Le journal d'un assassin
Chapitre 10 : Ma dernière page
1682 mots, Catégorie: T
Dernière mise à jour 08/06/2018 10:49
Ma dernière page
Voilà Link j’ai presque terminé de te raconter ce que fut ma brève existence en ce monde. Un monde dans lequel je n’aurais jamais cru avoir la moindre place avant de rencontrer Mère. J’étais donc né pour donner la mort, une mort qu’on m’ordonnait de délivrer sans aucune autre forme de procès que la décision du Roi. Après être mort une fois, je m’étais rendu compte qu’au final je n’avais eu aucun contrôle sur ma vie. Par admiration et pour me raccrocher à la seule chose à laquelle je croyais je n’avais osé me rebeller ou réfléchir par moi même. Au final je n’étais qu’une poupée sans âme, un simple outil. La nuit où j’ai tué Elaine, ma mère adoptive j’ai perdu toute attache, c’est là où je suis devenu vraiment libre… Quand on a tout perdu, plus rien n’a d’importance, plus rien à protéger, plus rien à sauver, plus aucune laisse autour de mon cou…
Mais tu dois te demander ce qu’est devenu Sina après mon sordide coup d’éclat. Cependant avant cela je vais te raconter le peu de chose que j’ai fait une fois ma fuite accomplie.
Grace à mes lentilles j’ai pu préserver mon identité pendant quelque temps. J’ai du jouer au voleur et à l’escroc pour survivre. J’aurais pu me trouver un travail honnête avec mes compétences mais pour moi un travail honnête était synonyme de couverture. Etre dans la légalité n’était pas pour moi. Hélas, plus le temps passait plus je me perdais de vue. Je n’avais plus aucun but dans ma vie, c’était ça qui me manquait pour retrouver ce qu’on m’a volé. Mais j’avais beau me remettre en question aucune envie, aucun plaisir, aucune émotion ne semblait me traverser. Je me focalisais juste sur le fait d’avoir de quoi boire et manger. Je n’étais plus alors qu’une simple bête, j’ai oublié en quelque semaine ce que j’avais appris en plusieurs années. Je ne vivais plus, je faisais que survivre, jusqu’au jour où j’ai reçu la visite d’un messager du roi.
Le parchemin stipulait que si je parvenais à tuer un certain Bongo-Bongo j’obtiendrai le pardon du Roi et je pourrais revenir vivre au château. Il était parvenu à s’évader par je ne sais quel moyen et maintenant il causait des ravages à cause de sa folie et de son esprit brisé. Je ne désirai pas le pardon du Roi en soit, je m’étais juste dis que cela permettrais d’expier ma faute car ce travail aurait du revenir à Mère et non à moi. N’étant plus qu’une loque, j’ai du me remettre à niveau, c’est durant cette période où j’ai éveillé le pouvoir du sage de l’Ombre de Mère. Ce pouvoir se transmet de Sheikah en Sheikah par le biais du meurtre, le sage de l’Ombre est la personne ayant tué son propriétaire précédent. J’étais néanmoins heureux d’avoir son pouvoir, comme si je l’avais en partie retrouvé…
Une fois que j’avais retrouvé toutes mes capacités, je me suis dirigé vers le Village de Cocorico, d’après mes informations, ce monstre se dirigeait dangereusement vers cette bourgade. Mais avant j’avais une personne à revoir malgré le fait que cela faisait plus de deux mois depuis ma fuite. J’ai attendu la nuit et je me suis alors glissé dans le citadelle, discret comme une ombre littéralement. Une fois devant la porte de la demeure de Sina, je me demandais vraiment si c’étais vraiment nécessaire… Un peu machinalement, je crochetai la serrure et pénétrai dans cette vieille maison comme si de rien n’était. Après avoir observé la couche de Sina, je remarquai qu’il manquait quelqu’un à l’appel… Praïde ne dormait pas à ses cotés comme ils le faisaient tous les deux. Habituellement, le petit garçon se blottissait être les bras de sa grande soeur et s’endormait en suçant son pouce. En m’approchant d’elle je vis que son teint était affreusement pâle, pâle comme un mort je me disais mais à la vue de sa poitrine s’élevant au rythme de sa respiration, je compris qu’elle était vivante. Mais surement pas en bonne santé…
Je me suis alors approché d’elle à pas léger mais cela la réveilla tout de même. Elle ouvrit les yeux, difficilement. Je pus lire et une certaine forme de joie et tristesse dans ces yeux, et autre chose de plus grave…
« Le châtiment de la catin… » Me dit-elle d’une voix faible.
