La vraie vie de l'autre coté du monde - Tome I
Chapitre 7 : L'autre coté du monde, pour toujours !
23156 mots, Catégorie: G
Dernière mise à jour 03/12/2016 13:42
-Oui. Tu me reconnais quand même ?
Il la regarda par la suite avec un peu plus de mal bien qu'il se forçait un peu compte tenu de la situation assez délicate dans laquelle il se trouvait derrière la porte. De plus, par fierté, il ne pouvait pas se permettre de se laisser intimider ou charmer par la jeune demoiselle.
-Tu as peut être changé de tenue et de coiffure ou encore d'attitude mais dans le fond tu restes toujours le garçon manqué qui râle et frappe pour un rien..
Mais elle lui prouva alors qu'elle était bel et bien différente ici par sa réaction qui ne fut qu'un petit sourire en fermant les yeux.
-C'est ce que tu pense ? Je vois. Bon, je venais juste vérifier que tout allait bien, et que tu ne t'étais pas attirer d'autres ennuis. Si tout va bien je vais repartir
Elle lui adressa alors un sourire assez sage et calme, contrairement a tout les autres qu'elle avait vu, commençant a tourner les talons
-Je reviendrais plus tard sûrement. Pour le moment j'ai quelques affaire a régler. Sur ce.
Assez déstabilisé par son attitude, il la regarda commencer à s'en aller avec une gêne apparente sur son visage et un petit rictus, tandis qu'il recommençait à fermer la porte progressivement.
-Ha, c'est ça, à plus..
Puis il referma complètement la porte. Enfin, pas totalement. Juste avant de la refermer complètement, on vit à peine son visage dans l'entrebâillement avec toujours cette petite gêne bien rare sur son visage mais qu'il s'efforçait de contrôler. C'est alors que, juste avant de terminer son action, il dit quelque chose qui fut très étonnant et surprenant de sa part. En vérité, jamais on ne se serait attendu à ce qu'il dise une chose de la sorte.
-Ça te va plutôt bien, tu devrais lâcher tes cheveux plus souvent..
Et justement après ce qui semblait être un compliment assez implicite, la porte de la chambre se referma complètement dans un petit cliquetis. La jeune femme prit un sourire un peux lus grand a cela et repartit calmement Une fois qu'il eut refermé la porte, il resta le dos collé à celle-ci pendant un moment, à regarder devant lui fixement en tentant de conserver son calme même s'il avait un peu de mal. Après tout, il voyait son amie d'enfance pour la première fois de cette manière, il pouvait la voir pour la première fois femme, séduisante, charmante, quelque chose à laquelle il ne s'était préparé.
La voir ainsi était pour lui un choc, un choc qui faisait légèrement tambouriner sa poitrine comme d'une certaine manière, il le détestait. Il comprenait ce que cela insinuer mais il ne voulait l'accepter. Pire encore ça le répugnait. Mais il devait se rendre à l'évidence. Il éprouvait tout simplement de l'attirance, de l'envie pour sa jeune amie. Grandement agacé de ce sentiment, il ferma les yeux et serra légèrement des dents. Il n'aimait pas être embarrassé de la sorte ou encore éprouver de l'attirance envers autrui.
-...
Puis d'un coup, il se décolla de la porte et commença à pénétrer plus profondément dans sa chambre, poings serrés et d'une démarche plus rude, pressée, tout en reprenant à voix haute d'un ton légèrement paniqué et gêné qui montrait une tentative de contrôle. Et là encore, pour s'y aider, il se rappela de la fameuse phrase prononcée par celle-ci avant sa filature dans la forêt qui visiblement l'avait plus touché qu'il ne le laissait paraître.
-De-de toutes façons qu'est-ce qu'elle en a à faire de ce qui m'arrive..!
Puis le lendemain arriva alors, ainsi que les autres qui suivirent les jours puis les semaines dans ce monde. Ainsi le jeune homme pus découvrir, une partie seulement de ce monde mais qui s'annonçait alors très riche. En effet bien qu'il devait se cantonner a la capitale de la fédération et en plus sur ce continent. Il pus goûter en allant dans les bars et restaurants de la ville la gastronomie de ce continent et de ce monde qui n'avait alors rien a voir avec celle qu'il connaissait, mais qui était également succulente. Elle se concentrait plus, peut être a cause des soldats au estomacs sans fond qu'il fallait assouvir, sur des viandes riches en protéines et avec des sauces succulente et épicées. Il pus également, gouttant occasionnellement seulement bien sur les alcools de la ville qui était clairement,au sens propre d'un autre monde. Certains avaient même eu l'occasion de repousser la froideur du garçon, réchauffant les comptoir au point de les ronger. Mais le garçon ne s'était pas que intéressé a la gastronomie. Il avait également lus quelques ouvrages historiques. Il avait ainsi pus se renseigner un peux plus sur l'histoire de ce monde qui était également très riches, mais surtout très heureuse et marchande, avec un essor culturelle entre différentes culture et un brassage sans aucun xénophobie ou quelque autres différents et écarts ethniques. L'une des plus grandes lois de ce pays était d'ailleurs principalement orientée sur celle ci ainsi que la juste égalité entre tout les citoyens. Il pus ainsi se rendre compte que son altercation policière était bien le fruit d'une grande tension au seins de l'empire en guerre. Car si sur un plan purement technologique et scientifique, cette nation semblait en retard, sur le plan social et humain, alors que le monde du jeune homme était au mépris inter racial, ce monde était une joie de vivre et un hameau de paix entre les peuples, acceptés de tous par les majorités quand au minorités. Mais le compte a rebours approchait et a mesure que l'homme prenait gout a cette vie, rythmée par la vie foisonnante et joyeuse, grouillante de la cité dont il appris également quelques mots et patois de celle ci, il allait devoir repartir dans son monde. Dans sa "vraie" vie. Et c'est justement à la lecture de l'un de ces ouvrages pour lesquels il s'était trouvé une nouvelle passion vraisemblablement que l'on retrouva le jeune homme. Il se trouvait de nouveau dans sa chambre, à une petite table bellement sculptée dans un bois de bonne qualité qu'il avait tourné exprès vers la fenêtre de celle-ci pour profiter de la légère brise agréable qui soufflait doucement ses cheveux pendant sa lecture.
En parlant de cette lecture, il venait de l'achever et il ferma donc le livre, assez imposant et conséquent en le laissant sur la table. Après un clappement assez imposant mais pour le moins reposant, il poussa un léger soupir de soulagement. Il venait de le terminer après des heures durant. Il leva ensuite le visage en direction de la fenêtre grande ouverte et qui lui offrait une vue splendide sur la grande place de la cité rouage.
Mais d'une façon surprenante, il regardait la place avec une certaine sérénité dans le regard et sur le visage, en même temps qu'une certaine tristesse, ou plutôt déception. Le jour attendu était arrivé, bien qu'au bout du compte, il était devenu le jour fatidique. Et oui, sans même s'en rendre compte, notre jeune homme s'était épris de la ville, de ce petit bout de nouveau monde.
-Dire que le mois est écoulé. Je ne l'ai même pas vu défiler.
-Il entendus alors la porte s'ouvrir directement cette fois ci, accompagnée de quelques bruits de pas nombreux dans le couloir
Les personnes qui venait d'ouvrir la porte de la chambre purent voir le jeune homme au loin, à l'autre bout dans sa chambre, assis à sa table en train d'observer calmement et paisiblement le paysage depuis sa place, sans même se retourner. Elles pouvaient par ailleurs noter du regard le grand livre qu'il avait en face de lui, mais aussi d'autres livres, répartis en deux piles assez impressionnantes de chaque côté. Visiblement, il n'avait pas perdu son temps durant son séjour.
Il donnait l'impression de ne rien avoir entendu tellement il s'était perdu dans cette vue, mais c'était faux. Ils savaient que des personnes commençaient à entrer dans la pièce, ils savaient de qui il s'agissait et surtout de quoi il en retournait, et le fit comprendre en prenant la parole de son propre chef, de sa voix calme et monotone.
-Alors ça y est, le moment est venu.
Les deux déesses arrivèrent alors dans la pièce ou il était, toute deux d'un petit sourire au lèvres.
-Oui
-Il est temps pour toi de repartir.
Sans ne rien dire de plus, il se leva calmement de sa chaise et se tourna vers son lit. Il y avait déjà posé sa veste noire de lycée, mais aussi la cape de la même couleur dont on lui avait fait gracieusement don. Comme il savait que le moment allait venir il s'était déjà préparé. Toujours dans le silence de glace dans lequel il est plongé depuis des années, il se vêtit de sa veste, puis de la cape qu'il mit par-dessus après avoir mit son sac d'école dans le dos, ce qui lui faisait une petite bosse dans celui-ci. Fin prêt, il contourna le lit pour se rendre à l'entrée de la chambre où l'attendaient les deux déesses qui lui cédèrent automatiquement le passage. En passant entre les deux, il mit sa capuche sur la tête en la prenant aux bords, regardant devant lui, sans expression comme à son habitude même si quelque chose, aussi insignifiant soit-il avait changé.
-Allons-y.
Le trio sortit alors de l'appartement et, a dos de pégase, ils retournèrent ensemble sur l’île de l'aube, la ou était arrive notre héros. Une fois le petit chemin fait a pieds jusqu’à la grande plateforme au dessous de ce gigantesque arbre au pétales rose, le groupe descendis les escaliers de pierre pour retourner devant ce grand monument, la ou Kanie était arrivé. Arrivé devant ce grand monument qui trônait devant eux, la tête toujours couverte par sa capuche, il leva lentement son visage pour le contempler de bas en haut calmement, sans dire un mot. Son retour dans le monde normal n'était plus qu'à quelques secondes. Peut être que d'un certain côté, son cœur lui disait de rester ici mais comme toujours, il ne l'entendait pas. Il se revoyait déjà dans sa vie habituelle, monotone, routinière et ennuyeuse, jour après jour.
-(Et voilà, nous y sommes. Je vais bientôt pouvoir retourner à ma vie de tous les jours.)
Quand il tourna le visage vers les deux déesse, il vit alors Kurumi armée. Elle tenait dans chaque main une arme a feu assez ancienne, de l'époque de la poudre a canon semblait il. Elle avait dans une main un mousquet, en bois et fer, ainsi que dans l'autre un ancien pistolet a silex. Elle s'approcha de lui d'un petit sourire
-Tu est prêt ?
Immédiatement à la vue de la jeune femme qui tenait ces deux armes à feu, il ouvrit grands les yeux, pris d'une certaine peur et panique en se reculant vers l'arrière. Il n'avait déjà jamais imaginé voir cette dernière en possession d'armes, mais ce qui l'inquiétait davantage c'est que c'était en sa présence.
-Qu'est-ce que tu comptes faire..?
Elle remarqua bien son petit air inquiet et poussa un léger rire a cela.
-Nous ramener dans le monde réel bien sur.
Cependant il n'était pas vraiment rassuré à sa réponse. Après tout cela n'expliquait pas pourquoi elle avait en sa possession ses armes à feu, qu'il pointa fébrilement du doigt de ses grands yeux inquiets.
-Et ils servent à quoi exactement..?
-Ils servent a remonter le temps hihi.
Kamael s'avança a son tour
-Ici Kurumi est appelée Zafkiel. La déesse de l'espace et du temps. Elle manipule le second et le fait agir sur le premier. Moi mon pouvoir ne sert a rien dans ce genre de cas héhé. Moi je suis Kamael, je suis la déesse des brasiers, et mes flammes ne nous serait que peux utiles.
-Oui ! alors je me charge a chaque fois de nous ramener dans l'autre monde.
-Mais Zafkiel s'est trompée pour l'histoire du temps.
Kurumi le regarda alors d'un petit air gênée.
-Ah, oui...parce que je n'avais trouvé le moyen actuel de revenir qu'après avoir imaginer celui ci. En fait, tu reviendra exactement a la même heure et au même jour auquel tu est partit. Car je vais pouvoir te faire remonter le temps et l'espace pour y retourner. je t'épargne les détails technique. Retient simplement cela
Par la suite, il leur afficha un air comment dire...peu convaincu. En effet, il ne s'attendait pas vraiment à une réponse pleine de logique compte tenu du monde dans lequel ils se trouvaient, mais il ne s'était pas attendu à une réponse qui partait aussi loin. D'ailleurs on entendit qu'il n'y croyait pas vraiment lorsqu'il reprit d'un air calmement blasé.
-Remonter le temps et l'espace, rien que ça..
La jeune déesse incandescente se recula alors tandis que l'autre lui fit dos en repartant de deux pas
-Tu le verras de toi même héhé.
Elle leva alors son mousquet en scandant son propre nom divin dans le ciel
-Zafkiel !!
A cela, le sol autour d'eux trembla fortement avant que du sol devant la jeune femme n'émerge une grande forme plate et circulaire. Quand la terre se retira avec la poussière occasionnée le jeune pus alors voire que ce qui était sortit de terre était une immense horloge de plusieurs mètres de diamètres, au style de grande horloge ancienne comme dans les gares occidentales avec les heures écrites en chiffres romains. Elle était décomposés en trois partie. La première ou se situait le plateau de chiffre et les aiguilles, de couleur mauve blanche et ou était au centre posé un disque plat, avec derrière lui une multitude de rouages et engrenages comme les anciennes horloges. Dans ce grand bruit fracas sortit donc la seconde et troisième partie de cette minuterie, qui était d'abord un grand engrenage simplement composé d'un cercle strié et d'une autre, d'une couleur dorée et plus petites, strié lui aussi bien sur mais composé de rayons. Tout autour de l'horloge qui se mit ensuite en place lentement, des particules de dimension ou de onde sous forme de traînées gravitaient autour de la grande horloge, comme si celle ci était a cheval entre plusieurs monde a la fois. Quand Zafkiel se tourna vers le jeune homme de moitié, laissant voire son dos dénudé par le corse tde sa tenue elle lui montra également son oeil doré quelques peux..différent. En effet celui ci avait lui aussi en guise de pupille et d'Iris une horloge a cadran et aiguilles qui se remontait avant de s’arrêter d'un coup tout comme la plus grande.
-On va bientôt rentrer, Kenie kun.
La jeune femme se tourna ensuite vers lui alors que ses cheveux virevoltaient encore dans tout les sens tout comme sa longue robe rouge.
En premier lieu, en voyant cela juste devant lui, il ouvrit davantage les yeux en fixant son œil droit qu'il remarquait bien différent, ne se souciant au final que peu de ce qui se trouvait derrière elle. Mais bizarrement, il ne semblait pas y avoir de la peur dans ses yeux, ce n'était pas de la frayeur qui s'y trouvait, mais comme du charme, de l'attirance. En fait, si l'on s'y prenait bien, c'étaient des yeux amoureux, comme en attestait la fine couleur rouge qui prit possession de ses joues, une réaction bien rare voire inédite chez lui. Là encore, la jeune femme parvenait à le surprendre, mais aussi à le séduire, une fois de plus, par sa beauté et son élégance.
C'est seulement après qu'il se rendit compte de cette immense horloge derrière elle, ou de ce cadran imposant qui lui donnait l'impression d'être menacé ou oppressé. Il était complètement dépassé par les événements, il ne savait pas ce qui se passait ni même ce qui allait se passait. Son corps recula de quelques pas de lui-même en le fixant, ravalant sa salive avant de garder la bouche entrouverte de stupéfaction et d'incompréhension totale avec des yeux qui l'exprimaient tout autant.
-(Qu'est-ce qui va se passer..? Qu'est-ce qui va m'arriver..?)
Elle leva alors son pistolet a silex lentement en prononçant d'un ton solennelle les mots suivant
-Zafkiel. Eleven.
