère étaient séparées dans son esprit. La contamination de l’humanité était dans un autre compartiment de son cerveau. La seule chose qui lui permettait de rester saine d’esprit était cette dissociation. Chaque nouveau drame l’écrasait davantage. Ne lui laissait à peine le temps de se remettre du dernier. Chaque nouvelle tragédie semblait la torturer un peu plus. La disparition de Andrea fut un choc de plus contre elle. Elle qui avait déjà vécu pas mal d’épreuve en si peu de temps. Chaque fois qu’elle remontait la pente, elle s’enfonçait un peu plus le coup suivant. Revenir devenait difficile et couler facile.
Carol s’en apercevait et s’en inquiétait. Elle voulut être là pour elle mais ce n’était pas pareil. La femme ne pouvait remplacer Andrea. Cette dernière était une amie, une sœur, une mère. Mais Carol arrivait également à jouer ce rôle. Néanmoins, c’était de recul qu’elle l’endossait. La disparition de Sophia était encore trop fraîche. Contrairement à Amy. Andrea était en dépression et malgré la présence de Dale, ce ne fut pas suffisant pour elle. Brooke la sauva d’elle-même. Carol avait déjà Daryl lorsqu’elle fut dévastée. Ainsi, il devint son ami. Un ami des plus proches.
La jeune fille avait cet effet sur les gens. Un substitut idéal et parfait. Elle et son besoin primordiale d’appartenance. Carl n’avait plus d’amis par conséquent, il noua avec elle. Andrea n’avait plus sa sœur alors elle l’a prise sous son aile. Carol perdit sa fille, c’est pourquoi elle voulut l’adopter symboliquement en tant que telle. Daryl se retrouva sans son frère alors il voulut se lier avec elle. Aller plus loin que ce que Merle lui montra de la responsabilité de grand frère. Être son ami. Être son modèle. Être son protecteur. Ce que Merle fut pour lui. Ce que Merle fut incapable d’être pour lui. Daryl voulait, désirait, avait besoin d’être tout pour Brooke.