The Last Of Us
Chapitre 1 : Toujours ensemble.
2824 mots, Catégorie: M
Dernière mise à jour 23/02/2020 02:19
Cette fanfiction participe aux Défis d’écriture du forum Fanfictions . fr : Les uns contre les autres (février-mars 2020).
C’était une nuit sombre et orageuse ; la pluie tombait à torrents – sauf par intervalles occasionnels, lorsqu’elle était rabattue par un violent coup de vent qui balayait les rues, crépitant le long des toits, et agitant violemment les maigres flammes des lampes qui luttaient contre l’obscurité.
"Seule à te battre contre ces individus qui ont anéanti tous tes espoirs de vivre heureuse, pensais-tu réellement que j'allais rester dans mon coin les bras croisés ?" Pensa Joël. Le quadragénaire combattait avec férocité contre une répugnante horde d'infecté. Sans trop de difficulté, il éclata la tête d'un des rôdeurs avec une batte de baseball cloutée, puis deux, puis trois et c'était au tour du dernier, un coureur. Cet être abominable était bien plus lent que ses confrères, le vieil homme n’eut aucune difficulté à le battre à main nu pour aller écraser sa tête contre le mur en pierre. Après avoir réussi à se frayer un chemin, il couru à toute vitesse sous ce torrent d'eau. Ses pieds s'enfoncèrent dans la terre boueuse, l'aspirant dans le cœur de l'enfer. Que ce soit ici, ou ailleurs, c'est déjà l'enfer sur terre. Peu importe l'obstacle qui se présentera à lui, il ne baissera jamais les bras. Il s'est juré de la protéger quoi qu'il advienne et ce n'est pas encore ce soir qu'il trouvera la mort, la faucheuse peut encore attendre.
Après avoir réussi à semer ces monstres, il s'arrêta pour souffler un peu et repris sa marche plus tranquillement. Pas simple de courir avec cette météo, les vêtements sont bien plus lourd une fois trempés. Puis la vision est plus affaiblie, les lumières éclairaient à peine cette nuit agitée, il fallait rester prudent. Effectivement, le vieux barbu entendit des grouinements à quelques mètres d'où il était. Même si le son est faible, l'infecté est tout prêt d'ici. Soudain, le vent souffla en plein visage. Ce n'est pas le moment de faire le con, il fallait avancer furtivement pour trouver où cette créature était. Dos au mur, légèrement accroupi, il avança doucement devinant où se localisait ce fameux claqueur. Merde, ce n’était pas un, mais deux claqueurs qui erraient dans le coin. C'était un tireur hors-pair, il lui restait quelques balles dans son fusil, mais il ne pouvait vraiment pas se permettre de faire du bruit. Ces petites merdes ont l'ouïe fine. Même s'il avait réussi à distancer la horde précédente, qui sait ce qu'il y avait encore aux alentours. Ce n’était vraiment pas le moment d'attirer l'attention, sachant qu'ils étaient deux, les prendre à revers, était peine perdu. Il perdait déjà énormément de temps à les combattre. Plus il se battait, plus la "petite fille" s'éloignait de lui et ça, ça ne lui plaîsait vraiment pas du tout.
Après avoir analysé les alentours, il aperçu à environ trois, cinq mètres d'ici, dans le deuxième immeuble en ruine à droite de ces claqueurs, une fenêtre ouverte. Il prit le temps de contourner silencieusement ces affreuses têtes de champignons avariées. Arrivé devant l'immeuble en question, il pouvait entrevoir le parc un peu plus loin, mais il semblait qu'il n'y avait rien aux alentours. Maintenant, reste à savoir s'il y avait quelque chose à l'intérieur de cet immeuble. Il fouilla aux alentours si il ne trouvait pas une brique ou une vieille bouteille en verre. Par miracle, il y avait encore quelques bouteilles abandonnées sous le buisson à côté. Il jeta donc cette fameuse bouteille. Rien. Le quadragénaire se faufila à l’intérieur. Il semblait avoir atterri dans une chambre à l'abandon. Il fouilla dans son sac pour récupérer sa lampe torche, cela l'aidera à y voir plus clair. Bingo, c'était bien une chambre. Il alla farfouiller dans l'armoire à la recherche de nouveaux habits. Fort probable que ceux-ci ne soient plus propres, mais aux moins, ils ne seront pas imbibés d'eau. Malheureusement, il n'y avait aucun vêtement pour homme. Fatigué, éreinté, exténué de cette dure journée, Joël se laissa aller, s'affaissant dos au mur. Il passa sa main maculé de sang dans ses cheveux dru et grisonnant. Vivement que ce temps cesse, ça ne le faisait que le ralentir. Il espérait un ciel plus clément pour demain, que le soleil le réchauffe un peu de cette misère.