A cet "ordre", les rouages caché sous derrière l'horloge tournèrent par crans, faisant quelques bruits propre a une horloge antique avant qu'un nuage de fumée violette sorte du chiffre romain en haut de la pendule et vienne s'engouffrer dans le canon du revolver. Une fois la chose faite, la jeune femme s'avança vers Seiya et pointa son arme droit vers sa tète, mais gardait son air calme, ce qui pouvait effrayer encore plus
-Ne t'en fais pas, Kanie kun. Sa ne fait pas mal huhu
Bien qu'elle tentait visiblement de le rassurer, elle faisait tout le contraire. Qui pouvait être rassuré avec une arme pointée tout juste sur son front, d'autant plus par la femme que l'on aimait secrètement ? Il se mit légèrement à trembler avec ses pupilles qui rétrécirent avec son front qui prit une couleur bleue bien foncée de panique et de peur. Il ravala sa salive, pensant que c'était la dernière fois qu'il pouvait le faire. Il pensait que son heure était déjà arrivée.
-(Alors je vais mourir maintenant..? Comme ça..! C'est pas vrai..! Je ne peux pas !)
Et soudain un bruit de détonation vint fendre le silence de l’île. Le garçon prit alors la balle en plein front, qu ise suivit d'un trou noir pour lui avant qu'il en rouvre les yeux en sursaut, se relevant d'un coup comme il était arrivé dans l'autre monde. Mais cette fois ci, après avoir fait le check up habituel sur son corps pur vérifier que totu était la au bon endroit, il remarqua que lui, n'était plus au même endroit, allongée a terre. Et pour cause. En regardant autour de lui après s'être redressé à moitié lentement, il pouvait s'apercevoir qu'il se trouvait au beau milieu d'une forêt, la forêt interdire à l'arrière de son lycée, précisément. Après ce réveil en sursaut, il était complètement perdu, totalement désorienté. Il y a encore un instant il se situait dans un monde complètement différent du sien, dans une réalité alternative, un canon pointé sur la tête, et maintenant il se retrouvait au beau milieu de cette forêt bruissante, les arbres dansants, et seul.
Il ne comprenait rien à rien, il ne savait pas ce qu'il faisait ici, pourquoi, et surtout comment. Il avait perdu tous ses repères et cela se voyait sur son visage, son incompréhension des plus totales.
-Mais..je connais cet endroit, c'est la forêt derrière le lycée..qu'est-ce que je fais ici..? Il y a encore un instant je me trouvais avec Kotori et Kurumi qui me...
Juste à cet instant précis, il se rappela de sa dernière vision avec son réveil, celle de la jeune femme, dans une tenue très peu conventionnelle et surprenante, elle pointait un mousquet juste au niveau de sa tête, tandis que lui, complètement paralysé par la peur, lui faisait face avec de grands yeux.
Ce souvenir le troubla davantage. Il passa sa main sur son visage lentement en le baissant légèrement, avant de la laisser sur son front. Il regardait le sol avec des yeux plus ouverts qui se perdaient. Il ne comprenait aucunement ce que tout cela voulait dire, au point qu'il l'interpréta, sans doute, dans le mauvais sens.
-Qui me tuait...?
Soudain une voie dans son dos se fit entendre.
-Ah, il était la.
Au moment où il entendit cette voix, prit de surprise mais aussi peut être de peur il releva vivement la tête en se retournant tout aussi vivement vers l'arrière avec de grands yeux d'un air alerté.
-...!
Ils nous alors voire, a nouveau dans leur tenue habituelle ses deux amies le regarder, debout d'un petit sourire
-Tu à bien dormis, Kanie Kun ?
Et en voyant ses deux amies, dans leur tenue tout ce qu'il y a de plus normale, il se sentit encore plus perdu, ou peut être même bête, à les regarder avec ses grands yeux de stupéfaction.
-Kurumi..? Kotori..? Qu'est-ce que...
Il rebaissa ensuite lentement la tête pour regarder le sol. Il ne comprenait rien à rien. Il se souvenait d'une multitude de choses, de tonnes de connaissance ainsi que de vues, de visages, de chevaux ailés sur lesquels il volait même en passant à travers des portails qui l'emmenaient d'un bout à l'autre de la carte, ainsi que de deux personnes en particulier, une jeune femme, belle et gentille, avec de longs cheveux noirs, ainsi que d'un homme, bien plus grand et bâti à la peau matte.
Il ne savait pas pourquoi il avait tous ces souvenirs en mémoire, et ce qui le perturbait encore plus c'est qu'ils semblaient être tout récent, comme s'il avait vécu ces visions, qu'il avait vécu pendant une période qu'il ne parvenait pas à situer.
-Je ne comprend pas..j'ai l'impression d'avoir vécu des jours et même des semaines...
Kotori prit un air narquois a cette réaction avant de rire au éclats, tandis que Kurumi repris
-Ce petit séjour à Arborea t'a plus si tu t'en souviens. Yocatta
En entendant cela il releva le visage en leur direction, étonné de l'entendre prononcé ce nom qui résonnait dans son esprit.
-Comment sais-tu que..
Il rouvrit un peu plus les yeux de surprise et d'étonnement. Il commençait à réaliser, du moins en partie car il n'arrivait tout bonnement pas à y croire.
-Attends..non..c'est impossible...
-Rah...voilà qu'il va pas y croire...
Avec la venue de sa plus vielle amie, il porta son regard vers elle. Non seulement il se souvenait de tout ce qui venait d'être cité, mais il se souvenait aussi, et surtout même, des deux jeunes femmes dans une tenue bien peu ordinaire. En fait, il se souvenait surtout de celle de la jeune fille aux cheveux rouges, de son longs et grand somptueux kimono aux couleurs pures, de ses longs cheveux ardents lâchés avec deux rubans ornés d'une corne, de sa poitrine qui était étonnamment relevée et de sa grande insoupçonnée. Bref, il se souvenait d'elle dans une vision où elle était bien plus femme et séduisante, charmante au point qu'elle avait réussi à faire tambouriner cœur et à le faire rougir contre sa volonté, avec ce sentiment d'attirance qui le répugnait.
D'ailleurs, en y repensant il se remit à rougir légèrement, mais il était forcé de se rendre à l'évidence, ce n'était pas possible. Il n'avait pas pu être charmé par la jeune fille que tout le monde considérait pratiquement comme un garçon manqué, comme lui il l'avait toujours connue et comme il la voyait actuellement, avec sa tenue habituelle de lycéenne, ses formes peu développées et sa chevelure rouge attachée par deux grands couettes d'une façon presque enfantine. L'illusion ne pouvait durer plus longtemps. Comiquement il tourna son visage sur le côté d'un air complètement blasé et sceptique en perdant son teint rougi.
-Nan, c'est complètement impossible. J'ai dû me cogner bien fort comme un arbre, et encore si j'ai vu ça j'ai frôlé le coma à vie...
-Non. Tu n'a pas rêvé, Kanie Kun. Zafkiel et Kamael c'est bien nous. Demo dans ce monde nous sommes simplement humaines.
Kotori commença alors à repartir d'un air indifférente
-Bah, laisse le la si il n'y crois pas. Moi je rentre, il est tard.
Alors que la jeune fille s'apprêtait à partir, elle entendit la voix du jeune homme dans son dos qui semblait être en train de se relever, non sans un peu de mal.
-Attends un peu..
Elle se tourna alors vers lui d'un air ennuyée.
-Quoi.. ?
Elle le vit alors arriver vers elle avec son calme et son expression de glace retrouvée, presque d'une façon inquiétante. Une fois devant elle, sans dire un mot ou encore changer son regard il commença à passer ses deux mains de chaque côté de son visage bien qu'elles semblaient monter un peu plus haut.
-Elle prit alors un air comiquement blasée à cette action
-Je peux savoir ce que tu fous..
Il ne lui répondit pas et poursuivit ce qu'il était en train de faire. Au bout du compte, il s'avéra qu'il approchait ses mains de ses deux rubans qu'il se mit à défaire rapidement, mais avec une certaine précaution pour ne pas lui faire de mal, comme s'il en avait une certaine habitude.De là, les deux rubans ôtés, sa chevelure de feu se lâcha et se déploya pleinement à l'arrière, libérée de l'emprise des deux accessoires. Quand elle vit alors ce qu'il avait fait et qu'elle sentit ses cheveux tombe elle prit un air de plus en plus gênée, passant de la réaction au cris
- Hein... hé...heeeee !!!
Elle se rua alors sur le jeune homme pour lui reprendre ses rubans d'un air furieuse
- Rends les mois crétin !!
Une fois repris elle commença furieusement à les remettre en y parvenant difficilement à cause de la colere
-Mais t'est idiot ou quoi ?! Je supporte pas de ne pas les avoir !
Il se retrouva légèrement blasé de sa réaction voire déçu. Après quoi il remit ses mains vers le haut de sa tête en lui mettant une petite tape sur sa main, avec une pointe d'autorité dans son geste, mais aussi dans la voix qu'il prit juste après. Sa voix était toujours calme et monotone, mais il y avait quelque chose de légèrement différent, comme une certaine douceur, à peine perceptible mais présente, qui s'apparentait presque à celle d'un grand frère qui veillait sur sa petite sœur.
-Si tu ne te calmes pas tu ne vas pas y arriver. Laisse moi faire.
Sans même qu'elle n'ait le temps de réagir à cause de la surprise, le jeune homme commença à refaire de lui-même l'un des rubans qu'il venait de lui défaire, là encore avec une certaine précaution qui donnait l'impression qu'il n'en était pas à son premier coup d'essai.
- La jeune fille se laissa alors faire en liant ses deux bras d'une façon trognon dans le dos, gonflant les joues sous le regard amusée de Kurumi
-Idiot...
D'une certaine façon, il se retrouva lui aussi amusé de sa réaction et le montra par un fin sourire pendant qu'il finissait le nœud du premier ruban avant de s'attaquer au seconde qu'il prit dans sa main.
-On est beaucoup moins fière tout à coup déesse du brasier.
-Ferme la..
Là encore avec rapidité et précaution il mit en place le deuxième ruban sir les cheveux de la jeune fille en les ramenant dans une seconde grande couette. Une fois qu'il eut terminé, il posa brièvement sa main sur sa tête avec un soupçon de tendresse avant de se mettre en route en passant à côté d'elle calmement, toujours avec ce fin sourire à peine perceptible.
-Pourtant je t'ai dis que ça t'allait mieux quand tu les lâchais.
- Je les lâches seulement la bas.
Les deux femmes se mirent à leur tour en route en suivant le garçon
- Ici je peux rester une enfant. Je n'ai pas de responsabilités ni de vie entre mes mains...sa me fait un repos entre deux vies.
Il poursuivit tranquillement sa route en avant, à la manière d'un guide. Il regardait devant lui calmement comme à son habitude avec son sourire qui ne fut hélas que de courte durée.
-Et dans quel monde vis-tu le plus ?
-Pourquoi tu me demande ça ?
-Simple question. Je te demande simplement le monde où tu te sens le plus vivre, bien que j'en ai ma petite idée.
A cela elle ne répondit rien, comme si une raison inconnue pour le jeune garçon l'en empêchait. Kurumi arriva alors de son grand sourire pour secourir son amie
-Quoi qu'il en soit ! maintenant que tu es de retour ici Kanie kun, tu pourras a nouveau vivre normalement. Et chacun reprendra le cour normal de sa vie. Je te demanderais simplement de ne parler de ça a personne
Il lui répondit sans tracas, penchant légèrement la tête sur le côté les yeux fermés. L'idée ne lui avait même pas traversé l'esprit.
-Sérieusement, tu me vois raconter aux gens que pendant un mois j'ai voyagé dans un monde parallèle, où je volais sur des pégases en passant par des portails magiques, que j'ai failli me faire exécuter car on m'a prit pour un espion et qu'ensuite j'ai été sauvé par une déesse capable de remonter le temps et l'espace aux côtés de son amie déesse du feu ?
Il finit en poussant un bref soupir les yeux fermés, avant de les rouvrir en remettant son visage vers l'avant. Toutefois, il prononça une dernière chose qui pouvait être légèrement étrange.
-Je n'ai pas envie de retourner voir un psy moi.
-Mais, il suffirait de montrer le passage pour que l'on te crois héhé.
Tout compte fait, en y réfléchissant bien, peut être que ce n'était pas une si mauvaise idée de tout dévoiler. Après tout il y aurait quelques avantages. Cela avait le mérite d'y réfléchir. Il donnait tellement l'impression de le faire que l'on pouvait parfaitement y croire.
-Il est vrai qu'avec cela je pourrai amasser une bonne somme..
-Si les gens savaient comment en revenir cela dit.
Il enchaîna ensuite par un haussement des épaules les yeux fermés, les mains légèrement levées vers le ciel en jouant la comédie d'un certain sourire narquois.
-De toutes façons quel passage ? Je ne vois pas de quoi vous me parlez.
Les deux femmes prirent alors un sourire complice a cela en repartant
-Bien. Oh, c'est vrai ! Kotori, ton salon est bien demain non ?
La jeune femme chercha dans sa mémoire un petit instant avant de reprendre avec de grands yeux
-Ah, j'avais faillit oublier ! hai !
La tigresse vint se mettre au niveau de son amie d'un grand sourire
-On y va directement le matin né né ?!
-Oui oui. On y passera la journée si sa te fait plaisir.
A cela la jeune fille prit un sourire encore plus grand en se serrant contre la présidente
- Génial !
Le jeune homme pouvait alors la voire heureuse comme jamais par moments. Mais ce qu'il remarquait surtout, c'est que ce bonheur était bien plus fréquent avec les autres, et il savait pertinemment pourquoi. Il savait pertinemment pourquoi, mais à vrai dire il ne pouvait pas y faire grand chose, du moins dans l'immédiat. Après tout, il avait donné les deux tickets qu'il avait prit au départ pour eux deux, lui et sa jeune amie. Mais comme toujours, sa personnalité devait prendre le dessus et il eut dû subir un retour de flammes. Puis de toutes façons la chose était déjà organisée, les deux amies prévoyaient d'y aller ensemble et rien que d'y penser les rendait heureuse, alors il ne voulait pas plus que cela les déranger. En fait, au fond de lui il ne voulait pas briser l'ambiance et gâcher leur journée, avec toujours une phrase qui trottait dans un coin de la tête, et ce depuis un mois. Il ne dit rien à ce sujet et se contenta de marcher toujours en avant, quelque part à l'écart en baissant légèrement son regard vers le sol. Puis le lendemain matin, la journée reprit alors son cours habituel. C'était simplement le week end, qui s'annonçait aussi monotone que d'habitude pour le jeune homme, contrairement a ce qu'il avait pus faire dans le monde d'Arborea. Pour les deux jeunes filles la journée allait etre remplis mais pour lui, c'était une autre histoire
Et ce lendemain matin, la routine et la répétition furent de mise à nouveau, le retour à la vie banale et ennuyeuse était fait. Après s'être réveillé aux environs de neuf heures, notre jeune héros d'un air encore légèrement endormi se leva de son lit et se mit à quitter la chambre, une chambre assez normale de lycéen dans les tons de l'époque avec peut être quelques étagères remplies de livres que l'on pouvait noter de l'œil, de son air calme et froid habituel, bien qu'il semblait l'être un peu plus qu'à l'ordinaire.
Quand il en sortit, il croisa sa grande sœur qui visiblement venait de se réveiller elle aussi. C'était une belle jeune femme avec de longs cheveux attachés à l'arrière, qui partageaient la même couleur que celle du jeune homme bien qu'elle semblait avoir une couleur brune un peu plus adoucie. Cependant, elle partageait parfaitement la couleur des yeux qui était encore cette couleur dorée somptueuse et agréable à l'œil. Elle portait alors un vieux pull sans doute fait pour se prélasser dans la maison et dormir à l'aise au cours de la nuit. Elle se retrouva un peu curieuse de le voir déjà levé.
