Le Secret D'Aya
Cinq ans ont passé depuis mon premier retour au Japon.
J'étais très occupée, entre les études, le travail, ma vie et mes interrogations aussi. Surtout les interrogations... C'est ce qui me prends le plus la tête.Cela faisait un ans que j'étais à la tête des firmes aux états unis et à vrais dire... C'est très épuisant. Les rendez vous qui n'ent finissent plus, la paperasse, ho oui ! Des tonnes de paperasses, les arrangements avec des "grands patrons" du monde sur des contrats officieux qui m'ont l'air plus ou moins honnêtes, les grands projets qui n'ont que l'air "utiles" pour l'entreprise et ceux qui me vident chaque jour de mon énergie tellement ils necessitent d'être pensés, conçuts et retravaillés pour que les choses soient faîtes comme elles le devraient. Mais malgré tout ce travail, pendant tout ce temps j'ai toujours trouvé un moment pour m'entraîner, que ce soit pour avoir le contrôle sur mon moi interne, me défendre ou tout simplement à des fins plus primitives: me défouler. Depuis notre plus jeune âge, mon frère et moi recevions alors un début d'entraînement très spétial que notre mère avait mise au point à partir de son propre style. Ce style, le "Karaté style Kazama" serais un mélange de karaté traditionel et d'un autre, plus spécifique et dont je n'ais presque jamais entendu parlé encore aujourd'hui. Lorsque Jin et moi même demandions "Mère, d'où provient la seconde partie de ta leçon ?" elle nous répondait "D'un grand guerrier dont vous entendrez sûrement parler."... Sur ce, nous la laissions à ses pensées. Malheureusement, Mère a du me laisser à Chihiro et partir avec Jin lorsque nous étions encore jeunes. Je n'ai fait qu'améliorer les choses qu'elle a bien put m'apprendre. Mais je ne pouvais garder ces enseignements à eux seuls. Pour parfaire mon entraînement martial, j'ai appris l'Aïkido et le karaté traditionel, le vrais. Mais durant cette année là, j'ai aussi appris à jouer du piano et j'ai surtout travaillé mon caractère à la fois naïf et impulsif de bonne enfant et tenté d'aboutir à quelques chose de beaucoup plus mature, calme, méfiante, provocatrice. Mais bien sûr, les choses ne sont pas aussi simples : Au travail je me maîtrise mais en dehors, le résultat reste quelques peu perfectible à bien des égards. Depuis que les firmes sont en ma possession, mon statut et ma vie ont complètement changés. Malgré que ma " libertés " soit beaucoup plus limité qu'avant et que je dois sortir toujours accompagnée pour des raisons de "sécurité" (bien que aucun de mes gardes du corps ne puisse rivaliser avec l'enseignement que Mère m'a prodigué), j'ai accès à tous ce que je désire, et je peux profiter sans vraiment penser aux problèmes d'argent, d'assurance ou encore de banque. C'est un des rares paramètres de mon existence à s'être vraiment ammélioré. Alors que j'avais prévu de revenir pour de bon au Japon, une offre peu ordinnaire vint se présenter sous la forme d'une représentante de commerce fort hautaine venue d'une très puissante entreprise.
- Vous êtes bien la patronne? M'as-elle demandé sans préambule.
J'ai répondu d'un léger signe de tête.
- Parfais... Très bien... et nous avons pour vous un mot de la part du chef de la G-Corporation. Tenez...
Elle me tendit une enveloppe d'un geste sec et militaire. Je la pris et commença à l'ouvrir mais elle me coupa dans mon élan.
- Je me retire, mais si vous avez besoin de parler, mon numéro se trouve au dos de l'enveloppe.
L'échange s'était conclu par une poignée de main raide et des regards crispés.
Cette personne n'était pas venue de si loins pour une raison banale. Elle me proposait une alliance de mes firmes à celles de la G-Corporation, une des plus puissantes entreprises japonaises. Raison de plus de rester au japon, malgré ma réelle surprise devant une telle proposition.
