L'Histoire du Malin

 Chapitre II: La lumière du démon

Ganondorf se réveilla le lendemain, le corps couvert de bandage à causes de ses multiples brulures. À son chevet dormait une petite fille du même âge que lui, elle avait les cheveux coupés très court, les yeux verts et le nez pointu si caractéristique des Gerudo. Sa tête était très proche de celle du convalescent, il entendait un tout petit ronflement qu'il trouvait adorable au grand damn de cette dernière. Par un étrange hasard, elle se réveilla en même temps et se mit à bailler.

« Bonjour Ganon !! Tu vas mieux ? »

« Ruji ? Qu'est ce qu'il s'est passé ? » Dit-il en se tenant la tête et essayant de réfléchir. (Prononcer RouDji)

« Je... Je me souviens de rien... »

« Tu as enfin réussi à utiliser la magie ! Tu as dû lancer un sort en désespoir et cela a marché ! Et tu mis le feu à la maison et tu t'es fait mal... Mais c'est pas grave ! Tu vas devenir super fort maintenant que t'as réussi à faire un sort ! »

« J'ai enfin réussi à utiliser mes pouvoirs ?? » Dit-il fou de joie en se relevant mais la douleur le rappela vite à l'ordre.

« Arrête de bouger !! Tu dois te rétablir comme ça on pourra aller jouer à attraper des morses des sables !! »

« Hahaha oui ! J'adore le bruit du sable qui s'écoule derrière son sillage en sentant l'air chaud du désert !! »

« Et aussi je voudrais que tu fasses plein de feu d'artifice dans le ciel avec tes pouvoirs ! Je voudrais voir plein de flammes de toutes les couleurs ! Ha oui aussi, comme tu as réussi son épreuve madame sera surement plus gentille avec toi ! »

La personne qui répondit fut la madame concernée.

« Dit pas de conneries sale môme ! Je suis pas ici pour être gentille mais pour éduquer ! » Dit-elle en fumant une churchwarden. 

La sorcière fit de petits ronds de fumée qui se regroupèrent une une petite boule qui alla se heurté sur le visage de la petite fille qui se mit à tousser.

« Bon je suis venu te mettre au parfum gamin, une fois sur pied on continuera sur cette lancée puisque c'est la seule qui a marché, puis on passera aux armes ! Allez, dépêche toi j'ai pas toute l'éternité devant moi ! »

Elle s'en alla d'un pas pressé sans les regarder plus que ça et se dirigea vers la chambre de la général de la forteresse. Elle entra sans frapper dans la pièce et sans saluer.

La chef remplissaient différents papiers un peu éparpillés sur le bureau, malgré l'intrusion, Kabalalaï continuait à griffonner avec une grande plume blanche.

La patronne de la forteresse avait un teint très pâle contrairement aux autres Gerudos qui avaient la peau noircie par le soleil. Elle avait plusieurs plaques de brûlure sur le visage et le reste du corps. Les souvenirs d'une marmite d'huile bouillante durant un assaut contre une position ennemie dans le désert. Ses cheveux étaient blonds et bouclés, également très rare comme chevelure naturelle pour les Gerudos. Ils étaient attachés en queue de cheval avec deux grandes mèches devant ses oreilles tombant devant sa poitrine.

« Tu n'es pas dans un tripot ici, tu as peut être le statut de second de la forteresse sans être une Gerudo, cela ne t'autorise pas à venir sans demander d'audience et d'entrer sans frapper de surcroît ! »

« Ferme la, poêle à frire ! Tu m'as demandé un rapport sur le gosse et bien j'suis venu te le donner ! »

« T'énerve pas comme ça où tu vas faire tomber la cendre de mon cigare à force de beugler comme ça... Enfin bon, je peux bien écouter d'une oreille distraite ce que tu as à me dire... » Soupira-t-elle en posant son cigare dans une petite coupelle.