- Seiya ? Tu es déjà levé..?
-Ah, Grande soeur, salut. Oui , je n'arrivai pas plus à dormir que ça.
Il se remit ensuite en marche dans le petit couloir calmement en passant à côté d'elle tandis qu'elle le suivait du regard d'un air comiquement endormi, une larme de fatigue au coin de chaque œil.
- Je vais préparer le petit déjeuner, fais ce que tu as à faire en attendant.
-Merci.
Par la suite, il se rendit dans la salle de bain de l'habitation pour commencer à se préparer pour la journée et se réveiller davantage. Là aussi, il n'y avait rien d'extraordinaire. La pièce était bien sûr bien aménagée et avec le nécessaire dans des tons modernes, il n'y avait pas à s'en plaindre, mais le style était bien loin de celui qu'il avait pu découvrir dans l'autre monde dont il venait de revenir, un style bien surprenant au départ, mais auquel on finissait rapidement par s'y faire, tout comme il s'y était fait. Il fit alors le quotidien, le nécessaire. Il se brossa les dents, passa un coup sur son visage avant de se refaire une petite coupe en réordonnant bien les mèches qui tombaient sur son front en se regardant dans la glace située au-dessus du lavabo. Après cela, il bloqua un instant en regardant son reflet, voyant son visage toujours sans expression. La vie de tous les jours allait reprendre son compte, bien loin des activités nombreuses et inédites pour lui de la cité rouage, des nombreuses belles vues qu'il avait eu l'occasion de voir, de la diversité qui régnait en cet autre monde et des tonnes de connaissances qu'il pouvait assimiler. Bref, le voilà revenue à la vie normale, ce que l'on nomme le réel chez eux.
Après ce petit blocage il quitta la pièce pour retourner à sa chambre et se vêtir comme il se devait. Il retira sa tenue de nuit pour s'habiller d'un t-shirt bleu avec par-dessus un petit pull blanc qui tirait légèrement sur le beige, avec pour finir un jean noir qui lui allait assez bien. Maintenant bien habillé et plus ou moins réveillé, il quitta à nouveau sa chambre en fermant la porte derrière lui pour se diriger vers la pièce à vivre de la maison qui était également reliée à la cuisine où la grande sœur s'occupait de terminer de préparer le petit-déjeuner. Elle l'entendit arriver pendant qu'elle s'occupait des dernières préparations.
-J'ai bientôt terminé. Pourrais-tu t'occuper de mettre la table s'il te plais ?
-Ha, bien sûr.
Sans rechigner il se dirigea à son tour vers la cuisine, vers les meubles de rangements pour en sortir quelques couverts et serviettes pour eux deux, ainsi qu'un verre pour chacun. Il ramena le tout à la petite table qui se trouvait dans la cuisine et qui était prévue à cet effet, n'oubliant pas de disposer le tout pour que sa sœur n'ait plus qu'à servir.
Une fois cela fait, il s'assit à la table tranquillement en attendant que la femme ait terminé de préparer à manger, ce qui ne tarda pas d'arriver. Dès qu'elle en avait fini elle déversa dans chacune des assiettes deux œufs sur le plat parfaitement cuits et assaisonnés, avant d'aller y superposer dans chaque couvert deux toasts beurrés et confiturés, tout juste grillés. Elle revint ensuite à la table en apportant une carafe de jus d'orange et de lait à la table, pouvant ensuite finalement souffler un peu en prenant place en face de son petit frère, d'un petit sourire satisfait.
- Et voilà, Bon appetit !
Ce à quoi répondit le petit frère avec sa voix monotone en commençant à vers du jus d'orange dans son verre et commencer à manger en premier lieu un toast.
-Ha, Bon appetit.
Le déjeuner commença à se dérouler dans un calme et un silence auxquels la jeune femme s'était accoutumée. Elle y avait eu le temps depuis le temps qu'elle vivait avec le jeune homme qui n'était pas de nature très bavarde. Cependant, en le regardant entre deux gorgées et bouchées, elle pouvait remarquer qu'il y avait quelque chose qui n'allait pas, ou du moins quelque chose de différent. Et qu'est-ce que c'était rare lorsqu'il montrait quelque chose qui sortait de l'ordinaire.
-Quelque chose ne va pas ?
Il répondit à cette question toujours sans trop s'en soucier, se contentant de continuer à prendre son petit-déjeuner.
-Non, tout va bien. pourquoi ?
Elle n'était pas très convaincue de sa réponse et poursuivit en changeant le sujet, légèrement curieuse même si elle semblait avoir une petite idée derrière la tête.
-Au fait, ce n'est pas aujourd'hui que se déroule le Festival du Manga ?
Si, pourquoi ?
Tu n'es pas censé y aller avec Kotori-chan comme chaque année ?
-Non, pas cette année. Je te l'ai dis, je lui ai donné mes deux tickets et elle a souhaité y aller avec Kurumi.
Elle poussa un soupir de fatigue à cette réponse. Elle savait très bien ce que cela voulait dire car elle connaissait certainement mieux que quiconque son petit frère.
-Toi...je suis sûre que tu l'as encore cherché en voulant faire ton intéressant..
Il n'en répondit rien et se contenta de croquer dans son toast, quoique légèrement déstabilisé à sa remarque à laquelle il s'attendait.
- Tu comptes faire quoi alors ?
-Je ne sais pas, je vais bien trouver.
Se retrouvant davantage ennuyée par son attitude car elle savait bien qu'il allait encore passer son temps à ne rien faire, elle se leva de sa chaise pour quitter la table sous le regard curieusement calme du petit frère. Elle se rendit ensuite au salon, plus précisément vers le canapé où était posée sur le dossier sa veste. Elle fouilla un instant dans la poche avant de revenir pour se mettre en face du jeune homme et de lui tendre quelque chose.
-Tiens.
Et quand il vit ce dont il s'agissait, il ouvrit un peu plus grands les yeux, pris de surprise.
-Qu'est-ce que..
Et oui, ce qu'elle lui tendait n'était rien d'autre qu'un ticket. Mais pas n'importe lequel, un ticket valable pour l'entrée de ce fameux festival auquel se rendait les deux jeunes femmes, et auquel il pensait devoir tirer une croix dessus. Il se demandait bien comment elle avait pu l'obtenir et pourquoi elle le lui tendait.
-Où est-ce que tu l'as eu..? Il a certainement dû te coûter..
Il n'eut pas le temps de finir qu'elle plaqua le ticket sur la table à côté de son assiette avec de grands yeux, comiquement agacée. Et oui, trouver une place lorsque l'on est si proche de l'événement n'était pas simple, et il fallait savoir mettre la main au porte-monnaie.
-Plein pot ! Et c'est d'ailleurs pour ça que tu vas me faire le plaisir d'y aller !
Se retrouvant assez déstabilisé, il avala le morceau de toast qu'il avait en bouche en se reculant légèrement avec de grands yeux, un tantinet apeuré par la colère de sa grande sœur qu'il ne valait mieux pas prendre à la légère.
-Pourquoi est-ce que j'irais..?
-Tout simplement parce que je me suis démenée pour le trouver en sachant que tu adores y aller chaque année et aussi pour éviter que tu ne restes tout le weekend sur le canapé ! Voilà pourquoi !
Il ne trouvait rien à y redire et ne préférait rien redire justement pour éviter de plausibles répercussions. Sa sœur elle, contourna ensuite la table en laissant le ticket là où il était, retournant à sa place. Elle prit par la suite un certain sourire narquois, moqueur à son encontre.
- Et puis comme ça tu pourras voir la belle Kurumi héhé..
En l'entendant dire cela, il tenta de conserver son calme au possible bien qu'il prit une légère teinte rougie sur les pommettes en prenant une gorgée de jus d'orange pour essayer de le dissimuler et passer à autre chose. Il savait ce qu'elle insinuait mais comme à son habitude il le niait au possible.
-Et alors..c'est simplement une amie comme les autres..enfin elle fait simplement son travail de Présidente..
-Mouais, une "simple amie"..
Après avoir bu sa gorgée, il prit ses couverts et commença à découper son œuf sur le plat, toujours légèrement gêné. Il sentit cependant qu'un regard pesait sur lui, et pour cause. Lorsqu'il leva son visage pour le vérifier, il vit la jeune femme qui le fixait toujours avec son petit sourire qui voulait tout dire sur les lèvres. Elle n'avait même plus besoin de dire quelque chose pour qu'il le devine. Il finit par abdiquer en coupant maintenant nerveusement son plat pour en prendre rapidement une bouchée, résignée.
-C'est bon je vais y aller à ton festival...
C'est alors que après ce repas, vers la fin de matinée le jeune homme se miy en route pour ce fameux événement. Mais ma encore c'était bien loin d'être comme le combat d'arène du Colisée qu'il avait eu l'occasion de voire. Les rues n'étaient pas en effervescence, et les passants ne parlaient pas de cela. Il ne parlait même mas du tout. La vie monotone de chaque citoyen était trop ancrée a la technologie et le dialogue des marchands ,les sourires des mères et leurs enfants devant les échoppes n'étaient plus la. De plus ce festival n'était pas le plus grand qu'il y avait mais la jeune tigresse ne ratait jamais eu une miette de ce genre d'événements. Pour l'occasion, il s'était paré d'une veste noire qui allait de paire avec son pantalon et qu'il ne fermait qu'à partir de l'estomac, un peu d'une manière chic et un peu classe, lui donnant un look élégamment branché. Il marchait seul à travers la foule, si on pouvait le dire ainsi. On ne pouvait pas dire que le monde se bousculait sur cet événement et qu'il y avait une grande ambiance ou tout simplement communication entre les gens. Il le remarquait bien, mains dans les poches, bien qu'il en avait une certaine habitude de ce vide communicatif. À sa déception il pouvait se rendre compte qu'il était loin de l'engouement général auquel il avait pu assister dans le monde magique pendant qu'il lançait de petits regards à droite et à gauche pour observer le festival.
-Si on ne l'appelait pas festival on aurait dit un enterrement..
Heureusement, Il y avait assez de monde pour que chaque stand trouve son petit lot de fan et de sourire. La bonne ambiance était loin d'être celle d'Arborea, mais les sourired étaient cependant présent. En se rendant compte que tout compte fait les meubles étaient peut être sauvés et qu'un minimum de vie était insufflées dans ce festival, il prit un léger sourire comme il se permettait de prendre lorsqu'il se trouvait généralement seul, yeux fermés en baissant légèrement le visage pendant qu'il poursuivait sa petite balade en solitaire. Le sourire des quelques enfants avec leurs parents, leurs rires, tout cela sonnait doux à son oreille en lui rappelant quelques souvenirs qui malheureusement, n'étaient que des souvenirs qui remontaient des années en arrières. Cependant, il suffisait quand même à faire naître en lui un sentiment de nostalgie agréable.
Il put alors voire que certaines personnes au compte goutte colmencaient a parler d'un stand en particulier qui faisait sensation.
- Hé ! Regarde la bas ! Il parait qu'il font des cosplays combat !
- ah ! Takeo kun est passé et m'a dit qu'il y avait deux filles qui battaient tout le monde !
- Super ! Allons voire !
Son attention fut alors attirée par ce mystérieux événement, ou plutôt ces deux mystérieuses filles qui semblaient se démarquer du lot. Au fur et à mesure qu'il marchait il les écoutait parler, tendant l'oreille à droite et à gauche, légèrement curieux.
-(Un concours de cosplay combat avec deux filles qui battent tout le monde..?)
Il poursuivit donc sa route, semblait emprunter un chemin particulier. En fait, il suivait seulement les passants qui parlaient de cette activité et qui semblaient s'y déplacer avec un grand enthousiasme, un enthousiasme que l'on lui transmettait, d'une façon bien plus modérée bien sûr. Il avait maintenant envie de voir ce dont il était question.
Il arriva alors à force de suivre les passants qui y allaient également a un des grands stands du centre de la convention. Quand il arriva sur place il vit déjà une foule autour de celui qui n'était reconnaissable que part sa bannière. Alors qu'il continuait de s'approcher du centre tout en s'enfonçant dans la foule, il pouvait justement voir qu'il y avait finalement un grand regroupement de personnes autour de cette fameuse activité, ce qui l'étonnait légèrement d'ailleurs pendant qu'il regardait à nouveau d'un côté puis de l'autre pour en constater.
-Je me rappelle que les autres années il y avait du monde pour ce stand mais jamais à ce point..
D'ailleurs d'autre autour de lui se pressèrent ppur aller voire un spectacle apparent qui s'y déroulait
- Grouille ! Elles sont la bas !
- Ah ! Attend moi !
Là encore, on lui donnait les informations sur un plateau d'argent. Il n'avait qu'à tendre l'oreille pour plus ou moins savoir ce qui se déroulait et où. Par ailleurs, plus il se rapprochait, plus il pouvait entendre le bruit de la foule, mais aussi de la musique, en rythme, une musique qui se faisait de plus en plus audible et de plus en plus forte tout en guidant ses pas. Il était assez intrigué de ce qui se passait et de ces deux mystérieuses jeunes filles étant donné l'engouement qui se faisait de plus en plus prononcé.
-(Je ne me rappelle pas avoir vu autant d'empressement les dernières années..)
- Alors qu'il se fraya un chemin le plus possible vers l'avant pour voire ce qu'il se passait dans ce stand, il put entendre les voies des deux combattantes qu'il semblait alors connaître sous la musique de l'animation
En ayant un début de reconnaissance des deux voix, il s'arrêta un instant, un peu plus curieux.
-Tiens, mais ces voix..
Poussé par la curiosité, il reprit sa marche d'autant plus vite sans pour autant bousculer les passants. Il se faufila à travers la foule sans faire de dégât et plus rapidement, intrigué. Il était un peu plus pressé de savoir quelles étaient les identités des deux filles. Il en avait peut être une idée mais cette même idée le déstabilisait un peu. Alors qu'il parvint de justesse a se frayer un chemin jusqu'au premier rangs devant la grande scène du stand, il fut surpris et prit de court quand un homme tomba a un mètre devant lui, avec fracas sur le sol. Quand il vit la chose se produire juste sous ses yeux il s'en retrouva grandement surpris et déstabilisé, ne s'y étant absolument pas attendu. Il ouvrit immédiatement grands les yeux avant de baisser son regard vers le sol pour voir l'homme qui venait d'y tomber.
Sans attendre une seconde, il pressa quelques pas pour se rendre à ses côtés et s'accroupir, légèrement inquiet pour son état et soucieux de savoir s'il allait bien.
-Vous vous sentez bien Monsieur..?! Avez-vous besoin d'aide ?
Celui ci se releva alors avec un peux de peine, un sourire au lèvres
-Ahah...ces filles la...elles sont incroyables !
De nouveau intrigué par le fait qu'il mentionnait ses mystérieuses filles, il cligna des yeux un temps avant de tourner son visage vers l'avant tout en se relevant aux côtés de l'homme pour essayer de voir enfin ce qui avivait tant la foule et ce qui faisait tant parler.
-Ces filles..?
Quand il releva le visage il put alors voire un autre homme se faire mettre a terre dans un grand bruit de bois provoqué par le sol de la scène ou il vit de dos, une jeune silhouette féminine, a genoux contre le torse de l'homme, un genoux sur celui ci et rire doucement et noblement
-Hihi. Pas mal.
Il pus alors entendre a coté d'elle une autre voie bien connue, rugissante et active dans de grand bruits de pieds tapant sur le sol
-Hin !! ils n'avaient aucune chance !!
