Le journal d'un assassin
Le jour de Sina
J’ai ainsi continué ma formation pendant les années qui suivirent. À mes quinze ans, j’eu le droit à un nouvel enseignement : la séduction. J’ai appris à séduire les gens et cela peut importe leurs préférences. Mais pas seulement en amour, non, la séduction au sens large, comme attirer la sympathie, gagner l’amitié ou alors générer une aura pour obtenir la confiance de ma cible. Peut-être penses-tu que cela m’aurait servi que si j’avais été une femme, mais détrompe-toi ! Comme j’avais des traits assez fins, je pouvais me changer en femme assez facilement et modifier complètement ma personnalité. C’était vraiment la partie psychologique qui m’exaspérait… Devoir témoigner du respect, même feint, me donnait envie de gerber ou de tabasser le premier truc qui bougeait devant moi. Avec un petit coup de maquillage et du rembourrage où il fallait, c’était possible de tromper n’importe qui. En même temps, c’était si simple de séduire quelqu’un… Je me renseignais au préalable sur ma cible ; ses goûts, ses fantasmes, ses sujets sensibles et tout ce qui m'était possible de réunir. La suite était des plus logiques, montrer à ma cible ce qu’elle voulait voir : que ce soit une belle blonde salace aux formes généreuses, ou un frêle jeune homme docile.
C'est tellement idiot un humain… On lui met sa carotte sous le nez, et il ne voit plus rien autour… navrant. L’amour fait faire tellement de choses idiotes, comme ce jeune homme qui avait crû que je serais son grand amour, ‘’la femme de sa vie’’ comme il le disait. En vérité j’en avais après son père, mais impossible de pénétrer dans la maison en escaladant ou par effraction, je devais m’infiltrer et cet idiot était parfait. Une fois à l’intérieur j’ai pu assassiner ma cible et ce minable au passage avant de me faire passer pour "morte". Tu aurais du voir sa tête quand j’ai enfoncé mon aiguille dans sa nuque et quand je lui ai murmuré : ‘’Je suis l’homme de ta mort’’.
Ma première vraie mise à l’épreuve dans ce domaine fut des plus simples : Je devais coucher avec une femme consentante en moins de vingt quatre heures sans avoir recours à une prostituée et faire de même avec un homme dans le même laps de temps. Le plus dur fut de trouver une cible facilement manipulable, après, le reste était relativement simple. Je me rappelle aussi d’un petit meurtre où j’avais obtenu le droit de danser avec cette comtesse ; durant notre danse, j’avais utilisé la minuscule lame contenue dans ma bague pour l’empoisonner discrètement et sans éveiller le moindre soupçon. Je l’avais d’ailleurs embrassée à la fin pour renforcer mon innocence. Jamais je ne suis tombé amoureux d’une de mes cibles, ni même pris d’affection, et ce malgré le temps passé ensemble.
Après ce petit aparté, tu dois peut-être penser que je suis un monstre sans coeur, dénudé de toute compassion. C'était peut-être vrai avant que je fasse une certaine rencontre, aujourd’hui, je ne sais toujours pas si ce contact était une bonne chose ou non pour moi.
Je devais avoir un peu près dix-sept ans quand c’est arrivé, je m’étais rendu dans les bas fonds afin de m’entraîner de nouveau à la course et l’escalade. Je sautais de toit en toit, m’accrochant aux gouttières et en posant un pied léger sur les cheminées. Alors que tout se passait pour le mieux, j’entendis des bruits suspects. Il y avait des cris de femme, mêlés à des rires d’hommes. Un peu intrigué, je me suis rapproché vers l’endroit d’où provenaient ces sons. Perché sur mon toit, je pus voir un spectacle qui n'était pas des plus surprenant dans cet endroit crasseux : trois hommes étaient en train de violer une jeune fille qui devait avoir un peu près mon âge. Au vu de leur conversation, elle devait être une prostituée. L'un d’eux était en train de la prendre par derrière, le deuxième la maitrisait pour qu’elle ne s’échappe pas et le dernier la forçait à prendre son membre en bouche.
« Alors ma petite, tu m’en veux pas d’avoir invité mes amis ? J’ai payé ma part, mais tu peux bien me faire un tarif de groupe hé hé hé !
