La vraie vie de l'autre coté du monde - Tome I
Une fois qu'il fut rentré au château avec Rory, celle ci devina bien son état d'esprit dans son regard. Elle poussa alors un soupir en partant vers ses quartiers dans un petit sourire exaspérée.
-Bon...on mettra cela a demain alors.
Pendant que la faucheuse partait de son côté, le nouveau soldat et le nouvel arrivant de la maison, lui, s'engagea dans l'autre côté du couloir qui menait à ses appartements. Il marchait de cette démarche à la fois sûre mais aussi hésitante, perdue, avec des idées à peine construites qui pénétraient d'un bout à l'autre son esprit. Il ne parvenait à rien de concret. Finalement il arriva à la porte de sa chambre et y pénétra avant de refermer la porte derrière lui dans un grand silence.
Rory elle arriva alors au niveau du salon ou était alors Akame, de retour de la ville depuis la journée de la veille, a nouveau en train de nettoyer son Katana avec précaution, l'astiquant lentement avec son chiffon. Quand elle entendis des bruits de pas elle releva le visage, et prit un petit sourire en voyant de qui il s'agissait.
-Ah, Rory
La jeune faucheuse pris un sourire en remettant sa hache contre son épaule.
-Salut !
Elle partit alors en direction du canapé rejoindre la jeune fille
-Comment ça c'est passé aujourd'hui ? j'ai crus savoir que Kanie a son épée ?
-Oui! il en a deja fait usage. Peu concluant d'ailleurs huhu.
Akame la regarda alors, intriguée par ses paroles
-Que veux tu dire ?
Rory s'assis dans le canapé, croisant les jambes en osant sa hache sur ses genoux.
-Il était pale comme un linge quand je lui ai dit qu'il devait exécuter ce criminel huhu...si mignon.
A cela la jeune guerrière recula le visage en entrouvrant la bouche, stupéfaite sur le moment de ces parles. Mais il s'agissait de Rory la faucheuse, héroine de guerre. Elle ne le savait que trop bien, alors elle repris son activité en ajoutant simplement un mot.
-Je vois.
La faucheuse remarqua bien cela et la regarda, sceptique.
-Que se passe-t-il ?
Rien..c'est juste que d'habitude ce genre d'épreuve se fait à la fin du parcours non.. ?
-Oui, mais c'est inutile. Autant le faire dès le début. On vois directement si c'est utile de former la personne. Maintenant je sais qu'il peux devenir soldat. C'est toujours la première fois la plus dure. A la seconde c'est bien plus facile. Tu devrais le savoir non?
-Tout de meme....ce n'est pas....
-Tout va bien, tout va bien! il est en vie et entier huhu !
Elle releva ensuite le visage.
-Donc tu continue sa formation ?
-Oui ! Il est assez étrange. Je me demande bien comment il finira alors je continue. Ne t'en fais pas.
Elle se lécha les lèvres en lachant un petit rire de plaisir.
-Je ne le fatiguerais pas plus que demander huhu...
En parallèle, dans la chambre du jeune homme dont il était question, celui-ci était assis sur le rebord de son lit, tourné vers la grande fenêtre de la pièce qui laissait pénétrer une grande quantité de lumière pour éclairer la chambre. En rentrant, il s'était débarrassé de sa cape noire, posée non loin de lui au bout du lit, avec son épée qui reflétait la lumière du soleil posée dessus. Il regardait tranquillement en direction de la fenêtre qui présentait un ciel des plus dégagés et magnifiques comme ça semblait souvent être le cas dans ce royaume, du moins aux alentours de cette cité. Ce temps donnerait envie à quiconque de sortir et d'en profiter, de gambader dans les rues, mais il n'en était rien pour lui. Il regardait peut être la vision qui lui était offerte dans le calme et la tranquillité, mais il n'en était rien en lui. Il ne laissait là encore rien transparaître, mais il était bouleversé comme jamais. Il n'avait aucune idée de ce qu'il devait penser sur ce qu'il venait de faire, sur sa première expérience en tant que soldat de ce monde si on pouvait le dire ainsi, l'expérience de tuer, bien que celle-ci lui permettait aussi une réflexion sur la justice de ce monde, bien loin de la sienne, en particulier dans sa douceur qui s'en retrouvait pratiquement absente.