Quand la première se tourna alors, il pus ainsi découvrir son visage, qu'il avait presque entièrement deviné grace a ce rire doux. Il s'agissait de son élue secrète Kurumi, qui semblait alors a moité Zafkiel en ce moment même. Ses cheveux étaient d'abord entièrement détachés, virevoltant dans chaque sens que son gracieux visage faisait, laissant ainsi voire au garçon une vu des plus sublimes et pour le moins inédites. Rare étaient les fois ou elle se détachait les cheveux publiquement, et encore plus ou elle les coiffaient d'un superbe ruban noir orné de deux roses écloses qui allaient a merveille avec son corps et sa tenue. Elle portait alors comme cosplay une longue robe noir et blanche dont le bas au regard choqué du lycée était presque identique dentelle pour dentelle a sa robe de déesse. Seul les couleurs changeaient et une ouverture depuis le nombril qui laissait voire le tissus blanc de sa robe en dessous de ce que l'on pouvait appeler revêtement noir. Le grand nœud papillon de la robe de Zafkiel avait été aussi été troqué pour trois ceintures au ventre qui serrait la robe de celle ci a la place de son corset. Le décolleté de celle ci avait également disparut au profit d'une chemise blanche bouclé au dernier bouton et dont la partie de la poitrine était seulement visible comme ces anciennes tenues de pirates dans les caraïbes. Au cou de celle ci un grand nœud papillon noir a rose rouge la encore était fait et elle portait comme gant une pair de soie la aussi qui semblait d'époque. Elle souriait de son air doux mais aussi autoritaire de présidente, semblant a moitié sérieuse
-Un peux trop facile je dois dire huhu.
A cela la jeune femme a coté d'elle, vêtit également de son kimono divin mais remis au goût de ce monde s'approcha d'elle d'un grand sourire combatif. Elle avait ses couettes attachées par deux rubans plus larges que les siens, de couleur marrons au motifs de fleurs, qui tenaient des cornes animales comme sa tenue normale. Sa chemise était alors ouverte entièrement, sa poitrine caché par deux grandes pétales de fleur et sa jupe d'écolière comme le bas de son ventre étaient cachées par la ceinture large de son kimono. Celui ci lui servait de cape pour l'arrière, ne recouvrant de sa couleur rouge flamme que l'arrière du corps de la femme et couvrait le bras droit mais le gauche en était dépourvus, vêtit de sa chemise blanche. Elle redressa une de ses couettes de son sourire de tigresse joueuse
-Pathétique. je leur ai donné trop chaud héhé
Le moins que l'on puisse dire, c'est que notre jeune héros se retrouva bien surpris et étonné de voir les deux jeunes filles en scène, en train de danser, mais aussi et surtout dans les tenues qu'il avait pu voir dans l'autre monde, bien qu'elles semblaient avoir quelque chose de différent, ce qui lui tapa immédiatement dans l'œil, qu'il ouvrit grand d'ailleurs au même titre que l'autre de stupéfaction, en même temps qu'un léger teint rouge qui se faisait plus récurent ces derniers temps prit place sur ses joues. Il ne s'était absolument pas attendu à voir ces deux amies dans une telle situation.
-(Kurumi et Kotori...? Qu'est-ce qu'elles font sur scène..?! Ne me dites pas que...)
Et si. Vraisemblablement, les deux jeunes femmes prenaient part à l'activité dont tout le monde parlait depuis quelques minutes maintenant, et tout portait à croire qu'elles étaient les deux filles à qui on faisait tant d'éloges dans le public, et à vrai dire il y avait de quoi. Après tout, il était peut être grandement surpris de les voir ainsi, mais il se retrouva également presque dans la seconde où il posa ses yeux sur elles charmé, séduit une nouvelle fois par la promise secrète de son cœur ainsi que par son amie, de par leur légèreté dans leurs mouvements mais aussi par la grâce et la sensualité qui se dégageaient de leur tenue remises au goût du jour. Il ne savait tout simplement pas quoi faire, comment réagir. Il parvenait seulement à rester au premier rang, mélangé à la foule avec ses yeux braqués sur elles en ravalant sa salive de stupéfaction.
-(Ces tenues..il n'y a pas de doutes on dirait celles qu'elles portaient dans l'autre monde mais..il y a quelque chose de changé..)
- Les deux jeunes femmes se reculèrent a dos en se mettant dos a dos, se parlant entre elle quand elles virent de nouveaux combattants entrer sur scènes. Une dizaine venait d’arriver au bas mots, alors que les jeunes femmes reprenaient leur souffle.Mais soudain la musique qui s'était arrêté reprit alors sur une nouvelle musique, active et rapide ou les basses commençaient déjà a faire vibrer les deux corps des jeunes filles. Elles se regardèrent alors de coté puis regardèrent leur prochain opposants
-Ah...ah...ya pas a dire...ah...j'ai plus de souffle dans l'autre monde !
-Ne me dis pas que..tu fatigue déjà Kamael héhé...je t'ai connus plus combative pour toi.
-Et toi ? tu va tenir sans ta précieuse horloge pour régénérer tes capacités ?
Elle fléchis alors les jambes avant de faire de même avec ses bras d'un sourire sage et aussi ardent que celui que prit son amie a sa réponse
-Pourquoi remonter le temps quand tout sera finis avant la fin de la mélodie.
-Yata !! c'est ce que je voulais entendre !!
Les deux femmes se mirent alors en position calmement, commençant a tourner autour du groupe qui les cernait alors, sous les regards du public curieux
-Elles ne pourront pas battre tout ces types en dansant !
-Impossible ! elles ont déjà perdue ! '
Alors qu'un des premiers homme du groupe se rua sur Kurumi pour la mettre a terre, la jeune femme se mit de coté en faisant une roue face a lui, faisant voler sa robe dans les airs en montrant sa dentelle blanche en roue comme un paon, avant de se remettre droite sur ses pieds et de donner une balayette a l'adversaire aveuglée par la robe avec ses pieds, le faisant tomber par terre dans les grands mouvements de la robe d'un sourire gracieux.
-Merci pour cette entrée en scène huhu.
C'est alors que trois autres se ruèrent sur la jeune Kotori qui prit un grand sourire a cela. Elle fonça alors sous les regards choqués des passants qui retinrent leur souffle en la voyant faire. Elle sauta alors sur le premier homme en allant grimper littéralement a son cou, accrochant ses jambes autour de celui ci. Elle releva ensuite le haut de son corps qui tournoya autour de la tète de son opposant et saisis le visage du second avant de cesser ses rotation de jambes pour envoyer valser son premier adversaire sur le dernier, amenant ensuite au sol celui qu'elle avait "arrimée" de ses mains, rattérisant au sol dans un bruit de bois atténué par la figure qu'elle venait e faire, son Kimono levée tombant lentement vers le sol avec son corps souriant et intact, qui n'avait subis aucun cou. A cela le public n'en trouva rien a redire
-In..incroyable !! c'est incroyable !! elle est incroyable !! C
-Ces filles sont des déesses de la danse !! Qui est ce ?!
-Je n'en sais rien !!
Le combat contre les dernières troupes se poursuivis alors, les femmes usant comme stipulé de grâce et de finesse pour les mettre a terre un par un, deux par deux ou groupe par groupe, usant de leur petit poids mais surtout de tout le poids de leur adversaires pour le retourner contre eux, les mettant au sol dans de grandes glissades et des mouvements amples, les robes des jeunes femmes donnant ainsi un spectacle des plus réjouissants. Le festival se retrouvait peux a peux avec une foule grandissante surtout autour de ce stand qui ne voulait pas rater cet événement. Qui ne voulait pas rater la robe noir de Kurumi volant dans de grands ronds quand celle ci se déplaçait et faisait même parfois quelques pas de danses sur elle même pour approcher de ses ennemis qui ne virent que les jupons de la jeune fille avant de finir au sol. Qui ne voulaient pas rater les cheveux et le Kimono de Kotori qui virevoltaient autour des ennemis tel un brasier qui vint les mettre a terre avec force mais subtilité. Mais ce que le public pus remarquer pour ceux qui s'y connaissait et même les novices tant cela était évident dans leur style ,c'était leur synchronisation et leur harmonie. Les deux jeune filles combattaient ensemble, effectuant leur pas de dans sur les mêmes endroits mais jamais en se touchant ,s'esquivant toujours comme instinctivement, donnant une beauté supplémentaire a leur danse mortelle. Elles combattaient tout simplement en symbiose. Jusqu’à mettre le dernier ennemis qui avait bien voulus se relever a terre chacune d'une main sur son corps, baissant en même temps le visage pour le relever du corps de leur dernier opposant au moment ou la musique se finit pour un final des plus somptueux, couronné par des applaudissements nourris de la foule. Plus le spectacle continuait, plus il se retrouvait charmé et séduit par les deux jeunes femmes, puis bien rapidement captivé. Presque sans qu'il ne s'en rende compte, son corps se mit à bouger de lui-même. La chaleur et l'enthousiasme de la foule avaient un effet sur lui, un effet communicatif. Progressivement, il prit un léger sourire sur le visage en les regardant faire, en les regardant mettre à terre les troupes avec grâce et légèreté dans une chorégraphie parfaitement brodée même si elles l'improvisaient dans le moment. Son sourire s'accompagna par la suite de ses mains qui se tapèrent l'une dans l'autre, en rythme avec la musique comme une sorte d'encouragement. Il se pouvait même que s'il en avait eu l'occasion, il aurait bien voulu les rejoindre, mais cela était encore certainement trop tôt, et il n'était pas en bonne conditions pour le faire. Ce qu'il pouvait surtout remarquer, c'était que ses deux amies s'amusaient, plus que jamais, il les voyait se lancer des sourires complices mais aussi parfois rivaux.
Elles se déchaînaient avec féminité, se défoulaient dans le plus grand amusement et le plus grand plaisir avec tous les regards de la foule rivés sur elles. Voir ces deux jolis sourires sur leur visage, observer qu'elles profitaient de la vie le rendait quelque part lui aussi heureux. Cela lui faisait plaisir de voir l'élue de son cœur ainsi que son amie d'enfance profiter pleinement du festival et de la meilleure des manières.
-(Elles se débrouillent vraiment bien, de vraies déesses..)
Toutefois, il ressentit aussi comme une certaine tristesse, une certaine amertume. En effet, ces sourires et cet engouement partagé ne se voyaient que entre les deux filles, que par cette complicité amicale et féminine. Aussi loin qu'il se souvienne, jamais il ne se rappelait les avoir vu de la sorte en sa compagnie. Cela lui donnait comme l'impression d'être un poids, une sorte de fardeau pour elles, qu'il les empêchait même peut être de vivre pleinement, qu'il leur était une entrave. Avec cette idée en tête, son sourire perdit peu à peu de son enthousiasme rare pour montrer davantage la tristesse, le sentiment de solitude qu'il portait en lui. En même temps que son sourire qui s'effaça seconde par seconde, ses mains cessèrent de se taper l'une dans l'autre après avoir donné le rythme et après avoir applaudit apparemment joyeusement pour le final, en même temps que son visage se baissa légèrement, yeux entrouverts. Il venait de recevoir une révélation, une révélation qu'il savait déjà pourtant, mais dont il ne parvenait jamais à tourner profit. Finalement, il se tourna lentement dans l'autre sens, vers l'extérieur de la foule avant d'entamer sa marche à contre sens de la foule qui était pour ainsi dire en délire. Progressivement, sa silhouette noire quelque part assez identifiable se fondit dans cette masse uniforme et se glissa à la manière d'une ombre. Il donnait l'impression d'avoir assez de quelque chose, mais dont on ne connaissait pas la nature. Pendant ce temps, les jeunes filles qui ne l'avaient pas remarquées profitaient des ovations e la foule, essuyant leur cheveux mouillées par l’effort avec des serviettes, sourires au lèvres, heureuse toute les deux. Alors qu'elles étaient occupées à essuyer leurs cheveux avec le sourire, leur attention fut attirée lorsqu'elles entendirent les voix plus fortes de certaines personnes de la foule, mais assez en contradiction avec les encouragements et les applaudissements des autres. C'étaient davantage des plaintes semblait-il.
-Hé tu pourrais faire attention où tu marches gamin !
-Regarde devant toi quand tu marches !
Elles regardèrent alors en direction de celles ci, curieuse avant de voire un manteau qu'elle semblait connaître
-Mh ?
-Ce ne serait pas ?
Elles se regardèrent alors un instant, comme ayant décidé quelque chose. Et oui, ce manteau ou plutôt cette veste n'était autre que celle de Seiya, qui continuait de percer à travers la foule en contresens avec la volonté de s'en extirper. Il regardait devant lui pendant sa marche, avec le retour de son expression calme et fade. Pendant qu'il bousculait les passants sans vraiment le vouloir, il s'en excusa simplement de sa voix plate et monotone.
-Désolé..
Au final sans trop de mal il parvint à se dégager de la foule qui devenait de moins en moins dense au fur et à mesure qu'il s'éloignait de la scène et gagna l'allée principale de la convention où il ne marchait plus qu'à travers quelques passants, seul. Les deux jeunes femmes une fois changées se mirent alors a le suivre de bien loin, de sorte a ce qu'il ne les voies pas. Kotori le regardait d'un air assez intriguée
-Qu'est ce qu'il fiche ici ? il n'est pas censé avoir de tickets..
-'Sais pas, mais regarde, on irait qu'il s'en va
Et en effet, il s'en allait bien de cette convention. Il marchait toujours dans l'allée principale de l'événement, les mains dans les poches de sa veste. Il avait le visage légèrement baissé en regardant le sol, les yeux légèrement entrouverts. Soudainement, une idée lui vint en tête, une idée de chose à faire par la suite. Après la venue de cette idée il releva la tête pour voir où il mettait les pieds, là encore avec son calme glacial naturel.
-(C'est vrai, je peux en profiter pour aller lui rendre visite.)
Au bout du compte, à force de marcher en solitaire à travers la convention en allant de plus en plus vers l'extérieur de celle-ci comme en témoignaient les personnes qui se faisaient de plus en plus rare sur son chemin, il arriva finalement à la fin de cette allée qui donnait sur un trottoir juste en face d'une route de la ville, ce qui marquait bien la fin de la zone de l'événement. Kurumi continua alors de le suivre avant que Kotori ne lui prenne le bras comiquement en chuchotant
-Oh ! on doit faire la convention nous !
-Mais on doit voire ou il va avec ce visage.
La jeune femme continua d'avancer en traînant comiquement Kotori dans des bruits de crissements
-Maiiiis !!! j'ai pas tout vus !!
Alors qu'il s'apprêtait à s'avancer sur le passage piéton, il arrêta son mouvement en reculant légèrement le visage. Il semblait avoir entendu quelque chose, à quelques dizaines de mètres derrières lui. Pour voir ce dont il s'agissait il se retourna vers l'arrière calmement en restant sur le bord du trottoir, d'un air assez sérieux et inquisiteur. Il ne vit alors rien a part les quelques passants qui étaient a l'intérieur de la conventions. En s'apercevant qu'il n'y avait rien de bien suspect, il plissa légèrement les yeux. D'une façon ou d'une autre il était sûr d'avoir entendu quelque chose qui sortait de l'ordinaire des quelques passants.
-(J'étais sûr de..)
Il n'y réfléchit pas plus longtemps et se retourna vers le passage piéton dans un petit soupir d'ennui, passant rapidement à autre chose.
-Ce doit être mon imagination.
Sans plus tarder et profitant du fait que le feu indiquait qu'il pouvait franchir la route sans danger, il s'avança sur celle-ci pour arriver sur le trottoir d'en face et poursuivre sa route en empruntant une rue comme si de rien n'était. Les deux visages des jeune filles refirent alors irruption de derrière un muret.
-On le suit ?