« Le gamin à enfin réussi à éveiller ses pouvoirs, avec lui il nous sera peut être possible de conquérir Hyrule ! Maintenant que je suis sur qu'il ne sera pas une perte de temps, je vais pouvoir lui enseigner un peu l'histoire. Voilà c'est tout, ce que j'ai à te dire, t'es contente ? »

« C'est un peu léger pour un rapport sur plusieurs années, j'espère que tu seras plus efficace durant les prochaines lunes ! Nous devons le modeler pendant qu'il est encore jeune ! »

« Me rappelle pas mon boulot grognasse ! Je sais ce que j'ai à faire, t'as beau être au dessus de moi dans la hiérarchie, je ne te dois rien ! »

« Tu m'en diras tant ! T'as beau être la fille adoptive de ma prédécesseuse, cela ne fait pas de toi la chef. Que tu le veuilles ou pas, tu dois respecter ta supérieure ! »

« Tu penses vraiment que je vais respecter ta sale gueule juste parce que tu squattes le bureau de la patronne ? »

Posant sa plume dans l'encrier Kabalalaï, se leva et marcha vers la fenêtre en remettant son cigare à la bouche.

« Respect pas ma sale gueule si tu veux mais tu as une mission envers la couronne Gerudo ! Faire en sorte que Ganondorf accède au sain royaume et obtienne la Triforce ! Si tu ne réussi pas ta soif de carrière sera fortement compromise alors je te conseille de bouger ton gros cul avant que cela ne chauffe trop pour lui ! »

« Et toi je te conseille de faire attention à ta tête avant qu'un sort de feu sorte de ma baguette par mégarde ! »

Kabalalaï commençait à aussi s'énerver de son coté, manifestement elle ne savait pas garder son calme très longtemps.

« Ha ouais ? Fait gaffe aussi à ce que tu dit avant que mon cimeterre sorte de son fourreau par mégarde sale putain ! »

« Une fois que j'en aurais fini avec ta sale gueule de bouffonne tu saura même plus par quel trou chier ! » 

« T'as toujours eu les yeux plus gros que le ventre d'où ton gros cul ! Attend que je le découpe en rondelle tu passeras mieux dans les couloirs ! »

La chef attrapa son arme et Kotakoume sortit sa baguette. 

De grosse flammes et stalactites passèrent par les fenêtre, au marché les passantes regardèrent d'un oeil distrait la fumée sortant de la salle de la patronne. Sans prendre attention à cet habituel spectacle chacune continuait de vaquer à ses occupations.

« Encore à se taper dessus celles-là... » Pensait toute la populace.

Après quelque lourdes secondes d'accalmie, les invocations redoublèrent d'intensité jusqu'à ce que enfin cette énième bataille arrive à son terme.

Les deux femmes étaient à bout de forces, l'une couverte de coupure et la seconde portant de nombreuse brulures fraiches. 

« T'as fait des progrès ! Mais bon t'es trop lente avec ton gros cul ! »

« C'est ça ouais, tu peux parler, avec ta sale gueule t'es pas à une brulure près... »

Elles s'écroulèrent au sol toutes les deux à plats ventre.

« T'as saccagé mon bureau, t'as intérêt à tout me rembourser où je te bote hors de la forteresse ! »

« Ouais bien sur, et qui va enseigner la magie au gosse ? Tu peux pas te débarrasser de moi comme ça, je réussirai à te cramer avant la fin de mon enseignement ma salope ! »

« Mouais bon en attendant on est planté là avant que quelqu'un vienne nous relever... »

« C'est sur que je me passerai bien de voir ta sale gueule en gros plan... »

« Ho va te faire foutre ! »

« Et en plus le gamin va avoir le droit à quelques jours de vacances par ta faute, et après tu te plains que je suis trop lente ? »

« Va faire ton boulot au lieu de m'emmerder, cela nous sera bénéfique pour nous les deux ! »

***

Ganondorf et sa maitresse furent en convalescence pendant quelques jours, cependant le petit garçon se rétablit plus vite que sa tutrice. Il profita de ce moment pour partir jouer dans le désert avec son amie. Une fois dehors, ils se posèrent sur une dune.

Ruji et Ganondorf avaient avec deux une sorte de planche de surf. Ils se regardèrent d'un oeil complice et sautèrent en mettant la planche sous leurs petits pieds. Le sable chaud crissait et s'envolait derrière leurs trace, le surf sur dune était en quelque sorte le divertissement national Gerudo et la course sur morse le sport le plus apprécié. S'engouffrant dans le creux de la « vague » de sable, les deux enfants se prirent les mains et tournèrent sur eux même. Ganondorf lâcha une de ses mains et la prit par la taille, de son coté Ruji posa sa main libre sur son épaule.

