Une lueur dans l’obscurité

Chapitre 1 : Une lueur dans l’obscurité

Chapitre final

3518 mots, Catégorie: G

Dernière mise à jour 19/07/2023 10:46

Une lueur dans l’obscurité


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Cette fanfiction participe au Défi d’écriture du forum Fanfictions.fr :

Une bouteille à la mer (juillet août 2023)


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Le doux soleil de mi-l’an éclairait les rues désertes de fin de journée, baignant dans son agréable lumière le sourire d’une enfant qui gardait fermement serré contre elle un petit objet transparent. Sa chevelure brune ondulait à chaque pas que la fillette faisait, et adoptait de doux reflets cuivrés qui rappelaient la chaleur de la journée qui s’achevait paisiblement. Elle était si fière de sa trouvaille, elle devait la rapporter à son mentor. Peut-être même cela lui donnerait-il le sourire, à lui qui jamais ne se laissait envahir par des sentiments agréables. Lorsque, parfois, elle apercevait ses lèvres s’étirer vers le haut, elle-même ne pouvait s’empêcher de l’accompagner. Elle l’aimait beaucoup, et se réjouissait de le voir heureux, quand bien même cela pût être éphémère.

Cheydinhal était étonamment tranquille. Les marchands avaient rangé leurs étals, ou bien fermé à double tour l’entrée de leurs boutiques ; le forgeron avait cessé de frapper l’enclume de son marteau ; seul le chant des oiseaux qui appelaient les lunes à s’élever résonnait, sublimé par l’écoulement de la rivière qui murmurait un peu plus bas.

C’était justement sur les berges de celle-ci qu’elle avait fait la découverte d’un petit trésor. Les manches encore un peu humides de les avoir plongées dans l’eau pour en extirper sa trouvaille, l’enfant se demandait si elle allait se faire gronder pour sa prise de risque inutile. Elle avait pourtant pied, et savait nager. Mais depuis cet indicent deux mois plus tôt, son mentor préférait la voir loin de la rivière Corbolo, et de toute source d’eau susceptible de la noyer. Après tout, elle avait bien failli y perdre la vie, balancée là un peu par hasard sans trop comprendre ce qui lui arrivait. S’il n’avait pas été là pour l’en extirper…

Elle secoua la tête, préférant éviter de penser à tout cela. Elle lui était redevable, point final. Mieux valait ne pas ressasser ces désagréables souvenirs, qui se mêlaient à d’autres, tout aussi traumatisants. Le plus important était qu’elle s’était trouvé là une nouvelle famille, et un mentor qui tenait à elle. Et c’était précisément pour cette raison qu’elle lui rapportait son petit trésor, pour qu’ils l’ouvrissent ensemble.

« Qu’est-ce que tu as là ? »

L’enfant avait levé les mains, mettant sous le nez de l’adulte l’objet translucide pour qu’il le vît. L’homme, un Impérial au milieu de sa vingtaine, perdit son air renfrogné, gagnant à la place une mine amusée, presque enjouée. Il replaça derrière son oreille gauche une mèche rousse qui s’était libérée sous la brise, et se saisit de la main droite de la bouteille de verre teinté que la fillette lui tendait.

« Une bouteille à la mer ! s’exclama-t-elle en piaillant de joie.

— À Cheydinhal, alors que la baie de Topal et la mer Abécéenne sont si loin ? »

La petite acquiesça vivement. Elle ne se trompait pas : elle avait bien trouvé cette bouteille dans l’eau, et l’expression parlait de bouteille à la mer, non pas à la rivière ! Il ne releva pourtant pas, et sembla accepter ce fait aussi étrange pût-il être qu’une bouteille à la mer eût échoué dans une des villes les plus intérieures de la province. Le seul contact aquatique de celle-ci avec les océans se trouvait dans la rivière Corbolo, qui prenait sa source plus haut dans les montagnes de Valus et se mêlait, plus bas, à la Niben qui, quant à elle, se vidait bien plus au sud dans la baie de Topal. Pour que la bouteille eût remonté tous ces cours d’eau afin de parvenir jusqu’à Cheydinhal en un si bon état, elle devait assurément avoir été guidée par les Divins.

