The Legend of Zelda : Le dernier Cataclysme

Chapitre 7 : Le Bourg d'Hyrule

2805 mots, Catégorie: T

Dernière mise à jour 09/12/2023 17:25

Link voyageait à cheval depuis maintenant plusieurs heures. La route de terre continuait et les nuages au loin paraissaient se noircir au fil des heures. Sans personne avec qui parler il était plongé dans ses pensées. Pouvoir parler à Malon lui avait fait du bien. Mais quand ils avaient fini par aborder le sujet de la mort d’Orco, Link, pour qui le traumatisme était encore présent, c’était presque immédiatement refermé sur lui-même. Maintenant qu’il était seul devant cette étendue d’herbe qui paraissait infinie, la scène de la mort de son ancien maître d’armes se rejouait en boucle dans sa tête. S’il n’avait pas foncé bêtement dans le tas, Orco aurait peut-être survécu. Il n’avait pas su retenir ses émotions, avait agi de manière impulsive et en avait payé le prix. À présent il se promettait de ne plus jamais laisser un proche mourir sous ses yeux à cause de sa propre incapacité à gérer ses émotions. « C’est fou. » pensa Link, « Cette plaine a vraiment un pouvoir étrange sur moi, c’est comme si isolé dans ce vaste espace, je me retrouvais à affronter mes propres démons. »

Epona était une excellente jument et était même au trot plus rapide que la défunte Carotte. La route était grande et le jeune homme croisait enfin d’autre hylien à pied ou à cheval comme lui. Le voyage était si rapide que Link voyait désormais la gigantesque ville se dresser devant lui. La première chose qui tapait à l’œil était d’abord l’épaisse muraille qui garantissait la sécurité aux habitants. Elle était construite en pierre et s’élevait à plus d’une dizaine de mètres de haut. Près des créneaux, Link arrivait même à voir les soldats qui patrouillaient, ils étaient au moins une dizaine et tous armés de hallebarde. Autour se dressait aussi des douves ainsi qu’un pont-levis, qui était fermé la nuit et empêchait des trouble-fête de s’introduire discrètement dans la cité. Link apercevait aussi le gigantesque temple du temps, qui trônait dans la cité même depuis plusieurs centaines d’années. Et enfin, plus majestueux que tout, le gigantesque château d’Hyrule, palais dans lequel résidaient la famille royale, leurs conseillers, les hauts gradés, la garde royal et les servants. Le palais était protégé par une deuxième muraille de plus petite taille et était constitué de plusieurs ailes différentes qui encerclaient la cour centrale, le lieu de la salle du trône. Le château à lui seul devait occuper au moins un quart de la cité qui était de très loin la plus grande et la plus majestueuse de tout le monde connu.

Link était enfin arrivé devant la grande porte. Il l’avait atteint en milieu d'après-midi grâce à Epona qui était décidément un cheval d'une rapidité inégalé. Il aurait très probablement le temps de se rendre au palais sans avoir à passer une nuit à l’auberge. Le talentueux épéiste passa devant un garde qui surveillait la grande porte. Celui-ci devait le fouiller et l’interroger sur la raison de sa venue, probablement à cause de l’épée qu’il portait. Link descendit de son cheval.

« - Vous venez de ?

-  Toal.

-  Ce petit village de fermier ? Et pourquoi diable porter vous donc une arme alors ?

-  Je devais me rendre au village d’Ecaraille afin de passer un examen et devenir soldat. Mais sur la route, j’ai découvert que le village d’Adeya a été détruit à cause d’une bande de monstre.

-  Ce que tu dis est ridicule. Tu veux vraiment me faire gober tout ça ? Avoue, t’es juste venu pour voler une boutique et te tailler d’ici vite fait hein ?

-  Après quoi, mon village aussi a été détruit par les monstres.

-  Continue avec tes histoires et tu finiras en cellules.

-   Deux villages ont été détruits en l’espace de quelques jours ! L’armée est assez incompétente pour n’en avoir rien à faire !? »

« Je suis allé trop loin, mon impulsivité va encore me jouer des tours » pensa Link. La situation était au point mort, le soldat avait l’air indigné et commençait à être menaçant avec son arme. C’était trop tard pour négocier. Et fuir ne lui attirerait que plus d’ennuis. Mais d’un autre côté, si Link se laissait faire, il finirait en prison ce qui ne l’avancerais pas non plus. Le jeune homme ne savait plus quoi faire, mais heureusement, un autre soldat plus haut gradé et avec plus de jugeote vint :

« - Calme toi soldat, ce qu’il dit n’est pas totalement idiot. On a plus aucune nouvelle de la 1ère division de la brigade anti-monstre qui était postée à Adeya.

-  C’est celle du capitaine Hoz ? » s’écria Link.