Il réfléchit.
- (Qui aurait cru que je serai contraint d'ôter la vie à quelqu'un aussitôt. Je m'y étais préparé bien sûr, après tout c'est chose courant en tant que guerre et si nous combattons en tant que soldat, mais je ne m'étais absolument pas attendu à ça. "Rendre la justice". Qu'est-ce que ça veut dire dans ce monde ? Dans le nôtre on l'aurait certainement envoyé en prison pour le restant de ses jours, même en dépit de ses crimes, mais ici on ne prend pas cette peine, on coupe directement le mal à la racine, on ne prend aucun risque. C'est la guerre. )
Il baissa doucement son visage, en même temps qu'il baissa son regard pour regarder ses genoux. Une pointe de tristesse vint s'installer sur son visage et dans ses pupilles. Il était effrayé de lui-même après avoir commis cet acte qui semblait juste aux yeux de la société dont il faisait désormais parti.
-(Qu'est-ce que vous m'auriez dit si vous étiez à mes côtés à ce moment-là, une fois que j'avais son sang sur les mains...)
Il entendis alors toquer ensuite a la porte.
Assez surpris de ce bruit qu'il entendit, il releva rapidement son visage en quittant tout aussi rapidement la tristesse qui venait de s'emparer de son visage pour reprendre son expression glacial en lançant son regard sur le côté pour voir un minimum à l'arrière. Résonna ensuite sa voix de jeune homme mais déjà bien homme, porteuse et grave à travers la pièce.
-Entrez.
La porte s'ouvrit alors pour laisser entrer dans la chambre Persia qui s'inclina en le voyant sur le lit.
-Je viens simplement prendre votre manteau et le nettoyer si vous ne sortez plus aujourd'hui monsieur.
En se rendant compte qu'il s'agissait de la gouvernante qui venait faire son travail, il reporta son regard en direction de la fenêtre avec une réponse pour le moins simple et directe. Non agressive ou oppressante, simplement calme et distante.
-Faites donc.
- Bien sire.
La jeune femme décala alors l'épée délicatement sur le coté du manteau pour saisir celui ci le plier pour mieux l'emporter ensuite.
Tandis qu'elle faisait sa tâche avec la plus grande précaution et le plus grand soin, elle pouvait lire sur le visage de son maître que quelque chose n'allait pas ou du moins, qu'il était troublé, bien qu'il était inexpressif. C'était davantage dans sa position, la façon dont il regardait la fenêtre en pleine lumière qu'elle pouvait le remarquer.
Une fois le manteau plié et posé contre elle, elle se releva en restant a sa position, le regardant.
-Tout va bien monsieur ?
Il tourna brièvement son visage sur le côté en même temps que son regard pour la faire rentrer dans son champ de vision.
-Pourquoi me demandez-vous cela ?
-Parce que je me dois d'etre soucieuse du bien etre des personnes de cette demeure.
-Mais si vous m'avez posé cette question c'est que vous avez eu la sensation que quelque chose n'allait pas, je me trompe ?
-Oui
-Alors il n'y a rien.
Il se remit droit sur le bord du lit en remettant son visage en direction de la fenêtre dont la vue l'aidait à se détendre, chose dont il avait bien besoin.
-J'ai simplement dû faire quelque chose dont je n'ai pas l'habitude.
-Quel genre de chose sire ?
-Je suppose que vous devez être au courante de l'épreuve de fin de parcours que doit passer le nouveau venu dans la maison.
Elle bloqua un petit instant avant de regarder a son tour par le carreau de la vitre d'un petit sourire triste.
-Oui. J'en ai connaissance.
Il poursuivit donc sur ce sujet, avec un calme et une simplicité admirable malgré ce que cela impliquait, et ce qu'il a dû endurer. Par sa façon d'en parler presque indifférente en extérieur, on pouvait voir que le jeune homme n'était pas du genre à se lamenter sur son sort, ou au moins de ne pas le faire devant autrui. Il montrait un aspect de son cœur verrouillé.