Le courrier contenait également une invitation à mon nom (chose à laquelle j'ai eu du mal à m'habituer, même si je suis à la tête des firmes depuis plus d'un ans déjà).
Il était mentionné dans l'invitation qu'une réception serais organisée avec d'autres grands chefs d'entreprise ou bras droit de confiances. Je n'étais pas seule mais plusieurs détails m'intriguaient. Cette réception devait, si je me fiais à ce qui était marqué sur le papier, m'ouvrir "des portes pour mes firmes" à condition de maintenir l'alliance avec "la G" quoi qu'il arrive. De plus, la proposition semblerait avoir été faite sans mêttre au courant les autres entreprises. D'ailleurs, même la mienne ne savait pas, si on m'éxeptait de l'équation.
Je relut une partie de la lettre. "Il sera convenu qu'il serais légitime de faire apel à un représentant de votre entreprise en cas de non disponibilité immédiate..."Ils sont bien marrants. Une réception aussi importante que celle-ci méritait bien que l'on sacrifie une place sur son agenda. Non besoin de bras droit. J'irais en personne à cette réception.Il y a cepandant une personne, une seule, en qui j'ai encore confiance. Il s'agit là de la chef du conseil d'administration.
Elle se prénommait Yuki.Quelques jours plus tard, je demandais à Yuki d'organiser un Conseil général des chef d'entreprises dans les locaux de service dédiés à cet effet. Les chefs de mes firmes étaient venus au rendez vous. Ces chefs n'étaient en faite que des représentants des divers parties de l'entreprise globale. Trois d'entre eux géraient les armes, dans les trois domaines suivants: Mécanique (armes à feu, véhicules blindés), numériques (Logiciels défensif internes) et bactériologique (virus à stades expérimentaux, section confidentielle). Il y avait aussi le staff des appareils radio, les dirigeants de l'accélérateur de particule expérimental dont je me sers pour tester de nouvelles technologies dans l'Hymalaya, sous les montagnes et pour chacun d'entre eux, un représentant du commerce et un administratif des parts économiques.
Je passais alors devant un miroir décoratif dans un couloir gris menant à la salle où aurait lieu le grand conseil. J'en profitait pour rajuster mes cheveux noirs qui me tombaient jusqu'au milieu du dos. J'en profita pour adopter une posture droite et sérieuse. J'effaçait les dernières traces de sourire sur mon visage, fit de mes yeux noirs un gouffre profond, sérieux, antipathique et atteignit la double porte qui me séparait des autres chefs.
Après avoir poussé un dernier soupir, j'ouvris la porte et entrais.
La salle était grande, le plafond très haut et la majorité des chefs d'entreprises étaient déjà réunis. Beaucoups étaient de gros monsieurs en chemise-cravate, que je savais récidivistes de fraudes et de recevoir des pots de vins, et qui toisaient l'assemblée d'un air important, s'imaginant garands de toutes accusations, avec leur calvicie naissante et certains enfumaient l'air avec un gros cigard qui empestait le tabac à plein nez. Je détestait la fumée de tabac, car je ne fume pas.
Lorsqu'ils me virent, les chefs d'entreprises se levèrent. D'un geste, je leur intimais de se rasseoire. Yuki vint se placer à ma droite et lorsque je pris place en bout de table, elle garda cette place d'honneur que je lui réservais de toute manière.
Lorsque tout le monde fut installé, le silence devenu de plomb et les regards tournés vers moi, Yuki sortit de sa besace un dossier plastifié de l'affaire. Après que je l'eu remercié d'un bref signe du menton, je pu rapidement lire un résumé de l'accort que la G.Corporation voulait passer, avec en bas à droite une signature austère. Je pus lire "Mishima", le "A" final stylisé à l'encre rouge.