-On attend encore le prochain feu. Sinon on se fera remarquer.
- Pourquoi on se retrouve a faire ça..
Mais pendant le temps où elles attendaient le prochain feu, le jeune homme lui commençait déjà à s'enfoncer dans la rue et à se faire de plus en plus petit dans leur champ de vision. Il poursuivait son chemin, avec cette idée en tête et sans avoir celle de se faire suivre par les deux jeunes femmes. Après quelques dizaines de mètres parcourus, en rapport avec son idée, il en eut une deuxième qui allait de paire.
-Ça lui fera plaisir si je viens avec quelque chose..
Il pencha sa tête en direction de la poche gauche de son pantalon. Il sortit la main de celle de sa veste pour aller fouiller dedans avant d'en sortir son portefeuilles. Il l'ouvrit ensuite à l'aide de ses deux mains pour vérifier si celui-ci était au moins un minimum approvisionné et fort heureusement pour lui, ou plutôt pour cette mystérieuse personne, c'était le cas. Il fut quelque part content de voir qu'il n'était pas complètement à sec et en prit un léger sourire.
-Elle aura même droit à un petit extra aujourd'hui.
Des que le feu fut passer vert à nouveau les deux jeune filles partirent au quart de tour pour rattraper le jeune homme et poursuivre s filature. Puis pendant qu'elle le suivait, elles purent constater qu'arrivé à un carrefour, Seiya s'engagea dans la rue de droite, ce qui était assez étonnant de sa part car s'il voulait emprunter le chemin pour rentrer chez lui il n'avait eu qu'à continuer tout droit.
-Tiens ?
-Il ne prend pas le même chemin que d'habitude
-Peut être fait il un détour quelque part
Et pour cause, cette rue était effectivement bien différente de celle qu'il prenait à l'ordinaire. Cependant, cela ne semblait pas plus le déranger que cela, c'était le chemin qu'il avait choisi de lui-même. Visiblement il ne rentrait pas chez lui. Il continua alors de marcher sur le trottoir de la rue, à côté de la route de ville par laquelle passaient quelques voitures, comme n'importe quelle ville ordinaire. Il marcha, encore et encore, passant devant quelques pâtés de maison et quelques enseignes, arrivant finalement au coin de la rue qui donnait sur une bifurcation.Le coin de rue était occupé par une autre boutique, elle aussi modeste. Il s'agissait d'une boutique de fleur. Jusque-là, il n'y avait rien d'anormal, jusqu'au moment où le jeune homme s'arrêta devant celle-ci et se tourna vers l'entrée de l'enseigne un instant, avant d'y entrer le plus calmement du monde. Pour lui ce n'était peut être rien, sans doute à cause du fait qu'il se trouvait seul, mais justement, il ne l'était pas vraiment, et ce choix pouvait être bien surprenant et intriguant de sa part. Elles restèrent alors a l’encoignure de la rue, curieuse de le voire rentrer dans un tel lieu.
-Un fleuriste.
-Qu'est ce qu'il va fiche ici ?
Kotori pris alors de grands yeux rond et blancs de panique
-Ehhh !! ne me dis pas qu'il a une petite amie !
-Chhht. Voyons ou il va quand il sortira
Et justement, il en sortit quelques minutes plus tard. Elles n'en furent pas alors à leur dernière surprise. En effet, elle revit sortir le jeune homme de la boutique, mais non sans les mains vides. Il avait maintenant entre les mains un beau bouquet de roses et bien garni, avec au centre plusieurs roses rouges, et tout autour elles étaient cernées par des roses blanches. Si l'on se référait aux deux couleurs de ces roses, le doute n'était pratiquement pas permis, il y avait de grandes chances pour que ce bouquet soit destiné à l'élu de son cœur, ce qui peut s'avérer très étonnant de sa part, lui que l'on n'a jamais vu avec une fille au bras et qui était connu pour son rejet constant de la gente féminine, peut être bien malgré lui. Après être sorti de l'enseigne bouquet en main, il reprit sa route mais la reprit en allant toujours plus loin, autrement dit il ne retournait pas sur ses pas. L'hypothèse que ces fleurs pouvaient être destinées à sa grande sœur était donc écartée. Il attendit quelques secondes que le feu au trottoir d'en face ne lui indique qu'il puisse traverser pour qu'il le fasse. Arrivé sur le trottoir d'en face, il continua sa marche mais toujours en ligne droite pour s'enfoncer de plus en plus dans la ville. Bien sûr là encore les deux jeunes femmes ne cessaient leur filature et continuaient de le poursuivre en voulant se faire le plus discrètes possibles, encore plus intriguées de voir notre héros avec un bouquet de fleurs, de roses soit dit-en passant. Mais après quelques minutes de filature supplémentaires à travers les rues, elles purent constater qu'elles n'étaient pas au bout de leur intrigue. Étrangement, Seiya semblait se rapprocher de plus en plus d'un lieu bien spécial de leur ville paisible d'Amagi qui n'était autre que le cimetière de celle-ci, d'une certaine façon éloigné des autres bâtiments, des maisons et enseignes pour y laisser régner le calme et la sérénité chez les défunts. Il traversa un autre passage piéton pour traverser la route, cette fois-ci sans feu, il lui fallait tout simplement attendre qu'il n'y est plus une voiture ou que l'une d'entre elles n'ait l'amabilité de le laisser passer. Après quoi, il coupa le trottoir pour se rendre à la grille du lieu de recueillement qui était déjà ouverte pour les visiteurs et la passer. Les deux jeunes filles continuèrent de le suivre sur le chemin en prenant toujours soin de ne pas se faire voire, comprenant peux a peux pour qui était ce bouquet ou du moins dans quel situation il était destiné
Progressivement qu'il s'enfonçait dans le cimetière, qui soit-dit en passant malgré la connotation négative que nous lui attribuons à l'ordinaire, était un lieu plutôt agréable, avec des arbres postés en ligne de chaque côté de la petite route de gravier qu'empruntait le jeune homme avec son bouquet. Ils permettaient une grande masse d'ombre aux alentours et ne laissaient passer que quelques petits rayons de soleil qui venaient percer l'obscurité au sol, si ce n'est pour la rendre d'autant plus belle à l'œil.
Après peut être deux minutes de marche en plus, il arriva enfin à la partie principale du lieu, le "sanctuaire" si on pouvait l'appeler ainsi. C'était une sorte de petit hameau de tombes, disposées en rangées dans une zone plus élargie que la route assez étroite qu'il venait d'emprunter, certaines bien fleuries, ce qui montrait qu'ils furent aimés de leur vivant et que l'on pensait toujours à eux, d'autres délaissés, sans décoration ou ne serait-ce que quelques fleurs bien fanées, eux qui était tombés dans l'oubli des mémoires. Là encore cette zone était entourée de grands arbres pour recouvrir les défunts d'une obscurité qui leur permettaient de poursuivre paisiblement leur sommeil éternel. Tout d'abord il contourna la première rangée qui lui faisait face, partant ainsi que le côté pour remonter quelques rangées, avant de s'y engouffrer dans une en particulier.
Visiblement il savait où il allait, sur qui il allait se recueillir. Au bout du compte après quelques pas et quelques tombes passées, il s'arrêta devant l'une d'entre elles. Cette tombe était assez garnie en fleurs et en bouquets, certaines regorgeant de vie et d'autres qui commençaient à perdre la leur. La personne semblait avoir été aimée de son vivant et on ne semblait pas l'oublier. Toutefois, le nombre de bouquets ne veut pas signifier pour autant qu'il y avait autant de monde qui s'occupait du défunt. Ce qui était cependant sûr, c'est que notre héros faisait parti de l'une de ces personnes.
De leur position, les filles purent voir que celui-ci s'accroupit devant la tombe du défunt pour y déposer son bouquet. Il se mit ensuite à genoux au sol avant de plaquer ses deux mains l'une contre l'autre en fermant les yeux. Il commençait son recueillement dans le plus grand des silences, en tête à tête avec l'être perdu, dans une conversation où personne d'autre ne pouvait faire irruption. Kotori prit un air intriguée, l'ayant suivis avec Kurumi et étant toujours a couvert derrière un arbre du cimetière
-Alors il allait vraiment au cimetière. Pour qui ?
-Je l'ignore. Il ne parle jamais de sa famille.
-On sait même pas y a qui encore en vie dans la sienne..
Pendant son recueillement, certains souvenirs lui revenaient en mémoire, dont un en particulier. Il se revoyait quelques années en arrière, huit ans exactement. C'était le même lieu, la même position, à l'exception prête qu'il ne se trouvait pas seul et était entouré de plusieurs personnes habillées en noir. Il avait son visage d'enfant légèrement baissé, les dents serrées et les larmes aux joues, des larmes qui depuis ne semblaient plus avoir fait surface, du moins personne n'était la pour en témoigner si ce n'est peut être une seule. Une fois que ce souvenir eut passé, il rouvrit lentement les yeux de son calme glacial que tout le monde connaissait avant de se relever. Il braqua ensuite son regard sur la pierre tombale où était inscrit un nom, ainsi qu'un prénom visiblement féminin, "Asuna", "Asuna Kyūbu", avec juste en-dessous deux années, une année de naissance suivie de l'année de mort comme il en était coutume, "1970-2008". C'est seulement après un instant dans le silence et en fixant la pierre qu'il prit la parole, on ne sait avec qui, sans doute avec la défunte, comme si elle était toujours à ses côtés.
-Désolé de ne pas venir souvent mais tu me connais, déjà avant je n'aimais pas ce genre de lieu. Comme tu peux le voir je suis encore en bonne santé, je tiens debout. Tu n'as pas à t'inquiéter plus que cela avec l'école, je décroche toujours la meilleure note sans avoir à trop me démener. Je pense qu'à la fin du lycée je devrai décrocher une bonne université dans trop de mal.
Après avoir dit cela, il baissa légèrement son regard en prenant un léger sourire, un sourire de tristesse apparent. Il ne semblait pas vraiment avoir la motivation de cela.
-Enfin, de toutes façons je ne pense pas qu'après l'université je trouverai forcément un travail qui paie bien, du moins il sera loin d'être aussi payant qu'avant. C'est sûr qu'être acteur facilitait les choses, ça nous facilitait les choses à tous..
D'elle-même, sa main droite commença à se crisper légèrement avant de se refermer et de se serrer, avec de légers tremblement, comme si un sentiment de colère commençait à l'envahir. Il n'avait jamais ce genre de réaction en public.
-Mais il a fallu que j'attrape cette fichue peur des hauteurs du jour au lendemain, il a fallu que je me rende invalide aux yeux des autres..
Sa tête suivit ensuite le même mouvement que son regard et se baissa. Rapidement son sourire laissa place à un serrage de dents de haine et de mépris, on ne savait envers qui bien qu'il semblait que c'était envers sa propre personne, on ne savait pourquoi.
-Il a fallu que je foute tout en l'air et que je nous fasse tout sombrer, que je gâche tout...c'est à cause de moi si tout le monde nous a tourné le dos, c'est parce que je n'ai pas été à la hauteur...j'ai vraiment tout gâché...même encore aujourd'hui tout le monde me tourne le dos, comme si je n'existais pas..comme si j'étais une ombre au sol sur laquelle tout le monde marchait sans s'en apercevoir..un fantôme...
Il baissa davantage la tête en même temps que sa main qui était serrée tremblait, sa colère et sa haine prenaient le pas bien qu'il tentait de les maîtrise. Vraisemblablement, il semblait que ce recueillement et que l'impression d'avoir cette personne à ses côtés l'aidait à extérioriser ce qu'il ressentait vraiment, au plus profond de son cœur, chose qu'il ne faisait jamais avec autrui sauf peut être avec sa grande sœur, et encore. Par ailleurs, il disait également ce qu'il avait vraiment sur la conscience et ce qui lui passait par la tête.
-Si seulement Aisu n'était pas là, que je puisse quitter ce monde inutile sans que personne ne le remarque...! Qu'est-ce que j'aimerai pouvoir me barrer de ce monde ennuyeux et sans aucun sens...! Ce n'est pas comme si quelque chose me retenait ici si ce n'est elle...de toutes façons on me le répète à longueur de temps que je ne manquerai à personne. J'aimerai changer mais..je n'y arrive pas, c'est au-dessus de mes forces. Tout le monde m'a abandonné du jour au lendemain, mes producteurs, mes agents, tout ceux que je croyais être mes amis..ensuite l'autre ordure qui est parti avec pratiquement tout ce que l'on avait et...pour finir toi...
C'est alors que discrètement, une larme vint glisser le long de sa joue droite, une larme comme on n'avait jamais pu voir auparavant si ce n'est il y a bien des années. C'est comme si en ce lieu, il pouvait se libérer partiellement d'un poids en disant ce qu'il avait vraiment sur le cœur, d'une voix plus faible et entrecoupée par le chagrin.
-C'est dur..je n'en peux plus...j'en ai marre de ce monde de merde..si seulement je pouvais en trouver un dans lequel je pourrai me sentir vivre...
Mais à bien y réfléchir, peut être était-ce le cas, peut être y avait-il un monde où il se sentait vivre, où il se sentait vivant, et non pas prisonnier et entravé comme cela semblait être le cas dans ce monde, un monde où il pourrait recommencer à zéro, recommencer une nouvelle vie dans un cadre et un contexte complètement différent. C'est à ce monde précis qu'il pensa juste après avoir terminé sa phrase, un monde où le jugement envers l'autre pour ce qu'il est n'est pas de mise, où tout le monde a droit à sa chance. Il eut comme un déclic à ce moment là, une sorte de retour de flammes dans la poitrine et un petit haussement au cœur qui l'accompagnait. La petite flamme qui s'était avivé brièvement il y a de cela des semaines semblait avoir refait surface pendant le temps de ce déclic. Il ouvrit un peu plus les yeux en s'en étant rendu compte, puis remarqua bien rapidement la larme qui coulait avant d'aller l'essuyer avec sa main, effaçant ainsi ce signe de faiblesse tout en retournant au calme et à la neutralité comme on pouvait l'entendre dans sa voix.
-Enfin..
Après avoir passé sa main sur sa joue il releva le visage pour regarder la pierre tombale, les yeux un peu rouges et mouillés. Il était encore au bord des larmes mais il se retenait de les laisser couler, il attendait simplement qu'elles disparaissent.
-Je ne vais pas t'ennuyer plus longtemps avec mes histoires. Je repasserai une autre fois. Je ne sais pas quand, mais je le ferai. J'espère que tu profites bien du monde dans lequel tu es désormais.
Et c'est sur ces derniers mots qu'il se tourna vers la droite avant de se remettre en marche une fois qu'il eut fait son recueillement et ait vidé son cœur comme il ne le faisait avec personne. Il regardait de nouveau devant lui avec le calme qui lui était bien connu pendant qu'il marchait dans la rangée de tombe. Il partit ensuite encore sur la droite pour descendre les rangées, une à une, finissant de contourner le petit hameau des défunts pour finalement reprendre sur la route de gravier qui menait en direction de la sortie. Les deux jeunes filles qui l'avait regardé faire de loin sans rien dire; suivant l'homme avec de grands yeux restèrent un instant derrière l'arbre qui les cachait avant de s'en détacher et avancer lentement vers la tombe. Une fois devant celle que l'homme avait fleuris, qu'elle avait justement pus retrouver grace au bouquet, Kotori se baissa vers celle ci d'un air suspicieux
-"Asuna Kyūbu"....mmh...qui est ce ?
-Kurumi elle regardait autour d'elle et dans la direction de la sortie que le jeune homme avait ris, les mains liés devant elle.
-Je ne sais pas, mais ce soit être une personne importante. Pour qu'il vienne ici...