-Je n'aurai jamais pensé que je devrai passer par là aussitôt. J'ai commencé par la fin.
-Oui. Dame Rory fait parfois cela quand elle est pressée.
-Tuer quelqu'un, c'est une expérience qui peut changer quelqu'un pour le restant de sa vie.
Il baissa ensuite son visage calmement et leva légèrement ses mains en direction de celui-ci pour les regarder fixement. Il se souvenait du moment qu'il venait de passer dans les moindres détails, de son hésitation mais surtout de la mise en application du jugement, de son épée élancée droit vers la nuque du condamné par ses bras, ainsi que de son corps inanimé baignant dans son sang et pour finir de son dernier regard sans vie qui lui était adressé.
-J'ai beau l'avoir fait avec une arme, c'est comme si je lui avais arraché la vie avec mes mains.
-C'est le cas, sire. Mais, ce qui compte n'est pas que l'acte. Ce qui compte, c'est de savoir au nom de quoi l'acte a été commis.
-Au nom de la justice c'est ça ?
Il releva son visage en direction des carreaux de la vitre pour y perdre de nouveau son regard, en reposant ses mains sur ses cuisses.
-Cette justice est bien différente de celle que j'ai connu.
-C'est la seule dont nous avons la possession, actuellement.
-Si on regarde de plus haut, avec une vue plus large, on pourrait considérer que tout cela est de la faute de la guerre. Elle suscite la crainte, la méfiance dans le cœur des gens. Ils craignent pour leur vie, pour celles de ceux qu'ils aiment, et cette même peur les pousse à faire des choses que eux-mêmes n'ont pas conscience. La guerre tue leur raison.
D'une certaine manière on voyait que le garçon savait de quoi il parlait. D'ailleurs cela était assez surprenant et impressionnant de la part d'un jeune homme de son âge de méditer sur de telles choses, et de parvenir à tirer des vérités de cette méditation. Il se montrait comme quelqu'un de très mature pour un adolescent.
-Dans les régions limitrophes au fronts, certaines tensions sont fréquentes. Mais a Velika, les gens sont encore trop heureux pour en etre influencés. Personne n'oublie que les femmes ont leurs maris sur le front et que ceux ci se font décimer, mais tout le monde est encore heureux. C'est ce qui fait notre force.
Il baissa de nouveau légèrement son regard, cette fois-ci en direction du sol. Cette mention du bonheur faisait remonter certains souvenirs à la surface, ceux d'un bonheur enfantin effacé et jamais retrouvé.
-Mais pour combien de temps. Le bonheur est éphémère. Repris le garçon
-Il se garde, mais avec des efforts de chacun.
Il plissa alors à peine les yeux en laissant son regard où il était. C'est à ce moment que sans trop savoir pourquoi, il sentit une colère, une rage débuter par une étincelle en lui, une rancoeur profonde enfouie depuis des années.
-Et là est sa faiblesse. Il suffit que l'un des maillons de la chaîne se brise pour que la chaîne entière s'écroule.
La jeune femme qui était restée sur sa position réponds alors simplement par une seule phrase qui vint contredire totalement et donner raison a sa thèse face a celle du jeune homme
-Il suffira alors d'une personne aimante pour réparer et renforcer cette chaîne et la rendre incassable.
Il ouvrit un peu plus les yeux à la théorie de la gouvernante, comme s'il venait de se rendre compte que sa thèse n'était pas forcément absolu et que peut être, la chaîne de quelqu'un en particulier pouvait se reconstruire. Cependant, il retourna rapidement à la réalité, à sa réalité. Il replaça donc son regard en direction des carreaux de la fenêtre, avec la nouvelle venue de cette thèse qu'il n'avait encore jamais pu vérifier.
-Autant chercher une aiguille dans une botte de foin. Dans certains cas il est trop tard car lorsque ce maillon intervient la chaîne est déjà rouillée.
-Aucun maillon ne se rouille aussi vite.
-Certains s'usent plus vite que d'autres.