« Dites, vous voulez bien l’ouvrir, monsieur Cicéron ? »

Elle continuait de le vouvoyer, même après ces deux mois qu’ils venaient de passer ensemble. Cette marque du respect qu’elle lui vouait ne semblait guère vouloir disparaître. Mais il l’acceptait malgré tout, et ne la réprimandait pas. Il y avait, dans cette voix fluette, une douceur et une innocence qui ne lui déplaisait pas, à voir le timide sourire qui se dessinait sur son visage creusé par la fatigue.

« Moi j’y arrive pas, avec mes petites mains toutes mouillées.

— Tu es encore allée jouer dans la Corbolo, non ? »

Elle baissa honteusement le nez. Il lui tapota doucement sur l’épaule.

« Je ne vais pas te punir pour ça, souffla-t-il. Fais juste attention, s’il te plaît. On ne sait jamais quand la rivière peut se réveiller. Il vaut mieux que je sois avec toi dans ces moments-là, Aemillia. »

C’était leur petit secret. Ils se disaient que la Corbolo prenait parfois vie, et cherchait à attraper les enfants qui passaient près d’elle. De cette façon, il avait pu adoucir la peine de l’enfant, et la peur de l’eau qui pouvait parfois la gagner lorsqu’ils s’en approchaient. Dans ces moments-là, elle lui serrait la main, et il la rassurait en lui montrant que l’eau dormait, et n’allait pas s’en prendre à elle, lui répétant que, tant qu’elle serait à ses côtés, il ne lui arriverait plus rien.

« Allons bon. Qu’est-ce que c’est que ça ? »

Il arracha de son support le petit bouchon de liège qui venait sceller la bouteille – à l’odeur, il devait s’être agi d’une bouteille de vin de Tamika – et extirpa le petit bout de parchemin roulé sur lui-même et maintenu en place par une ficelle nouée. Aemillia sautillait sur place, incapable de rester tranquille, bien trop impatiente de découvrir le contenu du message qui lui était parvenu à travers les eaux.

« Est-ce que c’est une lettre ? Une carte au trésor ? Oh, j’ai lu des histoires où des pirates donnaient l’endroit où ils avaient caché leur or sur des cartes, c’est ça ? »

 Les sourcils de l’Impérial se froncèrent, obscurcissant ses yeux foncés. Il sembla se concentrer sur le message qu’il lisait, ignorant les piaillements de l’enfant à ses côtés qui, pourtant, ne perdait pas une occasion pour tenter d’apercevoir un bout de texte, en vain. Puis, après quelques minutes passées à batailler ainsi, elle finit par accepter la défaite, et s’assit aux côtés de son mentor, sur le banc où il avait dû guetter pendant de longues minutes la cible de son dernier contrat en date.

« Ce… Ce n’est pas un message pour une enfant, grommela Cicéron en froissant le parchemin, le réduisant à l’état de boule de papier illisible. C’est une vilaine personne qui dit de vilaines choses.

— Oh… »

La déception était grande, mais Aemillia la balaya bien assez rapidement, une nouvelle idée bien plus palpitante prenant place dans son esprit pétillant.

« Et si on envoyait nous aussi un message ? proposa-t-elle alors, se remettant subitement sur ses petites jambes en sautillant. Comme ça quelqu’un pourra le trouver et ça le fera sourire ! »

L’optimisme à toute épreuve de la fillette donnait du baume au cœur de ceux qui la voyaient évoluer jour après jour dans cet environnement où elle avait trouvé une nouvelle famille, Cicéron y compris. Pour la première fois depuis qu’elle le connaissait, elle l’entendit rire franchement, et elle ne put s’empêcher bien longtemps d’unir sa voix à celle de l’Impérial.

