La vraie vie de l'autre coté du monde - Tome II

Quand il se réveilla, après un temps incertain, il entendis a nouveaux des bruits autour de lui. Des sons actifs, de marches et de paroles comme dans un endroit fréquenté. Il ouvrit les yeux et, de sa vue fatiguée redevenue claire, il vit très bien qu'il était dans un lit, sous une tente a coté d'autres matelas ou étaient quelques autres hommes plus âgés.

-Ah, le voila qui se réveille !

Entendis il a coté de lui. Il put alors voire une jeune femme en robe de servante tremper un linge dans une bassine d'eau a coté de lui. Elle lui appliqua ensuite ce petit tissu blanc sur le front avant de se mettre droite a coté de lui.

-Comment vous sentez vous ?

Il était en train de reprendre ses esprits, il avait perdu ses repères et tentant tant bien que mal de les retrouver. Il ne fit pas grandement attention à la question qui lui était posée, ni même à ce qu'il avait sur le front bien qu'il sentait son contact mouillé sur sa peau. Les yeux entrouverts, il balança sa tête d'un côté puis de l'autre du lit pour essayer de voir ce qui l'entourait, d'une vision assez floutée.

- Où suis-je ... ?

Demanda-t-il d'une voix un peu faible et perdue. Il n'avait pas toutes ses forces.

-Au campement de la légion Valeria, a quelques lieux de la ligne de front.

- La légion Valeria ... ?

Répéta-t-il, d'une voix déjà un peu plus forte. Cela lui disait quelque chose, et ce souvenir l'aidait à se reprendre. Après un petit temps, il tenta de se relever en soulevant son dos, mais il s'en retrouva empêché par un mal de tête qui l'attendait au tournant. Il plissa les yeux sous la souffrance. Il avait peut être repris, mais la perte de son sang lui jouait encore des tours.

- Uh …

La gouvernante se remit a border les draps de son lit bien rapidement.

-Ne vous levez pas encore. Pour le moment vous ne pouvez rien faire. Vous avez perdu beaucoup de sang.

Il n'eut d'autre choix que de s'allonger de nouveau. De toutes façons son corps ne le supportait pas encore. Allongé, il regardait le plafond de la tente qu'il voyait maintenant assez clairement. Il gardait toujours les yeux plissés à cause du mal de tête, il essayait de se remémorer ce qui lui était arrivé, et donc pourquoi il se retrouvait ici. Il se revoyait au beau milieu de nulle part avec Rory, en train de marcher, avant de se faire surprendre après avoir senti quelque chose, et de recevoir une flèche en pleine jambe. Pour le moment, il n'arrivait pas à se souvenir davantage.

Le soir venus, a l'heure du repas, Seiya fut pour ainsi dire redressé par le personnel soignant pour pouvoir manger le repas du camp. Il était bien sur essentiel pour lui de s'alimenter pour reprendre les forces qu'il avait perdu. Alors qu'il était en train e manger sa gamelle, Rory débarqua dans la tente, cherchant quelqu'un du regard qu'elle sembla avoir trouvé après avoir bloqué ses yeux sur le garçon. Elle arriva vers lui, toute guillerette.

Il était sur le point de prendre une bouchée de son repas, lorsqu'il fut interrompu par cette voix guillerette vers laquelle il se tourna calmement, d'une mine encore un peu fatiguée. Après avoir vu ce qui il s'agissait, il regarda de nouveau son plateau sans montrer de réaction.

- Oui, ça va …

Répondit-il avant de prendre sa bouchée. Comme d'habitude, il ne se montrait pas forcément amical. Quoique, peut être que cette réaction n'était pas due à son côté asocial, mais à quelque chose d'autre.

-Navrée pour la flèche de l'autre jour, je me sens un peu responsable a cause de ça...

- Tu n'as pas.

Répondit-il presque immédiatement, après avoir avalé sa bouchée. Une fois chose faite, il baissa un peu plus son visage en direction du plateau. Il était vraiment fatigué, mais il y avait quelque chose de plus, quelque chose qui donnait un ton de tristesse à son visage, chose qui était très rarement visible. Après un bref moment d'arrêt, il reprit.

- Je suis encore trop faible …

Elle pencha son visage de coté en le regardant.

-C'est surement pour ça que le conseil s'était opposé a ce que tu viennes non ?

Ça, elle n'avait pas vraiment besoin de le rappeler, car il s'en rappelait très bien lui-même. D'ailleurs, il en prit une petite mine agacée, encore plus fatiguée sans ne rien répondre. En fait, il y pensait déjà avant son arrivée.

- …

Rory le regarda en mettant ses deux mains sur ses hanches, satisfaite de la réaction du garçon.

-Au moins tu a pus te rendre compte de ton erreur. La ou on aurait échoué, c'est si tu t'étais obstiné a croire que ta place était ici. C'est sur que le projectile t'a traversé comme du beurre, la ou nous n'aurions rien sentit ou presque. Mais c'était peu. Certains forcené de ton genre n'en sont tout simplement pas revenus, ou avec des membres en moins.

Elle regarda alors vaguement la salle, d'un regard un peu perdu dans le vide.

-Maintenant que la légion est la on va pouvoir souffler et relâcher le stress qu'on a accumulé. On a plus grand chose a craindre, même si les Argons lancent une offensive.

- En gros ... Tu es en train de me dire qu'il serait préférable pour moi, et pour vous que je rentre.

C'était à la fois une affirmation et une question, une question rhétorique. Il savait très bien que c'était ce qu'elle avait insinué. Il était perspicace, mais le fait est qu'il y pensait lui-même lui avait facilité la tâche.

