TWD : Au-delà de tout
Comme Daryl le lui avait indiqué, Brooke ne regarda pas le prisonnier dans les yeux mais sentit les siens sur elle. Elle n’aima pas ça du tout alors elle détourna la tête. Il lui donnait l’impression d’être sale et elle ne comprenait pas pourquoi alors que c’était lui qui était assis dans sa crasse.
L’arbalétrier non plus n’aimait pas son regard pour elle… Il poussa l’un de ses pieds de son talon droit. Son regard en disait long…
Randall, nerveux, en le fixant : Quoi ?
Daryl sortant son couteau : Tu vas me dire combien vous êtes dans votre groupe.
Randall fixant la lame brillante : Non, non…
Daryl se penchant à sa hauteur : Tu veux pas me parler ? Huh ?
Randall : Mais j’en sais rien, moi ! Je ne peux pas te répondre !
Le chasseur remisa son arme en se redressant. Il recula et prit son élan pour le frapper au visage. Le jeune homme pleura et essaya d’éviter les coups mais sans succès. L’homme n’en était pas à sa première baston. Il prenait un certain recul avant de s’élancer de nouveau.
Après le quatrième crochet, il s’arrêta et lui saisit le devant de sa chemise pour le redresser avec brusquerie.
Daryl le tirant vers lui : Combien !!
Randall : J’t’lai dit mec !
Daryl : Tu m’as dit d’la merde !
Randall : Je les connaissais pas. Ils m’ont trouvé sur la route.
Daryl : Combien dans ton groupe ?!
Voyant qu’il ne voulait pas partager ses informations, il reprit lentement son couteau. Le prisonnier fit les gros yeux en le fixant.
Randall ne faisant rien d’autre que pleurer et se lamenter : Pitié non… Je ne sais rien…
Brooke garda toute son attention sur le chasseur… Le reste… Elle sentit ses yeux s’humidifier mais ravala ses larmes. Elles ne devaient pas couler. Pas maintenant. Pas dans cet endroit.
Daryl, son couteau en main : Combien ?!?!
Randall geignant : Pitié ! Le chasseur lui arracha le bandage à la jambe de sa lame. Non, non, non, non !
Il cria lorsque l’homme titilla la plaie du tranchant de son arme. La jeune fille grimaça mais ne détourna pas le regard de Dixon. Ce dernier se redressa rapidement. Le jeune était prêt à passer à table.
Randall respirant bruyamment : Trente ! D’accord ? On est une trentaine !
Daryl : Où ?
Randall : Je ne sais pas ! Je ne l’ai jamais su. On en sortait que la nuit.
Daryl, incrédule : Chercher d’la bouffe ? Huh ?
Randall le voyant bien : J’essaie de coopérer.
Daryl : Fais plus vite !
Randall : OK, OK ! Ils ont des armes ! Automatiques ! D’un ton suppliant. Mais je n’ai rien fait !
Daryl très près de son visage : Les tiens ont tiré les miens, essayés de prendre cette ferme ! Ils t’emmènent sur la route avec eux et tu me dis que tu es innocent ?!
Randal : Oui !
Daryl, peu convaincu, se redressant : J’pense pas… C’est quoi la suite ? Venir ici ? Nous attaquer pour prendre la ferme ? Huh ? Je veux tout savoir, tu m’entends ? Tout !
Randall alors que Daryl reculait de quelques pas : Non… On fait des récupérations dans les p’tites villes… On cherche des ressources pour nourrir tout le monde…
Dixon lui tourna le dos. Il vit le regard de la jeune fille braqué sur lui. Était-elle choquée ? Elle semblait l’être… Complètement abasourdie.
Daryl d’un ton dur : C’est pas assez !
Randall : OK, OK ! Ils m’ont laissé les intégrer, d’accord ? Ils sont tout un groupe d’hommes, de femmes et d’enfants, comme vous… Avec leurs armes, j’ai pensé que j’aurais une meilleure chance avec eux, tu sais ? Mais… On allait en récupération pour nourrir le groupe… juste les hommes et une nuit, on… On a trouvé ce petit campement. Un homme et ses deux filles. Des adolescentes, vois-tu ? Vraiment jeunes, très jolies… Daryl pivota lentement la tête sur sa droite pour le regarder, menaçant. Leur père a regardé quand ces mecs… Ils… Et ils ne l’ont pas tué après… Ils ont juste… Ils l’ont juste forcé à regarder, Daryl fut face à lui, ses filles… Ils ont… juste… Ils l’ont juste laissé comme ça. Il aperçut les yeux colériques du chasseur sur lui, comprenant qu’il fut allé trop loin dans ses révélations. Non, mais… mais… Mais je n’ai pas touché ces filles. Non, je jure que je n’ai pas… Daryl lui donna un solide coup de pied dans le ventre. Arggg… Il pleura. S’il te plait. S’il te plait. Tu dois me croire, mec. Je ne suis pas comme ça. Je n’ai jamais été comme ça. S’il te plait, s’il te plait, tu dois me croire !
Le chasseur lui en donna un second à la même place avant de lui donner un solide crochet droit en pleine gueule.
Randall, suppliant : Arrête, j’t’en prie ! Je n’ai rien fait ! Nouveau sanglot. Je ne suis pas une menace pour vous…
Le traqueur recula pour mieux l’observer. Il marcha de long en large tel un fauve enfermé dans une pièce trop petite pour lui. Il semblait se retenir pour ne pas le tuer.