Elle vint ensuite a coté de Kotori se mettre accroupis en regardant la date, puis plaqua ses mains les unes contre les autres, fermant sagement les yeux. Kotori la regarda alors, curieuse
-Tu pris ?
-Nous sommes dans un cimetière. On doit se montrer honorant et respecteux même envers ceux que l'on ne connaît pas.
La jeune fille sembla d'accord et en fit de même, laissant un silence régner quelques instants avant que Kotori rouvrit les yeux, lentement d'un petit air triste, semblant penser a quelque chose
- Dis, Kurumi....tu ne pense pas que cette personne est...
Elle la coupa alors, mais toujours de façon douce et calme, ne voulant pas lever la voie ici.
-Oui. J'y ai pensée aussi. Mais, c'est a lui de nous en parler et de confirmer nos pensées, quand il en aura l'envie. Et quand il sera prêt a le faire.
Elle se releva ensuite en époussetant sa jupe d'un petit sourire apaisée
-Bien. Nous devrions rentrer maintenant. Je vais te raccompagner.
- mh. D'accord.
Le jeune homme en question lui se trouvait déjà aux environs de la sortie du cimetière. Après avoir franchi la grille dans le sens inverse, il remarqua une poubelle juste à côté de lui. Il fouilla ensuite une fois de nouveau pour en sortir le ticket du Festival que sa grande sœur lui avait donné quelques heures auparavant. Il le regarda un instant calmement et sans rien dire, avant de le jeter à la poubelle d'un air pratiquement indifférent avec de reprendre sa route sur le trottoir, longeant le petit muret qui délimitait le sanctuaire. Il semblait cette fois-ci reprendre le chemin de son domicile mains dans les poches.
-Y aller seul ne sert pas à grand chose. Et puis j'ai déjà pratiquement tout vu aujourd'hui.
La journée se finit alors ainsi, chacun rentrant chez sois pour la terminer. Le lendemain la même journée se répétât pour le jeune homme. Il ne sortit pas de chez lui et passa son dernier jour de week end à flâner et peut être réfléchir à quelque chose . Ce dernier se trouvait alors sur le sofa du salon du domicile qu'il partageait avec sa sœur, bien allongé dessus. Visiblement il était seul dans l'appartement, la femme qui habituait avec lui devait certainement être partie pour une course. Il avait une main posée à côté de son visage qui affichait une mine des plus fatiguées mais aussi des plus absentes en fixant le plafond les yeux entrouverts. Il semblait complètement au bout de ses forces, au bout de sa vie alors que visiblement il ne semblait absolument rien faire. Il faut dire que ne rien faire épuisait rapidement. Il était tellement blasé et lassé que l'on se demandait si on l'avait déjà vu dans un tel état auparavant. En vérité, il était complètement ailleurs. En regardant le plafond du salon la bouche légèrement entrouverte si bien que l'on pourrait penser qu'il venait de passer de l'autre côté, il réfléchissait, il réfléchissait à sa dernière visite de la veille dans le sanctuaire de leur ville, en tête à tête avec cette mystérieuse défunte. Il se rappelait surtout du moment où celui-ci pensait à quitter ce monde dans l'espoir dans rejoindre un où il pourrait s'y sentir vivant. Plus il y réfléchissait, moins la chose lui paraissait absurde, bien qu'elle le restait.
-(Finalement, il y a bien un monde comme ça qui existe...)
Dans sa grande perdition il se remémora dans les grandes lignes le dernier mois qui était passé, ou plutôt le dernier mois qui a été remonté. Il se rappelait du mois qu'il avait passé dans ce monde alternatif après diverses péripéties, il revoyait ce monde et précisément la cité rouage, la foule dans les rues à toute heure, ces mêmes rues animées et pleines de vie, ses activités, la joie de vivre et la diversité qui y régnaient, ainsi que les nouvelles connaissances quasi illimitées dont devait regorger ce monde avec ces dispositifs inédits et qui se rangeraient dans la science-fiction dans le monde où il vivait actuellement, sans parler des créatures mythiques qui y résidaient ou encore de ses combattants hors pairs aux capacités hors du commun humain au même titre que leurs armes.
Il commençait à se rendre compte qu'au final, sans même s'en apercevoir il s'était prit d'attachement pour ce monde magique et qu'en y repensant bien, il y avait trouvé même pour une courte durée ce qu'il recherche actuellement. Il s'y sentait tout simplement vivant, il découvrait.
-(Si seulement je pouvais y retourner, ne serait-ce qu'une fois..ne serait-ce que pour le découvrir un peu plus et voir de nouveaux horizons..)
Cependant, un ou plutôt des obstacles se dressaient face à ce désir, face à sa volonté d'y retourner. Après tout, il ne pouvait pas simplement prendre la décision d'y retourner, de toutes façons il n'avait pas les moyens et les ressources d'y accéder seul, il ne savait pas comment. Par ailleurs, il ne pouvait pas s'empêcher de penser à une chose.
En premier lieu, ce monde n'était pas le sien, il ne lui appartenait pas et il n'y appartenait pas, sans oublier qu'il était régi par les deux déesses, ses deux amies qu'il revoyait à la fois danser et combattre côte à côte avec complicité. C'était leur monde à elles, là où elles vivaient, où elles faisaient ce qu'elles y souhaitaient. Il ne pouvait pas se permettre de débarquer comme cela sans prévenir et faire de ce monde son terrain de jeu. Il avait bien compris, actuellement il leur était un fardeau, une entrave partielle à leur liberté. Il suffisait de le voir sur leur visage, elles souriaient beaucoup plus lorsqu'il n'était pas avec elles, et il ne voulait pas les priver de leur sourire, bref, il ne voulait pas être de trop, une fois de plus. Il devait s'y résoudre, il n'allait certainement pas pouvoir revoir ce monde de sitôt, ou même le revoir tout simplement. Pour lui c'était peine perdue. Voyant les choses en face, il alla couvrir son visage de son autre bras avant d'achever son petit monologue intérieur mais cette fois-ci à voix haute bien qu'elle restait basse.
-Elles en ont déjà assez marre de moi ici je ne vais pas aussi les empêcher de vivre là-bas..
Le lendemain matin, le jeune homme reprit alors le chemin de l'école pour une nouvelle mais sûrement identique journée. Il se fit rejoindre rapidement par l'élue de son cœur et son amie d'enfance qui le croisait parfois sur le chemin. Fidèle à lui-même, même si accompagné par ces deux ravissantes jeunes filles, il ne se montrait pas plus concerné que cela ou encore honoré. Il poursuivait sa route comme si de rien n'était, calme et froid en regardant devant lui dans son costume de lycée, le sac dans le dos. Toutefois, petite nouveauté, il prit la parole sur la route sans pour autant les regarder.
-Vous vous êtes bien amusées au festival ?
Kurumi répondit calmement, tenant son sac les mains liés devant elle
-Oui ! C'était très amusant. Et toi ?
Il lui répondit lui aussi calmement bien que c'était un calme à sa manière. Il semblait faire l'ignorant dans sa réponse car il pensait ne pas y avoir été vu.
-Je n'ai pas pu y aller étant donné que je vous ai donné les seules places que j'avais.
-C'est bon hehe ! On t'a vu regarder notre spectacle !
-Mais sa n'a pas sembler te plaire.
Elle pencha alors son visage de cote en regardant de son sourire charmant le jeune homme. Elle était toujours aimable avec les gens comme à son habitude même quand il y avait défaut de son cote ou dans ce cas pensait avoir défaut, donnant toujours le meilleur d'elle pour rendre les autre heureux
-Désolé. Je tâcherai de faire mieux pour que cela te plaise, Kanie kun
Il avait beau passer pour le garçon le plus froid du lycée ou même de la ville, il ne pouvait tout simplement pas rester complètement de glace face à doux sourire qui lui était adressé, d'autant plus lorsqu'il lui était adressé par la jeune femme dont il était secrètement amoureux, et la cerise sur le gâteau, en lui disant qu'elle donnerait de son mieux pour lui, des paroles comme il ne pouvait jamais en entendre de la part d'autrui.
Sur le moment il ouvrit grands les yeux en prenant une petite couleur rouge sur les pommettes et se montra légèrement déstabilisé. Immédiatement il tourna son visage sur le côté en voulant porter son regard ailleurs afin de ne pas succomber davantage à son charme, tentant d'être le plus discret possible pour ne pas que l'on le remarque.
-Je..je n'ai jamais dis que ça ne m'avait pas plu..
Kotori vint se mettre de l'autre cote du jeune homme d'un air malicieuse
- Hehe...c'est vrai ! Ça a l'air de lui plaire vu sa tête hehe.
-Allons, Kotori, laisse le donc tranquille hihi
Il se sentit d'autant plus gêné lorsque son amie d'enfance intervint, mais outre cette gêne, il y montra également sa fierté qu'il avait toutefois bien du mal à conserver compte tenu de la situation, ce qui était bien rare d'ailleurs au point d'en être presque suspect.
-Tais toi..
- Oh ! I semble cacher quelque chose hehe !
-Mmh ? Tu trouve ?
-Oui !! Hehe...ne me dite pas...
-Arrête Kotori. Tu le met mal à l'aise hehe
La jeune fille se mit alors devant le groupe d'un petit air fière
-Moi je disais sa pour toi pres' hehe.
Mais lui n'était pas complètement ignorant, loin de là. Sans trop de mal il devina plus ou moins ce que voulait insinuer par la son amie, mais coûte que coûte il fallait rester droit et fier, et surtout ne pas céder à la panique afin de ne pas empirer les choses et de se faire démasquer.
-Je trouve que tu t'embrases bien trop la flammèche.
- Au moins je n'ai pas l'effet d'un pétard mouillé avec ma repartie hehe
A cela les deux jeunes filles rirent au éclats devant le jeune homme avant de se calmer, Kotori reprenant ensuite un air intriguée
-Au fait, il faudra penser à retourner a Arborea plus rapidement cette fois ci
-Je sais bien Kotori. Même si sa ne m'enchante pas vu la raison pour laquelle on va
-Oui.... Je sais bien.
Rapidement il se reprit lui aussi, surtout après avoir entendu un retour accélérer des deux femmes dans le monde qui lui occupait tant l'esprit ces derniers temps. Discrètement il regarda la jeune fille qui marchait devant lui, puis l'autre qui marchait à côté de lui, légèrement intrigué.
-(Il s'y passe quelque chose de spécial là-bas ?)
-Les autres déesses auront bientôt besoin de nous quand on partira pour le front.
-Oui. Cette fois ci nous irons plus tôt la bas.
-Et le plus tôt sera le mieux. On doit endiguer cette menace au plus vite. Sa fait des mois qu'on est dedans.
-Kotori, n'en fais pas trop..
Mais la jeune fille se tourna vers son amie d'un air farouche, semblant prendre la chose bien à cœur. Peut être trop pour Seiya.
-Bien sur que j'en fais trop ! Ces êtres menacent le royaume entier et ont déjà a leur botte un tiers du continent d'Arun et Shara ! Je ne les laisserai pas faire!
Elle reprit ensuite sa route rapidement.
-Je partirais seul si tu ne viens pas. On se passera de Zafkiel les premiers jours.
Kurumi la regarda partir d'un petit air anxieuse
-Kotori... ( Je sais bien pourquoi tu es pressée...demo on ne gagne pas une guerre comme cela..)
Tandis qu'il regardait la jeune Kurumi à côté de lui il put remarquer son anxiété à l'égard de son ami, anxiété qui d'une certaine manière lui fut transmise sans que l'on ne sache trop pourquoi. Il ne mit pas longtemps à reposer son regard sur le dos de la jeune femme aux longs cheveux rouges avant de plisser les yeux sans la quitter du regard. Il savait maintenant que quelque chose ne tournait pas rond, et cette dernière en était concernée. Il avait également pu se rendre compte que celle-ci semblait se démener autant qu'elle le pouvait dans sa cause comme le montrait son retour anticipé au royaume en guerre. Mais là encore, il devait se rendre à l'évidence. Il ne pouvait pas y faire grand chose, et compte tenu de la situation, il y avait encore moins de chance pour que celles-ci n'acceptent de lui faire rejoindre l'autre monde tout simplement parce qu'il le voulait, il ne leur serait qu'un poids qu'elles devront se promener pendant la bataille. Là encore confronté à son impuissance il entrouvrit les yeux en perdant son regard sur le côté, terré dans son silence. Il n'osait pas se prononcer à ce sujet. Kurumi reprit alors calmement
-La connaissant elle nous fera partir demain. Demo, tu ne t'en rendras pas compte vu que nous remonterons le temps à notre retour
Il lui répondit également de sa voix calme en reportant son regard devant lui. Plus on parlait de remonter le temps, plus une question lui venait à l'esprit.
-Quel âge avez-vous en réalité ?
Elle le regarda d'un air assez curieuse et perdue a cette questiok avant de reprendre d'un petit air embarrassée, tournant le visage en mettant sa main devant sa bouche
-Kanie Kun..sa ne se demande pas a une demoiselle ce genre de chose...
En voyant sa réaction il ne put s'empêcher de se sentir légèrement gêné et coupable et se tourna vers elle en essayant de dissiper ce qui visiblement était un malentendu, un tantinet paniqué comme il était rare avec lui, ce qui là encore pouvait faire naître quelques soupçons.
-Ce n'est pas pour ça que j'ai posé cette question..! C'est juste que..
Il poussa un bref soupir pour se reprendre et remit son visage vers l'avant légèrement baissé en regardant le trottoir sur lequel il mettait les pieds.
-Je suppose que vous faites cela depuis déjà un temps donc avec les mois qui s'accumulent..
-Oui, c'est vrai. Nous le faisons sur nos propre corps qui remonte la courbe de l'espace temps. En d'autre terme les effets de mes pouvoirs sont subis par nos corps et.'on pas l'environnement. C'est nous qui vieillissons. Demo quand l'on veux garder une égalité avec les autre il nous suffit de rester plus longtemps a Arborea et cette fois ci d'utiliser mes capacités pour remonter le fil du temps. Demo ce pouvoir est très fatiguant même pour moi. Il est plus simple de jeter une pierre à l'eau plutôt que de faire plier le lac entier.
-Cela ne répond pas vraiment à ma question.
Elle répondis alors le plus simplement du monde
-Pour y répondre clairement, j'ai au alentours de 2300 ans.
Au moment où il entendit la chose il ouvrit grands les yeux tout en arrêtant de marcher progressivement. Pendant que les deux femmes poursuivaient leur chemin sans s'en rendre compte, il regardait la jeune femme aux longs cheveux noirs de ses grands yeux écarquillés, estomaqué d'un tel chiffre. Il ne pouvait y croire et prenait cela pour une blague.
-2300 ans..? Tu plaisantes..
Elle s'arrêta alors quand elle entendis la voie du garçon dans son dos et le regarda d'un air innocemment curieux
- Qu'y a t'il ?
En voyant sa réaction, il finit par se rassurer rapidement, sûrement par méprise. Il se sentit grandement rassuré en voyant qu'elle ne prenait pas la chose au sérieux dans son regard et en prit un léger sourire yeux fermés en croisant les yeux. Il se préparait déjà à rire.
-Je me disais bien que ça ne pouvait pas être vrai.
Il lâcha alors le rire qu'il retenait en poussant un rire à pleine voix dans la rue. Tout cela lui paraissait bien absurde et inimaginable.
-2300 ans ! J'ai bien failli me faire avoir haha !
Elle le regarda alors d'un air perdue.
-Mais...c'est bien vrai
Son rire se fit par la suite de moins en moins puissant et convaincu en même temps qu'il rouvrait les yeux avec quelques gouttes de transpiration qui faisaient leur apparition sur sa tempe. Il venait de se soulager mais l'insistance de la jeune femme en question refaisait naître en lui le doute. Il finit par stopper complètement son rire pour la regarder avec des yeux bien ouverts, déstabilisé en restant toujours un peu à l'arrière.