-Bah...

-C'est préférable oui.

Répondit alors la Major qui rentra dans la tente a son tour, toujours une cigarette au bec. Elle se mit a coté de Rory qui fit un garde a vous a sa supérieur avant de tourner les talons et quitter la salle. Maintenant seul avec Colombus, celle ci cracha une gerbe de fumée avant de se la faire retirer des lères par la gouvernante qui l'écrasa au sol.

-Pas de cigarette ici !

Sur le moment la Major resta la bouche entrouverte avant de reprendre comme de rien.

-Pour toi le front s’arrête ici. Mes craintes ont été confirmées et tu n'es pas prêt pour cet endroit. Mais tu le savais deja, tu y est allé en connaissance de cause. Je ne me suis pas opposé a ta décision, je l'ai presque appuyée pendant la réunion. Parce que des jeunes comme toi, on en a trop dans nos bureaux de recrutement. Ils arrivent tous les yeux pleins d'étoiles et la fleur au fusil, pensant que la guerre sera finit pour l'hiver et que ce sera simple. Mais une fois dans la boue et le sang avec l'estomac au sol, les étoiles ne sont plus aussi brillantes qu'avant.

Elle sortit une nouvelle cigarette de sa poche qu'elle apporta a la bouche, sans l'allumer cependant.

-J'ai risquer la vie d'une légende dans ce duo, en la mettant avec toi. Mais j'espère au moins que ce qui te sera arriver t'auras montré la voie a suivre. Tu n'es pas fait pour cette guerre. Pas encore. Retourne sur l'autre continent, aide les conflits la bas, forge toi une expérience, et gravis les échelons. Seul les déesses n'ont pas besoin d'années de formation.

Elle lui tendit ensuite un parchemin, qu'elle posa sur son chevet.

-Soldat, vous êtes renvoyés de mon unité sur ma demande. La validation de ce rapport par les déesses n'est qu'une question de temps. Vous rentrerez au camp général de ce front avec les autres blessés ou qui ne sont lus au front. Ce sera notre cas aussi si les déesses jugent que la légion peut se débrouiller seule.

Après cette brève explication, qui ressemblait davantage à un discours de renvoi, le jeune homme posa son regard sur le parchemin qui venait d'être posé à côté de lui, et qui expliquait bien son expulsion de l'équipe, ainsi que les raisons de ce départ anticipé. Il le regardait fixement, le visage rigide. Ni surprise, ni étonnement, ou alors seulement une pincée. Comme quoi, il s'y était sûrement préparé, il le savait que tôt ou tard, surtout tôt, la chose allait arriver. Au fond de lui, il savait que cette bataille n'était pas la sienne, et qu'elle servait davantage d'avant-goût à la guerre, qu'une véritable pratique. Mais ... le fait est que ce renvoi lui montrait qu'il était encore faible, trop faible, une chose qu'il ne supportait pas. Et cette faiblesse, il la détestait plus que tout au monde. Après de longues secondes à regarder le bout de papier attentivement, il tourna lentement son visage vers son plateau repas, avant de reprendre calmement, ou presque.

- Je vois, alors c'est comme ça ... Vous aurez pris votre temps ..

-Le temps que tu comprennes de ta propre voie.

- "Ma propre voie" …

Répéta-t-il calmement. Ces mots sonnaient creux pour lui, vides, en même temps que balancer dans le vide dans sa part. Il venait d'essuyer un renvoi, après avoir été gravement blessé à la jambe. Lui dire ça à un moment pareil n'était peut être pas la meilleure chose à faire. Pour le moment, avec cet échec, il était plus occupé à se rappeler de ces échecs du passé, dont un en particulier, qui revenait en mémoire, encore et encore. Une nouvelle fois, une voix d'homme furax refit surface, prononçant quelques mots, mots qu'il prononça lui-même en même temps qu'ils résonnaient dans son esprit.

- "Bon à rien" ...

-Si tu penses que c'est ce que tu es, tu en es un. Il suffit de croire en ce qu'on veut pour qu'on le devienne. Y compris le pire.

Elle repartit alors vers la sortie de la tente, écartant les toiles de tissus de celle ci et allumant sa cigarette, avant de regarder le garçon de son œil valide. Et elle prononça, comme parfois avec elle, une parole qui résonna dans l'esprit de Seiya elle aussi.

-Tu dors debout dans ton passé. Quand va tu te réveiller, Kanie Seiya ?

Puis, elle repartit avant de se faire reprendre par la gouvernante de la tente sans rien dire a part cette phrase.

Avec cette nouvelle phrase, cette nouvelle voix qui effaçait progressivement celle de l'homme, il regardait la Major quitter la tente depuis sa table, les yeux grands ouverts, sans ne rien dire lui aussi. Il ne savait pas quoi répondre, de toutes façons il n'y avait pas de réponse, juste de l'attention.

- …

La soirée se passa ensuite sans encombre, ce qui était assez logique. Au beau milieux du camp de la légion qui s’apprêtait a reprendre le front, rien ne semblait pouvoir arriver.

Et en cette nuit assez calme, alors qu'il ferait mieux de se reposer pour reprendre les forces qu'il lui manquait, dans la tente qui lui fut attitrée pour la nuit, Seiya ne trouvait pas le sommeil, il ne voulait pas dormir. Il regardait vers le plafond, le regard à la fois fixe et perdu, des idées plein la tête. Il venait d'être renvoyé alors qu'il avait si bien parlé devant les déesses. Il était inutile de dire qu'à son retour, il allait être bien chambré, qu'on allait bien lui rappeler que tout ce qu'il avait dit n'étaient que des paroles. Il venait déjà d'être ramené à la réalité, bien qu'il en avait toujours eu conscience, mais on allait certainement l'y ramener une nouvelle fois au point de le couler dans cette réalité. Et puis, il y avait cette phrase, cette dernière parole laissée par Colombus après son renvoi: "Tu dors debout, quand vas-tu te réveiller Kanie Seiya ?"