Puis, alors que cette discussion semblait toucher à sa fin, il se souvint de quelque chose, d'une sensation précisément, une sensation agréable, douce et fine. Cette sensation était celle qu'il avait ressentie la veille, au cours du massage donné par la même jeune femme qui se trouvait dans la pièce. Pour une raison qui lui échappait il avait l'impression de ressentir cette sensation ne serait-ce qu'un peu par sa présence à proximité. C'est alors qu'une idée lui vint en tête, une idée qui le surprenait lui-même, il se surprenait à la penser au point qu'il en rougit à peine en baissant légèrement le visage avec sa voix qui se fit un peu plus basse.
-Est-ce que..cela vous dérangerait de rester un peu..?
La jeune femme le regarda curieusement en tendant son oreille féline.
-Je vous demande pardon, qu'avez vous dit dire ?
Se sentant un peu plus embarrassé de devoir la reposer, d'autant plus un peu plus fort. Il ferma les yeux avec ses lèvres qui peinaient à dégainer les mots comme cela lui arrivait d'ordinaire dans ce genre de situations.
-Est-ce que..cela vous dérangerait de rester un peu avec moi ?
La jeune femme pris alors un air embarrassée. Elle ne savait pas vraiment quoi répondre dans cette situation car c'était bien la une des rare fois ou on pouvait lui demander cela. Elle pris ensuite un sourire avant de lui répondre.
-Ca ne me dérange pas.
Il rouvrit ensuite les yeux en faisant partir son regard sur le côté afin d'éviter que personne ne le voit dans cet état par fierté même si l'on voyait toujours ses lèvres qui se crispaient légèrement à cause de ce qu'il venait de demander.
-Lai..laissez tomber, vous devez avoir à faire..
-Ça ne me dérange pas sire, ne vous en faites pas.
Il n'en répondit rien de plus et se contenta de continuer à faire fuir son regard de cette petite mine embarrassé qui révélait parfois un petit côté mignon que l'on ne lui soupçonnerait pas avec sa froideur et la distance qu'il prenait naturellement avec les gens.
La jeune femme ferma les yeux en prenant un sourire un peux plus grand a cette réaction. Elle reposa le manteau sur la table et vint s'asseoir sur le lit vers le jeune homme.
En sentant le matelas s'enfoncer légèrement à côté de lui, du sien, il leva légèrement le visage en même temps qu'il leva les yeux au ciel de cet air embarrassé. Il ne comprenait pas vraiment lui-même pourquoi il venait de lui demander ça.
-(Je dois vraiment être fatigué pour que je me retrouve à demander des choses comme ça..)
-Que dois je faire sire ?
Une nouvelle idée lui vint en tête. Cette idée l'embarrassait tout autant que la précédente mais au point où il en était, pourquoi se le refuser ?
-Pourriez-vous..me masser les épaules..?
-Vous masser ?
-Comme vous l'avez fait hier mais..seulement les épaules cette fois..
-Très bien. Dans ce cas mettez vous en place je vous pris .
Il tourna brièvement son visage vers le sien pour la regarder avec des yeux un peu plus grands, surpris de cette demande.
-C'est-à-dire..? Quelle position ?
-Mettez vous assis s'il vous plait.
Il prit un léger rictus à l'oeil droit à sa demande en même temps qu'une pointe d'exaspération. Il n'y avait pas bon nombre de positions possibles au bord du lit.
-Mais..je suis déjà assis..
Elle pencha le visage de coté en remuant une oreille, prenant ensuite un grand sourire.
-Nyah ? ah, c'est vrai ! veuillez m'excuser !
Elle bascula ensuite au milieux du lit, se mettant sur les genoux derrière lui.
-Dans ce cas si cet endroit vous convient, vous pouvez retirer votre chemise.
Un peu réticent à cette demande pendant les deux premières secondes, il finit par obtempérer, le visage légèrement baissé et rouge. Il glissa les mains au niveau de sa ceinture pour sortir son vêtement noir qui était coincé sous le pantalon, avant de le relever avec ses deux mains, d'abord jusqu'aux épaules, avant de lever la tête pour pouvoir l'ôter complètement. Une fois cela fait et son corps d'homme révélé, il posa son vêtement sur le lit à côté de lui, toujours intérieurement grandement embarrassé sans pour autant le montrer tout autant à l'extérieur.
-Cela vous va..?