Je finit ma lecture en silence, sous les regards attentifs de mes subalternes qui attendaient fébrilement une réponse. Je croisais les jambes vers la gauche et posa mon menton sur ma main d'un geste familier, dubitative.
Finalement, pour lancer le débat, Yuki se leva et me lança tout en continuant de faire face à l'assemblée, comme si j'étais à l'autre bout, en face d'elle:
- Qu'en pensez vous, madame la directrice ?
J'hésitais à leurs répondre immédiatement ou faire durer leurs angoisses. Finalement, la réponse fut la suivante :
- Non. Je ne suis en aucun cas d'acord avec votre idée.
Mon ton était froid, comme mes yeux. Les autres chefs se regardèrent. Apparement, ils avaient prévu cette réponse là et élaboré leur répliques:
- Et pour quelles raisons avez vous si sèchement repoussé l'offre qui nous était présentés ? Fit le chef du département de la Défence Numérique Intérieure (DNI).
- Mes confrères et moi même avons décidé de cette idée par un vote, un référindum à suffrage universel et la réponse est sans appel, fit un autre, me toisant derrière ses lunettes d'homme d'affaire convaincu de sa propre importance.
Les autres aprouvaient d'un hochement de tête.
Je lui lança alors mon regard le plus féroce, comme lorsque je m'entraînais au combat. Il se rassit et le silence se fit.
- La réponse est... Sans appel, dites vous?
Le grondement avait roulé dans ma gorge comme un coup de tonerre. De quel droit cette bande de figurants osent vouloir usurpasser mon autorité ? Depuis un ans que je dirige les firmes de Polyvalence Corporations de Chihiro (PCC), elles ne se sont jamais aussi bien portées.
- Et vous croyez que je vais vous laisser, avec votre tas de représentants qui n'ont de compétences que pour la paperasse et ne se montre volontaire que pour encaisser les pots de vins détournés des fonds publiques, faire couler mon entreprise parce que vous essayez d'attraper une carrote suspendue à un hameçon ? Vous croyez que je ne suis au courant de rien ? Bande d'incapables !
Je poussais un nouveau soupir. Apparement cette bande de novice n'avaient toujours pas compris qui était la patronne ici.
- Aux vues des travaux entrepris dans nos locaux, seriez vous assez stupides pour ne pas imaginer un seul instant qu'ils chercherons à nous faire dévoiler nos projets et les informations détenues par nos laboratoires secrets ? Aux risques de se voir copier ou vendre toute nos recherches ? Nous ne savons rien du groupe G, qui nous dit qu'ils ne se servirons pas de ces données contre nous ?
Un des chefs, le monsieur grasouillet au gros cigard, m'interrompit:
- Mais si la revente de cette technologie nous permetait d'améliorer d'un seul coups la situation économique de l'entreprise ?
Je lui répondis avec méprise :
- C'est ça, empocher un pactole, fermer boutique, se tirer avec le pognon et laisser l'entreprise crever, c'est ça ? Mais tu sers à quoi ici, tu peux me le dire ?
Il baissa alors les yeux. Personne n'osa rire.
- Il n'y a pas que le profit. Si nous acceptons, tout notre travail, celui amassé durant tant d'années sera partit en fumée. Nada, rien. C'est comme un homme qui meurt sans sépulture, sans trace de son passage sur terre. Notre but est d'amméliorer le monde comme nous le pouvons pour y laisser une trace bénéfique et durable. Pour le peu que nous en sachions sur eux, le groupe G prétends avoir le même but que nous et fonctionnerais sur un système similaire.
- Mais alors, fit le dirigeant de la section "Recherche des Particules", qu'est-ce qui nous empêche de fusionner ?
- C'est vrais ! Une fusion peut grandement amméliorer notre situation économique et diffuser nos produits à plus large échelle!
Je fulminais.