Sur le coup, il ne l'avait pas compris, mais après de longues minutes de réflexion, il commençait à comprendre pourquoi on lui avait dit cela. C'est vrai, il avait un problème. Il était coincé dans son passé. Quelque chose restait, et ce quelque chose l'empêchait de vraiment avancer. Il allait peut être avoir l'occasion de s'améliorer pour mieux réussir la prochaine fois, mais allait-il y parvenir avec ce boulet du passé constamment attaché à sa cheville ?

Pour une raison ou pour une autre, il ne se sentait pas très bien, il avait un goût assez amer dans la bouche. Il se tourna un peu sur son lit, du côté de sa veste qui était accroché à un cintre de fortune. Il glissa sa main dans une poche, et en sortit son portefeuille, son portefeuille de l'autre monde. Il l'amena devant son visage et saisit un petit papier avec le bout de ses doigts avant de l'en sortir. C'était une photo, la seule photo qu'il avait de lui, et Kamel, enfin Kotori, lorsqu'ils étaient tous deux à un Festival de mangas comme en raffolait la jeune fille. Elle souriait grandement dans son costume, contente d'être avec lui. C'était bien la seule fois d'ailleurs, d'autant plus qu'il souriait lui aussi. Comme quoi il y avait prit du bon temps. Avoir cette photo auprès de lui, ça lui donnait d'avoir son amie à ses côtés, l'amie qu'il connaissait depuis son enfance. Et oui, en cet instant il se sentait seul, il se rendait compte de sa solitude. Il avait besoin de quelqu'un, mais il n'avait personne. Après avoir passé un petit moment à regarder la photo, il la rangea dans son portefeuille, qui lui-même fut rangé dans sa veste. Il s'allongea de nouveau complètement, ne pouvant se risquer à se tourner sur le côté à cause de sa jambe. Il ferma pour finir les yeux, dans une tentative de pénétrer dans le royaume des songes.

Le lendemain matin, Rem entra dans la tente des blessés pour chercher Seiya. Celui ci était justement hors du lit, appuyée sur la gouvernante qui s'occupait des lieux. Elle lui ajustait deux béquilles de bois, avant de se mettre devant lui, satisfaite de son travail.

-Avec ça vous devriez marcher ! Normalement un prêtre vous aurait guéri en un rien de temps, mais la blessure est si profonde qu'elle a traversé le bouclier magique...de quel niveau spirituel êtes vous donc ?

En s'appuyait sur ses béquilles nouvellement confectionnées, il se montra un peu perdu suite à cette question. Il se souvenait approximativement, mais avec la première tuerie de sa mission, son niveau dut certainement augmenter sensiblement.

- Un peu plus de trente avant mon départ ..

Sur le moment la femme fit deux pas arrière mettant son bras devant elle. C'était sans doute a première fois qu'elle croisait un si bas niveau ici.

-Hé ?! Mais qu'est ce que vous faites la ?!

Inutile de dire que la réaction de la gouvernante le blasa très rapidement. Il tourna son visage vers elle après avoir vu sa stupéfaction, la mine fatiguée. Décidément, on aimait bien lui rappeler à quel point son niveau était faible pour ce qu'il voulait faire, c'était presque de l'acharnement si même les gouvernantes s'y mettaient.

- ...

-C'est un crétin, c'est pour ça qu'il est ici !

Répliqua Rem qui se taisait jusque la. Elle s'approcha de Seiya, toujours de ces yeux de chiens.

-Le major nous convoque tous. Réunion dans sa tente. Bouge toi un peu et vas y.

Après cette convocation donnée d'une façon bien propre par la guerrière, sans même prendre la peine de le saluer, le jeune homme se mit en route en direction de la sortie de la tente en marchant comme il le pouvait avec ses béquilles de bois. Ce n'était pas forcément facile quand on n'en avait presque jamais porté auparavant. Sa jambe allait mieux, mais s'adapter à cette marche allait lui prendre un peu de temps. Il passa à côté de Rem sans s'arrêter, regardant devant lui calmement, traînant toujours une certaine fatigue avec lui, surtout une fatigue de la situation.

- Bonjour.

Elle le regarda partir, avant de suivre la marche également.

Sur le chemin qui menait à la tente de la Major, Seiya ouvrait la marche avec ses deux béquilles. Il marchait plus lentement que d'habitude, ce qui était tout à fait normal lorsque notre marche se résumait à de petits sauts en s'appuyant sur de simples maintiens de bois. Il avait le temps de repenser à cette convocation, qui à bien y réfléchir, était un peu surprenante pour lui.

- (Je ne fais plus partie de l'équipe, alors pourquoi suis-je convoqué moi aussi ... ?)

Finalement, il trouva la grande tente de son ancienne équipe, y rentrant avec un peu de peine. Tout le monde a part Glen bien sur était autour de la grande table. Quand Colombus vit les deux derniers arriver, elle se leva de son siège.

-Bien. Tout le monde est la. Je vais faire simple. La légion Valéria semble avoir la situation en main. Et les déesses nous ont donc proposés de nous retirer du front. J'ai accepté leur offre et nous parton demain vers le quartier général pour retourner au bercail.