« Tu veux bien aller chercher ce qu’il faut ? Je dois garder un œil sur la dame pour le travail. Tu fais bien attention derrière toi, d’accord ? »

Il ne lui fallut guère plus d’indications, et elle se rua jusque dans la demeure où vivait toute leur famille qui n’était liée par le sang, un véritable monument troglodyte creusé sous Cheydinhal, et où elle amassa aussi vite qu’elle le put tout le nécessaire d’écriture. Elle emprunta à Garnag, un Orque au premier abord renfrogné mais qui cachait un véritable cœur d’or qu’il dévoilait en présence de l’enfant, quelques parchemins dont il n’avait plus l’utilité, avant de subtiliser à Sedyni, une elfe noire adepte de la magie – bien qu’Aemillia ne parvînt à mémoriser l’école à laquelle elle se rattachait –, un pot d’encre à demi plein et une plume. Une fois ses trésors en main, la fillette se hâta de regagner la surface, où Cicéron l’attendait, toujours assis sur ce banc. Cependant, elle le remarqua bien assez vite, la dague qu’il gardait à la ceinture était légèrement tachée de sang.

« Allons, tu as fait vite ! félicita-t-il en l’aidant à se débarrasser des objets qui encombraient ses petits bras.

— Je ne voulais pas vous laisser seul, monsieur Cicéron ! répondit-elle gaiement. Et j’ai réfléchi au message qu’on pourrait écrire ! »

Elle s’agenouilla sur le sol, se servant du banc comme d’une table d’écriture. Sans qu’il n’eût grand-chose d’autre à faire pour l’aider que d’ouvrir le pot d’encre, il la regarda tremper dans le liquide de la couleur de la nuit le bout de la plume, avant de commencer à tracer quelques lettres un peu hésitantes.

« Au début je voulais écrire à mon papa, expliqua-t-elle. Il doit encore travailler à la Cité Impériale. Mais je me suis aussi dit que ça serait bien si c’était un enfant comme moi qui trouvait la bouteille. Ça pourrait lui donner l’idée de faire pareil, et il rendrait lui aussi d’autres personnes heureuses comme ça.

— Tu as beaucoup cogité en quelques minutes, sourit Cicéron en déchiffrant par-dessus l’épaule de l’enfant les lettres soignées bien que tremblotantes. Qu’est-ce que tu vas dire dans ta lettre, alors ? »

Aemillia leva le nez, fixant un instant le nuage à la vague forme de poisson qui passait au-dessus de sa tête, avant de répondre.

« Que je m’appelle Aemillia, que mon meilleur ami c’est vous, qu’on habite à Cheydinhal et que je suis très très heureuse avec ma nouvelle famille ! »

Elle afficha un immense sourire contagieux, auquel il répondit en riant. L’honnêteté et la sincérité spontanée des enfants les rendaient incapables de mentir, et la petite le prouvait une fois de plus. Elle comprenait vite, parfois même sans que quiconque ne lui expliquât, et on la félicitait souvent pour ça. Certains membres de la famille lui caressaient affectueusement la tête en la remerciant pour sa bonne humeur, dont ils avaient cruellement besoin en ces temps difficiles. Cicéron était l’un d’eux, bien qu’il ne lui communiquât que rarement sa gratitude. Pour elle, c’était déjà suffisant de le voir sourire et de l’entendre rire.

« Et je vais faire un dessin de nous deux aussi ! Comme ça si un jour la personne qui trouve ma lettre veut nous rencontrer, elle saura qui on est et à quoi on ressemble !

— Tu as raison, acquiesça-t-il, c’est une bonne idée. Tu pourras te faire de nouveaux amis comme ça.

— Oui ! Même si moi, ça me suffit si je n’ai que vous comme ami, monsieur Cicéron ! »

Prenant tout juste le temps de remarquer combien sa déclaration innocente avait bouleversé l’Impérial, elle se repencha sur son manuscrit, noircissant d’encre le parchemin à l’aide de ses gribouillages soignés.