- Tant qu’on la paye un minimum, on aura aucun problème hein ?
- De toute façon, ça changera quoi ? Les gardes lui riront au nez en lui disant qu’elle n’avait pas à faire le trottoir.
- T’as raison ! Mais dépêche toi de terminer ! C’est à mon tour de la prendre ! » Dit celui qui la tenait.
« C’est moi qui ai eut l’idée, je prends un petit bonus… J’ai bien envie de changer de trou, tu vois !
- Connard ! Ça devait être moi le premier ! » Dit celui au niveau de la bouche de la jeune fille qui se mit à crier.
« Ta gueule sale pute ! On parle pas la bouche pleine ! » Lui répondit-il.
J’allais m’en aller car ce conflit ne me regardait pas, mais elle réussit à se libérer et à hurler une phrase, LA phrase qui m’a retenu.
« ALLEZ TOUS CREVER ! »
À ces mots, j’ai bondi du toit et me suis présenté devant eux.
« Est-ce bien là ce que vous voulez ? » Lui dis-je en la regardant droit dans les yeux.
« Tu veux quoi toi ? Dégage de là, cette catin est à nous ! »
Celui qui la maintenait au sol se dirigea vers moi et me mit un couteau sous la gorge.
« T’as entendu ce qu’on t’a dit ? Tu dégages ou on te tue ! »
Sans lui répondre et sans même lui accorder un regard, je réitérai ma question.
« Est-ce bien ce que vous voulez ? »
Elle eut du mal à répondre car elle avait compris que je lui posais sincèrement cette question et que je ne plaisantais pas.
« Ou…Oui.. »
À l’instant où elle me répondit, je dégainai mon arme et égorgeai celui qui me menaçait. Il tomba au sol en tenant sa gorge ouverte, ses camarades sortirent leur couteau et se ruèrent sur moi. Ce n’était qu’un ramassis d’ordures… J’ai esquivé leurs assauts sans aucune difficulté et, avec des gestes rapides et précis, je leur ai transpercé le cœur.
Je fis tournoyer mon arme entre mes doigts pour la débarrasser de ce sang sans aucune valeur, tout en enjambant les cadavres.
« Vous allez me tuer aussi ??
- Bien sur que non… À quoi cela me servirai de tuer une femme sans défense ? Aucune difficulté… Donc inintéressant… »
La jeune fille prit peur, recula, saisit ses vêtements à moitié déchirés et s’enfuit. Durant sa course, elle sortit une clé de sa robe et déverrouilla une porte afin de s’enfermer dans ce qui devait être sa maison. J’avais pourtant crû avoir prononcé des paroles rassurantes… Quand je me fonds dans un rôle, je suis capable de faire n’importe quoi ; mais quand je suis moi-même, je dois peut-être manquer de tact. Je l’ai laissée tranquille le temps que je tasse les cadavres dans un tonneau qui trainait dans la rue. J’ai récupéré quelques clous rouillés sur le sol afin de mieux fixer le couvercle. Après avoir un jeté un œil à la maison de la prostituée, je me suis appuyé contre sa porte.
« C’est possible que des gens viennent les venger, j’espère que vous saurez vous défendre si je ne suis pas là… je vais aller me débarrasser des corps, cela fait un peu de désordre et vous seriez suspectée… J’espère que vous appréciez le geste ! »
Je me suis alors éloigné de cet endroit en faisait rouler le tonneau, une fois arrivé à mon objectif qu’était la rivière voisine, j’y ai balancé le tonneau sans aucune considération pour le contenu. Comme je n’avais rien à faire de particulier aujourd’hui, je me suis de nouveau rendu chez cette fille avec une pointe de curiosité…
Les volets étaient fermés, et aucun bruit ne résonnait à l’intérieur, elle devait probablement s’être cachée dans un coin de sa maison par réflexe de protection. Ayant décidé de ne pas m’attarder plus longtemps, je tournai les talons, après tout, ce n’était pas mes affaires.