Rory s'étira les bras a cette nouvelle, comme satisfaite avec cependant une petite mine sur le visage.

-Moh...j'aurai bien voulus rester un jour de plus…

La major regarda ensuite Seiya.

-En ce qui te concerne, tu ne fais plus partie de l'équipe, mai nous t'escorterons jusqu'a Velika et Rory reviendra avec toi. Kamael hime sama a demandé a te voir.

Kirstenia siffla alors dans son coin les bras croisés.

-Oh...ça sent le cramé…

Ça aussi, il s'y attendait bien. Il s'y attendait, mais il aurait aussi préféré ne pas l'entendre. Il lâcha un grand soupir de fatigue et d'ennui, il savait très bien ce que ça voulait dire, et ce n'était jamais bon pour lui. Dès qu'il avait droit à une entrevue, des paroles de la part de son amie d'enfance, anciennement, il avait droit à des blâmes, des réprimandes. Bref, il allait passer un sale quart d'heure. Comme s'il n'était déjà pas amoché.

- (Il n'aurait pas pu toucher un point vital ... ? C'est là que je vais me faire tuer ...)

Pensa-t-il pour lui-même en tournant un peu son visage sur le côté de manière à se mettre à part.

-On repart au bercail dans deux heures. C'est tout.

- Oh, au fait, bon rétablissement Seiya ! C'est une bonne chose qu'ils aient pu te ramener ici à temps.

Lui signala Tigre avec sa bonne humeur. Il était soulagé de voir son camarade plus ou moins en bonne santé. En retour, le jeune homme porta son regard sur lui avec son expression fatiguée juste après s'être sorti de ses pensées qui se résumaient à la façon dont il allait être critiqué, voire torturé par sa déesse. Avec son tempérament explosif, on ne sait jamais.

- Ah, merci ..

Ce fut la seule réponse qu'il donna, avant de se tourner vers la sortie de la tente de son chef, ou plutôt ancien chef, par petits sauts appuyés sur les béquilles. Cela partait d'un bon sentiment, mais encore une fois, il avait l'impression qu'on ne faisait qu'appuyer sur sa faiblesse, faiblesse qui a bien failli lui coûter la vie si on avait laissé plus de temps à son sang pour quitter son corps. Le jeune Negi avait bien remarqué que notre héros n'était pas dans son assiette, c'est donc pour ne pas rajouter plus de poids sur ses épaules qu'il se contenta de le regarder sortir sans dire un mot, son grand bâton de prêtre en main.

- …

Finalement, après la préparation de l'équipe, le retour arriva et celle ci se mit en route. Sur leur montures, l'unité du major était escorté d'une équipe de la légion jusqu'au quartier général. Sur son cheval, Seiya ne faisait pas tache, bien sur, mais il ne se sentait as a sa vrai place quelque part. Tout le monde était droit et fier sur sa monture, les armes au dos ou a la ceintures. Que ce soit l'inébranlable major avec son canon au dos, ou Tigre et son sourire, en passant par les grands soldats de la légion dans leur armure, tous respiraient la force qu'incarnait les plus hautes instances de l'armée de Valkyon. Finalement, ils arrivèrent au camp de base de ce front, la ou était une plateforme de pégase. Ainsi l'équipe descendit de ses montures, Colombus adressant ses remerciements a l'escorte qui repartit ensuite. Tous se dirigèrent vers la plateforme a quelques mètres de la.

En se dirigeant vers la plateforme, Negi regardait un peu autour de lui, toujours le bâton de son père à la main. Il pensait qu'il allait avoir l'occasion de voir ce paysage plus longtemps. Il était vrai que la mission eut tout compte fait duré beaucoup moins longtemps qu'il n'était prévu.

- Je ne m'attendais pas à rentrer de sitôt ha ha.

Rem fut la première a grimper sur la plateforme, les mains derrière la tète.

-Ma foi. On laisse le terrain au vrai pros.

Elle se tourna ensuite vers le groupe, leur faisant signe une fois sur son pégase qui apparut dans un grand cris et une explosion lumineuse.

-On se reverra a la prochaine bataille !

Et c'est ainsi que le pégase de la jeune et éternelle mécontente guerrière partit au loin dans le ciel. Kirstenia la regarda, s'avançant a son tour.

-Je rentre donc moi aussi. Tu me suis Rory ?

-Bien sur huhu !

Les deux Eilins sur la plateforme, elles firent également signe a tout le monde, la major leur rendant leur au revoir.

-On se revoit plus tard les filles.

Negi leur rendit leur au revoir en hochant légèrement de la tête, souriant et droit.

- A plus tard Kirstenia-san, Rory-san.

- Ah, on se revoit plus tard !

Ajouta par la suite Tigre, lui aussi souriant, mais déjà avec un peu plus d'entrain que son camarade qui se montrait un peu plus réservé, mais avec une certaine noblesse.

Colombus montra ensuite du bras la plateforme a Seiya, poliment.

Il suivit du regard son bras, jusqu'à regarder la plateforme qui lui était montrée. Après un petit moment sans ne rien faire, il se décida à y aller, reprenant ses petits sauts en s'appuyant sur ses béquilles. Il allait avoir un peu de mal à monter, et Tigre voulu lui apporter son aide.

- Tu veux de l'aide Seiya ?

- Non, merci, ça ira ..