La gamine ... Où était-elle ? Etait-elle au moins à l'abri de la pluie ? À l'abri de ces monstres ou de ces mercenaires ? Et si elle venait à rencontrer des Lucioles, que vont-ils lui faire ? Son cerveau fulminait. Cette nuit, comme la majorité de ces autres nuits, il ne dormait quasiment pas, encore moins depuis le départ de la jeune-fille. Depuis quelques semaines, après être partie à sa recherche, ses insomnies étaient plus intenses. Il se faisait un sang d'encre pour elle. Si elle venait à mourir seule au milieu de nul part par un de ces monstres ou par un de ces êtres humains avide de cruauté, il ne se le pardonnerait jamais. C'était devenu une belle jeune-femme forte et pleine de ressource, savoir tout simplement qu'elle risquait sa vie, le contrariait. Elle était comme sa fille. Pourquoi ne l'avait-elle pas attendu ? Pourquoi ne pas avoir demandé son aide ? N'était-il rien à ses yeux ? Aveuglée par la haine, elle avait foncé tête baissé pour venger le meurtre de sa bien-aimée. Il savait ô combien ce que cela faisait de perdre un être cher. La douleur était à son paroxysme. Difficile de panser les plaies, c’était plus tentant de se laisser consumer par la colère, mais elle n'était pas seule. Il l'aurait aidée sans problème à prendre sa revanche. Joël effleura une dernière fois sa montre qui avait cessé de fonctionner depuis bien des années et ses paupières se fermèrent doucement le laissant sombrer dans ses pires cauchemars.
Sans l'ombre d'une hésitation, le quadragénaire planta la lame dans la paume de la main du survivant qu'il avait capturé. Il l'avait attaché pour ne pas qu'il s'échappe. Du sang commença à sortir, s'écoulant lentement. Joël fit glisser la lame doucement jusqu'à l'index arrachant un cri de douleur à sa victime, mais ce dernier ne crachait toujours pas le morceau. Il était déterminé à connaître la vérité. il savait pertinemment que ce connard avait croiser le chemin de la jeune femme. Quelques heures auparavant, il avait espionné la conversation de ses camarades et lui. Ces pillards étaient aussi à la recherche d'une femme brune ayant quelques tâches de rousseur et une cicatrice à l'arcade sourcilière droite, qui leur aurait voler des vivre. Nul doute que c'était elle. Méticuleusement, il fit glisser la lame sous l'ongle de sa proie et commença à lui arracher très délicatement l'ongle de son pouce. Pas besoin de réitérer son mouvement, le gars parla sans détour.
Enfin ! Il s’était écoulé plus de quinze jours depuis le départ de la « petite fille ». Les indices qu’il avait trouvés jusque-là étaient encore maigre, mais aujourd’hui s’était son jour de chance. Au vu des informations qu’il avait collectées, il avait pu déduire qu’elle se rendait à Seattle. Les tueurs de Dina seraient installés là-bas. Quelque chose l’inquiéta davantage. Il était fort probable qu’une partie des Lucioles soit aussi installé là-bas. Même s'il avait tué le chef de la Milice, il est fort probable que certains d’entre eux aient eu connaissance du fameux remède miracle, et ils n’hésiteraient pas à la tuer pour essayer de sauver l’humanité, qui était déjà une cause perdue.
Conscient de son choix égoïste, il n’avait pas pu se résoudre à laisser la vie de la gamine entre les mains de ce groupe qui avait pour conviction de trouver un remède, mais de là à sacrifier un enfant, cela s’était avéré trop difficile pour lui. Il était vrai qu’il avait également menti par omission mais c’était pour mieux la protéger et la préserver de ce monde de merde. Elle lui avait apporté énormément après la mort de sa fille Sarah, il la considérait réellement comme sa propre fille. Il ferait tout ce qu'il fallait pour être un bon père à ses yeux.
Avant de reprendre la route, il était primordial de ne laisser aucunes preuves. Joël s'approcha de sa proie et lui brisa la nuque.
Après quelques jours de marches, le vieux barbu arriva à Seattle. En cours de route, il avait pu se restaurer à nouveau et se munir de nouvelles armes ainsi que de munitions. Au fil des ans, même après avoir quitté les chasseurs, il avait aiguisé son sens de l’orientation et son flair. Il avait le pressentiment que la gamine n’était pas loin, mais que les ennemis étaient encore bien plus près et en très grand nombre. Il fallait impérativement qu’il la retrouve au plus vite, avant que quelqu’un lui tombe de dessus, ne la fasse prisonnière, ne la torture ou pire, ne la tue.