Mais alors que j’allais escalader un mur afin de regagner les toits, une porte se mit à grincer dans mon dos. La jeune femme me regardait depuis le pas de sa porte, et me fit signe d’entrer. Je pénétrai alors dans la demeure, légèrement intrigué. C’était une maison assez pauvre, avec une seule et unique pièce pour tout cet endroit. Enfin... Il y avait un petit pan de mur qui semblait vaguement en délimiter une seconde… Il y avait un lit assez grand dans un coin, et un endroit rassemblait un peu près à une cuisine. Le mobilier était très pauvre en nombre, mais il me semblait qu’il y avait le minimum vital…
« Asseyez-vous s’il vous plaît, je vais vous faire une tasse de thé…
- Fort bien, je vous attend »
En jetant un oeil vers le mur, je sentis la présence d’une deuxième personne, mais elle ne semblait pas être dangereuse. Je reportai mon attention vers mon hôte et l’observai un peu plus précisément. Ses longs cheveux blonds étaient très fins et assez élégants, bien plus que les miens en tout cas. Enfin bon, dans son métier, il faut bien soigner la devanture… Son visage ainsi que ses bras présentaient quelques ecchymoses à cause de la mésaventure de tout à l’heure. Sa poitrine était bien formée, mais pas trop développée non plus, je trouvais que c'était très bien car j’ai horreur des gros seins… Si tu savais le nombre de pouffiasses nobles qui se plaignaient de la taille de leurs courbes, et qui disaient qu’elles méritaient de meilleurs atouts de la part de la nature…
Bref, revenons à notre amie à la prostituée. Ses vêtements étaient des plus classiques aussi, une longue robe couleur rouge foncé ainsi qu’un corset de cuir avec une chemise blanche. La façon dont elle disposait les boutons indiquait clairement quelque montrait souvent son décolleté, mais là tout était fermé à tel point que je ne voyais aucune parcelle de sa peau à l’exception de ses mains et de son visage. Cette scène me rappelait beaucoup ma première rencontre avec Mère, sauf que mon cher maître était complètement accro à son thé qu’il en faisait par marmite… Enfin, après quelques minutes d’attente, elle disposa deux tasses sur la table.
« Voilà, buvez tant que c’est chaud ! » Me dit-elle très gentiment.
Je baissai alors mon masque, vu son regard étonné, elle ne devait pas s’attendre à un visage aussi raffiné que le mien. Enfin bon, je me moquais de me savoir ‘’naturellement’’ attractif, je ne me suis jamais trouvé beau, ni même attirant, mais puisque mes cibles me le disait souvent, je suppose que c’était peut-être vrai. Cependant, vu que leurs sentiments étaient biaisés par mon jeu d’acteur pour les mettre à l’aise, il est possible qu’elles se trompaient là aussi…
Je portai alors la tasse à ma bouche, mais je ne fis que tremper mes lèvres, au cas-où. Puis je sentis une odeur particulière, de la valériane. C’est une plante utilisée pour les somnifères.
« Puis je savoir votre nom ? » Me demanda-t-elle.
« En quoi cela vous intéresse ?
- Hé bien, heuuuu, pour savoir comment s’appelle mon sauveur…
- Et à quoi cela vous avancera de connaitre le nom d’un homme que vous ne reverrez probablement jamais ?
- Et bien pour vous remercier comme il se doit…
- En offrant un thé empoisonné à son invité ? J’ai connu mieux comme réception…
- Mais qu’est ce que vous racontez ? Vous vous trompez enfin, je n’ai pas de… »
Je lui coupai la parole sans chercher à la ménager.
« Votre visage a soudainement changé d’expression quand vous m’avez vu boire, et aussitôt après, vous avez engagé la conversation, comme pour tenter de gagner du temps. Et vous avez aussi fait un grosse erreur avec la valériane… C’est pour aider à s’endormir, mais bu comme cela et en aussi grande quantité, cela me donnera plus mal au ventre qu’autre chose… Vous avez des progrès à faire pour me tromper… »
Je ne sais pas pourquoi, mais cette naïveté m’avait touché, je lui ai souri. Et cela l’a un peu décontenancée.
« D’accord… » Me répondit-elle en bafouillant.
« Je m’appelle Fitz, Fitz tout court. Et vous ?