Répondit-il calmement en poursuivant sa route, montant les petits escaliers de la plateforme saut par saut, ce qui pouvait être assez pénible pour lui. Il était déjà en position de faiblesse, il ne voulait pas se sentir encore plus faible en se laissant aider. Il était teigneux, têtu, mais quelque part, c'était une force de caractère. Il avait failli mourir, mais il ne s'était pas plaint une seule fois. Il se contentait d'encaisser, d'endurer, sans ne rien demander à personne. Après quoi, comme pour les autres voyageurs, dans une explosion lumineuse l'animal mythique apparut à sa position, le jeune homme se retrouva sans avoir à bouger sur le cheval ailé qui s'apprêtait à partir. Alors qu'il était sur le point de s'envoler, la tête pleine de pensées, sur ce qu'il allait devoir essuyer à son retour, il fut interpellé par la voix de Negi qui restait encore auprès de Tigre et Colombus.

- Seiya-san.

Le jeune épéiste se tourna en sa direction en restant sur sa monture, un peu intrigué. Il vit alors le fils du héros qui lui souriait depuis sa position, et qui le regardait dans les yeux. Une fois qu'il fut sûr d'avoir l'attention du jeune homme, il prononça deux simples mots en fixant son regard, sans faillir. C'était un regard de confiance, un regard qui lui demandait presque quelque chose. Non, il lui demandait quelque chose.

- N'abandonne pas.

Immédiatement à l'entente de ces paroles, Seiya ouvrit un peu plus les yeux, pris d'une certaine surprise. D'où venaient ces mots ? Pourquoi les lui disait-il alors qu'ils se connaissaient à peine ? Et puis, il devait certainement avoir remarqué qu'il n'était pas au meilleur de sa forme pour l'encourager de la sorte. Ces paroles auraient pu être dites seulement par sympathie, par complaisance, mais mêlées à ce regard confiant, il eut l'impression que cette demande était la plus sincère du monde, et qu'en même temps, il plaçait sa confiance en lui. C'est seulement après un temps d'arrêt à cause de son étonnement qu'il remit son visage vers l'avant, sans lui donner de réponse. Non pas qu'il voulait lui dire qu'il allait abandonner, mais bien parce qu'il ne savait pas quoi répondre face à un regard comme celui-là. On ne lui en avait encore jamais donné jusque-là, du moins, cela faisait un long moment. Cela faisait longtemps que l'on avait eu confiance en lui.

C'est sur cet au revoir que le pégase donna son premier battement d'ailes avant de s'envoler de la plateforme, retour au château divin, retour au bercail.

C'est dans ce même bercail que Seiya se retrouva dans la salle de réunion des déesses. Cette salle semblables au autres chambres ou pièces communes, avec cette différences que les murs étaient couverts de riches tapisseries, et que le seules fenêtres se trouvaient derrière les deux trônes des déesses, filtrant a travers les rideaux blancs une lumière qui les rendaient encore plus...divines. Seiya était la, a genou, visage baissé. Ses deux béquilles étaient posés dans le couloir, a coté de l'entrée. Il n'y avait pour l'instant eu aucun mot de la déesse, qui tapait frénétiquement son doigt sur le rebord de son trône. Elle prit alors la parole d'une voie douce. Pas dans le sens d'une douce voire, rassurante et réconfortante, mais douce a la manière d'une reine qui s'apprète a annoncer un jugement ou une remarque juste avant une condamnation. Son visage penchait dans le creux de son autre main, accoudée a l'autre rebord du fauteuil.

-En temps normal ce genre d'erreurs ne remontent pas jusqu'a une déesse. Un idiot qui se prend une flèche et se fait ensuite soigner....quoi de plus normal en guerre. Non, quoi de plus inoffensif ? Seulement, le fait est que cette blessure a été produite pendant une mission confiée par les déesses en personne, avec une équipe de haute autorité.

Son visage qui était a contre jour se remit alors droit, tout comme sa voie qui retrouvait lentement une douce fureur.

-Equipe choisis avec soin pour le bien de cette mission, dont un membre a faillit y laisser la vie a cause de toi...si nous n'avions pas ordonnés a la légion Valeria de faire route jusqu'a votre position.

Finalement ses deux mains vinrent serrer le bout de chaque rebords, son visage s'avançant un peu plus avec sa voie qui était maintenant a la limite du colérique.

-Une mission qui aurait dut se dérouler sans problème si un idiot n'avait pas décidé de supplier le conseil pour y aller sans même avoir vu de ses propres yeux une seule bataille ! Si jeune que sa chair a réussis a se faire transpercer, après avoir convaincu le conseil par je ne sais quel détermination de rejoindre cette unité ! A tu la moindre excuse valable ou justification pour ta défense ?!

Bien sûr que non qu'il n'en avait pas. De toutes façons, il aurait été fort mal avisé de sa part d'oser répondre à la divinité qui était pratiquement furax quant aux risques qu'il avait fait courir à l'un des meilleurs membres de son équipe, et la réputation qu'il a failli ternir. En fait, on ne se souciait que très peu, voire pas du tout de ce qui lui était arrivé. On lui reprochait même d'avoir été blessé, c'est pour dire à quel point elle était sévère avec lui. On lui reprochait d'être faible. Il s'attendait bien à une bonne réprimande bien sûr, mais pas à quelque chose d'aussi poussé. Quoiqu'il en était, il faisait profil bas en gardant la tête baisée vers le sol, la mine fatiguée. Il devait encore reprendre des forces, et ce n'était pas cette entrevue qui allait l'y aider visiblement. Il avait bien perdu de son entrain et de sa détermination, il n'en avait presque plus aucune.

Finalement, un instant de silence régna dans la salle, Kamael se remettant au fond de son trône.