-Tu plaisantes...?
-Non. C'est vrai. Je suis une des plus jeunes déesses cela dit. Ephaistus est bien plus ancienne. Elle doit avoir....voyons...dans les 3000 ans je crois
Forcé de se confronter à la vérité assez choquante, il ravala sa salive en baissant légèrement sa tête. Même là encore il prenait la chose pour une plaisanterie bien qu'il commençait à y croire.
-Alors..tu as vraiment 2300 ans..
Elle lui répondit d'un grand sourire sans le moindre problème
-Oui !
Mais soudain en y pensant davantage, il ravala sa salive une deuxième fois, venant de penser à quelque chose qui était en lien et qui commença à le faire paniquer légèrement.
-Attends...si au final tu as environs 2300 ans à force de remonter le temps à la fois dans l'autre monde et dans le notre..ça veut dire que...
Il releva par la suite le visage en sa direction avec de grands yeux et la bouche entrouverte de stupéfaction.
-Moi aussi j'ai aux environs de 2300 ans..?
-Non. Heureusement ça ne fonctionne pas comme cela. On prend en compte le temps passé dans l'autre monde et une fois remonté on l'additionne quand même a notre age normal. Toi, tu a pris un mois de plus seulement.
Il rebaissa lentement le visage pour regarder le trottoir avec de grands yeux en passant sa main sur son menton en continuant d'y réfléchir, faiblissant sa voix dans sa réflexion.
-Alors depuis le début je suis accompagné par deux grands-mères...
Il se fit alors rappeler a l'ordre par la jeune fille d'un air embarrassée et vexée
-Eh..c'est toi qui a demandé son age a une jeune fille
Il la regarda de nouveau avec un air peu convaincu bien qu'un peu embarrassé lui aussi de la situation.
-Tout dépend de ce que tu entends par "jeune"..
-Pour des divinités on est jeune. Notre grande déesse Velik était la depuis la création des deux continents.
-Sauf que..
Il se pointa par la suite lui-même du doigt.
-Moi humain..
Et il pointa ensuite la jeune femme qui le regardait et lui parlait d'un air sceptique.
-Toi déesse.
Et pour finir il se repointa du doigt avec le même air, tentant de mettre quelque chose en évidence.
-Moi pas vraiment habitué au monde des divinités.
Elle reprit ensuite sa route d'un air amusée
-Hé bien sache que e dessous de 5000 ans nous sommes jeunes.
Il la regarda reprendre sa route sans bouger un petit moment, désemparé de la voir prendre la chose autant à la légère, avant qu'il ne reprenne lui aussi sa route en poussant un soupir à la fois de fatigue et d'ennui. Même de retour dans son monde ennuyeux et bancal il en apprenait tous les jours avec elle.
-C'est pas vrai..
Puis la journée continua, monotone et calme. Les deux jeunes filles comme toujours écoutaient les cours avec rigueur et mangèrent avec le jeune homme comme quelques fois. Et, le soir venus, tout le monde repartit par le chemin de la maison chez eux. Comme à son habitude Seiya marchait calmement en regardant devant lui sans faire plus attention à ce qui l'entourait que cela, cerné entre les deux jeunes filles. Toutefois, quelque chose semblait le tracasser, et ce durant toute la journée et depuis la matinée, précisément depuis qu'il eut appris le véritable âge de ses amis. Dès qu'il apprenait quelque chose, une nouvelle question lui venait en tête, mais cette fois-ci la question sortait un peu de l'ordinaire et il y avait peu de chance qu'il la pose directement. Discrètement en se mettant un peu en arrière, il regarda la jeune femme qui était la seule jusqu'ici à avoir percé son cœur, d'un air légèrement anxieux sûrement parce que cette question la concernait directement.
-(Alors elle vit depuis plus de 2300 ans, jamais je ne l'aurai imaginé. Enfin, de la part d'une déesse c'était assez prévisible mais quand même..et puis en autant de temps..)
Il baissa légèrement son visage en direction du trottoir, les pommettes légèrement rougies avec une mine à la fois légèrement perdue et attristée.
-(Elle a sûrement dû avoir bon nombre de relations avec les hommes...)
Arrivées a un Carrefour les deux jeunes femmes se tournèrent vers le jeune homme
- Bon. Je rentre.
-Oui. Moi aussi. Kanie kun, nous partirons demain soir après les cours comme la dernière fois. Ne t'en fais pas, tu ne t'en rendra même pas compte hihi.
Il leur répondit bien sûr, mais étrangement d'une voix un peu plus basse et perdue, comme s'il était déjà parti ailleurs en perdant son regard dans un coin de rue. Il tentait d'effacer sa petite mine attristée mais avec cette idée en tête il avait bien du mal, d'autant plus que sa chance de pouvoir retourner dans l'autre monde était en train de lui passer sous son nez.
-Ha, on verra ça..
Les deux filles lui firent alors signe de la main en repartant tranquillement
-A plus !
Alors qu'elles venaient simplement de commencer leur route, il tourna brièvement son visage en leur direction. Avant qu'elles ne s'en aillent définitivement pour la journée il voulait leur poser une question, ou plutôt leur demander quelque chose qui lui brûlait les lèvres depuis désormais quelques jours, mais c'était quelque chose qui lui était bien difficile à demander car il connaissait parfaitement les conséquences et se doutait bien de leur réponse. Cependant, après un moment d'hésitation, il haussa la voix comme il était rare chez lui pour leur adresser la parole, assez hésitant.
-Attendez..!
Les deux filles se tournèrent curieusement vers lui en faisant quelques pas de recul vers le jeune homme
-Que se passe t'il kanie kun ?
Il reprit par la suite, toujours avec cette hésitation que l'on voyait rarement chez lui.
-Je..je me demandais si...
Son hésitation se faisait plus forte et gagnait du terrain sur lui, il avait du mal à dire la suite de sa phrase et peu à peu une certaine gêne vint accompagner son hésitation. Il mourait d'envie de leur poser la question mais pour diverses raisons il n'y parvenait pas, peut être à cause de sa fierté qui lui jouait également des tours en ce moment même. Après tout jusque-là jamais on ne l'avait encore entendu demander quelque chose à qui que ce soit.
-Si..si vous...
-Si on ?
Là encore, il ne parvenait toujours par à aller au bout des choses. Pourtant il faisait de son mieux pour essayer d'exprimer ce qu'il désirait, mais son embarras et sa fierté l'en empêchait. On voyait qu'il se forçait à essayer de continuer à parler sur ses lèvres qui tremblaient et son visage qui se crispait.
-Si vous..que moi je...
Mais malheureusement pour lui, sa fierté était trop grande et il ne put se résigner à exprimer clairement le fond de sa pensée. Soudainement il se tourna dans l'autre sens en levant son visage avec fierté et embarras les yeux fermés, achevant simplement la discussion en haussant la voix. Il ne pouvait tout simplement pas se résoudre à demander quelque chose à autrui, surtout quelque chose d'aussi délicat.
-Rien du tout !
Sans leur laisser le temps de réagir ou autre, il se mit à partir en s'engageant sur le passage piéton pour rejoindre la voie d'en face d'une démarche plutôt rapide, comme s'il cherchait à fuir.
Les deux filles le regardèrent partir d'un air sceptique, Kotori reprenant sa route
- Bah ! encore rien du tout !
C'est ainsi que le jeune homme prit la route seul en direction de son domicile. Il passait entre les passants sur le trottoir, toujours avec un rythme de pas assez effréné, le teint légèrement rouge et sa fierté embarrassée qui restait sur son visage. C'était une fois de plus un échec, il était sur le point de toucher au but mais au final il ne put le faire ce qui l'agaça grandement intérieurement en même temps qu'il devait se rendre à l'évidence.
-(Bon sang j'y étais presque..! Oh et puis qu'est-ce que ça aurait changé ! Ce n'était pas comme si c'était un monde où j'y avais ma place elles ont déjà bien assez à faire !)
Après sa petite marche pour arriver jusqu’à son domicile le jeune homme rentra dans celui ci par la porte d'entrée, toujours sans rien dire pour annoncer sa venue a lui, bien que a part lui et sa grande sœur, personne d'autre n'était vraiment attendus ici.
Une fois dans le hall, pendant qu'il retirait ses chaussures dans le hall, il entendit la voix de sa grande sœur depuis le salon. Elle se trouvait sur le canapé de celui-ci, actuellement en train de regarder la télévision, tournée de moitié vers lui pour lui souhaiter bon retour.
- Bienvenue Seiya. Ta journée s'est bien passée ?
Ses chaussures retirées il marcha calmement en direction du salon en lui répondant calmement sans la regarder. Il avait reprit ses esprits après s'être séparé des deux jeunes femmes, bien qu'il semblait y avoir tout de même un petit quelque chose.
-Comme d'habitude.
La femme avait bien remarqué qu'il y avait un petit quelque chose qui clochait chez son petit frère. Cela ne lui arrivait presque jamais donc lorsque c'était le cas, elle parvenait à le déceler. Après tout elle le connaissait mieux que quiconque. Soucieuse, elle plissa légèrement les yeux pendant que celui-ci s'enfonçait dans le petit couloir qui menait aux chambres et donc à la sienne. Il ouvrit la porte avant d'y pénétrer et de la refermer après son passage. Il alla à son bureau pour y poser au pied son sac. Il retira ensuite sa veste noire de lycéen pour la reposer sur le dossier de la chaise juste avant de desserrer sa cravate pour se sentir plus à l'aise. De là, il se dirigea vers son lit avant de s'y laisser tomber en arrière bras croisés sans se retenir, pour ensuite rester allongé à regarder le plafond calmement pour s'y perdre et méditer sur sa situation bien qu'il savait pertinemment ce qu'il en était et n'avait pas grande confiance pour la suite. Puis quelques heures passèrent avec la fin de l'après-midi qui fila sans que certains ne le remarquent, et pour d'autres pour qui ce fut une éternité, du moins s'ils avaient prit la peine de rester éveillé. La nuit commençait à tomber sur la ville paisible d'Amagi et il était l'heure du dîner, préparé une fois de plus par la femme du logis dans le domicile de notre héros. Au bout du compte, à force de regarder le plafond allongé il avait fini par s'endormir et dormait d'un sommeil paisible mais cependant léger, sommeil dont il se fit extirper par la voix de sa sœur qui se fit entendre derrière la porte, accompagnée d'un petit coup à la porte de la pièce.
- Seiya, le dîner est prêt. Dépêche toi avant que ça ne refroidisse.
Comme son sommeil était léger, il en sortit assez rapidement et sans grande peine. Il ouvrit lentement les yeux avant de se redresser à moitié avec une mine légèrement fatiguée. En position assise il se tourna en direction de la fenêtre de la chambre par laquelle il pouvait voir que la nuit était sur le point de commencer son règne le temps de quelques heures. Il n'avait pas vu les heures passer.
-(Je me suis endormi sans même le remarquer. Pourtant je n'étais pas plus fatigué que ça.)
Mais il n'avait pas vraiment le temps de méditer sur quelque chose d'aussi trivial. Il commença à se lever de son lit en s'y appuyant, posant un pied l'un après l'autre au sol.
-Enfin..
Debout, il se dirigea vers la porte de sa chambre et l'ouvrit pour en sortir. Il se dirigea ensuite vers la pièce à vivre de l'appartement, pouvant déjà pister une bonne odeur depuis le petit couloir qui y menait. Il se tourna ensuite en direction de la cuisine où il y avoir sa grande soeur, Aisu, déjà en train de servir les deux assiettes, l'une en face de l'autre d'un petit sourire, satisfaite une nouvelle fois de son plat, mais aussi peut être amusée de la tête qu'était en train de tirer son frère.
- Allez, assis toi vite, on dirait un zombie qui est sur le point de s'écrouler.
Se sentant un peu embarrassé mais aussi vexé de sa remarque en grommelant légèrement, il n'attendit pas plus pour se rendre à la cuisine et s'asseoir à la place qui lui était destinée dans la petite cuisine, en face de la femme.
-Je n'y peux rien si je viens de me réveiller..
Après avoir servi son petit frère et s'être servie elle-même, elle s'assit à sa place pour regarder le seul homme qui était dans sa vie assez curieusement. En effet rares étaient les fois où le jeune homme s'assoupissait de la sorte.
-Tiens ? C'est rare que tu t'endormes comme ça. Tu es fatigué ?
Il répondit calmement le visage légèrement baissé en direction de son assiette, commençant à couper un morceau de viande.
-Pas vraiment, je me sens comme d'habitude.
Un peu perplexe de sa réponse, elle commença néanmoins elle aussi à couper son plat et à le manger sans pour autant le lâcher du regard. Le repas se poursuivit dans un silence habituel mais qui n'était pas forcément pesant à cause de l'habitude, le temps de quelques coups de couverts avant que la grande sœur ne prenne la parole. Elle voyait bien que quelque chose tracassait son petit frère mais comme à son habitude il n'allait pas être le premier à en parler.
-Tu es sûr que ça va ? Depuis quelques temps tu sembles un peu..ailleurs.
Ce à quoi il répondit toujours calmement et sans s'en préoccuper davantage, se montrant toujours autant réservé quant à ce qui lui passait par la tête.
-Tu te fais des idées je te dis. Ça va parfaitement bien.
Elle ne répondit rien pendant un court instant avant de reprendre un sourire narquois et chercheur. Elle connaissait bien les points faibles de son petit frère dont un en particulier qui s'efforçait bien de cacher, d'autant plus qu'elle avait une carte joker dans la manche.
-Ne me dis pas que tu continues de penser à Kurumi et Kotori lorsqu'elles dansaient au festival avec leur petite tenue..
Assez surpris qu'elle soit au courante de cela, il ouvrit un peu plus les yeux et releva le visage pour la regarder, étonné.
-Comment sais-tu ça toi..?
-Il faut dire qu'il serait plus difficile de ne pas le savoir. Elles y ont tellement fait un carton qu'ils en ont parlé dans le journal d'aujourd'hui et même au journal télévisé régional héhé.
Il reprit le repas en regardant cette fois-ci ailleurs d'un petit teint rouge pour éviter son regard suspicieux qui avait le petit don de percer un tantinet sa carapace et de lui faire perdre pendant un instant ses moyens. Il rétorqua cependant par la suite d'une voix un peu plus basse.
-Ce n'était pas à ça que je pensais de toutes façons..
Elle commençait donc à entendre ce qu'elle voulait. Elle venait de le piéger et ne manqua pas de saisir l'occasion pour approfondir la chose en le regardant toujours d'un sourire, cette fois-ci de grande sœur.
- Ah, donc tu avoues bien qu'il y a quelque chose. Allez, crache le morceau. Tu sais que l'on peut tout se dire toi et moi.
Fidèle à lui-même, il hésitait à lui dire ce qui n'allait pas. Il baissa légèrement son regard pour le perdre et un léger silence s'installa pendant quelques secondes, avant qu'il ne reprenne.
-Qu'est-ce que tu ferais si..tu souhaiterais faire quelque chose mais que différentes choses font que tu as beaucoup de mal pour le faire au point que tu sois presque certain que c'est impossible..
Elle fut pour le moins surprise de cette question qui était un peu déguisée pour ne pas être trop directe. Elle se redressa sur sa chaise en le regardant curieusement avec de grands yeux. Elle ne comprenait pas vraiment ce qu'il voulait dire par là.
- Si je voudrai faire quelque chose sans être certaine que ce soit possible..?
Elle n'obtint aucune réponse de sa part, si ce n'est une sorte de signe d'abandon de sa part. Il se concentra sur son plat et se remit à manger, comme si de rien n'était bien qu'il y avait toujours ce trouble apparent sur son visage.