-Oui! Merci.
Maintenant qu'il était fin prêt à recevoir le massage, sur le point de vue physique, on ne pouvait pas en dire forcément autant du mental, il garda son visage tourné vers l'avant et prit une petite inspiration en fermant les yeux de manière à se détendre et à contrôler sa gêne.
-Tout est bien de votre coté sire ?
Il lui répondit les yeux fermés, d'une voix un peu plus calme et détendue après s'être mis en conditions.
-..Ha, vous pouvez commencer..
La jeune femme posa alors ses deux mains sur chaque épaule du jeune homme et, lentement, commença ses mouvements fermés mais doux. Comme le précédent massage, elle passa ses mains sur le haut de ses épaules, en avant, et en arrière.
Elle pouvait sentir au début de son massage que ce dernier était tendu, mais au fur et à mesure qu'elle poursuivait ses lents mouvements sur ses épaules, il commençait à se détendre avec une certaine facilité qui l'étonnait. Comme ce fut le cas pour la veille lors du précédent massage, il pouvait sentir que les douces mains de la féline sur ses épaules avaient un certain don pour l'apaiser et à l'aider à se vider l'esprit, ce que l'on entendit dans un petit soupir de soulagement les yeux fermés.
Après quelques instants la jeune femme se pencha vers son oreille parlant d'une voie douce et mielleuse
-Est ce que c'est agréable sire ?
Au son de cette voix qui se faisait douce à son oreille, il reprit un teint rougi, légèrement déstabilisé pendant l'instant où il entendait cette voix juste au niveau de son oreille tandis qu'il avait les yeux fermés. Il était pratiquement complètement détendu, relaxé grâce aux mains de fée de la gouvernante, mais pour couronner le tout la voix semblait alors de paire, apportant elle aussi d'une certaine manière la douceur et la tendresse qu'il avait oublié.
-..H..ha..vous êtes plutôt douée...
Elle lâcha alors un mignon petit rire adoucis, représentant ensuite son massage.
-Merci.
Et ce petit rire ne fit que le déstabiliser davantage même s'il le retenait. Ce petit rire lui rappelait celui d'une autre femme qui en temps normal se trouvait aussi dans ce château mais qui était pour le moment occupée au front avec son amie. C'était ce même petit rire doux et mielleux qu'il pouvait parfois entendre dans l'autre monde, et le seul d'ailleurs qu'il pouvait entendre. En s'y penchant bien, ce petit rire était le même que celui de son amour secret. Ce rire, ou même tout simplement la voix de la féline avait étrangement le même effet sur lui, un effet d'apaisement et de sérénité. En temps normal cela l'agaçait de se sentir de la sorte avec autrui, mais il était tellement détendu qu'il ne put le faire car il pouvait seulement se concentrer sur la douceur des mains au niveau de ses épaules ainsi que de la douceur de la voix de la gouvernante à son oreille.
-(C'est bizarre..on dirait le même rire de Kurumi...)
La jeune femme continua alors son petit parcours de détente, le soleil traversant les fenêtres de la chambre pour la baigner de sa chaleur et de sa lueur.
Et pendant que celle-ci poursuivait son traitement miraculeux sur les épaules de notre jeunes héros, ce dernier semblait tellement se sentir bien et apaisé grâce à celui-ci qu'il en manquait de s'endormir. On pouvait voir à plusieurs reprises sa tête qui se baissait lentement, avant de se relever et ainsi de suite, d'une façon peu perceptible mais qui se faisait quand même. Il n'était pas très bavard d'ordinaire, mais en ce moment de détente complètement il l'était encore moins, au bord de l'inconscient.
-Vous commencez à vous assoupir sire hihi.
Et juste après avoir terminé sa phrase, ce qui semblait être l'inévitable arriva. Son corps bascula légèrement et lentement vers l'arrière, avant de subir l'effet de la gravité et d'aller s'échouer contre le corps de la féline qui s'occupait de ses épaules, l'arrière de la tête contre sa poitrine.
La jeune femme écarta les bras en voyant son corps accueillir celui du jeune homme, ouvrant la bouche de surprise tout comme ses yeux. Elle ne pensait pas qu'il se laisserait vraiment tomber contre elle.