-Cette expérience est un échec, mon enfant. Il n'y avait aucune raison pour que tu sois plus doué qu'un autre, mais j'espérais que ton retour se ferait sans soucis. Hélas, il en a été décidé autrement.

Ainsi avait elle parlé. Seiya avait une fois de plus la preuve criante que devant lui, ce n'était plus la Kotori qu'il connaissait, mais une toute autre personne. En fait ce n'était plus Kotori mais bien une déesse millénaire. Elle se leva ensuite de son siège.

-Inutile de te réprimander d'avantage. Il va de soi que ton visage et ton expression depuis ton retour parle a ta place. J'espère seulement que tu réfléchis a ton acte et au conséquences qu'il va amener avec autant d'implication que ton visage. Tu peux disposer mon enfant.

- Oui, déesse ..

Répondit-il d'une voix assez faible, et dans laquelle on entendait bien que cette réprimande avait eu son effet, peut être même un peu trop, compte tenu du nombre de fois où son incompétence lui fut rappelée pendant ces derniers jours. Après quoi, n'ayant droit à ses béquilles pour s'aider, il s'appuya sur sa jambe complètement valide pour se redresser, un peu en titubant. Se sentent tout de suite tomber un peu sur le côté, du côté de la jambe blessée, il s'appuya sur cette dernière justement, ce qui lui fit plisser les yeux sous une légère douleur. Il se tourna en direction de la porte, par petits sauts, avant de se diriger vers la porte, cette fois-ci en se servant de ses deux jambes pour marcher normalement, enfin essayer. Il partait assez lentement, partant un peu sur le côté de sa jambe qui avait reçue la flèche. Il était blessé, affaibli. Décidément, il n'avait plus rien du jeune homme fougueux, animé par une volonté du feu comme il l'avait montré devant les déesses pour rejoindre l'équipe. La flemme, maintenant flammèche, était sur le point de s'éteindre. Il y avait quelque chose de pathétique dans sa démarche, ça faisait presque peine à voir, il se faisait peine à voir, le visage légèrement baissé vers le sol, sans expression. Arrivé aux portes de la salle, il s'arrêta pour en ouvrir une tout en s'appuyant sur l'autre, puis il sortit, refermant derrière lui. Il fit encore quelques pas pénibles jusqu'à ses béquilles, qu'il plaça en-dessous de ses épaules. Il pouvait déjà mieux se déplacer, bien qu'il montrait une absence évidente de faire un effort. Il n'allait pas en avoir le choix pour rentrer à sa chambre, c'était tout ce qui lui restait à faire. Il voulait absolument voir personne, il ne voulait en aucun cas montrer ce piteux état dans lequel il était.

Mais "hélas" pour lui, il croisa sur sa route la ravissante Akame, qui le reconnut bien rapidement, s'approchant de lui d'abord d'un sourire qui s'estompa en voyant son expression.

-Seiya ! Tu es enfin de retour..on avait entendu que l'équipe rentrait aujourd'hui, mais rien de sur.

Plus ou moins "contraint" de s'arrêter à la venue de la jeune fille qu'il aurait bien voulu éviter. Il tourna légèrement le visage vers elle, de cette façon elle put encore mieux voir son expression pratiquement inexistante, inexistence qui en disait long sur son état d'esprit, et son état de santé.

- Comme tu peux le voir ... nous sommes rentrés.

Lui répondit-il, sans trop de force. On aurait pu croire que c'était encore son habitude, mais non. Il était trop fatigué, et surtout il ne voulait pas lui montrer davantage son état déplorable. Il était déjà en train de penser qu'on allait bien se moquer de lui, et qu'Akame allait sûrement dire quelque chose dans le même ton que sa déesse. Il reprit alors lentement sa marche, saut par saut, avec le bruit de ses béquilles qui tapaient contre le sol. D'ailleurs c'est seulement en le voyant repartir de la sorte que la femme remarqua bien sa façon de marcher, ainsi que sa jambe blessée.

Elle s'approcha alors de lui pour lui soustraire une béquille et y placer son corps en remplacement, l'aidant ainsi a marcher.

-Tu vas dans ta chambre ? Je vais t'y amener.

Quand il sentit ce contact, contact auquel il s'attendait aucunement, il ouvrit tout de suite un peu plus les yeux de surprise, et tourna son visage vers la jeune fille pour la regarder de ses grands yeux d'étonnement.

- ... !

Il reprit ensuite ses esprits et tourna son visage dans l'autre sens en reprenant rapidement la mine qu'il avait juste avant, avec même peut être une pointe de honte, d'embarras, chose qu'il ne montrait jamais. Sa faiblesse devait jouer sur l'expression de ses sentiments.

- Ça ... ça ira, je peux y arriver seul, ne te dérange pas pour ça ..

-Ne sois pas idiot. Si tu veut arriver jusqu'a la salle a manger ce midi tu as besoin de moi.

- Je n'irai pas, je n'ai pas faim .. Comme ça le problème est réglé.

Il ne voulait déjà voir personne et acceptait sa présence par concours de circonstances, il ne manquerait plus pour lui de se rendre autour de la table pour y voir tout le monde ! Il voulait à tous prix éviter ça, le regard des autres.

-Dans ce cas je t'apporterais a manger.

Une nouvelle fois lorsqu'il entendit la jeune femme se proposer, il releva le visage et le tourna vers le sien pour la regarder avec des yeux un peu plus grands d'étonnement. Avec ce mouvement, son regard croisa son regard à elle, il le fixait sans savoir quoi répondre à ça. Il n'avait pas la force de répondre, mais en même temps, ce manque de force le mettait plus apte à montrer ce qu'il ressentait.