Le bruit d’un moteur se faisait entendre à deux pâtés de maison. Il se cacha dans les hautes herbes et commença à analyser la situation. Il y avait trois mecs armés et un autre qui conduisait le quatre-quatre. Il n’y avait personne d’autre à l’horizon. Ils semblaient tous tendus. Merde. Ces connards décidèrent de s’arrêter à deux pas de lui : «
— Allons y les gars, faut fouiller ce bâtiment. Je crois bien avoir vu cette petite garce entrer à l’intérieur de celui-ci. »
Il allait lui en foutre des garces dans sa gueule. Si un de ces bâtards osait toucher à un seul de ses cheveux, il allait les massacrer jusqu’au dernier. Avant que cela se produise, il prit les devants, et s’approcha du véhicule laissé par les pillards. Ces imbéciles, avaient laissé en évidence de quoi faire des cocktails molotov. Il prit avec lui le nécessaire et regarda autour de lui. Son regard était rivé sur le bâtiment qu’ils étaient en train de fouiller. Il aperçut à travers les fenêtres, une silhouette aux cheveux bruns avec quelques cheveux attaché en arrière, courir. Il s’approcha discrètement pour mieux voir. Cette fameuse silhouette, descendue par un vieux tuyau pour s’enfuir et semer ses ennemies. Ellie ! Il ne pouvait se permettre de scander son nom, et alerter les bandits qui étaient à ses trousses. Il fallait qu’il trouve une solution assez rapidement pour attirer l’attention de ces hommes, sans perdre la gamine de vue. Instinctivement, il accourut à la voiture. Tant pis, si on le repérait, du moment qu’Ellie était hors de danger, c’était tout ce qu’il lui importait. Il démarra le quatre-quatre avant de fuir derrière un vieux restaurant de hamburgers délabré. Par chance, deux des quatre hommes sortaient de l’immeuble. Que ne fut pas la surprise, de ne voir personne. Ces deux imbéciles s’approchèrent de la voiture. Le vieux barbu avait préalablement préparé une bouteille, où un tissu imbibé d’alcool y était introduit et alluma à l’aide d’une des allumettes qu’il portait en permanence sur lui. Il jeta avec dextérité la bouteille contre la voiture. Une énorme explosion détonna aux alentours, faisant sortir les deux autres hommes en toute vitesse.
Maintenant qu’il avait détourné l’attention des pillards, il devait retrouver Ellie coûte que coûte. Il lui avait semblé qu’elle était partie sur la gauche du bâtiment en direction du cinéma qu’il avait remarqué quelques minutes auparavant. Il sprinta en espérant qu’il n’était pas trop tard. Mais dans quelle direction avait-elle bien pu partir après? Il analysa les alentours et vit une boutique de BD juste à côté. Pourquoi pas, après tout, c’était grâce à lui qu’elle avait découvert ces superbes comics.
Malheureusement, il n'avait pas le temps de se remémorer tous les bons souvenirs qu'il avait partagés avec Ellie. Il contourna le bâtiment en espérant trouver une ouverture plus accessible. Soudain, une lourde détonation se fit entendre au loin. Il y avait de nouveaux ennemis à proximité. Par chance, il vit Ellie courir dans sa direction, mais cette dernière ne semblait pas l’avoir vu, car elle dévia légèrement dans une autre direction pour se cacher, paniquée à l’idée de se faire repérer. Cette inconsciente était à deux doigts de se jeter dans la gueule du loup, car c’était là d’où venait une autre explosion. Malgré son âge, le vieil homme était toujours aussi rapide et eut le temps de rattraper la gamine. N’ayant pas le choix de la prendre par surprise, il mit sa main devant sa bouche pour ne pas faire de bruit et l’entraîna avec force et sans grande difficulté dans une ruelle à côté à l’abri des regards.
Fort heureusement, qu’il avait été là. Deux voitures roulèrent dans les parages. Pour ne pas inquiéter davantage Ellie, il la relâcha doucement la laissant se retourner vers lui. Ses pupilles s'écarquillèrent de surprise. Elle ne s'attendait vraiment pas à le voir ici et maintenant. Les sourcils froncés, le regard de la « petite fille » se fit plus dur. Sa présence ne l'enchantait guère. Sa petite trogne d'enfant rebelle était toujours aussi mignonne. Il était vrai qu'avant que Joël parte en expédition, ils s'étaient pris la tête pour des broutilles. Mais que voulez-vous, encore à cet âge et même dans un monde apocalyptique, les jeunes gens faisaient encore des caprices.
Ellie lui chuchota d’un ton un peu irrité :
— Tu peux me dire ce que tu fous là ?
— Tu croyais vraiment que j’allais te laisser faire ça toute seule ?
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