-(Mince...que faire...ça n'est pas correct de tester ainsi..je vais tenter de l'allonger sur le lit et..) se dit-elle
Mais lui, dans l'état où il se trouvait, il se moquait bien si cela était correct ou non, et il le manifesta inconsciemment par un petit mouvement de la tête contre sa poitrine de manière à bien se caler contre elle. Elle pouvait donc le voir les yeux fermés, assoupi paisiblement avec une expression harmonieuse tout comme son visage. Le voir de la sorte était très rare, car il fallait qu'il se laisse voir dans son sommeil, ce qui n'était pratiquement jamais le cas. On voyait qu'il se sentait bien contre la jeune femme et que se trouver ainsi était loin de le déranger, sa respiration faible et constante en témoignait.
Quand elle sentit le jeune homme se serrer un peux plus contre sa poitrine elle rougis et se sentit encore plus embarrassée, ne sachant quoi faire ou dire. Certe ce genre de chose pour elle n'était pas convenable mais réveiller son "maître" dormant ne l'etait pas non plus. Elle posa ses mains contre le lit en regardant autour d'elle comme cherchant une issue. Elle entendis ensuite la porte de la chambre s'ouvrir lentement. Elle se tourna alors d'un air paniquée , gémissant faiblement de ne pas savoir quoi faire. Il s'agissait alors de sa collègue lapine, celle qui avait escortée le jeune homme a sa chambre la premiere fois.
-Persia ? Tu es...
Quand elle la vit alors avec l'homme contre elle, chemise retiré et torde nue, le visage entre sa poitrine elle s'arrêta jet, prenant comiquement un air entre la blase et la mort cerebrale.
-Là.. ?
Quand la jeune femme vit sa réaction elle tendis un bras dans sa direction en parlant à voie basse, paniquee.
-Delilah...c'est pas ce que tu crois ! Aide moi s'il te plaît !
La jeune femme ne répondit rien, conservant son air choquée et atterrée, reculant légèrement.
-Je suis désolée..je repasserai quand vous aurez finis...
-Finis quoi ?! On a rien commencé !
-Oh...dans ce cas prenez votre temps..
Elle repartit alors sous les complaintes de Persia qui tenta encore de l'appeler en chuchottant en vain. Elle tourna alors le visage partout autour d'elle.
( ahhh....Pourquoi ça tombe sur moi...)
C'est ensuite que quelques heures s'ensuivirent, deux ou trois environs, le temps que l'après-midi fasse sa course jusqu'au ce que le soleil ne prenne le dernier relais, il était bientôt l'heure du repas du soir. C'est seulement après ces quelques heures de sieste que le jeune homme qui s'était endormi contre la gouvernante en panique ouvrit les yeux lentement dans un faible gémissement de réveil.
-Mmh....
Quand il regarda alors autour de lui il put encore sentir une douce sensation sur son visage. Quelque chose d'agréable toucher sa joue. Quand il émergea assez pour voire de quoi il s'agissait il se rendit compte qu'il sagissait de la poitrine de la jeune femme, toujours.
Lorsqu'il se rendit compte de ce contre quoi son visage était, il ouvrit peu à peu plus les yeux avant de lever son visage pour voir celui de la gouvernante. Immédiatement il ouvrit grands les yeux au possible avant de prendre rapidement une teinte rougie sur les pommettes puis se décoller rapidement d'elle dans un sursaut, à son tour en panique. Il ne saisissait absolument pas la situation.
-Q-Q-Quoi...?!
La jeune femme qui était alors raide comme un piquet, n'ayant pas osé bouger depuis le début de peur de le réveiller le regarda alors d'un sourie forcé sous son embaras aussi grand que le siens a ce moment.
-B-bon réveil sire...
Et comme il n'y comprenait absolument rien et ne semblait pas vraiment se rappeler sur le moment de ce qui venait de se passer, des questions, ainsi que des réponses étaient de mise dans cette panique et cet embarras commun.
-Que-que faites-vous encore ici...?! Que s'est-il passé ?!