- …

Finalement ils arrivèrent dans la chambre du jeune homme. Elle l'aida à s'asseoir dans le lit, restant sur le rebord en le regardant.

-Comment c'était la bas ?

Il lui répondit alors simplement, le visage baissé vers la couette, le genou de sa jambe valide remonté vers lui, l'autre devant rester à plat afin d'éviter tous risque de réouverture de la blessure.

- De la neige, encore de la neige .. il n'y avait que ça ..

Elle se reorienta vers le sol, répondant d'un faible sourire. Il ne semblait pas enclin a parler et elle l'avait compris.

-Je vois.

Finalement, après quelques instants elle se leva du lit, allant vers la porte.

-Je demanderai à une maid d'apporter a manger. Repose toi.

Elle sortit ensuite de la chambre a pas légers, refermant derrière elle la porte.

Mais, juste avant qu'elle ne ferma la porte complètement, le jeune homme prononça son prénom à voix un peu plus forte depuis son lit.

- Akame.

-Quoi ?

- ... Merci. Et .. tu peux venir m'apporter le repas toi-même, si tu en as envie …

Répondit-il d'une façon bien étonnante après un bref instant de silence, en baissant un peu plus la tête vers son lit et en faisait reposer son bras sur son genou relevé. Qui aurait cru qu'il l'inviterait à le rejoindre dans sa chambre ? En fait, peut être qu'il n'aimait pas la solitude autant qu'il voulait le prétendre, et que la jeune femme avait su faire ce qu'il fallait afin qu'il tente de s'ouvrir un peu plus.

Elle prit alors un sourire quand à cette réponse. Elle avait gagnée cette manche d'une certaine façon. Et elle réapparut une demi heure plus tard, ouvrant la porte un plateau d'argent en main avec des victuailles disposées sur celui ci.

-Me revoilà.

Elle vit alors ce dernier qui était en train de se changer, assis sur le bord de son lit de manière à lui faire dos. Il était en train de se vêtir d'une chemise propre, après s'être vraisemblablement séparé de sa tenue de combat qu'il ne voulait pas porter plus longtemps pour le moment. Son dos était à moitié découvert avec un début de musculature. Un peu surpris par la venue de la jeune femme, peut être même qu'il ne s'attendait pas à la voir revenir, il bloqua un instant en tournant son visage sur le côté, voyant ainsi qu'elle avait un plateau dans les mains, avec une rougeur qui vint sur ses pommettes, comme s'il était pris de gêne. Après ce blocage, il finit de vêtir sa chemise en regardant devant lui et il s'occupa des boutons.

- .. Merci.

-Je t'en pris.

Répondit elle en posant le plateau sur le chevet du lit.

Une fois sa chemise bien en place, il s'appuya sur ses mains, et donc ses bras, pour se ramener à l'intérieur du lit afin d'éviter de solliciter ses jambes. En s'appuyant plusieurs fois, il parvint à aller jusqu'à contre son oreiller qui était contre la tête de lit pour former comme un petit fauteuil. Par mégarde, il y alla peut être un peu trop brutalement sur la fin et sentit une brève douleur dans sa cuisse blessée, brève, mais virulente dans l'instant, au point de lui en faire plisser les yeux avec un bref gémissement retenu.

- Mh ...

-Ta jambe te fait toujours mal ?

- Un peu, ce n'est rien ... Ce n'est pas grand chose de base.

Lui répondit-il d'une voix parfaitement calme, sans faire attention à la douleur de sa blessure. Pour lui, oui ça ne lui semblait pas grand chose, mais au moment où il eut reçut la flèche, ce fut une autre histoire.

-Pourquoi...as tu souhaiter partir la bas autant ?

Suite à cette question, elle n'obtint aucune réponse. Le jeune homme se tut, le visage de nouveau légèrement baissé en direction de la couette, bien qu'il ne la fixait pas. Il ne savait pas quoi fixer et perdait son regard comme il le pouvait. Il réfléchissait à une réponse, ou bien, il hésitait à lui dire pourquoi il avait voulu se lancer dans cette mission suicide. Mais bon, d'une certaine manière, sans en connaître vraiment la raison, il se sentait l'envie de lui parler un peu, de répondre à sa question.

- Comme tous soldat volontaire le souhaite, servir et protéger.

-Ne dis pas n'importe quoi. Tout soldat volontaire ne part pas sur un enfer ou il est sur d'en mourir. Ce n'est pas ça, servir et protéger.

Effectivement, c'était une bien prêtre réponse, trop pauvre pour pouvoir la convaincre. Il n'allait pas pouvoir la berner aussi facilement. Après un bref instant, il tourna un peu le visage vers elle pour la questionner.

- Pourquoi veux-tu le savoir .. ?

-Pourquoi n'en aurais je pas le droit ?

- Dans ce cas, pourquoi es-tu intéressée à ce sujet ?

-Je m'intéresse a ma famille, quoi de plus normal.

Quand il entendit sa réponse, et particulièrement le mot "famille", Seiya ouvrit grands les yeux, grandement surpris. Il ne s'attendait pas à avoir une telle réponse de sa part. D'ailleurs il ne comprenait pas vraiment pourquoi elle lui avait répondu cela.

- Ta ... Famille ... ?

-On est de la même maison. Nous sommes une famille, tous ensemble. On doit veiller chacun les uns sur les autres.