« Madame, voulez vous accepter cette danse ? »

« Avec plaisir mon cher ! Je vous laisse mener ! »

Ganondorf sauta de son surf pour atterrir sur celui de sa cavalière, il était suffisamment grand pour faire un ou deux petits pas de coté. Les mains entrelacées, ils regardèrent droit devant eux, la dune arrivaient à son terme, mais une seconde beaucoup plus petite se profilait à la proue, tout juste assez abrupte pour s'en servir de tremplin. Le petit donna deux légers coup d'index sur la taille de sa partenaire quelques secondes avant l'envolé. Au moment où ils décolèrent du sol, Ganondorf la saisit fermement par la taille avec ses deux mains, de son coté Ruji l'aida par une petite poussée, elle passa ses fines jambes de part et d'autre des cotes du cavalier. Elle se pencha rapidement vers l'arrière, et tout aussi vite, son dos fut réceptionné délicatement par la main du second membre du duo. Contractant fermement ses abdominaux, Ruji tenait parfaitement la pose.

Puis à l'impact de l'atterrissage, Ruji écarta les bras en penchant la tête vers l'arrière. Elle ne tenant plus qu'a la force de ses abdominaux et de ses cuisses verrouiller sur la taille de Ganondorf qui ne la soutenait que d'un seul bras pendant que l'autre était levé vers les cieux.

Pendant plusieurs secondes, ils glissèrent dans cette position avec pour seule parole leurs souffle haletant. 

Ils continuèrent leurs ballet sur sable durant de nombreuses minutes sous le soleil de plomb régnant dans le désert. Une petite valse pendant un temps, plusieurs portées par les hanches et la taille. Du véritable patinage artistique... Sans patins et sans glace... Au final, cette danse se finit par une chute volontaire dans le sable chaud...

Tout deux à bout de souffle, aucun ne dit mot, chacun tentaient de se rappeler de leurs pas afin de pouvoir s'améliorer au vue de leurs prochains moments ensemble.

« Ca fait plusieurs mois qu'on a pas eu l'occasion de danser ainsi Ganon ! Tu m'avais bien caché tes talents de danseur avant que je te pousse à m'accorder quelque pas ! »

« Je me croyais pas à la hauteur pour faire ça avec toi ! »

« Tu rigoles ??? J'avais deux pieds gauche à l'époque ! C'est toi mon professeur ! »

« Heureusement que je suis aussi strict que Madame Kotakoume ! J'en peux plus de sa façon d'enseigner ! J'ai pas demandé de naitre mâle ! Pourquoi dois je subir une telle vie ? »

« C'est pas de ta faute ! Nos vieilles lois disent que tu es né pour devenir le roi des Gerudos ! Les adultes n'ont pas envie de laisser de te laisser commander juste à cause de trois lignes sur un parchemin froissé... »

« Mais qu'est ce que je pourrais faire pour réussir ? Tu sais bien que je n'arrive à rien ! Je maitrise même pas un simple sort de feu... »

« Arrête de te rabaisser Ganon ! Tu es fort, je suis sur que tu pourras conquérir Hyrule si tu voulais !!! »

« C'est pas juste en mettant le feu à une maison au bout de quarante essais que j'arriverai à quoi que ce soit... »

Ruji se releva toute souriante et les poing serrés.

« Aller !!! Reprend toi !! Ou est passé mon Ganon débordant de confiance en lui ?? Celui qui à chevaucher un morse des sables sauvages alors que même les dresseuses les plus expérimentées galère à les approcher ??? Ou est mon Ganon qui courrait partout et escaladait tous les murs de la forteresse au risque de faire une chute mortelle ? ALLER ! Un peu de positivisme !!! »

Le sourire innocent de Ruji était terriblement contagieux, Ganondorf l'imita sans s'en rendre vraiment compte.

« VOILAAAAA ! C'est mieux ! Allons chasser le morse maintenant mais avant j'ai un petit cadeau pour toi pour féliciter de ta réussite avec Madame Kotakoume ! »

Elle sortit rapidement un petit sac de sa poche et le tendit vers son camarade de jeu.

« Alleeeeeez ouvre le !! » Dit elle un sautillant sur place.

C'était un bijou, un bijou argenté avec une grande gemme d'ambre au milieu.

« Je l'ai taillé moi même !!! Comme ça tu pourras cacher ta cicatrice qui couvre ton front ! »

« Justement, je sais pas pourquoi mais elle démange vraiment en ce moment... »