 

Ils décidèrent d’envoyer la bouteille à la mer – enfin, à la rivière – au cours de la nuit, lorsque personne ne les verrait faire. Seule Masser les observait, formant un agréable croissant au-dessus de leurs têtes, éclairant faiblement le sentier qu’ils empruntèrent jusqu’aux bords de la Corbolo, là où le courant était le plus fort. Secunda, quant à elle, était cachée sous l’horizon, préservant timidement sa forme en attendant de la dévoiler lorsque viendrait le jour suivant. Ils s’étaient amusés à observer le ciel étoilé, quelques nuits plus tôt ; Aemillia avait retenu tout ce que Cicéron avait pu lui enseigner au sujet des astres, et s’amusait à répéter sa leçon à quiconque souhaiterait l’écouter.

Et lui tendait l’oreille dès que la légère voix s’élevait pour parler de la ronde du soleil, ou bien de celle des lunes, appelant à lui des souvenirs agréables d’un temps révolu auquel il repensait avec nostalgie. Cette petite lui rappelait sur bien des points la femme qui lui avait tout appris ; en lui inculquant ce maigre savoir qu’il avait lui-même hérité de sa propre mentor, il faisait vivre l’héritage de cette dernière à travers cette enfant qu’il espérait promise à de grandes choses.

Aemillia lui tenait fermement la main, comme si elle allait le perdre dans l’obscurité si elle lâchait prise. Lui n’y voyait pas d’inconvénient ; elle était sage et obéissante, elle n’était pas difficile à vivre. Et il y avait quelque chose d’adorable dans la façon qu’elle avait de glisser ses petits doigts dans sa paume, et de maintenir fermement de l’autre bras la bouteille rebouchée qui contenait son précieux message.

« Vous pensez que quelqu’un la trouvera ? demanda-t-elle timidement en levant le nez vers lui, le fixant de ses yeux virides brillant dans le noir.

— Je n’en doute pas. Qui ignorerait l’appel d’une petite fille toute gentille comme toi ? Peut-être même qu’on te répondra, et que tu retrouveras cette bouteille dans quelques semaines ou quelques mois, avec un nouveau message dedans. »

La perspective enchanta l’enfant, qui sautilla de joie en riant. Elle était si douce et innocente, c’était à croire qu’elle n’avait pas conscience du monde sordide qui l’entourait. Mais juste une fois, à cette occasion, Cicéron balaya de son esprit les pensées négatives. Les temps étaient durs, et la situation quelque peu critique par moments, et pourtant la présence de la fillette le réconfortait. Il avait encore du mal à s’habituer à son prénom, porteur d’une signification à ses yeux qu’elle ignorait et dont il valait mieux qu’elle ne sût rien, mais l’appeler par ces quelques syllabes le rendait heureux.

« Allez, viens, on va la jeter depuis le pont. Elle ira très loin comme ça. D’accord ?

— D’accord ! »

Les planches de bois craquelèrent sous leurs pas, et des grillons réagirent au bruit ainsi né en stridulant, tandis qu’une chouette au loin hulula doucement. Cheydinhal était bien tranquille, de nuit ; c’était le moment qu’ils privilégiaient pour sortir, car personne ne viendrait les embêter si tout le monde dormait. La chaleur de la nuit se voyait diminuée par le souffle du vent, la brise caressant leurs visages et faisant naître sur la surface de l’eau quelques petites vagues qui eurent tôt fait de s’apaiser en se mêlant au reste de la rivière.

Au loin, un garde faisait sa ronde, torche à la main. Il les observa depuis sa position, avant de leur faire un signe de la main. Comprenant qu’il s’agissait là de deux promeneurs nocturnes, il ne vint pas à leur rencontre, les laissant vaquer à leurs occupations. Peut-être que, de loin, ils ressemblaient à un père et sa fille. Bien trop jeune pour endosser ce rôle à son goût, Cicéron ne voyait pourtant pas cela d’un mauvais œil. Aemillia était sa protégée, comme une petite sœur, qu’il se devait d’aider et d’éduquer, et il semblait, à voir la mine réjouie de l’enfant à chaque fois qu’elle l’appelait, que cela ne déplaisait pas à la principale concernée.