Il bloqua un moment en la regardant avec ses grands yeux. Il ne savait quoi lui répondre, en partie parce qu'il ne comprenait pas totalement ce qu'elle venait de lui dire. Enfin si, il l'a comprenait, mais il ne l'avait jamais vécu, du moins pas depuis bien longtemps. Avoir ce qu'on appelle une famille, des personnes sur qui on peut compter. Il n'avait personne de ce genre en ce moment, c'était ce qu'il croyait. En méditant un peu sur les paroles d'Akame, il tourna le visage vers l'avant et en l'abaissant de nouveau.

- Je vois ...

-Tu ferais mieux de manger avant que ça ne refroidisse.

Le repas venait de lui être rappelé par la jeune femme, et il se sortit de sa réflexion pour se tourner vers le chevet du lit et y prendre le plateau repas qui y avait été déposé. Il le ramena vers lui, le posant sur ses jambes allongées doucement. Calmement, il saisit les couverts qui se trouvaient à côté de la sienne et commença à manger. Tout d'abord, il mangea lentement, modérément, mais bien rapidement on put voir le rythme s'accélérer un peu. Il avait faim, et c'était compréhensible après le petit régime qu'il avait dû suivre pendant sa mission. Plusieurs jours où il ne put goûter à la bonne cuisine de la maison. Il ne voulait pas paraître impatient, mais c'était plus fort que lui. C'était un peu amusant à voir, voire mignon de le voir manger ainsi.

Elle prit un sourire en le voyant faire ainsi.

-Tu avais vraiment faim.

Quand il entendit sa remarque, il remarqua lui-même la façon dont il prenait son repas. Sur le coup, il fut pris d'une certaine gêne, il en rougit même. C'était tellement rare de le voir rougir, et pourtant ça le rendait plus humain. Ça lui donnait même un petit côté mignon. Il fallait dire que depuis presque toujours, il avait toujours éprouvé un certain embarras envers la gente féminine, sans le montrer. Alors, manger sous le regard d'une jeune fille aussi ravissante, et dans ces conditions, c'était presque un comble. Il ne voulut rien répondre à cela, il était trop gêné pour le faire. Il se remit alors à manger, mais en essayant de se retenir avec une petite rougeur sur le visage. Il avait toujours faim, mais il ne voulait pas se montrer à elle comme cela.

- …

Le visage de la jeune fille se fit ensuite plus sombre, de manière assez rapide, tout comme le sujet qui changea lui aussi rapidement.

-Ce soir, il y aura une cérémonie a Pora Elinu, pour honorer les Eilins tombées depuis la guerre. Ce serait bien si...tu venais…

Ses mains se lièrent alors, son visage se fit plus sombre. Ses mèches de cheveux tombèrent devant ses yeux. Quelque chose lui pesait sur la conscience. Quelque chose qu'elle semblait vouloir dire sans y arriver facilement.

-Tu sais...tout le monde s'est inquiété pour Toi et les autres de notre maison...plus que quiconque...car c'est notre famille...Peu après votre départ...un ordre de mobilisation pour les prêtres a été donné…

Elle se tourna ensuite vers Seiya, les yeux quelque peu luisants.

-Tu te souviens de l'Eilin qui était passé près de toi quand tu es arrivé ici ? Elle faisait partie de ces prêtres...je la connaissais bien... on avait habitude de manger ensemble. Si on va tous la bas ce soir c'est aussi pour elle…

Bien sur, elle n'avait pas besoin de dire quelle avait été l'issue de cette mobilisation pour les personnes appelées ou en tout cas pour la concernée de l'histoire. Ses mots et son visage le faisait pour elle. Finalement, elle se leva du lit, passant son bras contre ses yeux.

-C'est bien que tu sois toujours en vie, Seiya. Reste le, je t'en pris.

Elle le regarda ensuite a nouveau dans un petit pouffement a peine forcée par la situation.

-Tu peux rester ici si tu veux. Tu a été a ta première mission, plus dure que prévue. On ne t'en voudras si tu ne viens pas.

Seiya avait écouté toutes les paroles de la jeune fille, il était resté muet. Il s'était bloqué lorsqu'elle lui avait dit que tout le monde s'en était fait pour lui, pour sa santé, que tout le monde voulait qu'il revienne sain et sauf. Au départ il avait eu du mal à le croire, mais elle semblait tellement sincère qu'il n'eut d'autre choix que de lui accorder un minimum de crédit. Il voulait la croire. Puis, est arrivé le sujet moins enjoué, moins joyeux. Elle n'avait pas eu besoin de lui dire, mais il avait deviné facilement ce qu'il était advenu de l'Eilin. Il vit aussi son joli visage s'assombrir et ne manqua pas de remarquer son mouvement de bras au niveau des yeux. Elle était triste, elle manquait de pleurer pour son amie, sa sœur même, elle qui semblait tant tenir au concept de famille. En la voyant ainsi, sans en connaître la raison, il se sentit l'envie de la rassurer, de la réconforter, du minimum qu'il le pouvait. Il devait bien au moins lui rendre la pareille après ce qu'elle venait de faire pour lui, mais ce n'était pas tout. Il avait de la compassion pour elle. Au départ il prévoyait ne voir personne, encore moins de sortir. Mais, il décida de changer ses plans à la dernière minute. Il reprit la parole seulement après avoir écouté Akame, en baissant son visage vers son plateau.

- Je viendrai ..

-Tu es sur ?

- Oui, je viendrai avec toi.

-Merci.

- Non ..

Il marqua un petit temps d'arrêt avant de reprendre simplement. Dans l'histoire il n'était pas celui qui devait être remercié.

- ... Merci à toi.

Elle lui adressa un dernier sourire et, repartit en claquant la porte derrière elle.