- Sina, tout court également…
- Pourquoi m’avez vous invité Sina ? Pour me mettre K.O et me livrer pour éviter des représailles ? »
Au vu de sa réaction, j’avais tapé dans le mille, elle était tellement touchante de naïveté.
« C’est un peu idiot de votre part, d’une part le dosage et la qualité de votre drogue est à revoir, et vous ne savez même pas si des brutes vont venir chercher vengeance… Vous m’auriez laissé chez vous pendant des jours en me forçant à boire ? »
Elle baissa la tête en se mordant les lèvres…
« Désolé, je ne voulais pas vous vexer… » Lui dis-je en la voyant se morfondre.
« Pourquoi ?
- Hum ? Pourquoi quoi ?
- Pourquoi êtes-vous si gentil avec moi ? »
C’était sûrement la première fois que quelqu’un disait de moi que j'étais gentil, à part mes cibles qui me prenaient pour un autre.
« Moi, gentil ? Je n'ai pas l’impression d’avoir fait quelque chose pour mériter un tel qualificatif…
- Vous me vouvoyez alors que je suis une prostituée, vous restez calme et souriant alors que j’ai tenté de tromper celui qui m’a sauvée…
- Oh, ce n'est que cela ? Sûrement une mauvaise habitude, j’ai du trop parler poliment pendant trop de temps, et j’ai connu bien pire comme stratagème, je ne vais pas me vexer pour ça… »
Je vis ses pommettes rougir légèrement.
« Vous rougissez ? Vous êtes un brin émotive pour une prostituée, votre travail est pourtant bien plus gênant que cela... »
Elle prit un air un peu fâché mais on pouvait sentir une certaine joie car je ne la traitais pas comme un objet contrairement à d’autres personnes.
« Non mais dites donc, c’est pas parce je vend mon corps pour me nourrir que je ne peux pas être sentimentale ! Mes amies et moi nous faisons ça pour survivre, on écarte les cuisses régulièrement, mais nous ne sommes pas des trainées ! Nous avons un minimum de fierté ! »
Je pouffai de rire en entendant ses paroles.
« Qu’est-ce qu'il y a de si drôle ?
- Non rien, c’est pour cela que je préfère les bas fonds que la ville haute, les gens ont de la personnalité ici ! Ils ne s’écrasent pas comme des lavettes pour des raisons débiles d’étiquette ou de respect…
- Vous…
- Tutoyez moi s’il vous plaît…
- D’accord mais fais pareil avec moi…
- Si ça peux te faire plaisir… »
Je souris encore une fois.
« Tu viens de la ville haute ?
- Plus ou moins… c’est compliqué…
- Je vois… Mais j’ai une question à te poser… Pourquoi m’as-tu aidée ? Pourquoi les as-tu tués ? Tu aurais pu simplement passer ton chemin…
- Hummmm, disons que je suis un peu un mercenaire… Quand tu as crié que tu voulais qu’ils meurent, je l’ai pris pour un ordre…
- Tu es un mercenaire… C’est pour ça que tu les as tué sans broncher ?
- Oui, c’est mon travail. On te paye pour coucher, on me paye pour tuer…
- Mais c’est mal de tuer Fitz… »
J’eu envie d’exploser de rire à cette phrase mielleuse, mais je me retins, difficilement. Ce qu’elle pouvait être naïve… Enfin, peut être pas si naïve… C’était simplement un autre point vue.
« Tu penses vraiment qu’un joli sourire me fera changer d’avis là-dessus ? Ça fait des années que je vis comme ça…
- Et bien je vais t’aider à devenir plus humain et à respecter la vie ! »
Quel ramassis de conneries, comment pouvait-elle déblatérer de telles platitudes en était parfaitement sérieuse ?
« C’est une prostituée qui va me donner des leçons de morale ?
- En quoi le fait que mes fesses aient pas mal tournées ne me permettrait-il pas de te remettre dans le droit chemin ?
- Je te trouve bien orgueilleuse vu ta situation…
- Si toi-même tu n’es pas fier de ta façon de vivre, qui le sera pour toi ? »
Pour une fois je n’eus rien à répliquer, elle avait raison sur ce point…
« Pour ma part, je suis fière de la manière dont je m’occupe de lui… Mon métier n’est pas honorable, mais il nous permet de survivre, et c’est le principal ! »
Elle parla alors d'une voix beaucoup plus haute.