-Oublis, ce n'était rien..
Elle le regarda un instant sans répliquer, calme, avant de reprendre un léger sourire et de poursuivre la discussion. Elle pensait commencer à voir un peu mieux ce qu'il cachait. Ce n'était peut être pas ce à quoi il pensait en premier lieu, bien qu'il y avait peut être quand même un certain lien. En se basant sur l'idée qu'elle avait en tête, elle lui répondit ce qui lui semblait le plus juste.
- Et bien, je dirai que j'essaierai quand même, même si je risque de me planter.
Il arrêta son mouvement de bras à sa réponse et releva le visage en sa direction. Elle venait de le captiver par ses mots. En le voyant, elle poursuivit de son léger sourire.
- Il ne faut pas toujours voir que le risque de l'échec. Si on se limitait à cela on ne ferait rien, et ce serait s'avouer vaincu face à cette peur. Le mieux à faire est de prendre son courage à deux mains et d'oser, même si on n'obtient pas toujours le résultat escompté. Mais au moins, on ne regrettera rien car on aura tenté notre chance. Il faut être audacieux dans la vie, prendre les opportunités du temps que nous les avons car il se peut qu'elles ne se représentent plus par la suite.
Face à ces paroles absolues de vérité, il ne put qu'ouvrir un peu plus grands les yeux de surprise mais aussi d'étonnement quant à cette réponse. Visiblement elle semblait avoir trouvé les mots juste pour l'aider dans sa voie mais aussi l'aider à se concerter sur sa décision, et peut être même ses décisions. Peu à peu, il arbora à son tour un léger sourire, soulagé en rivant son regard sur son plat. Il avait entendu ce qu'il devait entendre pour le sortir de ses doutes et de son hésitation. Comme quoi, il était préférable de parler des choses plutôt que de les garder pour soi.
-Je vois...merci, grande sœur.
En remarquant qu'au bout du compte elle était parvenue à tenir son rôle de grande soeur, elle prit un sourire de plus en plus satisfait et même espiègle en se remettant à manger avec désormais un certain entrain.
- Héhé. Allez, mange vite ! On papote on papote mais ça ne se vide pas beaucoup !
Il ne fallut pas en dire davantage pour qu'il ne rejoigne la femme sur ce point. Il reprit donc son repas, avec son léger sourire aux lèvres. On pouvait désormais voir comme une pointe de conviction et de résolution sur son visage désormais, il semblait avoir fait son choix, et ce sur plusieurs choses.
-(Elle a raison..après tout, qu'est-ce que j'ai à perdre. Et si jamais j'échoue sur les deux au moins j'aurai tenté..)
Le lendemain, après les cours et comme l'avait annoncer les deux jeune filles, celles ci repartirent alors dans le bois interdit au élèves derrière leur lycée, marchant quelques instants au milieux des branches et des feuilles qui craquaient sous leur pas. Ici et la quelques oiseaux passaient dans les arbres, allant de branches en branches en les observants. Finalement les deux jeune filles arrivèrent a nouveau devant l'immense chêne, cet arbre qui menait sous ses racines immortelles un point de passage vers un autre monde
Kurumi regarda alors Kotori, toute souriante
-Bien, on peut y aller ?
- Oui oui !
Mais pendant ce temps, sans même qu'elles ne s'en doutent, une autre personne se trouvait dans cette forêt. Cette personne, ou plutôt silhouette que l'on voyait était un homme, un lycéen. Il courait à travers la forêt, abattaient les branches et les feuilles sous ses pas incessants, il était pressé. Il venait tout juste de passer la grille qui délimitait l'enceinte de l'établissement et de la forêt interdite et donnait l'impression de vouloir combler un retard. Cette personne courait aussi vite qu'elle le pouvait sans se soucier de où elle mettait les pieds. Elle n'en avait pas besoin car il le savait parfaitement, tout comme il savait parfaitement où il se rendait et filait d'arbre en arbre en perçant le vent.
Puis quelques secondes plus tard, alors que les deux jeunes femmes s'apprêtaient à pénétrer dans les entrailles de l'arbre majestueux, elles se firent interrompre par une voix d'homme qui surgit de nulle part, forte et quelque peu essoufflée.
-Attendez...!
Kotori qui était déjà a quatre patte de moitié dans l'arbre releva le visage tout comme Kurumi qui regarda en direction de cette voie, curieuse. Et à leur grande surprise, elles purent voir leur ami Seiya à quelques dizaines de mètres d'elles, un peu en hauteur à cause de la déformation du terrain. Ce dernier était courbé et se tenait sur les genoux tout en prenant sa respiration. Il venait en vérité de courir le marathon depuis le lycée jusqu'ici pour tenter de les rattraper juste avant qu'il ne soit trop tard.
-Attendez...
Kurumi le regarda alors avec de grands yeux curieuse
-Kanie kun..? Qu'y a t'il ? pourquoi es tu ici ,
Après avoir repris son souffle pendant quelques secondes, il se releva pour se redresser et les regarder depuis sa position, calme et inexpressif comme à son habitude, les cheveux qui volaient légèrement au vent qui soufflait à travers les feuillages et les branches d'arbres en y apportant sa fraîcheur. Bien qu'il ne montrait pas beaucoup d'expression on pouvait lire comme une certaine résolution et détermination sur son visage, une détermination apportée par les dires d'une certaine personne.
-Laissez moi venir avec vous.
Les deux jeunes filles ouvrirent un peux plus les yeux a cette proposition, Kurumi ne sachant quoi y redire dans un premier temps
-hé..?
Kotori elle le regarda d'un air renfrognée en se relevant
- T'a crus que c'était les vacances ce monde ? on va pas te payer l’hôtel chaque mois non mais ! et on a des choses a faire nous !
Ce à quoi il lui répondit le plus calmement du monde. Il n'avait même pas besoin de préparer sa réponse car celle-ci était déjà faite depuis quelques temps. Par ailleurs, il répondait tellement rapidement sans même avoir à réfléchir que l'on voyait qu'il était convaincu de ce qu'il disait.
-Ce n'est pas un problème. Je travaillerai.
Ça ne marche pas comme cela Kanie kun. Tu...enfin, tu est de ce monde, pas d'Arborea. Je ne suis pas sur que sa soit une bonne idée. Surtout que tu a ta sœur ici. Et une fois la bas on ne pourra plus s'occuper de toi pour te faire revenir ici.
Là encore, il était parfaitement conscient des risques et que de ce que cela impliquait. Il n'était pas idiot. Malgré ces dires il ne reculait pas, il était sûr de ce qu'il voulait.
-J'en suis parfaitement conscient, car à vrai dire j'y réfléchis depuis mon retour, mais j'ai pris ma décision.
Il déplaça ensuite légèrement son regard de côté, maintenant en affichant une pointe de remord.
-En ce qui concerne ma sœur..elle se débrouillera, elle y parviendra. Je sais qu'elle est forte. Puis..je l'ai déjà plus ou moins averti de mon message. Je pense aussi que d'une certaine façon ça la libérera de ne plus vraiment avoir à s'occuper de moi, elle pourra enfin se concentrer sur elle.
- Heinnn ? alors tu es d'accord pour la laisser toute seule ?
-Je trouverai un moyen de revenir ici pour aller la rassurer que je vais bien..
Discrètement il ferma sa main fermement avec une poigne convaincue.
-Je reviendrai ici et je la rassurerai..
Kurumi baissa quelque peux le visage, affichant maintenant un certain sérieux. Elle ne pouvait pas se permettre de faire rentrer comme cela et aussi facilement une personne d'un autre monde dans e siens. Surtout si elle n'était pas convaincue de ses motivations.
-Kanie kun. Tu dois comprendre que je ne peux pas te faire passer juste comme ça a Arborea. Surtout en une pareille période. Je comprend que tu veuille fuir ta réalité que tu trouve ennuyante, démo passer dans un monde que tu ne connais pas entièrement...c'est..
- C'est idiot.
Kotori elle le regarda de coté bras croisés peux convaincus de son ami
-C'est pas parce que on a une crise et qu'on trouve notre vie ennuyeuse qu'il faut venir dans une autre dimension pour faire le fou ailleurs...
Il regarda alors son amie d'enfance, toujours avec calme et fermeté. Il s'était attendu à cette réaction de sa part, car pendant son temps de réflexion quelque chose avait joué énormément sur le temps de sa prise de décision. Encore et toujours cette même phrase d'il y a un mois, tiré de la conversation entre les deux jeunes femmes avant que celui-ci n'eut décidé de les suivre dans la forêt pour finalement découvrir le monde dans lequel il souhaitait retourner. Il avait bien deviné que cela ne la réjouissait pas vraiment et il l'avait
prédit. Il semblait donc qu'il était temps de mettre les choses au clair.
-Ha, et j'ai également beaucoup réfléchi à ça. "Comment pourrais-je le laisser pénétrer dans le monde qui est le mien et où je suis libre alors que j'en ai déjà marre de lui dans l'autre ?", c'est ce que tu es en train de te dire n'est-ce pas ?
Elle le regarda alors toujours bras croisé, nullement touchée par ces mots
-T'es idiot ou quoi ? je dis juste que c'est pas a cause d'une simple passe de jeune qui trouve sa vie actuelle nulle que l'on va le laisser rentrer. Sinon on serait rapidement envahis.
-Me prends-tu vraiment pour un idiot à ce point ? Crois-tu que je n'y ai pas déjà pensé ?
Puis il termina par une autre question en la regardant droit dans les yeux malgré la distance qui les séparait, toujours autant calme et résolu dans ses propos.
-As-tu si peu confiance en moi, Kotori ?
Elle le regarda alors d'un air farouche, ses yeux rouge brasier pouvait alors l'enflammer sur place
-Ce n'est pas a Kotori qu'il faut demander cela, mais a Kamael. Si tu veux que je t'ouvre les portes de mon monde.
Kurumi le regarda a son tour d'un air un peux plus sérieux
-Oui. On ne doit pas laisser nos propres avis interférer pour ce genre de chose. Tu dois convaincre les 2 déesses que nous sommes
Voyant qu'il n'avait pas d'autre choix, bien qu'il s'y était également attendu, il croisa les bras en lâchant un bref soupir de résignation en fermant les yeux. Ce n'était pas vraiment son genre de faire de longs discours sur ses motivations, car il fallait également dire que d'ordinaire il en avait peu.
-J'aurai dû m'y préparer davantage..
-On ne peux pas laisser passer n'importe qui sur demande. On est pas censé faire passer de gens d'ailleurs. C'est deja une fleure q'on te fait en te donnant une chance
-Très bien.
Il releva le visage et rouvrit les yeux pour les regarder calmement depuis sa position, parlant d'une voix un peu plus haute pour se faire entendre.
-Qu'attendez-vous de moi exactement ?
La jeune demoiselle prit alors a nouveau son expression des plus sages, montrant la sa facette de déesse, calme et réfléchie. Elle parlait sans retenue, avec son franc parler habituel mais en lui ajoutant une portée bien plus grande que le jeune homme. Elle se devait de toute vérifier et d'avoir la certitude que le jeune garçon disait vrai et quye so nregard était aussi véridique que ses pensées
-Que tu nous montre que tu veux venir a Arborea. Que comme tout nos citoyens tu participera activement a faire prospérer notre royaume de quelque manière que ce soit. Que tu ne sera pas un poids qui s'efface et que tous et toute méprisent comme ici, et que tu te montra sous un jour utile et grand. En temps de guerre comme en temps de paix, pour que le monde sur lequel nous, déesses, veillons sois toujours aussi radieux et paisible pour toute les espèces
Il commença donc à descendre calmement la petite pente sur laquelle il se trouvait les yeux fermés de son air calme et résolu. Il voyait bien qu'il n'allait pas pouvoir y échapper.
-Lorsqu'il n'y a pas le choix..
Il commença alors à exposer ses motivations ainsi que ses volontés de rejoindre cet autre monde en effectuant sa petite descente en même temps qu'il se rapprochait des deux femmes qui lui faisaient passer comme une sorte de test, à juste titre.
-Pendant ce mois, aussi court fut-il, j'ai eu l'occasion de m'informer et de me renseigner sur l'histoire, les mythes et légendes de ce royaume siècle après siècle, sur ses essors, ses peuples, ses espèces, leurs relations, aussi bien paisibles et belliqueuses, tout comme je me suis renseigné sur les conflits dont il fut porteur, les guerres ainsi que les batailles. Bien sûr je ne me suis pas seulement contenter de lire livre après livre au cours de ce mois. J'ai eu l'occasion pendant mes promenades dans la cité d'observer les personnes qui passaient à travers les rues, diverses et variées, que ce soit des couples, des familles, des mères et pères avec leurs enfants ou tout simplement des personnes d'une autre espèce venues simplement pour des raisons touristiques. Aussi différentes étaient ces personnes, elles avaient toute un point commun. Elles vivaient, elles appréciaient chacun des moments qu'elles passaient, que ce soit par une simple balade, devant les multiples stands qu'abrite la ville ainsi que durant les multiples activités qu'elle proposait dont les combats au stade. Ils souriaient tous, pratiquement sans exception. Elles profitaient de l'instant présent, peu importe la façon dont elles le faisaient.
Tout en poursuivant sa descente il écarta légèrement les bras, les paumes de la mains en direction du ciel. Lorsqu'il faisait cela on aurait dit que sa voix s'intensifiait un peu, qu'il s'élançait davantage dans ses propos, qu'il les chantait ou en faisait une poésie tellement il y plaçait sa conviction et son ardeur. C'était l'artiste passionné qui sommeillait en lui qui prenait la parole.
-Et ce sont justement ces sourires et cette joie de vivre qui fait la beauté de cette cité ainsi que celle du royaume ! Un royaume où les cœur battent ensemble et en rythme, un royaume où l'on vit chaque jour comme s'il était le dernier ! Les bruits de pas, les rires des enfants, les bruits des rouages, tout cela fait une symphonie ! C'est cette symphonie qui me séduit et qui me pousse à y retourner, je veux sentir davantage ce que c'est d'avoir son cœur qui vibre ! Comme si je pouvais laisser tout cela s'éteindre comme si de rien n'était, comme si c'était simplement une page de ma mémoire à tourner et à effacer de mon esprit ?
Après cet élan assez soudain et surprenant d'engouement à travers une véritable ode à la cité ou encore au royaume tout entier, il affaiblit ses ardeurs, maintenant à proximité des deux femmes, s'approchant plus précisément de celle qui venait de lui demander de lui montrer ses convictions.
-C'est pour tout cela que je ne peux pas me permettre de rester les bras croisés sans ne rien faire. Je ne peux pas laisser le seul endroit où je me suis senti en vie s'éteindre en fermant les yeux, tout comme je ne peux tirer une croix sur la vie de ces innocents qui n'ont jamais rien demandé de tout cela et qui désirent simplement de pouvoir poursuivre leur vie telle qu'elle est, de pouvoir encore sentir leur cœur battre jour après jour tout en s'assurant du meilleur avenir pour les enfants.
Finalement, il arriva juste à côté de la déesse du brasier de ce monde et rouvrit les yeux pour la regarder droit dans les siens, sans faiblir ou même reculer devant son regard ardent. Le sien n'était pas rouge, mais sur le moment il semblait tellement brûler de conviction ainsi que de détermination qu'il était tout autant ravageur.
-C'est pour tout cela que je m'assurerai que ces battements continueront d'être et que je suis prêt à me mettre à votre contribution pour vous y aider.
Il cessa ensuite de parler pendant un bref instant, puis reprit, conservant sa voix calme et monotone bien que l'on y sentait toujours cette petite flamme qui crépitait.
-Cela te va-t-il ainsi, Kamael ?