-  Oui exactement. Tu as l’air dans savoir beaucoup, et ce que tu avances est très inquiétant. Viens par-là, je vais t’escorter aux bureaux des gardes. »

Après quoi, le haut gradé le prit avec lui. Epona fut, elle amené à des écuries spéciales par le garde à l’entrée qui à présent fulminait. Les deux hommes partirent dans un endroit reculé que Link n’avait pas remarqué. Celui-ci menait à une petite maison elle-même relié à la muraille. À l’intérieur, un mobilier simple : quatre chaises en bois et une table.

« - Très bien, installe-toi. Je suis le lieutenant Gautier. Et tu vas me faire un rapport détaillé de tout ce à quoi tu as assisté. Ensuite, j’estimerais si oui ou non ce que tu dis est crédible. »

Link lui raconta tout. Il lui expliqua qui il était, pourquoi passait-il à Adeya, il lui détailla au maximum sa rencontre avec le soldat Erick. Ensuite, Link enchaina en lui racontant l’attaque de Toal, mais ne lui parla pas de la lumière dorée qui était apparu sur sa main, ne tenant pas à ce qu’on le prenne pour un fou. Gautier avait l’air particulièrement inquiet.

« - Ce que tu racontes est cohérent. Je connaissais de nom le soldat à qui tu fais allusion, et tu n’aurais pas pu l’inventer pour ton histoire. De plus, les faits coïncident : le moment où tu as rencontré la brigade devait être la date à laquelle il devait nous envoyer un message par pigeon voyageur pour faire un rapport. 

-  Que devons-nous faire à présent ?

-  Toi, pas grand-chose. Je vais t’escorter au château, et quand je ferais un rapport au roi, tu pourras me servir en tant que témoin oculaire pour rajouter quelques précisions que j’aurais pu omettre durant mon compte-rendu. Au vu de la situation, réunir un conseil d’urgence ne serait pas de trop. Puis quand ce sera fini, tu pourras rentrer chez toi. »

Cela faisait bizarre à Link d’entendre le mot chez toi. Il n’avait pas anticipé l’après voyage et était franchement convaincu qu’il n’arriverait plus à vivre normalement à Toal après le traumatisme qu’il avait vécu. Mais cela tombait bien puisqu’il ne comptait pas encore rentrer. Cette lumière dorée l’intriguait et il lui fallait trouver des réponses ici même. Et Link avait peut-être une petite idée derrière la tête.

 


Gautier escortait Link jusqu’au château. Maintenant dehors, le jeune homme avait l’occasion d’admirer l’intérieur de Bourg Hyrule. De grandes maisons, pour la plupart qui s’enchainaient sur plus de trois étages, défilaient devant les yeux de Link dans des rues larges et qui lui paraissait sans fin. La population affluait, des gens venaient de partout, se rendaient pour la plupart sur des places marchandes. Link ne put s’empêcher aussi de regarder une boutique d’un marchand de masque, dans laquelle un homme un peu étrange réarrangeait sa vitrine. Après une dizaine de minutes de marches, les deux hommes avaient enfin atteint la place du Bourg, une place circulaire avec une magnifique fontaine en son centre. Plusieurs chemins s’offraient alors à eux : ils pouvaient prendre la rue tout droit et accéder à l’entrée du château, prendre d’autres chemins qui menaient vers des quartiers plus résidentiels ou alors partir vers la droite et se diriger vers le très imposant temple du Temps, qui était une église constituée de trois ailes différentes, et dont le pic s’élevait à plus de cent mètres de hauteur.

Link se sentait tout simplement écrasé par la ville. Ce n’était finalement absolument pas comparable à Toal, et ce même quand un vendeur était de passage. Le jeune épéiste avait beau ne pas être agoraphobe, il se sentait tout de même mal à l’aise dans cette véritable mer humaine, et avait hâte d’atteindre le château où il y aurait probablement moins d’agitation. Finalement, les deux hommes arrivèrent devant un grand portail, située à l’extrémité nord de la ville. Celui-ci était gardé par d’autres soldats et le portail portait l’emblème d’Hyrule en son centre. Les deux soldats laissèrent passer le lieutenant et son invité sans se poser de questions. Le château était encore plus gigantesque vu d’aussi près, et pourtant le lieutenant se déplaçait à travers tous ses chemins sans la moindre difficulté. Ils prirent la route principale situé en extérieur, puis plus loin, entrèrent par une petite porte sur le côté. Après avoir pris un escalier à colimaçon, ils se déplacèrent dans plusieurs couloirs internes, ou des serviteurs pressé s’affairait. Ils arrivèrent enfin à destination, la salle des gardes, ou plusieurs hommes se reposaient.

« - Je ne t’ai pas emmené ici pour rien. Avant de faire une audience au roi, je vais t’expliquer un peu ce qui vas se passer et surtout te retirer ton arme, seul les gardes royaux ont le droit au port d’arme dans la salle du trône. »

Link acquiesça et donna son épée ainsi que le fourreau de celle-ci et son vieux bouclier en bois. Après quoi, Gautier lui expliqua plus précisément son rôle en insistant bien qu’il s’occupait de tout et que Link n’était là que pour appuyer ses propos. Puis il laissa le jeune épéiste seul dans la salle pour partir demander l’audience au Roi.