-V-vous vous êtes assoupis contre moi il y a une heure ou deux de cela....et-et comme vous dormiez bien..je suis resté ici pour vous laisser vous reposer....héhé....
-Je-je..je me suis assoupi..?
Il leva ensuite fébrilement son bras ainsi que sa main en sa direction pour la pointer du doigt, le visage bien rougi par l'embarras qui ne cessait de grandir en apprenant ce qu'il en était.
-Contre..contre vous..?
-Oui ...il semblerait...
-Et-et...
Presque sans le vouloir, son doigt se leva un peu plus pour désigner plus précisément ce qui semblait être la poitrine de la jeune féline. Les choses commençaient à peu près à être claires, d'autant plus avec le rappel de l'agréable sensation qu'il avait senti à son réveil, ou tout simplement pendant son sommeil en permanence contre sa joue, ce qui ne faisait qu'aggraver son cas au point de l'empêcher de poursuivre.
-Et bien… Oui..
Il tourna par la suite lentement son visage sur le côté pour fuir son regard ou plus simplement fuir la femme en général. Il ramena lentement son bras, sa main vers lui et plus spécialement sur son visage pour s'en recouvrir la partie inférieur pendant qu'il regardait fixement le sol avec des grands yeux et les pommettes bien rouges. Il ne savait tout simplement pas quoi dire ni faire sur la situation.
-J'espère que...au moins vous vous etes reposés...
Et d'un coup, venue de nulle part, la voix du jeune homme resurgit, mais bien plus calme et contrôlée qu'elle ne l'était il y a quelques secondes.
-Il ne s'est rien passé.
-Q-quoi ?
Elle le vit alors fermer les yeux en ôtant sa main de son visage, avant de se tourner vers elle pour la regarder dans les yeux d'un air bien sérieux et convaincu, même si l'on remarquait que son visage brûlait encore de gêne. Il comprenait maintenant mieux la situation et de ce que cela pouvait impliquer dans le futur, notamment le rapport entre lui et la gouvernante et surtout, ce qui pourrait arriver si cela venait à se faire savoir dans la maison. Et aussi, sûrement ne voulait-il pas accepter le fait qu'il avait pu s'assoupir contre une femme en se laissant aller à la détente et à la relaxation.
-Il ne s'est absolument rien passé. Compris ?
La jeune femme le regarda alors en clignant des yeux rapidement.
-Oui bien sur !
Il rebaissa légèrement le visage en approchant sa main fermée proche de sa bouche avant de se racler brièvement la gorge, ce qui l'aidait à se reprendre un peu plus et à faire table rase sur ce qui venait de se passer.
-..Vous pouvez disposer. Merci...pour ce que vous avez fait.
-Ou-oui..
La jeune femme se releva ensuite et partit d'un pas quelques peu pressés vers la sortie.
-Bonne soirée sire..
-H-ha...bonne soirée à vous aussi.
La jeune femme sortit alors de la chambre et ferma la porte doucement derrière elle, n'ayant pas oublié cependant de prendre le manteau du garçon.
Une fois qu'il eut entendu le bruit de la porte se fermer à quelques mètres devant lui, il releva le visage pour regarder en cette direction pendant un moment, le visage encore légèrement rouge. Il dégagea ensuite complètement sa main de son visage avant de se rapprocher de son lit. De là, il se tourna sur le côté tout en se laissait tomber sur le lit pour y retomber sur le dos, les bras écartés, afin de pouvoir se perdre dans la vision du plafond. Il lui avait demandé de faire comme si rien ne s'était passé, comme si cet assoupissement contre sa poitrine n'avait jamais eu lieu, mais dans le fond il allait lui-même avoir du mal à le faire. Là encore, il sentait légèrement le contact de sa poitrine contre sa joue, à la fois à cause de l'agréable qui en était sorti et le contact qui fut assez prolongé. Par ailleurs, il peinait à croire qu'il avait fini par s'endormir de la sorte devant autrui et surtout, contre autrui.
Et pour fini, il passa sa main sur son visage en poussant un large soupir d'ennui ainsi que d'embarras en pensant à la situation dans laquelle il avait été, sans oublier de penser à celle dans laquelle il allait être par la suite à cause des conséquences.
-C'est pas vrai...