C’est le nom d’une maladie touchant principalement les prostituées, a-t-elle point que cette maladie porte ce nom. Ce ‘’châtiment’’ touche la prostituée mais aussi les clients qui profitent de ses services. C’est une malédiction pour elle ainsi que pour leurs travail, une fois que la rumeur s’est propagée, ces pauvres femmes ne peuvent plus travailler et donc plus se nourrir… L’ironie du sort est le malade meurt d’une bête maladie comme un simple rhume ou à cause d’un peu de saleté… Comme si ces années de débauche méritaient une mort pitoyable….
« Je vois… Où est-il ?
- Des gardes sont venus me voir il y a deux mois pour je ne sais quelle raison… Même si j’ai ma petite idée là dessus…
- Oui… c’est à cause de moi…
- … Ils l’ont emmené avec lui et le lendemain ils m’ont ramené son corps, d’après eux, il auraient tenté de s’enfuir et il se serrait pris une flèche mal placé… Pourtant c’était clairement un cou d’épée qui l’avait transpercé…
- Je suis désolé…
- Je ne veux pas de tes excuses ni savoir ce que tu as fais… Dis moi plutôt pourquoi es tu revenu… »
Elle sortit sa main tremblotante de la couverture et je la saisis.
« Je vais accomplir une mission et c’est presque impossible que je ne meurs pas dans l’opération… Je crois que… Je devais te revoir une dernière fois avant de mourir, pour mettre un point final à notre relation…
- Tu n’as pas changé… Tu es toujours aussi malhabile avec moi…
- Pourtant, toutes mes victimes me disaient le contraire…
- Et c’est sensée être moi la personne la plus naïve de nous deux…
- C’est ce que je pense toujours Sina…
- Tu es incorrigible… Tu viens pour me dire que tu vas tuer quelqu’un ou que c’est toi qui va mourir… J’ai connu des clients bien plus romantique que toi…
- Tu l’es tout autant… Tu es entrain de mourir et tu trouves la force de plaisanter…
- Qu’est ce qu’il pourrait m’arriver de pire de toute façon…
- C’est vrai…
- Puisque tu es là… Veux tu bien rester à mes cotés jusqu’a ce que je m’endorme ?
- Je peux faire ça… »
On a continué à se regarder pendant de longues minutes sans échanger la moindre parole, ses paupières refusant de se fermer. Comme si quelque chose la retenait encore ici… Hésitant sur la façon à réagir, je l'observais comme je le faisais pour mes cibles, où frapper et comment approcher....
« Sheik… Je te connais… tu dois te demander si tu devrais m’achever…
- … Oui c’est vrai… Tu veux que j’abrège tes souffrances ?
- Si c’est de ta main… »
Je dégainai mon kunai et l’approcha de son coeur, c’était le moyen le plus rapide et le moins douloureux… Elle garda sa main sur la mienne, comme pour m’accompagnée… Je posa la pointe de ma lame sur sa poitrine, la faisait saigner légèrement
« Vas y… Je suis prête… » Sa phrase était presqu’une prière…
Mais, avant de la libérer, j’ai approché doucement mon visage du sien. Elle fut, dans un premier temps surprise avant qu’un de ses yeux se mit à pleurer. Pour la première fois dans ma vie j’ai embrassé quelqu’un par amour…
« Quand il sera trop tard… » Lui dis-je en enfonçant ma lame dans son coeur.
Elle me sourit, sa main lâcha prise et tomba sur sa couverture.
« Merci… Sheik… »
A peine la flamme de l’amour se soit allumée en moi que le froid glaciale de la réalité l’a éteinte. J’ai retiré mon arme ensanglantée avant de regarder fixement le sang qui gouttait sur sa plaie ouverte. Sans l’essuyer, je la rangeai dans son étui en contemplant son visage serein, comme si elle dormait réellement. Les derniers mots que je lui ai adressé furent ‘’Adieu Sina’’ en franchissant la seuil de sa porte.
Voilà Link… Je suis tombé amoureux une seule fois dans ma vie, et cela n’a duré que quelques secondes. Ayant clos ce chapitre de ma vie, je suis allé affronté Bongo Bongo sous sa maison et j’y ai perdu la vie… Lorsque que par ta faute tu as provoquer le réveil de ce monstre, je suis entré dans une colère noire. Mon nouveau but était que tu répares ta connerie et que tu meurs immédiatement après. Et comme je l’ai fais pour Sina, je te tuerai pour régler le problème que j’ai avec toi… Du moins j’essayerai….
Adieu Link.