« - Je reviens dans une trentaine de minutes. Ne bouge pas de la salle, attends mon retour. »

Alors Link fit ce qu’on lui demanda. Il attendit, restant seul avec ses pensées et une idée qui avait peut-être bien une chance de fonctionner, même si ce qui germait dans sa tête lui paraissait trop invraisemblable pour en parler au lieutenant Gautier.

 


La salle du trône était bondée. Celle-ci était organisée en cercle et pouvait accueillir beaucoup de monde en simultané, et au centre se trouvaient les 3 sièges de la famille royale. L’annonce était faite, une grave nouvelle était parvenue au Roi. Après tant d’années de paix, la guerre et la destruction se profilait à nouveau en Hyrule. Le roi rétablit à nouveau le silence dans la salle. À ses côtés, sa femme et surtout la célèbre princesse Zelda à sa droite. Hyrule avait des coutumes très particulières. Effectivement, la princesse n’avait qu’un faible rôle politique mais était en revanche nommée Grande Prêtresse d’office, c’est elle qui avait toutes les responsabilités religieuses du Royaume. Et c’était en partie sur ça que Link comptait. Gautier en était à l’épisode de la destruction de Toal. Le roi ne laissait passer que peu d’émotion, mais il était apparent qu’il avait du mal à croire ce qu’on lui disait. Comment lui en vouloir ? C’était si invraisemblable et il y avait si peu de preuves pour l’instant ! La vingtaine de conseillers proches du roi avait l’air aussi incrédule, mais Gautier ne perdait pas la face.

« - Et c’est donc ce gringalet qui a terrassé une armée de monstre ? ne put s’empêcher de lâcher l’un des conseillers.

 - Il n’était pas seul, d’autres villageois l’ont probablement aidé à repousser les monstres. » lui répondit calmement le lieutenant.

Le roi prit alors la parole :

« - Il est vrai que cette absence de réponse des garnisons anti-monstres est troublantes. Mais je ne peux mobiliser tout Hyrule sans des preuves plus concrète qu’un simple témoin oculaire qui pourrait tout à fait délirer. »

Link commençait à s’irriter. Il n’avait pas vécu toutes ces horreurs pour être traité de menteur et de fou. Il manquait un argument qui pourrait le rendre totalement légitime. Il prit donc la parole sans autorisation :

« - Il y a une chose que je n’ai pas dite au lieutenant Gautier. »

Le lieutenant en question se tourna l’air inquiet et fit signe à Link de se taire. Mais le mal était déjà fait. Le roi, un peu vexé d’avoir été coupé sauta sur l’occasion : 

« - Et qu’elle est donc cette fameuse chose que tu as omis de dire ? Si tu n’as toujours pas de preuve, je me réserve le droit de te faire mener vers les geôles, petit fauteur de troubles. »

« - J’ai bel et bien attaqué les monstres seul, et j’ai bien cru que j’allais y passer. Mais une mystérieuse lumière dorée c’est matérialisé sur ma main. Il y avait sur mon bras une Triforce, comme dans la légende du héros d’Hyrule ! »

Tout le monde c’était tu. Personne n’osait parler ou même rire. Ce qu’il avançait était tellement gros ! Débarqué de nulle part et prétendre avoir un lien avec le héros des légendes d’Hyrule. Cette fois-ci, tout le monde le prenait pour un fou. Le roi se leva et fit signe au garde d’approcher. Seule la princesse Zelda semblait sincèrement intriguée.

« - Tu as dit la bêtise de trop. Qu’essayes-tu donc de faire à la fin ? Si ton village a vraiment été attaqué dis la vérité. Tu penses tromper quelqu’un avec de telles sornettes ? Soldats, éjecter le du château !

-  Attendez père ! Moi j’ai peut-être un moyen de connaitre la vérité.

-  Allons ma fille, ne te ridiculise pas à ton tour !

-  Vous oubliez un détail, je suis la plus haute placée quand il s’agit de religion. Il parle de la Triforce et fait référence au héros, cela me concerne donc. »

Le roi ne sut quoi répondre. Ce qu’elle disait n’était pas faux. Puis lui comme elle n’avait rien à perdre. Zelda s’approcha donc de Link. Le jeune épéiste était troublé. Il n’avait jamais vu la princesse, et elle lui semblait si familière. Quand il la voyait, il avait à nouveau en lui cette sensation de nostalgie, comme quand il admirait la plaine ! Elle portait une simple robe bleue et blanche avec des motifs doré à la taille, et ses cheveux blond lui arrivait dans le dos. Finalement Zelda arriva devant lui et tendit la main. Link commença à lever son bras et elle le lui prit. Instantanément, la lumière dorée émana à nouveau de son bras, mais aussi de celui de la princesse. La lumière était si forte que la plupart des conseillers plissaient les yeux, voire se détournait. Le roi lui, n’avait plus du tout le visage neutre. Devant lui se trouvait l’authentique héros de la légende ainsi que la princesse !

Laisser un commentaire ?