« Tu es prête ?

— Finalement, gémit Aemillia en lui tendant la bouteille, je veux bien que vous la lanciez, monsieur Cicéron. Je suis trop petite, elle va pas aller assez loin si c’est moi… »

Dans sa main, qui paraissait si minuscule, le trésor semblait quant à lui gigantesque. Cicéron s’agenouilla religieusement, et prit doucement le récipient, d’un geste presque cérémonieux tant il comprenait combien la valeur que l’enfant accordait à cet objet était immense. La bouteille vint se loger entre ses paumes, trouvant alors sa taille diminuée au creux de ces grandes mains.

« J’ai une idée, commença-t-il. Je ne vais pas la lancer, mais je vais t’aider à le faire. Tu verras, elle ira si vite et si loin qu’elle fera le tour de Nirn avant d’être ramassée par quelqu’un ! Tiens, reprends la bouteille. »

Elle s’exécuta, récupérant son bien, et le serrant à nouveau contre elle. Sa robe légère émit un petit bruit en se repliant contre elle et, pour une raison qui échappa à Cicéron, cela l’émut. Il y avait dans l’innocence d’Aemillia quelque chose qui le chamboulait. Pour cette enfant, il était prêt à tout – ce fut en la prenant dans ses bras afin de la surélever qu’il le réalisa. Ce regard pétillant de joie tandis qu’il contemplait l’immensité de la rivière qui disparaissait dans la nuit, ce rire cristallin qui parvenait à ses oreilles, accompagné de petites exclamations de surprise, cette pureté qui transparaissait dans chacun de ses actes et paroles – il voulait protéger tout cela, de tout son être.

« Tu es prête ? Allez, lance ! »

Jamais il n’aurait de descendance, c’était un fait. La seule personne avec laquelle il aurait pu s’imaginer une vie un tant fût peu normale n’était plus. Mais, sur la route qu’elle lui avait tracée, il avait trouvé cette pauvre orpheline, et ensemble ils pourraient construire quelque chose – une « famille » dont ils seraient fiers, et qu’ils chériraient plus que tout.

Aemillia lança sa bouteille de toutes ses forces. Perchée dans les bras de Cicéron, elle avait pris suffisamment de hauteur pour que le récipient planât quelques secondes, avant de heurter la surface de l’eau dans un bruit très amusant qui provoqua un éclat de rire chez l’enfant. Remerciant mille fois l’adulte grâce à qui elle avait pu mener sa petite entreprise à bien, elle se tourna vers lui en gigotant, avant d’entourer son cou de ses petits bras, et de l’enlacer.

« Merci beaucoup ! répétait-elle sans cesse. Merci monsieur Cicéron ! »

Il la reposa doucement sur le ponton. La bouteille avait complètement disparu de leur vue. Voilà qu’elle entamait son périple à travers les eaux cyrodiilennes, jusqu’à sa prochaine destination.

« Tu sais, sourit-il en s’agenouillant, se mettant ainsi à hauteur de visage pour l’enfant, tu n’as pas besoin de me vouvoyer, ni de me dire tout le temps monsieur. Tu peux juste m’appeler par mon prénom, Aemillia. »

Elle écarquilla grand ses beaux yeux verts. Ils brillaient aussi intensément que les plus rares des pierres précieuses. S’il voulait être honnête avec lui-même, Cicéron se dirait alors que, pour lui, elle avait bien plus de valeur encore que ces vulgaires cailloux.

« Après tout, toi et moi nous sommes comme une famille. Tu n’es pas d’accord ? »

Aemillia secoua la tête. Jamais elle n’avait affiché de sourire aussi resplendissant jusqu’alors. L’expression qu’elle dévoilait là était la définition même du bonheur.

Et pour rien au monde il ne voulait lâcher cette petite lumière qui éclairait la nuit à ses côtés.

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