« Tu peux sortir ! Il n’est pas dangereux ! »
À ce moment, un petit garçon d’environ quatre ans, aux cheveux noirs et tout aussi yeux noirs sortit de derrière le mur avec un casque de soldat bien trop grand pour lui sur la tête et une épée de bois dans la main.
« RECULE, MÉCHANT ! JE SUIS LE GRAND PRAÏDE ! LE PLUS GRAND CHEVALIER D’HYRULE !! »
Il me sauta dessus et me tapa sur le crâne avec le pommeau de son épée.
« JE SUIS LE PLUS FORT DU MONDE ! YAHAHAAAAAA !!! » Son ton était complètement joueur.
Sans lui prêter attention, je le laissai s’amuser.
« C’est quoi ce truc Sina ? »
Elle pouffa de rire à ma question.
« Hihihi ! Je te présente mon petit frère ! Praïde ! Il n'est pas adorable ? »
Il se mit alors à tirer ma joue ainsi que ma tresse…
« Adorable ? Plutôt insupportable oui !!
- Hihihi ! Pourtant tu sembles l’apprécier pourtant, vu comment tu le laisses faire joujou avec toi !
- Rien à voir ! C’est juste que j’ai aucune raison de m’énerver après lui… »
Il me mit alors un petit coup d’épée sur le crâne en rigolant.
« T’AS VU SOEURETTE ?? JE L’AI MAITRISÉ ! IL VA ALLER EN PRISON ! YAHAAAAAA !! »
Sina se leva et le prit dans ses bras en lui faisait un bisou sur le front.
« Arrête de faire des bêtises ! C’est pas un méchant ! Sois gentil avec lui !
- Mais heuuuu ! Il a dit des choses méchantes sur toi ! Il est pas gentil ! Et un soldat, ça envoie les gens pas gentils en prison !
- C’était une conversation entre adultes, tu ne peux pas comprendre petit !
- Là, c’est toi qui agit comme un enfant, Fitz !
- T’es bien insolente envers quelqu’un que tu connais depuis dix minutes ! »
Mon ton, complètement imprégné de second degrés, montrait que je le prenais pas mal.
« Et toi tu es bien amical, avec un gamin que tu connais que depuis trente secondes hihihi ! »
Sina le prit par les côtes et le mit sur ses épaules en rigolant.
« Allons-y chevalier Praïde ! Repoussons l’ennemi de notre royaume !
- Ouiiiiiiiiiiii ! En avant mon fidèle destrier ! CHARGEZ !!!!! »
Ils s’avancèrent vers moi en riant et s’arrêtèrent à mon niveau avant de parler d'une voix solennelle.
« Monsieur Fitz ! Ce grand chevalier à un important message à vous délivrer !
- En vertu des pouvoirs qui me sont conférés par sa majesté le Roi d’Hyrule, je vous ordonne de demander pardon à la Princesse Sina !
- Non mais dites donc, t'as une bien grande bouche maintenant que tu as une tête de plus de moi… »
À ces mots, il me donna un coup du plat de lame en plein dans le nez.
« Silence ! Vous n’avez pas votre mot à dire, nous allons vous conduire au cachot !
- Et puis quoi encore ? »
Sina me regarda alors avec des yeux de chien battu, l’air de dire ‘’Allez ! Soit gentil avec lui’’. Je râlai intérieurement de faire un truc aussi niais que cela. Mais pour ne pas le vexer, je rentrai dans leurs jeu… J’avais presque honte de moi-même… Depuis quand l’avis des autres m’intéressait ?
Durant une trentaine de minutes j’ai joué le méchant de l’histoire qu’inventait le petit garçon avant de m’en aller pour reprendre mon entrainement.
« Au revoir Sina, au revoir chevalier.
- Tu as intérêt à revenir te constituer prisonnier sale méchant ! T’as de la chance que la Princesse t’a autorisé à rentrer chez toi !
- Oui c’est ça, compte là-dessus ! »
Sina fut la dernière à parler.
« Fitz, soit prudent… »
Je ne lui répondit que par un geste de la main.