- Imbéciles ! Si nos produits sont diffusés, ils risquent alors de tomber entre de mauvaises mains ! Et c'est ce qui vas arriver ! L'argent n'a guère d'importance, et ne vous sauvera pas d'une explosion de bombe à antimatière !
- Mais le groupe G... Tenta le monsieur au cigar et je le coupais:
Yuki se leva à son tour :
- Le groupe G prétends avoir le même but que nous, vouloir le bien et tout ce qui s'en suit. Or, toutes les entreprises se voyant formuler une offre de fusion se sont entendu dire que la G partageait leur ambitions. Et devinez quoi ? Elles ont disparues, leur activitées ont été absorbées par le groupe au fil du temps, voyant leur production attribuées au groupe G.
- En clair, nous ne leur faisons pas du tout confiance, continuais-je fièrement, Tant que je ne donnerais pas l'accord, on ne leur dira rien. On verra si on peut leur accorder notre confiance en suivant le cour des évènements et de toute façon, je dois aller à la réception au siège du groupe G, à l'autre bout du monde. Vous, contentez vous de faire ce que vous avez à faire. Je ne veux pas qu'un quelconque accord soit passé sans mon autorisation ou celle de votre supérieur Yuki, vus?
J'avais passé cette dernière consigne à haute et intelligible voix, calme, guettant Yuki à qui j'avais ordonné d'enregistrer la séance au cas où un de ces crétins auraient envie de faire des siennes. Si il le faut, j'irais voir la G Corporation en personne. Je n'avais toujours pas de bras droit mais j'étais persuadée que Yuki saurais remplir cette tâche à la perfection, lors de cette "grande réception" qui aura lieux dans trois jours.
Je me levais, saluais poliment l'assemblée, puis les autres imitèrent ma démarche et partirent.
J'avais conscience que la force que j'employait dans l'exercice de de mes fonctions vis à vis de mes subalternes était, aux yeux des étrangers, violente et parfois exessive. Mais je savais que sans cette force, aucun de ces hommes qui convoitent sans doute ma place ne ferais ce que je lui ordonnerais.
Yuki me rattrapa dans le couloir, peu après que j'eus levé la séance sous les protestations des chefs d'entreprises.
- Madame, fit-elle, allez vous quand même vous rendre à cette réception.
Je haussait les épaules. Yuki s'en alla. Nous nous dîmes au revoir avant de nous séparer. Je fut la plus chaleureuse possible envers elle avant de prendre le taxi qui me ramènerais dans mon pavillon, caché et perdu au milieu de la ville.
Mon argumentation était improvisée. Je n'y avait pas réfléchie à l'avance mais d'avoir prononcé ces véritées générales en publique dans une réunion officielle rendait les faits plus réels encore, bien d'avantage qu'un carton d'invitation.
*
Alors que je ferme doucement la porte d'entrée, je ne prit pas la peine de d'allumer la lumière pour trouver ma chambre. La salle de bain était juste derrière. Une fois propre et la chemise de nuit enfilée, je déscendit au rez de chaussée manger un morceau.
Le calme était oppressant pour la plupars des gents, mais depuis la mort de Chihiro, je m'y était faite. Cette solitude était désormais ma dernière amie. Une amie en qui je peux encore me confier en imaginant qu'elle m'écoute. Elle au moins, ne risquait pas de révéler tout les secrets que je lui confie. Et il y en a certains dont même Yuki n'a pas idée.
Je m'installa confortablement sur mon canapé, un bol de ramen à la main. Je zappais en pensant à autre chose. la fatigue m'emporta au moment où commençait un dessin animé dont je ne vis même pas le titre, les images hautes en couleur me replongèrent en enfance l'espace de quelques instants. Je put même rejoindre une nouvelle fois ma mère, ses cheveux d'ébène, son regard triste et aimant...
Le lendemain, je partais pour le japon, direction le siège de la G Corporation. Un tournant important allait passer dans ma vie. J'espérait sincèrement que cela irait mieux ensuite.
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