Brooke suivit ses allées et venues d’un œil agrandi. Elle avait peur. Peur de ce qu’elle avait vu. Peur de ce qu’il venait de faire. Peur de ce qu’il pouvait faire. Peur de lui.
Daryl eut un air dangereux en fixant le jeune homme. La respiration du traqueur était bruyante cependant qu’il serrait le manche de son couteau. Le prisonnier s’en aperçut et paniqua immédiatement.
Randall cherchant la compassion de la jeune fille : S’il te plait, empêche-le de me faire du mal ! Tu n’es pas comme lui, huh ? Je le vois dans tes yeux !
Malgré l’avertissement de son ami, elle fixa son regard effrayé sur lui dès qu’elle entendit son appel à l’aide. C’était une erreur. Elle le savait. Il la suppliait de lui porter secours. De le libérer. De le sortir de là. D’éloigner Daryl de lui.
Ce dernier s’en aperçut. Sa façon qu’elle les regardait à tour de rôle. Il vit le danger si elle se laissait manipuler par lui. Nonobstant, ce qui le dérangeait le plus, c’était qu’il la regardait. C’était que ce sale petit con posait les yeux sur elle !
Daryl d’un regard assassin : Hé ! Randall plissa les yeux braqués sur elle. Je t’interdis de t’adresser à elle ! Randall les écarquilla. Tu m’entends ?!
Toutefois, le jeune homme ne l’écoutait plus vraiment. Quelque chose sembla le perturber. Rapidement, Daryl se retourna vers elle. Puis, il dévisagea l’autre.
Daryl ne voyant que lui : Tu la reconnais ? Il se pencha vers lui. Est-ce que tu la reconnais ?!
Randall bafouilla : Ou… Oui. Je l’ai déjà vu il y a plusieurs jours de ça. Elle était avec son père et son frère…
Automatiquement, il pivota vers elle. Son regard était vide et elle ne cessait de regarder le prisonnier. Elle aussi, elle se souvenait de lui…
Dans la tête du chasseur, des images plus épouvantables les unes que les autres se bousculèrent. Il commença à comprendre un peu mieux ce qui avait conduit sa nouvelle amie sur son chemin. En outre, il savait très bien à quoi les p’tits copains de Randall s’amusaient quand personne ne les voyaient… Et maintenant qu’il savait que la jeune fille les avait rencontrés, lui et les siens, auparavant, il craignit le pire en ce qui la concernait…
Daryl n’ayant d’yeux que pour elle à présent : Brooke ? Est-ce que lui ou les siens t’ont touché ?
Elle vit de la douleur et de l’inquiétude dans les puits bleus de son âme. Elle lui fit non de la tête. Nonobstant, elle sembla hésiter en lui répondant…
Daryl d’une voix douce pour elle : Tu es sûre de ne pas te tromper ?
Randall suppliant : Non ! On n’a pas touché à ta petite amie ! Mon groupe ne lui a rien fait !!
Brooke sursauta en inspirant sa réponse : Ah !…
Se renfrognant, Daryl grogna en se retournant vers lui…
Randall face à des yeux meurtriers : Non ! Il éclata en sanglots.
Cependant, cela ne fit ni chaud ni froid à Dixon… Visant sa jambe esquintée, il frappa de son pied droit. Randall hurla de plus bel. Le chasseur venait de perdre le sens des réalités et visa ses côtes à deux reprises.
Comprenant qu’il allait le tuer, la jeune rousse alla rapidement vers lui et se plaqua contre ses muscles dorsaux…
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La sentant auprès de lui, il cessa tout mouvement pour garder son équilibre.
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… et elle entoura son torse athlétique de ses bras dans un seul et même mouvement fluide. Ce fut des plus naturels pour elle de le coller de la sorte. Comme si elle l’avait déjà fait auparavant à maintes reprises cependant que c’était bien la première fois qu’elle se permettait un tel rapprochement physique avec lui. Un aussi intense.
Brooke chuchota en appuyant son front sur son dos : Onis… Seul le traqueur pouvait l’entendre. Ce que tu imagines n’est que dans ta tête… Laisse-le à présent… Elle chuchota entre ses omoplates. Tu vas trop loin…
Dès qu’elle sentit ses muscles débander, elle le libéra de son étreinte et recula. Il en fit autant en crachant sur le sol. Randall sursauta et se tassa dans le fond. Il ne pouvait s’arrêter de pleurnicher.
Pourtant, elle fut à la porte sans son ami. Se retournant en le constatant, elle tendit la main gauche en silence. Remarquant son geste pour lui, il grogna pour le blessé mais s’en détourna finalement. Il entrelaça ses doigts blessés avec ceux de la jeune fille et la suivit à l’extérieur. Sans la lâcher, il remit le cadenas derrière lui.
Ce fut elle qui mit fin au contact physique entre eux pour qu’il puisse reprendre son arme. Ensuite, ils retournèrent à la maison du fermier.
Ils étaient tous dehors. Carl, bien entendu, était sur le porche. Il pouvait les voir mais rien comprendre de leur conversation. C’était mieux ainsi. Il y avait dans ce monde, même dans le leur, des choses qu’un enfant de douze ans ne devrait ni voir ni entendre. Autant garder son innocence, aussi longtemps que possible, la plus intacte qui soit avant que la cruauté de leur nouvelle vie ne l’arrache définitivement à son enfance…